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Dernière modification: 27/01/2007
Correspondance de Napoléon
Ier
Juillet 1804
- du 11 au 20 juillet
1er
juillet - 2 juillet - 3
juillet - 4 juillet - 5
juillet - 6 juillet - 7
juillet - 8 juillet
- 9 juillet - 10
juillet - 11 juillet
- 12 juillet - 13
juillet - 17
juillet - 18 juillet -
20
juillet - 21 juillet -
24 juillet - 25
juillet - 26
juillet -
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1
juillet 1804
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A
M. Lacépède |
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La
Malmaison , 12 messidor an XII (1er juillet 1804).
Monsieur Lacépède,
Grand Chancelier de la Légion d'honneur, plusieurs officiers
de la Garde me présentent le serment qui leur est présenté
par la Légion d'honneur. Il me paraîtrait convenable
de mettre dans le serment, au lieu du Gouvernement, l'Empereur,
changement qui, en réalité, n'en est pas un, puisque
dans le Gouvernement l'Empereur se trouve compris, mais que les
circonstances qui ont eu lieu depuis le serment de la Légion
d'honneur rendent nécessaire. Je vous prie donc de m'envoyer
une formule de serment, en y faisant entrer l'Empereur.
Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7826.
Archives de l’Empire.
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A
M. Barbé-Marbois. |
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La
Malmaison, 12 messidor an XII (1er juillet l804).
Je vous de
remettre à M. Estève, mon trésorier, ce qui
revient à la liste civile. Vous pouvez également lui
remettre ce qui revient aux deux princes. Quant aux grands dignitaires,
il me paraît convenable de porter leur traitement chacun sur
le budget de leur département, savoir : le grand électeur,
sur le ministère de l'intérieur ; l'archichancelier
sur celui du grand juge ; l'architrésorier, sur celui des
finances, et le connétable, sur celui de la guerre. Il me
semble qu'il suffira d'un simple ordre du ministre du trésor
public pour les faire payer ; lequel fera porter leur traitement
dans les différents départements, afin que cela ne
fasse point chapitre à part du budget. Tout ceci d'ailleurs
se régularisera mieux. En attendant, je ne désire
pas que le trésorier de la liste civile soit chargé
de payer les grands dignitaires.
Napoléon.
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7827.
Archives de l’Empire. |
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A
M. Talleyrand. |
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La
Malmaison, 12 messidor an XII (1er juillet 1804).
Monsieur Talleyrand,
Ministre des relations extérieures, je désire que
vous écriviez à M. Semonville de faire de nouvelles
instances pour que la troisième partie de la flottille batave
et les transports qui y sont attachés soient garnis le plus
tôt possible de leurs matelots.
Vous trouverez ci-joint une note du cardinal Consalvi et des réflexions
de M. Portalis. Il est ridicule que l'administrateur général
de Parme dérange toute l'administration de ce pays. Faites-lui
connaître que mon intention n'est pas qu'il se rétracte,
mais qu'il emploie tous les adoucissements. Il est maladroit de
chercher à nous susciter dans ce moment des tracasseries
avec la cour de Rome. Ces objets d'ailleurs sont assez importants
pour qu'il ne fasse rien sans mon ordre.
Napoléon.
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Sémonville
Consalvi
Portalis
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7828.
Archives des affaires étrangères.
(En minute aux Arch. de l’Emp.) |
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Au
maréchal Berthier. |
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La
Malmaison, 1er juillet 1804
Mon Cousin,
la marine a besoin de 1,600 hommes pour renforcer la garnison de
l'escadre de Toulon. Donnez ordre que les deux bataillons d'élite
des 2e et 23e régiments de ligne soient mis à la disposition
du vice-amiral Latouche, et que le supplément qui sera nécessaire
pour arriver à ces 1,600 hommes soit fourni par le 2e régiment
de ligne, indépendamment de ce que ce régiment a déjà
à bord. Le vice-amiral Latouche ne prendra que les officiers
dont il aura besoin ; les autres officiers resteront avec les autres
bataillons.
Cet ordre devra être exécuté dans les vingt-quatre
heures de sa réception.
A Brest, la marine a besoin de 3.000 hommes. Donnez ordre que 1.500
hommes du 24e de ligne et 1.500 hommes du 37e soient mis à
la disposition du général Ganteaume, et embarqués
vingt-quatre heures après la réception de votre ordre.
L’amiral Ganteaume n’embarquera que le nombre d’officiers qu’il
jugera nécessaire ; les autres resteront aux autres bataillons.
Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7829.
-
Archives de l’Empire. |
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|
Au
vice-amiral Decrès |
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La
Malmaison, 12 messidor an XII (1er juillet 1804).
J'ordonne au
ministre du trésor public d'envoyer un million à Boulogne.
Faites-lui verser demain les 500.000 francs provenant de la caisse
de la marine. Je désire avoir les comptes de la marine pendant
les trois premiers trimestres, par chapitres. Ces dépenses
me paraissent bien fortes et pas en proportion avec nos travaux.
Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.830. -
Archives de l’Empire. |
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2
juillet 1804
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|
Au
maréchal Berthier |
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La
Malmaison, 13 messidor an XII (2 juillet l804).
