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Barbé-Marbois

     
 

     
 

François, marquis de Barbé-Marbois, né en 1745 à Metz, Il fut d’abord secrétaire d’ambassade à Ratisbonne, puis à Dresde avant de devenir consul aux Etats-Unis (1780) , puis intendant de Saint-Domingue (1785).
Rentré en France en 1790, il entra au ministère des Affaires étrangères, et accompagna de Noailles à la Diète de l’Empire pour traiter des droits des princes possessionnés en Alsace et en Lorraine.
De retour à Metz, il fut poursuivi sous l’accusation d’émigration.
Elu maire de Metz en 1795, il est élu membre du Conseil des Anciens pour le département de la Moselle. Accusé de royalisme, il est déporté en Guyane suite au coup d’Etat du 18 fructidor (1797).
Revenu en France après le 18 brumaire, il est nommé conseiller d’Etat en 1801, puis directeur du trésor public, fonction érigée en ministère le 5 vendémiaire an X.
Tombé en disgrâce en 1805, il est nommé président de la Cour des comptes en 1808.
Il se rallie aux Bourbons en 1815 et est nommé marquis et pair de France.
Il mourut en 1837.
Il a publié une « Histoire de la Louisiane » et les « Mémoires d’un déporté ».

 
 
 

    Notice biographique de Barbé-Marbois dans la Biographie moderne 1815 :    
 

