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Annuaire 1789-1815   >   Personnages  >   Napoléon Bonaparte  > Correspondance

Dernière modification: 27/01/2007

Correspondance de Napoléon Ier

Juillet 1804 - du 11 au 20 juillet

 

1er juillet - 2 juillet - 3 juillet - 4 juillet - 5 juillet - 6 juillet - 7 juillet - 8 juillet - 9 juillet - 10 juillet - 11 juillet - 12 juillet - 13 juillet - 17 juillet - 18 juillet - 20 juillet - 21 juillet - 24 juillet - 25 juillet - 26 juillet -

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1 juillet 1804

 
A M. Lacépède  

La Malmaison , 12 messidor an XII (1er juillet 1804).

Monsieur Lacépède, Grand Chancelier de la Légion d'honneur, plusieurs officiers de la Garde me présentent le serment qui leur est présenté par la Légion d'honneur. Il me paraîtrait convenable de mettre dans le serment, au lieu du Gouvernement, l'Empereur, changement qui, en réalité, n'en est pas un, puisque dans le Gouvernement l'Empereur se trouve compris, mais que les circonstances qui ont eu lieu depuis le serment de la Légion d'honneur rendent nécessaire. Je vous prie donc de m'envoyer une formule de serment, en y faisant entrer l'Empereur.

Napoléon.

   
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7826.
Archives de l’Empire.
 
   

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A M. Barbé-Marbois.  

La Malmaison, 12 messidor an XII (1er juillet l804).

Je vous de remettre à M. Estève, mon trésorier, ce qui revient à la liste civile. Vous pouvez également lui remettre ce qui revient aux deux princes. Quant aux grands dignitaires, il me paraît convenable de porter leur traitement chacun sur le budget de leur département, savoir : le grand électeur, sur le ministère de l'intérieur ; l'archichancelier sur celui du grand juge ; l'architrésorier, sur celui des finances, et le connétable, sur celui de la guerre. Il me semble qu'il suffira d'un simple ordre du ministre du trésor public pour les faire payer ; lequel fera porter leur traitement dans les différents départements, afin que cela ne fasse point chapitre à part du budget. Tout ceci d'ailleurs se régularisera mieux. En attendant, je ne désire pas que le trésorier de la liste civile soit chargé de payer les grands dignitaires.

Napoléon.

 

Estève

 

 

 

 

 

Correspondance de Napoléon Ier, n° 7827.
Archives de l’Empire.
   
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A M. Talleyrand.  

La Malmaison, 12 messidor an XII (1er juillet 1804).

Monsieur Talleyrand, Ministre des relations extérieures, je désire que vous écriviez à M. Semonville de faire de nouvelles instances pour que la troisième partie de la flottille batave et les transports qui y sont attachés soient garnis le plus tôt possible de leurs matelots.
Vous trouverez ci-joint une note du cardinal Consalvi et des réflexions de M. Portalis. Il est ridicule que l'administrateur général de Parme dérange toute l'administration de ce pays. Faites-lui connaître que mon intention n'est pas qu'il se rétracte, mais qu'il emploie tous les adoucissements. Il est maladroit de chercher à nous susciter dans ce moment des tracasseries avec la cour de Rome. Ces objets d'ailleurs sont assez importants pour qu'il ne fasse rien sans mon ordre.

Napoléon.

 

Sémonville

Consalvi

Portalis

Correspondance de Napoléon Ier, n° 7828.
Archives des affaires étrangères.
(En minute aux Arch. de l’Emp.)
   

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Au maréchal Berthier.

 

La Malmaison, 1er juillet 1804

Mon Cousin, la marine a besoin de 1,600 hommes pour renforcer la garnison de l'escadre de Toulon. Donnez ordre que les deux bataillons d'élite des 2e et 23e régiments de ligne soient mis à la disposition du vice-amiral Latouche, et que le supplément qui sera nécessaire pour arriver à ces 1,600 hommes soit fourni par le 2e régiment de ligne, indépendamment de ce que ce régiment a déjà à bord. Le vice-amiral Latouche ne prendra que les officiers dont il aura besoin ; les autres officiers resteront avec les autres bataillons.
Cet ordre devra être exécuté dans les vingt-quatre heures de sa réception.
A Brest, la marine a besoin de 3.000 hommes. Donnez ordre que 1.500 hommes du 24e de ligne et 1.500 hommes du 37e soient mis à la disposition du général Ganteaume, et embarqués vingt-quatre heures après la réception de votre ordre. L’amiral Ganteaume n’embarquera que le nombre d’officiers qu’il jugera nécessaire ; les autres resteront aux autres bataillons.

Napoléon.

 
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7829. -
Archives de l’Empire.
   

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Au vice-amiral Decrès  

La Malmaison, 12 messidor an XII (1er juillet 1804).

J'ordonne au ministre du trésor public d'envoyer un million à Boulogne. Faites-lui verser demain les 500.000 francs provenant de la caisse de la marine. Je désire avoir les comptes de la marine pendant les trois premiers trimestres, par chapitres. Ces dépenses me paraissent bien fortes et pas en proportion avec nos travaux.

Napoléon.

   
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.830. -
Archives de l’Empire.
   

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2 juillet 1804

 
Au maréchal Berthier  

La Malmaison, 13 messidor an XII (2 juillet l804).