Mon Cousin,
on m'instruit que les batteries des îles d'Hyères sont
en mauvais état ; qu'il n'y a pas de garnison, et qu'elles
éprouvent une pénurie de vivres telle que, si l'ennemi
s'obstinait à rester dix jours dans la rade, elles seraient
obligées de se rendre à discrétion. Si cet
état de choses est vrai, je ne puis que vous en témoigner
mon extrême mécontentement. Faites-moi un rapport sur
cet objet, qui tient de si près à la sûreté
de nos côtes et intéresse la responsabilité
de votre ministère. Ces îles doivent être approvisionnées
pour six mois, avoir une garnison de 5 à 600 hommes tout
compris, des compagnies de canonniers garde-côtes et des batteries
suffisantes et en bon état, commandées par un officier
supérieur actif et capable de faire une bonne défense. |
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Faites-moi
connaître de quelle manière sert le général
Cervoni. Il paraît qu'il ne sort pas de Marseille ; il devrait
être sans cesse sur la côte.
Donnez donc l'ordre que le bataillon du 23e de ligne, qui est à
Avignon, rentre à Marseille, afin de se trouver plus à
portée des côtes. |
|
Cervoni |
Donnez
ordre que trois escadrons du 19e de chasseurs, forts chacun de 120
hommes, se rendent à Hyères, et chargez le général
Guillot spécialement de l'inspection des côtes depuis
les batteries du cap Brun de Toulon jusqu'au Var. Il placera un de
ces escadrons à Hyères, le second à Saint-Tropez,
et le troisième à Fréjus ; et il établira
des compagnies dans les points intermédiaires, de manière
qu'à la moindre alerte elles se portent avec la plus grande
rapidité aux lieux où se présenterait l'ennemi.
Vous donnerez à ces régiments des instructions semblables
à celles des régiments de la côte, et ils seront
traités de même; ils doivent faire la manœuvre du canon
et se porter aux batteries pour renforcer les garde-côtes. Vous
écrirez aux colonels de ces régiments qu'ils tiendront
la même conduite que les régiments qui font le service
des côtes de l'Océan, et j'espère apprendre bientôt
qu'ils manœuvrent le canon aussi bien qu'ils montent à cheval.
Le général Guillot devra être tous les jours à
cheval, à inspecter les batteries, à exercer les hussards,
les chasseurs et les canonniers garde-côtes. Il aura, à
cet effet, un officier d'artillerie fourni par la direction. Chargez
le général Laval de l'inspection des côtes, depuis
les frontières d'Espagne jusqu'au Rhône, et mettez sous
ses ordres le 25e régiment de chasseurs, qui est à Tarbes.
Vous lui donnerez les mêmes instructions. Vous chargerez les
deux généraux inspecteurs de vous faire un rapport journalier
de ce que fait l'ennemi sur la côte, et de ce qui vient à
leur connaissance.
Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.831. -
Archives de l’Empire. |
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Au
vice-amiral Latouche-Tréville, commandant l’escadre de la Méditerranée. |
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La Malmaison,
2 juillet 1804
Monsieur Latouche-Tréville, Vice-Amiral, le ministre de
la guerre donne ordre à deux bataillons d'élite
des 2e et 23e régiments de ligne, de s'embarquer sur votre
escadre; le 2e régiment de ligne complétera ce qui
sera nécessaire pour faire le nombre de 1,600 hommes dont
vous avez besoin. Si l'ordre du ministre de la guerre n'est pas
arrivé vous pouvez vous concerter avec le commandant de
Toulon pour que tout soit mis à votre disposition. J'imagine
qu'au moment où vous recevrez ma lettre, vous aurez 10
vaisseaux en rade. Les matelots ne peuvent sérieusement
vous arrêter; en désarmant les corvettes et pressant
le port de Marseille, vous ne devez pas en manquer.
Avec les 1,600 hommes, d'ailleurs, que la guerre vous fournit,
vos vaisseaux se trouvent armés.
Il doit y avoir à Toulon des obus. Exercez vos équipages
à en tirer avec des pièces de 36 en n'en faisant
usage que lorsqu'on sera à 2 ou 300 toises. Il n'y a point
de bonnes raisons, qui empêchent de s'en servir, et quelques
obus feront dans le corps d'un bâtiment de plus grands ravages
que des boulets. Veillez à ce qu'ils soient chargés
de roche à feu.
J'ai été fort aise de voir qu'en peu de moments
votre escadre avait été à la voile; mais
j'ai vu avec peine que vous étiez sorti avec un vaisseau
de moins. Par le retour de mon courrier, faites-moi connaître
le jour où il vous sera possible, abstraction faite du
temps, lever l'ancre. Faites-moi aussi connaître ce que
fait l'ennemi, où se tient Nelson. Méditez sur la
grande entreprise que vous allez exécuter, et, avant que
je signe vos ordres définitifs, faites-moi connaître
la manière que vous pensez la plus avantageuse de les exécuter.
Je vous ai nommé grand officier de l'Empire, inspecteur
des côtes de la Méditerranée ; mais je désire
beaucoup que l'opération que vous allez entreprendre me
mette à même de vous élever à un tel
degré de considération et d'honneurs que vous n'ayez
plus rien à désirer. L'escadre de Rochefort, composée
de vaisseaux, dont un à trois ponts, et de 4 frégates,
est prête à lever l'ancre; elle n'a devant elle que
5 vaisseaux ennemis.
L'escadre de Brest est de 21 vaisseaux; ces vaisseaux viennent
de lever l'ancre pour harceler l'ennemi et l'obliger à
avoir là un grand nombre de vaisseaux. Les ennemis tiennent
aussi 6 vaisseaux devant le Texel, et y bloquent l'escadre hollandaise,
forte de 3 vaisseaux, de 4 frégates, et d'un convoi de
30 bâtiments, où le général Marmont
a son armée embarquée.