Barbé-Marbois, ministre du trésor public, grand-officier de la légion d’honneur, chevalier de l’ordre de St. Hubert de Bavière, etc, etc.
Né à Metz et fils du directeur de la monnaie de cette ville, il devint conseiller au parlement et fut nommé ensuite intendant de St.-Domingue. Rappelé de cette colonie, il revint à Metz, où il se trouvait dans les premières années de la révolution ; il en fut élu maire puis envoyé par le roi à la diète de Ratisbonne en 1791 ; l’année suivante il se rendit à Vienne en qualité d’adjoint à l’ambassadeur, M. le marquis de Noailles, avec la mission ostensible de connaître les intentions positives de l’empereur, relativement aux princes possessionnés en Alsace et en Lorraine. Ne pouvant, après un mois de séjour dans cette capitale, obtenir une réponse catégorique, il revint en France et y resta ignoré jusqu’en septembre 1795. A cette époque il fut nommé député du département de la Moselle au conseil des anciens ; et il y eut presque aussitôt à se justifier d’avoir participé à la rédaction du traité de Pilnitz. Il nia cette accusation et sollicita même sa mise en jugement à cet égard ; mais un de ses collègues pris sa défense, et prouva bien que pendant qu’il avait été maire de la ville de Metz, il avait donné sans cesse des preuves de patriotisme ; mais il ne put détruire l’allégation première. Le conseil passa néanmoins à l’ordre du jour, et dès lors, Barbé-Marbois y eut une influence très grande. Il essaya vainement, et à plusieurs reprises, d’attaquer la loi du 3 brumaire qui excluait les parents d émigrés des fonctions publiques ; et s’étant ensuite trouvé désigné pour le ministère des colonies, par M. de de Lavilleheurnois, agent des princes français, il fut considéré comme royaliste constitutionnel et rangé au nombre des ennemis du directoire. Cependant, soit politique, soit amour de la vérité, il vanta la modération de cette autorité, à l’occasion des préliminaires de Léoben ; mais il se prononça bientôt contre elle, dans la lutte qui s’établit entre les directeurs et la majorité des conseils. On le vit, dans la séance extraordinaire du 20 juillet, voter des remerciements au conseil des cinq cents, pour l’active surveillance qu’il exerçait dans le danger où se trouvait le corps législatif et provoquer lui-même de semblables mesures contre le parti anti-clichien. On devine après cela qu’il n’échappera pas à la proscription du 18 fructidor. Il fut en effet condamné à la déportation et transporté à la Guyane. Soit qu’il n’eut point été prévenu, soit qu’il ne voulut pas courir de nouveaux dangers, il ne fut pas du nombre de ceux qui se sauvèrent de cette colonie avec Pichegru ; mais l’habitude qu’il avait contractée à Saint-Domingue du climat d’Amérique le fit résister aux maladies qui enlevèrent un grand nombre de ses compagnons d’infortune. Rappelé en France après le 18 brumaire an 8, il obtint d’abord la permission de se rendre à l’île d’Oléron, fut ensuite nommé conseiller d’état, et remplaça, en 1801, M. Dufresne à la direction générale du trésor public, place à laquelle on attacha, en septembre suivant, le titre de ministre. Il suivit le premier consul lors de son voyage à Bruxelles en juillet 1803, présida le collège électoral de d’Eure l’année suivante et fut élu par lui candidat au sénat conservateur. Le 1er février 1805, il fut nommé grand-officier de la légion d’honneur et décoré, peu de temps après, de la croix de l’ordre de Saint-Hubert de Bavière. Devenu ensuite ministre du trésor public, il ne tarda pas à être disgracié ; et Bonaparte lui ayant dit, dans un accès de colère, qu’il ne tenait qu’à lui de le déshonorer, Barbé-Marbois répondit avec beaucoup de dignité : «Votre Majesté peut me destituer, mais me déshonorer, jamais ». En septembre 1807 il fut nommé premier président de la cour des comptes ; prêta serment de fidélité à Napoléon, le 10 janvier suivant, et lui prodigua les plus grands éloges. En novembre 1809, il félicita ce monarque sur la paix de Vienne et lui dit, entre autres choses flatteuses :
« La fortune, toujours docile à vos ordres, est fidèle à vos drapeaux ; ce seraient là, Sire, des prodiges sous un autre règne, ce ne sont sous les vôtres que des événements ordinaires, etc. Accomplissez, Sire, vos glorieuses destinées ; achevez de pacifier le monde. » Une autre fois, il vint encore le complimenter dans les termes les plus emphatiques sur son retour d’Espagne. « Loin de vous, disait-il, tout manque à notre bonheur ; votre présence nous rend toutes nos espérances, nos affections ; notre zèle n’a pas langui pendant que vous étiez absent ; il se ranimera sous vos regards. Nous avons joui de vos victoires, mais nous jouirons surtout des biens que vos lois et votre génie nous assurent. » En un mot, on voyait dans tous ces discours, l’expression d’une admiration et d’une fidélité sans bornes. Bientôt, en récompense du dévouement dont il paraissait pénétré, il fut admis au sénat et reçu le titre de comte. Néanmoins, le 1er avril 1814, Barbé-Marbois fut un de ceux qui provoquèrent, dans le sénat, l’expulsion de Bonaparte du trône de France ; il vota en même temps la création d’un gouvernement provisoire et fut l’un des membres de la commission spéciale qui fit délier les Français du serment de fidélité envers lui. Après l’entrée du comte d’Artois à Paris, il fut admis à son audience le 18 avril et lui protesta de son zèle et de son dévouement. « Le retour de l’auguste maison des Bourbons, dit-il, garantit aux Français une félicité durable ; les témoignages d’une joie pure et sincère éclatent de toutes parts ; celle que nous ressentons n’est surpassée par aucune autre ». Lors de la création des pairs, il fut élevé à cette dignité, le 4 juin. Le retour inopiné de Napoléon dérangea un peu les calculs politiques de Barbé-Marbois ; il n’avait pas compté là-dessus, et se trouva pris au dépourvu. On prétend néanmoins qu’il se refusa à une nouvelle émission de sentiments en faveur de Bonaparte, et que ce fut là, la cause ou le prétexte de son remplacement à la chambre des comptes par M. Collin de Sussy. La seconde chute du Corse et l’arrivée du roi en juillet 1815, rendit Barbé-Marbois à ses fonctions de pair et de président de la cour des comptes. Il obtint à la fin de septembre le portefeuille de la justice, sous le titre de garde des sceaux. M. de Barbé-Marbois, jouit d’ailleurs de la réputation la plus distinguée sous le rapport de la probité, et pousse même son attachement aux principes jusqu’à sévérité.

     

 

 

 

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