Mon Cousin, on m'instruit que les batteries des îles d'Hyères sont en mauvais état ; qu'il n'y a pas de garnison, et qu'elles éprouvent une pénurie de vivres telle que, si l'ennemi s'obstinait à rester dix jours dans la rade, elles seraient obligées de se rendre à discrétion. Si cet état de choses est vrai, je ne puis que vous en témoigner mon extrême mécontentement. Faites-moi un rapport sur cet objet, qui tient de si près à la sûreté de nos côtes et intéresse la responsabilité de votre ministère. Ces îles doivent être approvisionnées pour six mois, avoir une garnison de 5 à 600 hommes tout compris, des compagnies de canonniers garde-côtes et des batteries suffisantes et en bon état, commandées par un officier supérieur actif et capable de faire une bonne défense.

   
Faites-moi connaître de quelle manière sert le général Cervoni. Il paraît qu'il ne sort pas de Marseille ; il devrait être sans cesse sur la côte.
Donnez donc l'ordre que le bataillon du 23e de ligne, qui est à Avignon, rentre à Marseille, afin de se trouver plus à portée des côtes.
 
Cervoni
Donnez ordre que trois escadrons du 19e de chasseurs, forts chacun de 120 hommes, se rendent à Hyères, et chargez le général Guillot spécialement de l'inspection des côtes depuis les batteries du cap Brun de Toulon jusqu'au Var. Il placera un de ces escadrons à Hyères, le second à Saint-Tropez, et le troisième à Fréjus ; et il établira des compagnies dans les points intermédiaires, de manière qu'à la moindre alerte elles se portent avec la plus grande rapidité aux lieux où se présenterait l'ennemi.
Vous donnerez à ces régiments des instructions semblables à celles des régiments de la côte, et ils seront traités de même; ils doivent faire la manœuvre du canon et se porter aux batteries pour renforcer les garde-côtes. Vous écrirez aux colonels de ces régiments qu'ils tiendront la même conduite que les régiments qui font le service des côtes de l'Océan, et j'espère apprendre bientôt qu'ils manœuvrent le canon aussi bien qu'ils montent à cheval. Le général Guillot devra être tous les jours à cheval, à inspecter les batteries, à exercer les hussards, les chasseurs et les canonniers garde-côtes. Il aura, à cet effet, un officier d'artillerie fourni par la direction. Chargez le général Laval de l'inspection des côtes, depuis les frontières d'Espagne jusqu'au Rhône, et mettez sous ses ordres le 25e régiment de chasseurs, qui est à Tarbes. Vous lui donnerez les mêmes instructions. Vous chargerez les deux généraux inspecteurs de vous faire un rapport journalier de ce que fait l'ennemi sur la côte, et de ce qui vient à leur connaissance.
Napoléon.
 
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.831. -
Archives de l’Empire.
   
     
Au vice-amiral Latouche-Tréville, commandant l’escadre de la Méditerranée.  