Entre Étaples, Boulogne, Wimereux et Ambleteuse, deux nouveaux
ports que j'ai fait construire, nous avons 1,800 chaloupes canonnières,
bateaux canonniers, péniches, etc., portant 120,000 hommes
et 10,000 chevaux. Que nous soyons maîtres du détroit
six heures, et nous serons maîtres du monde !
Les ennemis ont devant Boulogne, devant Ostende et aux Dunes,
2 vaisseaux de 74, 3 de 64, et 2 ou 3 de 50. Jusqu'ici l'amiral
Cornwallis n'a eu que 15 vaisseaux; mais toutes les réserves
de Plymouth et de Portsmouth sont venues le renforcer devant Brest.
Les ennemis tiennent aussi à Cork, en Irlande, 4 ou 5 vaisseaux
de guerre ; je ne parle pas de frégates et de petits bâtiments,
dont ils ont une grande quantité. Si vous trompez Nelson,
il ira en Sicile, ou en Égypte, on au Ferrol. Je ne pense
donc pas qu'il faille se présenter devant le Ferrol ; des
5 vaisseaux qui sont dans ce port, 4 seulement sont prêts;
le cinquième le sera cependant en fructidor; mais je pense
que le Ferrol est trop indiqué, et il est si naturel que
l'on suppose, si votre escadre sort de la Méditerranée
dans l'Océan, qu'elle est destinée à débloquer
le Ferrol ! Il paraîtrait donc meilleur de passer très
au large, d'arriver devant Rochefort, ce qui vous ferait une escadre
de 16 vaisseaux et de 11 frégates, et alors, sans mouiller,
sans perdre un seul instant, soit en doublant l'Irlande très
au large, soit en exécutant le premier projet, arriver
devant Boulogne. Notre escadre de Brest, forte de 23 vaisseaux,
aura à son bord une armée et sera tous les jours
à la voile, de manière que Cornwallis sera obligé
de serrer la côte de Bretagne pour tâcher de s'opposer
à sa sortie. Du reste, pour fixer mes idées sur
cette opération qui a des chances, mais dont la réussite
offre des résultats si immenses, j'attends le projet que
vous m'avez annoncé, et que vous m'enverrez par le retour
de mon courrier. Il faut embarquer le plus de vivres possible,
afin que dans aucune circonstance vous ne soyez gêné
par rien.
A la fin du mois on va lancer un nouveau vaisseau à Rochefort
et un à Lorient ; il serait possible qu'ils fussent prêts
; celui de Rochefort n'offre lieu à aucune question; mais
si celui de Lorient était en rade et n'eût pas eu
la facilité de se rendre avant votre apparition devant
l'île d'Aix, je désire savoir si vous pensez que
vous dussiez faire route pour le joindre. Toutefois, je pense
qu'en sortant par un bon mistral il est préférable
à tout de faire l'opération avant l'hiver; car,
dans la mauvaise saison, il serait possible que vous eussiez plus
de chances pour arriver ; mais il se pourrait qu'il y eût
plusieurs jours tels qu'on ne pût profiter de votre arrivée.
En supposant que vous pussiez partir avant le 10 thermidor, il
est probable que vous n'arriverez devant Boulogne que dans le
courant de septembre, moment où les nuits sont déjà
raisonnablement longues et où les temps ne sont pas longtemps
mauvais.
Napoléon.
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.832. -
Comm. par Mme la duchesse Decrès.
(En minute aux Arch. de l’Emp.) |
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Au
vice-amiral Decrès. |
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La
Malmaison, 13 messidor an XII (2 juillet 1804).
J'approuve
les dispositions que vous prenez pour Brest. Il y a encore possibilité
de lever des matelots ; ordonnez une presse générale.
Il faut envoyer aux hôpitaux les 400 matelots qu'on veut
réformer ; on les soumettra à la visite dans le
port. L'escadre ne veut point d'hommes faibles ; mais ces hommes
peuvent se rétablir en cinq ou six mois de temps et devenir
de bons marins.
Je suis fort surpris de l'état des îles d'Hyères,
surtout de ce qu'elles ne sont point approvisionnées. Il
doit toujours y avoir trois mois de vivres. J'en ai témoigné
mon mécontentement au ministre de la guerre. Ordonnez qu'on
y envoie des vivres du port de Toulon. Il est impossible qu'il
n'y ait pas à ces îles au moins 500 hommes et trois
mois de vivres ; et certainement les Anglais ne pourraient les
attaquer qu'en débarquant 1,500 hommes, dont ils perdraient
infailliblement 500. Et comment penser qu'avec 8 vaisseaux ils
puissent débarquer 1,500 hommes, et devant un port d'où
peuvent sortir d'un moment à l'autre 11 vaisseaux ? Il
n'y a rien à craindre, à moins qu'il n'arrive de
Malte un convoi de débarquement ; mais ils n'ont pas à
Malte le monde suffisant. Et à quoi leur serviraient des
îles où il y a peu d'eau et qui gêneraient
les mouvements de leur escadre ?
Napoléon.
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.833. -
Archives de l’Empire. |
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|
Au
vice-amiral Decrès |
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La
Malmaison, 13 messidor an XII (2 juillet 1804).
L'ennemi a
eu des frégates, pendant presque toute la guerre passée
et celle-ci, dans la baie de Douarnenez ; cependant, de la pointe
de la Chèvre à l'anse du château de Beuzec,
il n'y a que 4,800 toises. Si l'on établissait dans ces deux
points deux batteries, chacune de quatre pièces de 36, avec
des affûts propres à tirer sur l'angle de 45 degrés,
les boulets ne se croiseraient pas, mais ne laisseraient qu'un intervalle
de 200 toises ; car une pièce de 36, sur l'angle de 45 degrés,
porterait un obus ou un boulet à 2,300 toises ; lors donc
que l'ennemi, que les courants doivent nécessairement approcher
d'un côté ou de l'autre, aurait le risque d'être
canonné, il est probable qu'il ne s'y présenterait
plus.