La Malmaison, 2 juillet 1804

Monsieur Latouche-Tréville, Vice-Amiral, le ministre de la guerre donne ordre à deux bataillons d'élite des 2e et 23e régiments de ligne, de s'embarquer sur votre escadre; le 2e régiment de ligne complétera ce qui sera nécessaire pour faire le nombre de 1,600 hommes dont vous avez besoin. Si l'ordre du ministre de la guerre n'est pas arrivé vous pouvez vous concerter avec le commandant de Toulon pour que tout soit mis à votre disposition. J'imagine qu'au moment où vous recevrez ma lettre, vous aurez 10 vaisseaux en rade. Les matelots ne peuvent sérieusement vous arrêter; en désarmant les corvettes et pressant le port de Marseille, vous ne devez pas en manquer.
Avec les 1,600 hommes, d'ailleurs, que la guerre vous fournit, vos vaisseaux se trouvent armés.
Il doit y avoir à Toulon des obus. Exercez vos équipages à en tirer avec des pièces de 36 en n'en faisant usage que lorsqu'on sera à 2 ou 300 toises. Il n'y a point de bonnes raisons, qui empêchent de s'en servir, et quelques obus feront dans le corps d'un bâtiment de plus grands ravages que des boulets. Veillez à ce qu'ils soient chargés de roche à feu.
J'ai été fort aise de voir qu'en peu de moments votre escadre avait été à la voile; mais j'ai vu avec peine que vous étiez sorti avec un vaisseau de moins. Par le retour de mon courrier, faites-moi connaître le jour où il vous sera possible, abstraction faite du temps, lever l'ancre. Faites-moi aussi connaître ce que fait l'ennemi, où se tient Nelson. Méditez sur la grande entreprise que vous allez exécuter, et, avant que je signe vos ordres définitifs, faites-moi connaître la manière que vous pensez la plus avantageuse de les exécuter. Je vous ai nommé grand officier de l'Empire, inspecteur des côtes de la Méditerranée ; mais je désire beaucoup que l'opération que vous allez entreprendre me mette à même de vous élever à un tel degré de considération et d'honneurs que vous n'ayez plus rien à désirer. L'escadre de Rochefort, composée de vaisseaux, dont un à trois ponts, et de 4 frégates, est prête à lever l'ancre; elle n'a devant elle que 5 vaisseaux ennemis.
L'escadre de Brest est de 21 vaisseaux; ces vaisseaux viennent de lever l'ancre pour harceler l'ennemi et l'obliger à avoir là un grand nombre de vaisseaux. Les ennemis tiennent aussi 6 vaisseaux devant le Texel, et y bloquent l'escadre hollandaise, forte de 3 vaisseaux, de 4 frégates, et d'un convoi de 30 bâtiments, où le général Marmont a son armée embarquée.
Entre Étaples, Boulogne, Wimereux et Ambleteuse, deux nouveaux ports que j'ai fait construire, nous avons 1,800 chaloupes canonnières, bateaux canonniers, péniches, etc., portant 120,000 hommes et 10,000 chevaux. Que nous soyons maîtres du détroit six heures, et nous serons maîtres du monde !
Les ennemis ont devant Boulogne, devant Ostende et aux Dunes, 2 vaisseaux de 74, 3 de 64, et 2 ou 3 de 50. Jusqu'ici l'amiral Cornwallis n'a eu que 15 vaisseaux; mais toutes les réserves de Plymouth et de Portsmouth sont venues le renforcer devant Brest.
Les ennemis tiennent aussi à Cork, en Irlande, 4 ou 5 vaisseaux de guerre ; je ne parle pas de frégates et de petits bâtiments, dont ils ont une grande quantité. Si vous trompez Nelson, il ira en Sicile, ou en Égypte, on au Ferrol. Je ne pense donc pas qu'il faille se présenter devant le Ferrol ; des 5 vaisseaux qui sont dans ce port, 4 seulement sont prêts; le cinquième le sera cependant en fructidor; mais je pense que le Ferrol est trop indiqué, et il est si naturel que l'on suppose, si votre escadre sort de la Méditerranée dans l'Océan, qu'elle est destinée à débloquer le Ferrol ! Il paraîtrait donc meilleur de passer très au large, d'arriver devant Rochefort, ce qui vous ferait une escadre de 16 vaisseaux et de 11 frégates, et alors, sans mouiller, sans perdre un seul instant, soit en doublant l'Irlande très au large, soit en exécutant le premier projet, arriver devant Boulogne. Notre escadre de Brest, forte de 23 vaisseaux, aura à son bord une armée et sera tous les jours à la voile, de manière que Cornwallis sera obligé de serrer la côte de Bretagne pour tâcher de s'opposer à sa sortie. Du reste, pour fixer mes idées sur cette opération qui a des chances, mais dont la réussite offre des résultats si immenses, j'attends le projet que vous m'avez annoncé, et que vous m'enverrez par le retour de mon courrier. Il faut embarquer le plus de vivres possible, afin que dans aucune circonstance vous ne soyez gêné par rien.
A la fin du mois on va lancer un nouveau vaisseau à Rochefort et un à Lorient ; il serait possible qu'ils fussent prêts ; celui de Rochefort n'offre lieu à aucune question; mais si celui de Lorient était en rade et n'eût pas eu la facilité de se rendre avant votre apparition devant l'île d'Aix, je désire savoir si vous pensez que vous dussiez faire route pour le joindre. Toutefois, je pense qu'en sortant par un bon mistral il est préférable à tout de faire l'opération avant l'hiver; car, dans la mauvaise saison, il serait possible que vous eussiez plus de chances pour arriver ; mais il se pourrait qu'il y eût plusieurs jours tels qu'on ne pût profiter de votre arrivée. En supposant que vous pussiez partir avant le 10 thermidor, il est probable que vous n'arriverez devant Boulogne que dans le courant de septembre, moment où les nuits sont déjà raisonnablement longues et où les temps ne sont pas longtemps mauvais.
Napoléon.

   
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.832. -
Comm. par Mme la duchesse Decrès.
(En minute aux Arch. de l’Emp.)
   
     
Au vice-amiral Decrès.  

La Malmaison, 13 messidor an XII (2 juillet 1804).

J'approuve les dispositions que vous prenez pour Brest. Il y a encore possibilité de lever des matelots ; ordonnez une presse générale. Il faut envoyer aux hôpitaux les 400 matelots qu'on veut réformer ; on les soumettra à la visite dans le port. L'escadre ne veut point d'hommes faibles ; mais ces hommes peuvent se rétablir en cinq ou six mois de temps et devenir de bons marins.
Je suis fort surpris de l'état des îles d'Hyères, surtout de ce qu'elles ne sont point approvisionnées. Il doit toujours y avoir trois mois de vivres. J'en ai témoigné mon mécontentement au ministre de la guerre. Ordonnez qu'on y envoie des vivres du port de Toulon. Il est impossible qu'il n'y ait pas à ces îles au moins 500 hommes et trois mois de vivres ; et certainement les Anglais ne pourraient les attaquer qu'en débarquant 1,500 hommes, dont ils perdraient infailliblement 500. Et comment penser qu'avec 8 vaisseaux ils puissent débarquer 1,500 hommes, et devant un port d'où peuvent sortir d'un moment à l'autre 11 vaisseaux ? Il n'y a rien à craindre, à moins qu'il n'arrive de Malte un convoi de débarquement ; mais ils n'ont pas à Malte le monde suffisant. Et à quoi leur serviraient des îles où il y a peu d'eau et qui gêneraient les mouvements de leur escadre ?
Napoléon.

   
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.833. -
Archives de l’Empire.
   
     
Au vice-amiral Decrès  

La Malmaison, 13 messidor an XII (2 juillet 1804).