On mettrait également à chacune de ces batteries deux
mortiers à plaque, qui portent la bombe à 2.100 toises
; l'on y mettrait aussi deux pièces de 36 sur affût
ordinaire, pour tirer à boulet rouge en cas que l'ennemi
approchât.
Il faudrait aussi établir un mortier à plaque, avec
deux pièces de 36 à 45 degrés, sur la pointe
de Carrec-Guen et la pointe de Saint-Sébastien, ce qui rétrécirait
encore beaucoup l'endroit où l'ennemi pourrait mouiller.
Comme ces points sont désignés par le seul aspect
de la carte, l'ingénieur trouverait les points les plus propres
à inquiéter l'ennemi.
Je prie le ministre de la marine de me faire connaître son
opinion sur ce projet, et de me faire connaître sur les meilleures
cartes la distance exacte de l’entrée de la baie de Douarnenez.
Il faudrait aussi avoir à Audierne douze ou quinze chaloupes
canonnières pour menacer une frégate qui serait prise
par le calme ; et, dès l'instant que l'ennemi se serait aperçu
qu'il y a des moyens défensifs, il cesserait de se tenir
dans cette baie et d'interrompre nos communications. Il y a à
Brest d'anciens mortiers de galiote qui doivent porter à
2.300 toises ; il faudrait les faire essayer, et désigner
pour cet endroit ceux qui ont le plus de portée. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.834.
Archives de l’Empire. |
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A
M. Daugier, commandant des Marins de la Garde. |
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La
Malmaison, 13 messidor an XII (2 juillet 1804).
Monsieur Daugier,
Capitaine de vaisseau, je désire que, par le retour de mon
courrier, vous me fassiez connaître le nombre de bâtiments
anglais qui sont en croisière devant le Havre, et, s'il vous
est possible, le nom de chaque bâtiment. Par les états
que je reçois d'Angleterre, il me paraîtrait qu'il
n'y a que 3 frégates et 5 à 6 petits bâtiments.
Si cela était, et que vous eussiez, comme je le suppose,
5 prames portant soixante canons de 24, 75 chaloupes canonnières
portant chacune trois canons de 24 en belle, 37 bateaux canonniers
ayant chacun une pièce de 18 et de 24 et une quarantaine
de péniches armées d'obusiers de 6 pouces et d'une
pièce de 4, cela vous ferait plus de quatre cents pièces
de canon de 18 et de 24. Les Anglais, en ayant 3 ou 4 frégates,
ne pourraient avoir plus de deux ou trois cents pièces de
18. Dans ce cas, n'y aurait-il pas moyen de les attaquer, de les
enlever à l'abordage ou de les faire fuir, et de se rendre
triomphant le long de la côte jusqu'à Boulogne ?
Par tous les rapports que je reçois, il n'y a pas un combat
de canonnières avec des frégates, que celles-ci ne
soient obligées de retourner en Angleterre et de rentrer
dans le bassin. Faites-moi connaître le nombre de bâtiments
de toute espèce qui pourront prendre part à cette
attaque, le nombre de pièces de 24 armées en belle,
si vos canonnières sont armées d'obusiers de 8 pouces.
Par les derniers états que vous m'envoyez, vous ne devriez
avoir que 60 chaloupes canonnières; mais depuis il doit en
être arrivé une quinzaine de Cherbourg.
Dans tous les combats qui ont eu lieu, beaucoup de marins anglais
très instruits pensent que nous pourrions leur faire plus
de mal avec plus d'audace, en saisissant le moment opportun. Des
prames et chaloupes canonnières, ayant autant de monde qu'on
voudrait, allant choquer contre une frégate, ou la couleraient
bas, ou pourraient la prendre à l'abordage. Il doit y avoir,
indépendamment de ces 75 chaloupes, d'autres chaloupes au
Havre, et il doit y avoir 4 à 500 matelots. Il ne serait
donc pas impossible de porter votre nombre de chaloupes canonnières
à 80.
Faites-moi connaître si les caïques sont encore au Havre.
J'imagine que vous avez le nombre de grappins, cordages et autres
objets nécessaires pour un abordage. Répondez-moi
sur-le-champ par votre courrier, et faites-moi connaître l'état
de votre armement et ce qui reste au port.
Faites-moi connaître le nombre de vos garnisons, de quel régiment
elles sont, et les bâtiments qui sont arrivés.
Napoléon |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.835.
Archives de l’Empire. |
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_______________
3
juillet 1804
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A
M. Lezay |
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La Malmaison,
3 juillet 1804
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|
Monsieur
Lezay, mon Ministre à Salzburg, j'estime M. Manfredini. Je
souviens toujours avec intérêt des différentes
négociations dont il a été chargé près
de moi. Je crois, dans le temps, avoir fait ce qui pouvait dépendre
de moi pour le faire sortir de l'exil où la fortune de ses
ennemis l'avait fait reléguer. Je regarderai toujours comme
une chose satisfaisante pour mon cœur d'être utile à
Son Altesse Royale, et je me plais à dire que, si la politique
m'a fait confirmer la perte de la Toscane, dont elle a été
dépouillée à mon retour en Europe, elle n'eût
jamais été assez puissante pour me faire connaître
envers lui une spoliation que je crois injuste. Toutes les circonstances
qui s'accorderont avec cette politique me seront toujours agréables.