L'ennemi a eu des frégates, pendant presque toute la guerre passée et celle-ci, dans la baie de Douarnenez ; cependant, de la pointe de la Chèvre à l'anse du château de Beuzec, il n'y a que 4,800 toises. Si l'on établissait dans ces deux points deux batteries, chacune de quatre pièces de 36, avec des affûts propres à tirer sur l'angle de 45 degrés, les boulets ne se croiseraient pas, mais ne laisseraient qu'un intervalle de 200 toises ; car une pièce de 36, sur l'angle de 45 degrés, porterait un obus ou un boulet à 2,300 toises ; lors donc que l'ennemi, que les courants doivent nécessairement approcher d'un côté ou de l'autre, aurait le risque d'être canonné, il est probable qu'il ne s'y présenterait plus.
On mettrait également à chacune de ces batteries deux mortiers à plaque, qui portent la bombe à 2.100 toises ; l'on y mettrait aussi deux pièces de 36 sur affût ordinaire, pour tirer à boulet rouge en cas que l'ennemi approchât.
Il faudrait aussi établir un mortier à plaque, avec deux pièces de 36 à 45 degrés, sur la pointe de Carrec-Guen et la pointe de Saint-Sébastien, ce qui rétrécirait encore beaucoup l'endroit où l'ennemi pourrait mouiller.
Comme ces points sont désignés par le seul aspect de la carte, l'ingénieur trouverait les points les plus propres à inquiéter l'ennemi.
Je prie le ministre de la marine de me faire connaître son opinion sur ce projet, et de me faire connaître sur les meilleures cartes la distance exacte de l’entrée de la baie de Douarnenez.
Il faudrait aussi avoir à Audierne douze ou quinze chaloupes canonnières pour menacer une frégate qui serait prise par le calme ; et, dès l'instant que l'ennemi se serait aperçu qu'il y a des moyens défensifs, il cesserait de se tenir dans cette baie et d'interrompre nos communications. Il y a à Brest d'anciens mortiers de galiote qui doivent porter à 2.300 toises ; il faudrait les faire essayer, et désigner pour cet endroit ceux qui ont le plus de portée.

   
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.834.
Archives de l’Empire.
   
     
A M. Daugier, commandant des Marins de la Garde.  

La Malmaison, 13 messidor an XII (2 juillet 1804).

Monsieur Daugier, Capitaine de vaisseau, je désire que, par le retour de mon courrier, vous me fassiez connaître le nombre de bâtiments anglais qui sont en croisière devant le Havre, et, s'il vous est possible, le nom de chaque bâtiment. Par les états que je reçois d'Angleterre, il me paraîtrait qu'il n'y a que 3 frégates et 5 à 6 petits bâtiments. Si cela était, et que vous eussiez, comme je le suppose, 5 prames portant soixante canons de 24, 75 chaloupes canonnières portant chacune trois canons de 24 en belle, 37 bateaux canonniers ayant chacun une pièce de 18 et de 24 et une quarantaine de péniches armées d'obusiers de 6 pouces et d'une pièce de 4, cela vous ferait plus de quatre cents pièces de canon de 18 et de 24. Les Anglais, en ayant 3 ou 4 frégates, ne pourraient avoir plus de deux ou trois cents pièces de 18. Dans ce cas, n'y aurait-il pas moyen de les attaquer, de les enlever à l'abordage ou de les faire fuir, et de se rendre triomphant le long de la côte jusqu'à Boulogne ?
Par tous les rapports que je reçois, il n'y a pas un combat de canonnières avec des frégates, que celles-ci ne soient obligées de retourner en Angleterre et de rentrer dans le bassin. Faites-moi connaître le nombre de bâtiments de toute espèce qui pourront prendre part à cette attaque, le nombre de pièces de 24 armées en belle, si vos canonnières sont armées d'obusiers de 8 pouces.
Par les derniers états que vous m'envoyez, vous ne devriez avoir que 60 chaloupes canonnières; mais depuis il doit en être arrivé une quinzaine de Cherbourg.
Dans tous les combats qui ont eu lieu, beaucoup de marins anglais très instruits pensent que nous pourrions leur faire plus de mal avec plus d'audace, en saisissant le moment opportun. Des prames et chaloupes canonnières, ayant autant de monde qu'on voudrait, allant choquer contre une frégate, ou la couleraient bas, ou pourraient la prendre à l'abordage. Il doit y avoir, indépendamment de ces 75 chaloupes, d'autres chaloupes au Havre, et il doit y avoir 4 à 500 matelots. Il ne serait donc pas impossible de porter votre nombre de chaloupes canonnières à 80.
Faites-moi connaître si les caïques sont encore au Havre.
J'imagine que vous avez le nombre de grappins, cordages et autres objets nécessaires pour un abordage. Répondez-moi sur-le-champ par votre courrier, et faites-moi connaître l'état de votre armement et ce qui reste au port.
Faites-moi connaître le nombre de vos garnisons, de quel régiment elles sont, et les bâtiments qui sont arrivés.
Napoléon

   
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.835.
Archives de l’Empire.
   