Vous pouvez donner à l'un et à l'autre ces assurances.
Napoléon. |
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|
|
Au
maréchal Berthier. |
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|
La
Malmaison, 14 messidor an XII (3 juillet 1804). |
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|
Mon
Cousin, le général Morand dans l'île de Corse
divise trop ses troupes, de manière qu'elles ne peuvent s'occuper
de leur instruction. |
|
|
Donnez-lui
l'ordre de réunir à Bastia les 3e et 4e bataillons du
20e régiment, afin de veiller à leur instruction, pendant
les mois de vendémiaire, brumaire et frimaire ; de leur faire
faire l'exercice à feu au moins dix fois pendant ces trois
mois, et de tenir les deux premiers bataillons du 23e d'infanterie
légère tout entiers réunis à Ajaccio;
et le 3e à Calvi, pendant au moins les trois mois de l'automne,
afin que les soldats puissent s'exercer à toutes les manœuvres
par bataillon et par régiment. Donnez-lui l'ordre de faire
fournir, pendant ces trois mois, par le bataillon suisse, des détachements
à Bonifacio, Calvi, Corté, Vivario, et à l'île
Rousse. Ces trois mois expirés, le 20e fournira des garnisons
à ces places, et le bataillon suisse se réunira pour
son instruction. Je désire surtout qu'on veille à l'instruction
du 23e d'infanterie légère, qui, étant depuis
six ans en Corse, a perdu l'habitude de manœuvrer par bataillon.
|
|
|
Donnez
ordre au général commandant à l'île d'Elbe
de faire passer en France la compagnie franche du Golo, pour faire
partie du camp de Boulogne. Demandez-lui de procurer, s'il est possible,
une trentaine de conscrits de l'île d'Elbe.
|
|
Cie
franche du Golo |
Recommandez
au général Morand de faire exercer au maniement des
armes les cinq bataillons de l'infanterie corse.
Napoléon. |
|
Infanterie
corse |
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.837.
Archives de l’Empire. |
|
|
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|
Au
maréchal Davout, commandant le camp de Bruges. |
|
Davout |
La
Malmaison, 14 messidor an XII (3 juillet 1804). |
|
|
Mon
Cousin, je reçois vos lettres du 4 messidor. Le courrier qui
vous porte cette lettre porte à la Haye des sollicitations
pressantes pour faire fournir les 6 à 700 matelots qui sont
nécessaires pour armer la troisième partie de la flottille
batave. Le vice-amiral Ver Huell pourra écrire par la même
occasion. J'ai à cœur, lors de mon arrivée à
Ostende, d'avoir cette troisième partie en état, afin
de voir manœuvrer toute l'aile droite de la flottille. |
|
Verhuel |
Je
crois vous avoir fait connaître mon intention sur les corvettes
de pêche.
Témoignez ma satisfaction au général Sorbier
et aux garnisons du 48e régiment. Dans les différentes
relations des engagements, on marque, le plus qu'on peut, la part
que l'artillerie de terre peut avoir aux différents succès.
Napoléon. |
|
Sorbier |
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.838.
Archives de l’Empire. Comm.
par Mme la maréchale princesse d’Eckmühl. |
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Au
général Marmont, commandant le camp d'Utrecht. |
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La
Malmaison, 14 messidor an XII (3 juillet 1804). |
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Monsieur
le Général Marmont, les chaloupes construites à
Strasbourg, Liège, Mézières, et qui sont descendues
en Hollande, doivent être armées. Faites-moi connaître
leur nombre, leurs numéros et la situation où elles
se trouvent. Le ministre de la marine avait chargé le capitaine
de la frégate qui est à Helvoet-Sluys de pourvoir
à l'armement de ces bâtiments ; voyez pourquoi cela
n'a pas été fait, et, par le retour du courrier que
je vous expédie, faites-moi connaître le nombre des
chaloupes qui sont prêtes à partir pour les ports de
la réunion. Je désire connaître aussi la situation
de la marine batave. Ne pourrait-elle pas augmenter d'un ou de deux
vaisseaux la flotte du Texel ? Faites-moi connaître le temps
positivement où vous serez prêt et le nombre de troupes
et de chevaux sous vos ordres. Si cela était nécessaire
pour vous compléter, vous pourrez prendre le 50e régiment.
Il serait cependant nécessaire de le laisser à Berg-op-Zoom,
afin qu'il puisse se porter rapidement au secours de la Zélande,
si le cas arrivait.
Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.839.
Comm. par M Lefèbvre, libraire.
(En minute aux Arch. de l’Emp.) |
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Au
vice-amiral Bruix, commandant la flottille de Boulogne. |
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La
Malmaison, 14 messidor an XII (3 juillet 1804). |
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Monsieur
l'Amiral Bruix, je vous envoie trois états. Je désire,
avant de les arrêter, avoir votre opinion sur ce travail.
La flottille se compose de plus de 1,800 bâtiments, dont plus
de 700 se réunissent à Boulogne, 290 à Étaples,
340 à Wimereux et 437 à Ambleteuse. Je n'y ai pas compris
les 20 prames qui doivent être placées dans celui des
ports qui sera le plus avantageux et dont la sortie offre le moins
d'inconvénients. Vous y verrez qu'on laisse 75 écuries
à Calais, soit parce qu'on y mettra les bâtiments tirant
le plus d'eau, soit pour donner de l'inquiétude aux Anglais,
et aussi pour soulager d'autant nos quatre principaux ports. On en
place le moins possible à Étaples, parce que ce port
paraît le plus hors de main. J'espère que 340 bâtiments
ne vous paraîtront pas trop considérables pour Wimereux,
en considérant qu'il y a 144 péniches.
La gauche, qui part d'Étaples, se composerait de deux parties,
chacune portant huit bataillons. La première serait composée
de deux divisions de chaloupes canonnières et de deux divisions
de péniches ; on met ensemble les deux divisions de péniches,
parce que cette division parait propre à forcer le débarquement;
et 72 péniches pouvant porter 3,600 hommes formeraient une
avant-garde de grenadiers formidable pour enlever une batterie et
s'établir à terre ; ce qui n'empêchera pas le
contre-amiral commandant l'aile gauche de se servir d'une section
de ces péniches ou chaloupes canonnières pour protéger
l'arrière-garde ou les flancs, ou de faire tout autre dispositif
quelconque au moment du départ.
On a divisé le centre, à Boulogne, en cinq parties,
chacune d'un nombre de bâtiments tel qu'ils portent dix bataillons,
ce qui est l'organisation actuelle des divisions de terre. On a composé
les deux premières parties de chaloupes et de péniches,
par la même raison qu'on l'a fait pour Étaples, et l'on
s'est servi des deux autres divisions qui restaient pour compléter
deux autres parties. La cinquième partie porterait seule douze
bataillons, ce qui est conforme aux arrangements de l'armée
de terre. Ainsi, les première et deuxième parties pourraient
être affectées aux divisions Vandamme et Saint-Hilaire,
les troisième et quatrième parties aux divisions Suchet
et Legrand, et la cinquième partie aux deux divisions de dragons
des camps de Compiègne et d'Amiens.
La réserve, à Wimereux, est composée de deux
divisions de chaloupes canonnières et de quatre divisions de
péniches portant douze bataillons. Elle formerait l'avant-garde
de tout le centre de Boulogne.
Les compagnies d'élite des grenadiers s'embarqueraient à
leur bord, et ces divisions seraient destinées à s'emparer
des batteries défendant le point de débarquement.
L'aile droite serait, à Ambleteuse, composée de la division
batave. Elle se trouve organisée aujourd'hui comme elle est
là, en conséquence des ordres que j'ai donnés.
J'ai pensé qu'il n'y avait pas d'inconvénient à
la laisser ainsi. Une division de péniches française
qui, selon les circonstances, pourrait être augmentée
d'une portion de la réserve de Wimereux, lui servirait d'avant-garde.
Quant au moment où vous pourrez être en mesure de composer
ainsi votre flottille, il ne doit pas être éloigné.
Vous devez avoir à Boulogne 2 prames, 105 chaloupes canonnières,
280 bateaux canonniers et 234 péniches ; 6 prames, 75 chaloupes
canonnières, 31 bateaux canonniers et 36 péniches sont
sur le point de partir du Havre ; et, jointe à ce qui se trouve
à Cherbourg, à Calais et à Dunkerque, dont la
réunion peut être supposée imminente , votre flottille
serait composée de 18 prames, 226 chaloupes canonnières,
348 bateaux canonniers et 337 péniches.
Toute l'aile droite des Bataves doit être considérée
comme réunie et prête à Ostende. Indépendamment
du nombre ci-dessus, j'ai 57 chaloupes canonnières, 69 bateaux
canonniers et 88 péniches en marche depuis la Loire jusqu'à
Cherbourg; et si l'on veut supposer que ces chaloupes arrivent avant
le moment de l'opération, on aurait 283 chaloupes canonnières,
417 bateaux canonniers et 425 péniches ; et vous verrez qu'il
n'est besoin que de 216 chaloupes canonnières, de 324 bateaux
canonniers et de 360 péniches. Si le reste nous arrive, nous
mettrons moins de monde sur chaque bâtiment.
Je désire donc que vous me fassiez connaître votre opinion
sur ces questions :
1° Le nombre de bâtiments portés dans chaque port
peut-il y être contenu ?
2° Ces bâtiments peuvent-ils sortir en deux marées
de ces ports ?
3° Enfin serait-il plus avantageux d'augmenter le nombre des bâtiments
à Étaples et le diminuer à Boulogne, ou d'augmenter
ceux de Calais ?
Vous verrez qu'il n'est pas fait mention des corvettes de pêche,
attendant que la troisième partie de la flottille batave soit
prête pour prendre un parti, ces bâtiments passant pour
être mauvais, ou ne devant m'en servir que comme diversion et
épouvantail. Si cependant la troisième partie de la
flottille batave n'était pas réunie à l'époque
fixée, ces corvettes m'en tiendraient lieu; ce qui me fait
considérer les Bataves comme prêts dès aujourd'hui.
Napoléon. |
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Flottille
Prame
Péniche
Chaloupes
canonnières |
Annexe |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.840.
Archives de l’Empire |
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Au
contre-amiral Decrès |
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La
Malmaison, 14 messidor an XII (3 juillet 1804). |
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Monsieur
Decrès, Ministre de la marine, je vous envoie le rapport
que me fait le colonel Lebrun sur la situation de l'escadre du Ferrol.
Il parait que le Héros, l'Argonaute, le
Fougueux et le Duguay-Trouin seront, dans le courant
de thermidor, prêts pour tout entreprendre. Il faudrait leur
ordonner de faire six mois de vivres. Il leur manque 1.000 hommes;
mais ce sont presque tous des matelots de 4e classe, des canonniers
ou soldats. Les noyaux des équipages paraissent très
bons et très-exercés. Vous devez y avoir fait partir
150 canonniers. Au moment de partir, ils prendront les 200 Bataves.