     

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3 juillet 1804

 
     
A M. Lezay  

La Malmaison, 3 juillet 1804

   

Monsieur Lezay, mon Ministre à Salzburg, j'estime M. Manfredini. Je souviens toujours avec intérêt des différentes négociations dont il a été chargé près de moi. Je crois, dans le temps, avoir fait ce qui pouvait dépendre de moi pour le faire sortir de l'exil où la fortune de ses ennemis l'avait fait reléguer. Je regarderai toujours comme une chose satisfaisante pour mon cœur d'être utile à Son Altesse Royale, et je me plais à dire que, si la politique m'a fait confirmer la perte de la Toscane, dont elle a été dépouillée à mon retour en Europe, elle n'eût jamais été assez puissante pour me faire connaître envers lui une spoliation que je crois injuste. Toutes les circonstances qui s'accorderont avec cette politique me seront toujours agréables. Vous pouvez donner à l'un et à l'autre ces assurances.

Napoléon.

 

Manfredini

 

 

 

 

 

i

     
Au maréchal Berthier.  

La Malmaison, 14 messidor an XII (3 juillet 1804).

   
Mon Cousin, le général Morand dans l'île de Corse divise trop ses troupes, de manière qu'elles ne peuvent s'occuper de leur instruction.  
Donnez-lui l'ordre de réunir à Bastia les 3e et 4e bataillons du 20e régiment, afin de veiller à leur instruction, pendant les mois de vendémiaire, brumaire et frimaire ; de leur faire faire l'exercice à feu au moins dix fois pendant ces trois mois, et de tenir les deux premiers bataillons du 23e d'infanterie légère tout entiers réunis à Ajaccio; et le 3e à Calvi, pendant au moins les trois mois de l'automne, afin que les soldats puissent s'exercer à toutes les manœuvres par bataillon et par régiment. Donnez-lui l'ordre de faire fournir, pendant ces trois mois, par le bataillon suisse, des détachements à Bonifacio, Calvi, Corté, Vivario, et à l'île Rousse. Ces trois mois expirés, le 20e fournira des garnisons à ces places, et le bataillon suisse se réunira pour son instruction. Je désire surtout qu'on veille à l'instruction du 23e d'infanterie légère, qui, étant depuis six ans en Corse, a perdu l'habitude de manœuvrer par bataillon.
 

20e de ligne

 

 

 

23e Léger

 

Donnez ordre au général commandant à l'île d'Elbe de faire passer en France la compagnie franche du Golo, pour faire partie du camp de Boulogne. Demandez-lui de procurer, s'il est possible, une trentaine de conscrits de l'île d'Elbe.
 
Cie franche du Golo

Recommandez au général Morand de faire exercer au maniement des armes les cinq bataillons de l'infanterie corse.

Napoléon.

 
Infanterie corse
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.837.
Archives de l’Empire.
 
   
     
Au maréchal Davout, commandant le camp de Bruges.  
Davout
La Malmaison, 14 messidor an XII (3 juillet 1804).
   
Mon Cousin, je reçois vos lettres du 4 messidor. Le courrier qui vous porte cette lettre porte à la Haye des sollicitations pressantes pour faire fournir les 6 à 700 matelots qui sont nécessaires pour armer la troisième partie de la flottille batave. Le vice-amiral Ver Huell pourra écrire par la même occasion. J'ai à cœur, lors de mon arrivée à Ostende, d'avoir cette troisième partie en état, afin de voir manœuvrer toute l'aile droite de la flottille.  
Verhuel

Je crois vous avoir fait connaître mon intention sur les corvettes de pêche.
Témoignez ma satisfaction au général Sorbier et aux garnisons du 48e régiment. Dans les différentes relations des engagements, on marque, le plus qu'on peut, la part que l'artillerie de terre peut avoir aux différents succès.

Napoléon.

 
Sorbier
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.838.
Archives de l’Empire.
 Comm. par Mme la maréchale princesse d’Eckmühl.
   
     
Au général Marmont, commandant le camp d'Utrecht.  
La Malmaison, 14 messidor an XII (3 juillet 1804).
   

Monsieur le Général Marmont, les chaloupes construites à Strasbourg, Liège, Mézières, et qui sont descendues en Hollande, doivent être armées. Faites-moi connaître leur nombre, leurs numéros et la situation où elles se trouvent. Le ministre de la marine avait chargé le capitaine de la frégate qui est à Helvoet-Sluys de pourvoir à l'armement de ces bâtiments ; voyez pourquoi cela n'a pas été fait, et, par le retour du courrier que je vous expédie, faites-moi connaître le nombre des chaloupes qui sont prêtes à partir pour les ports de la réunion. Je désire connaître aussi la situation de la marine batave. Ne pourrait-elle pas augmenter d'un ou de deux vaisseaux la flotte du Texel ? Faites-moi connaître le temps positivement où vous serez prêt et le nombre de troupes et de chevaux sous vos ordres. Si cela était nécessaire pour vous compléter, vous pourrez prendre le 50e régiment. Il serait cependant nécessaire de le laisser à Berg-op-Zoom, afin qu'il puisse se porter rapidement au secours de la Zélande, si le cas arrivait.

Napoléon.

   
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.839.
Comm. par M Lefèbvre, libraire.
(En minute aux Arch. de l’Emp.)
   
     
Au vice-amiral Bruix, commandant la flottille de Boulogne.  
La Malmaison, 14 messidor an XII (3 juillet 1804).
   