J'y ai envoyé 250 d'hommes d'infanterie ; ils vont recevoir
1.000 hommes de Malaga ; leurs équipages vont donc se trouver
au complet, et, dans le cas que cela serait nécessaire, ils
pourraient désarmer le brick l'Observateur, et même
la Guerrière. Mon intention serait de faire partir,
pour vendémiaire ou brumaire, ces quatre vaisseaux pour la
Martinique et 1a Guadeloupe. J'y enverrais à cet effet 1,600
hommes d'infanterie.
Napoléon |
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Lebrun |
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.842.
Archives de l’Empire. |
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Au
vice-amiral Ganteaume, commandant l'escadre de l'Océan. |
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La
Malmaison, 14 messidor an XII (3 juillet 1804). |
|
|
Monsieur
Ganteaume, Vice-amiral, je reçois votre lettre du 2 messidor.
Il n'y aura possibilité de faire une levée de conscrits
pour la marine qu'au mois de vendémiaire prochain ; si au
préalable les cadres n'étaient pas formés,
ils ne tarderaient pas à déserter. J'ai déjà
eu l'idée de ce projet, et j'ai ordonné qu'on s'en
occupât de nouveau. J'ai donné l'ordre qu'il fût
mis à votre disposition un renfort de 3.000 hommes, dont
1.500 du 24e et 1.500 du 37e régiment de ligne. J'espère
que, moyennant ces 3.000 hommes et les marins que vous pourrez vous
procurer en désarmant les bâtiments de cabotage, vous
ne changerez rien à l'équipage de vos vaisseaux. Vous
sentez combien il est important que les capitaines connaissent bien
leur monde, et que rien ne nuit davantage au service que ces versements
d'un vaisseau sur un autre.
Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.843.
Comm.
par Mme la comtesse Ganteaume.
(En minute aux Arch. de l’Emp.) |
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_______________
4
juillet 1804 |
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A
M. Regnier, Grand-Juge, ministre de la justice |
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La
Malmaison, 15 messidor an XII (4 juillet 1804). |
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|
Monsieur
Regnier, Grand-Juge, l'Empereur a reçu des réclamations
de Son Éminence le cardinal-légat au sujet d'un article
par lequel les journaux de Paris et notamment le Publiciste
ont donné à entendre que le Pape était disposé
à résigner le trône de l'Église. Sa Majesté
juge convenable que vous chargiez le préfet de police d'interroger
le rédacteur du Publiciste, en sommant ce journaliste
de représenter l'original du papier public ou privé
dans lequel il a trouvé la nouvelle qu'il a imprimée.
Cet interrogatoire doit ensuite être publié dans le Publiciste. |
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|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.844.
Archives de l’Empire. |
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_______________
5
juillet 1804
|
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|
A
M. Regnier |
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|
La
Malmaison, 16 messidor an XII (5 juillet 1804). |
|
|
Monsieur
Regnier, Grand Juge, Ministre de la justice, je désire que
vous fassiez remettre au préfet du palais, Rémusat,
100, 000 fr. pour être employés à donner des secours
aux différents théâtres.
M. Rémusat emploiera ainsi cette somme :
40.000 francs à l'opéra Buffa.
15.000 à Mademoiselle Raucourt.
15.000 à Talma.
30.000 à garder en réserve pour être distribués
selon l'autorisation qu'il en recevra. ______
100.000 |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.845.
Archives de l’Empire. |
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|
|
Au
maréchal Berthier |
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|
La
Malmaison, 16 messidor an XII (5 juillet 1804). |
|
|
Mon
Cousin, j'approuve les travaux d'Anvers. Il faut commencer par mettre
la ligne magistrale en état de défense et dans le cas
de supporter des batteries, afin de mettre la place à l'abri
d'un coup de main : elle ne le serait pas, si l'on ne relevait la
Tête-de-Flandre de manière à pouvoir inonder la
portion de la rive gauche opposée au quai de la ville. On entreprendra
successivement les travaux que l'inspecteur du génie croit
nécessaires. Il faut répartir les travaux de manière
que cette place soit en état dans quatre ou cinq campagnes,
vu le peu de fonds que nous aurons à y employer.
J'approuve également les travaux d'Ostende. Il faudra y employer
plusieurs années. |
|
|
Napoléon. |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.846.
Archives de l’Empire. |
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|
|
A
M. Lacuée. |
|
|
La
Malmaison, 16 messidor an XII (5 juillet 1804). |
|
|
Monsieur
Lacuée, Conseiller d'État, beaucoup de chefs de corps
désireraient que l'on donnât le chevron et la haute paye
qui y est attachée, sans exiger l'engagement; ils pensent que
cela attacherait les vieux soldats à rester aux corps, et autoriserait
à ne point leur délivrer leurs congés absolus;
que ce qui les porte surtout à ne point s'engager, c'est que
cela parait perdre quelque chose de leurs droits et contraire à
leur habitude de quinze ans. Je pense donc qu'un petit projet d'arrêté
sur cet objet serait convenable. |
|
|
Napoléon |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.847.