Monsieur l'Amiral Bruix, je vous envoie trois états. Je désire, avant de les arrêter, avoir votre opinion sur ce travail.
La flottille se compose de plus de 1,800 bâtiments, dont plus de 700 se réunissent à Boulogne, 290 à Étaples, 340 à Wimereux et 437 à Ambleteuse. Je n'y ai pas compris les 20 prames qui doivent être placées dans celui des ports qui sera le plus avantageux et dont la sortie offre le moins d'inconvénients. Vous y verrez qu'on laisse 75 écuries à Calais, soit parce qu'on y mettra les bâtiments tirant le plus d'eau, soit pour donner de l'inquiétude aux Anglais, et aussi pour soulager d'autant nos quatre principaux ports. On en place le moins possible à Étaples, parce que ce port paraît le plus hors de main. J'espère que 340 bâtiments ne vous paraîtront pas trop considérables pour Wimereux, en considérant qu'il y a 144 péniches.
La gauche, qui part d'Étaples, se composerait de deux parties, chacune portant huit bataillons. La première serait composée de deux divisions de chaloupes canonnières et de deux divisions de péniches ; on met ensemble les deux divisions de péniches, parce que cette division parait propre à forcer le débarquement; et 72 péniches pouvant porter 3,600 hommes formeraient une avant-garde de grenadiers formidable pour enlever une batterie et s'établir à terre ; ce qui n'empêchera pas le contre-amiral commandant l'aile gauche de se servir d'une section de ces péniches ou chaloupes canonnières pour protéger l'arrière-garde ou les flancs, ou de faire tout autre dispositif quelconque au moment du départ.
On a divisé le centre, à Boulogne, en cinq parties, chacune d'un nombre de bâtiments tel qu'ils portent dix bataillons, ce qui est l'organisation actuelle des divisions de terre. On a composé les deux premières parties de chaloupes et de péniches, par la même raison qu'on l'a fait pour Étaples, et l'on s'est servi des deux autres divisions qui restaient pour compléter deux autres parties. La cinquième partie porterait seule douze bataillons, ce qui est conforme aux arrangements de l'armée de terre. Ainsi, les première et deuxième parties pourraient être affectées aux divisions Vandamme et Saint-Hilaire, les troisième et quatrième parties aux divisions Suchet et Legrand, et la cinquième partie aux deux divisions de dragons des camps de Compiègne et d'Amiens.
La réserve, à Wimereux, est composée de deux divisions de chaloupes canonnières et de quatre divisions de péniches portant douze bataillons. Elle formerait l'avant-garde de tout le centre de Boulogne.
Les compagnies d'élite des grenadiers s'embarqueraient à leur bord, et ces divisions seraient destinées à s'emparer des batteries défendant le point de débarquement.
L'aile droite serait, à Ambleteuse, composée de la division batave. Elle se trouve organisée aujourd'hui comme elle est là, en conséquence des ordres que j'ai donnés. J'ai pensé qu'il n'y avait pas d'inconvénient à la laisser ainsi. Une division de péniches française qui, selon les circonstances, pourrait être augmentée d'une portion de la réserve de Wimereux, lui servirait d'avant-garde. Quant au moment où vous pourrez être en mesure de composer ainsi votre flottille, il ne doit pas être éloigné. Vous devez avoir à Boulogne 2 prames, 105 chaloupes canonnières, 280 bateaux canonniers et 234 péniches ; 6 prames, 75 chaloupes canonnières, 31 bateaux canonniers et 36 péniches sont sur le point de partir du Havre ; et, jointe à ce qui se trouve à Cherbourg, à Calais et à Dunkerque, dont la réunion peut être supposée imminente , votre flottille serait composée de 18 prames, 226 chaloupes canonnières, 348 bateaux canonniers et 337 péniches.
Toute l'aile droite des Bataves doit être considérée comme réunie et prête à Ostende. Indépendamment du nombre ci-dessus, j'ai 57 chaloupes canonnières, 69 bateaux canonniers et 88 péniches en marche depuis la Loire jusqu'à Cherbourg; et si l'on veut supposer que ces chaloupes arrivent avant le moment de l'opération, on aurait 283 chaloupes canonnières, 417 bateaux canonniers et 425 péniches ; et vous verrez qu'il n'est besoin que de 216 chaloupes canonnières, de 324 bateaux canonniers et de 360 péniches. Si le reste nous arrive, nous mettrons moins de monde sur chaque bâtiment.
Je désire donc que vous me fassiez connaître votre opinion sur ces questions :
1° Le nombre de bâtiments portés dans chaque port peut-il y être contenu ?
2° Ces bâtiments peuvent-ils sortir en deux marées de ces ports ?
3° Enfin serait-il plus avantageux d'augmenter le nombre des bâtiments à Étaples et le diminuer à Boulogne, ou d'augmenter ceux de Calais ?
Vous verrez qu'il n'est pas fait mention des corvettes de pêche, attendant que la troisième partie de la flottille batave soit prête pour prendre un parti, ces bâtiments passant pour être mauvais, ou ne devant m'en servir que comme diversion et épouvantail. Si cependant la troisième partie de la flottille batave n'était pas réunie à l'époque fixée, ces corvettes m'en tiendraient lieu; ce qui me fait considérer les Bataves comme prêts dès aujourd'hui.
Napoléon.
 

Flottille

Prame

Péniche

Chaloupes canonnières

Annexe    
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.840.
Archives de l’Empire
   
     
Au contre-amiral Decrès  
La Malmaison, 14 messidor an XII (3 juillet 1804).
   