Archives de l’Empire. |
|
|
_______________
6
juillet 1804 |
|
|
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|
|
A
M. Barbé-Marbois |
|
|
La
Malmaison, 17 messidor an XII (6 juillet 1804). |
|
|
Monsieur
Barbé-Marbois, Ministre du trésor public, M. Marescalchi,
ministre de la République italienne, vous remettra six bons
de 200,000 francs chacun, dont vous ferez recette sous le titre de
don volontaire de la République italienne pour la guerre contre
l'Angleterre. Cette république doit également donner
une somme de 1,000,000 ou 1,500,000 francs en chanvres. Il serait
convenable que cette somme fût portée en compte au ministre
de la marine, sans quoi il y a à craindre qu'elle ne tourne
pas au profit du trésor public. |
|
|
Napoléon. |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.848.
Archives de l’Empire. |
|
|
|
|
|
A
M. Talleyrand. |
|
|
Saint-Cloud,
17 messidor an XII (6 juillet 1804). |
|
|
Monsieur
Talleyrand, Ministre des relations extérieures, le général
Brune désirerait que M. Kieffer retournât à Constantinople;
que Franchini eût le titre de premier drogman; que M. Ruffin
eût le titre d'interprète conseiller; que les commissaires
de la mer Noire continuassent à dépendre de Pétersbourg,
mais correspondissent avec Constantinople; enfin que, les drogmans
devenant de plus en plus essentiels, il fût envoyé deux
jeunes gens, étudiant les langues orientales, passer un an
ou deux à Constantinople. |
|
Brune
Drogman
|
Napoléon. |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.849.
Archives des Affaires étrangères. |
|
|
|
|
|
A
M. Talleyrand. |
|
|
Saint-Cloud,
17 messidor an XII (6 juillet 1804). |
|
|
Monsieur
Talleyrand, Ministre des relations extérieures, Jaubert, qui
arrive de Constantinople, apporte quelques lettres de Champagny que
j'ai ouvertes. Vous les trouverez ci-jointes. Il a aussi pour M. de
Cobenzl une lettre qu'il lui portera demain, étant extrêmement
fatigué aujourd'hui. Le Grand Seigneur m'écrit une lettre
d'une douzaine de pages, qui est une espèce de reddition de
compte de la situation de son empire. |
|
Jaubert.
Champagny
Cobenzl
Grand
Seigneur
|
Napoléon. |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.850.
Archives des Affaires étrangères. (en minute aux Archives
de l'Empire.) |
|
|
_______________
7
juillet 1804
|
|
|
Décision |
|
|
Saint-Cloud,
18 messidor an XII (7 juillet 1804). |
|
|
Duhamel,
ancien militaire, demande à conserver un habit et une capote
d'uniforme qu'on veut lui retirer.
Renvoyé au colonel général Bessières,
pour faire rendre justice à ce vieux soldat. |
|
|
Napoléon. |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.848.
Archives de l’Empire. |
|
|
|
|
|
_______________
8
juillet 1804 |
|
|
(Pas
de lettre à cette date dans la Correspondance de Napoléon
Ier.) |
|
|
_______________
9
juillet 1804 |
|
|
A
M. Talleyrand. |
|
|
Saint-Cloud,
20 messidor an XII (9 juillet 1804). |
|
|
Monsieur Talleyrand, Ministre des relations extérieures, je
vous envoie des lettres de MM. Lucchesini, Dreyer et Buneau, où
vous verrez que le langage de M. de Cobenzl n'est pas aussi sincère
qu'il vous paraît. Mon intention est que vous détruisiez
ces bruits dans le plus court délai ; que vous disiez à
tous les ambassadeurs, et spécialement aux plus mal informés,
que la cour de Vienne a éprouvé de la joie de l'élévation
de l'Empereur, mais qu'elle conçoit des craintes que la couronne
impériale n'échappe à la Maison d'Autriche, et
qu'elle désirerait que l'Empereur des Français reconnût
l'érection de la monarchie autrichienne héréditaire
en empire; que la première réponse avait été
que l'on ne voyait rien de fondé à ce que la couronne
impériale sortît de la Maison d'Autriche; que, si le
cas arrivait, et qu'il fût compatible avec les constitutions
de l'empire germanique que la Maison d'Autriche s'érigeât
en monarchie héréditaire en empire, l'Empereur des Français
n'y verrait point de difficultés, ayant pour principe d'être
facile dans des choses de cette nature. Vous ferez plus : vous expédierez
un courrier à Berlin et à Ratisbonne porteur des numéros
du Moniteur contenant le détail de l'audience de dimanche et
une circulaire à nos ministres pour leur tracer le langage
qu'ils doivent tenir et leur donner une notion de ce qui se passe,
en leur recommandant de ne faire aucune démarche, mais de redresser
seulement la fausse direction qu'on voudrait donner à l'opinion
de l'Europe, et de dire qu'il n'a jamais été question
entre la France et l'Autriche des affaires d'Italie, et qu'il n'a
pu en être question, puisqu'on n'a songé à rien
sur ces affaires.
|
|
|
Napoléon. |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.852.
Archives des Affaires étrangères. (en minute aux Archives
de l'Empire.) |
|
|
|
|
|
_______________
10
juillet 1804 |
|
|
(Pas
de lettre à cette date dans la Correspondance de Napoléon
Ier.) |
|
|
|
|
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Suite
:
11
juillet - 12 juillet
- 13 juillet - 17
juillet - 18 juillet -
20
juillet - 21 juillet -
24 juillet - 25
juillet - 26
juillet -
Destinataires des Lettres
:
Barbé-Marbois
Berthier
Bruix
Cambacérès
Champagny
Daugier
Davout
Decrès
Fouché
Ganteaume
Lacépède
Latouche-Tréville
Lezay-Marnezia
Marmont
Regnier
Talleyrand
Noms cités
:
Champagny
Cobenzl
Estève
Grand Seigneur
Jaubert
Marescalchi
|