Monsieur Decrès, Ministre de la marine, je vous envoie le rapport que me fait le colonel Lebrun sur la situation de l'escadre du Ferrol. Il parait que le Héros, l'Argonaute, le Fougueux et le Duguay-Trouin seront, dans le courant de thermidor, prêts pour tout entreprendre. Il faudrait leur ordonner de faire six mois de vivres. Il leur manque 1.000 hommes; mais ce sont presque tous des matelots de 4e classe, des canonniers ou soldats. Les noyaux des équipages paraissent très bons et très-exercés. Vous devez y avoir fait partir 150 canonniers. Au moment de partir, ils prendront les 200 Bataves. J'y ai envoyé 250 d'hommes d'infanterie ; ils vont recevoir 1.000 hommes de Malaga ; leurs équipages vont donc se trouver au complet, et, dans le cas que cela serait nécessaire, ils pourraient désarmer le brick l'Observateur, et même la Guerrière. Mon intention serait de faire partir, pour vendémiaire ou brumaire, ces quatre vaisseaux pour la Martinique et 1a Guadeloupe. J'y enverrais à cet effet 1,600 hommes d'infanterie.

Napoléon

 
Lebrun
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.842.
Archives de l’Empire.
   
     
Au vice-amiral Ganteaume, commandant l'escadre de l'Océan.  
La Malmaison, 14 messidor an XII (3 juillet 1804).
   

Monsieur Ganteaume, Vice-amiral, je reçois votre lettre du 2 messidor. Il n'y aura possibilité de faire une levée de conscrits pour la marine qu'au mois de vendémiaire prochain ; si au préalable les cadres n'étaient pas formés, ils ne tarderaient pas à déserter. J'ai déjà eu l'idée de ce projet, et j'ai ordonné qu'on s'en occupât de nouveau. J'ai donné l'ordre qu'il fût mis à votre disposition un renfort de 3.000 hommes, dont 1.500 du 24e et 1.500 du 37e régiment de ligne. J'espère que, moyennant ces 3.000 hommes et les marins que vous pourrez vous procurer en désarmant les bâtiments de cabotage, vous ne changerez rien à l'équipage de vos vaisseaux. Vous sentez combien il est important que les capitaines connaissent bien leur monde, et que rien ne nuit davantage au service que ces versements d'un vaisseau sur un autre.

Napoléon.

   
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.843.
Comm. par Mme la comtesse Ganteaume.
(En minute aux Arch. de l’Emp.)
   
     

_______________

4 juillet 1804

 
     
A M. Regnier, Grand-Juge, ministre de la justice  
La Malmaison, 15 messidor an XII (4 juillet 1804).
   
Monsieur Regnier, Grand-Juge, l'Empereur a reçu des réclamations de Son Éminence le cardinal-légat au sujet d'un article par lequel les journaux de Paris et notamment le Publiciste ont donné à entendre que le Pape était disposé à résigner le trône de l'Église. Sa Majesté juge convenable que vous chargiez le préfet de police d'interroger le rédacteur du Publiciste, en sommant ce journaliste de représenter l'original du papier public ou privé dans lequel il a trouvé la nouvelle qu'il a imprimée. Cet interrogatoire doit ensuite être publié dans le Publiciste.  
Voir un article à ce sujet dans le Moniteur du 4 juillet, sinon dicté, au moins inspiré par Napoléon
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.844.
Archives de l’Empire.
   

_______________

5 juillet 1804

 
     
A M. Regnier  
La Malmaison, 16 messidor an XII (5 juillet 1804).
   
Monsieur Regnier, Grand Juge, Ministre de la justice, je désire que vous fassiez remettre au préfet du palais, Rémusat, 100, 000 fr. pour être employés à donner des secours aux différents théâtres.
M. Rémusat emploiera ainsi cette somme :
40.000 francs à l'opéra Buffa.
15.000 à Mademoiselle Raucourt.
15.000 à Talma.
30.000 à garder en réserve pour être distribués selon l'autorisation qu'il en recevra.

______
100.000
   
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.845.
Archives de l’Empire.
   
     
Au maréchal Berthier  
La Malmaison, 16 messidor an XII (5 juillet 1804).    
Mon Cousin, j'approuve les travaux d'Anvers. Il faut commencer par mettre la ligne magistrale en état de défense et dans le cas de supporter des batteries, afin de mettre la place à l'abri d'un coup de main : elle ne le serait pas, si l'on ne relevait la Tête-de-Flandre de manière à pouvoir inonder la portion de la rive gauche opposée au quai de la ville. On entreprendra successivement les travaux que l'inspecteur du génie croit nécessaires. Il faut répartir les travaux de manière que cette place soit en état dans quatre ou cinq campagnes, vu le peu de fonds que nous aurons à y employer.
J'approuve également les travaux d'Ostende. Il faudra y employer plusieurs années.
   
Napoléon.
   
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.846.
Archives de l’Empire.
   
     
A M. Lacuée.    
La Malmaison, 16 messidor an XII (5 juillet 1804).
   
Monsieur Lacuée, Conseiller d'État, beaucoup de chefs de corps désireraient que l'on donnât le chevron et la haute paye qui y est attachée, sans exiger l'engagement; ils pensent que cela attacherait les vieux soldats à rester aux corps, et autoriserait à ne point leur délivrer leurs congés absolus; que ce qui les porte surtout à ne point s'engager, c'est que cela parait perdre quelque chose de leurs droits et contraire à leur habitude de quinze ans. Je pense donc qu'un petit projet d'arrêté sur cet objet serait convenable.    
Napoléon
   
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.847.
Archives de l’Empire.
   

_______________

6 juillet 1804

 
     
A M. Barbé-Marbois  
La Malmaison, 17 messidor an XII (6 juillet 1804).
   
Monsieur Barbé-Marbois, Ministre du trésor public, M. Marescalchi, ministre de la République italienne, vous remettra six bons de 200,000 francs chacun, dont vous ferez recette sous le titre de don volontaire de la République italienne pour la guerre contre l'Angleterre. Cette république doit également donner une somme de 1,000,000 ou 1,500,000 francs en chanvres. Il serait convenable que cette somme fût portée en compte au ministre de la marine, sans quoi il y a à craindre qu'elle ne tourne pas au profit du trésor public.  

Marescalchi

 

 

 

Napoléon.
   
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.848.
Archives de l’Empire.
   
     
A M. Talleyrand.  
Saint-Cloud, 17 messidor an XII (6 juillet 1804).
   
Monsieur Talleyrand, Ministre des relations extérieures, le général Brune désirerait que M. Kieffer retournât à Constantinople; que Franchini eût le titre de premier drogman; que M. Ruffin eût le titre d'interprète conseiller; que les commissaires de la mer Noire continuassent à dépendre de Pétersbourg, mais correspondissent avec Constantinople; enfin que, les drogmans devenant de plus en plus essentiels, il fût envoyé deux jeunes gens, étudiant les langues orientales, passer un an ou deux à Constantinople.  

Brune

Drogman


Napoléon.
   
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.849.
Archives des Affaires étrangères.
   
     
A M. Talleyrand.  
Saint-Cloud, 17 messidor an XII (6 juillet 1804).
   
Monsieur Talleyrand, Ministre des relations extérieures, Jaubert, qui arrive de Constantinople, apporte quelques lettres de Champagny que j'ai ouvertes. Vous les trouverez ci-jointes. Il a aussi pour M. de Cobenzl une lettre qu'il lui portera demain, étant extrêmement fatigué aujourd'hui. Le Grand Seigneur m'écrit une lettre d'une douzaine de pages, qui est une espèce de reddition de compte de la situation de son empire.  

Jaubert.

Champagny

Cobenzl

Grand Seigneur

Napoléon.
   
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.850.
Archives des Affaires étrangères. (en minute aux Archives de l'Empire.)
   

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7 juillet 1804

 

 
Décision    
Saint-Cloud, 18 messidor an XII (7 juillet 1804).
   
Duhamel, ancien militaire, demande à conserver un habit et une capote d'uniforme qu'on veut lui retirer.
Renvoyé au colonel général Bessières, pour faire rendre justice à ce vieux soldat.
 
Napoléon.
   
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.848.
Archives de l’Empire.
   
     

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8 juillet 1804

 
(Pas de lettre à cette date dans la Correspondance de Napoléon Ier.)    

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9 juillet 1804

 
A M. Talleyrand.  
Saint-Cloud, 20 messidor an XII (9 juillet 1804).
   

Monsieur Talleyrand, Ministre des relations extérieures, je vous envoie des lettres de MM. Lucchesini, Dreyer et Buneau, où vous verrez que le langage de M. de Cobenzl n'est pas aussi sincère qu'il vous paraît. Mon intention est que vous détruisiez ces bruits dans le plus court délai ; que vous disiez à tous les ambassadeurs, et spécialement aux plus mal informés, que la cour de Vienne a éprouvé de la joie de l'élévation de l'Empereur, mais qu'elle conçoit des craintes que la couronne impériale n'échappe à la Maison d'Autriche, et qu'elle désirerait que l'Empereur des Français reconnût l'érection de la monarchie autrichienne héréditaire en empire; que la première réponse avait été que l'on ne voyait rien de fondé à ce que la couronne impériale sortît de la Maison d'Autriche; que, si le cas arrivait, et qu'il fût compatible avec les constitutions de l'empire germanique que la Maison d'Autriche s'érigeât en monarchie héréditaire en empire, l'Empereur des Français n'y verrait point de difficultés, ayant pour principe d'être facile dans des choses de cette nature. Vous ferez plus : vous expédierez un courrier à Berlin et à Ratisbonne porteur des numéros du Moniteur contenant le détail de l'audience de dimanche et une circulaire à nos ministres pour leur tracer le langage qu'ils doivent tenir et leur donner une notion de ce qui se passe, en leur recommandant de ne faire aucune démarche, mais de redresser seulement la fausse direction qu'on voudrait donner à l'opinion de l'Europe, et de dire qu'il n'a jamais été question entre la France et l'Autriche des affaires d'Italie, et qu'il n'a pu en être question, puisqu'on n'a songé à rien sur ces affaires.

 
Napoléon.
   
Correspondance de Napoléon Ier, n° 7.852.
Archives des Affaires étrangères. (en minute aux Archives de l'Empire.)
   
     

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10 juillet 1804

 
(Pas de lettre à cette date dans la Correspondance de Napoléon Ier.)    
     

Suite :

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Destinataires des Lettres :

Barbé-Marbois

Berthier

Bruix

Cambacérès

Champagny

Daugier

Davout

Decrès

Fouché

Ganteaume

Lacépède

Latouche-Tréville

Lezay-Marnezia

Marmont

Regnier

Talleyrand


Noms cités :
Champagny
Cobenzl
Estève
Grand Seigneur
Jaubert
Marescalchi

 

 

 

 

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