_______________
21
juillet 1804 |
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|
A
l'Impératrice Joséphine |
|
|
Pont-de-Briques,
2 thermidor an XII |
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21 juillet 1804 |
Madame
et chère femme, depuis quatre jours que je suis loin de vous,
j'ai toujours été à cheval et en mouvement sans
que cela prît nullement sur ma santé.
M. Maret m'a instruit du projet où vous étiez de partir
lundi : en voyageant à petites journées, vous aurez
le temps d'arriver aux eaux sans vous fatiguer. |
|
|
Le
vent ayant beaucoup fraîchi cette nuit, une de nos cannonières
qui étaient en rade a chassé et s'est engagée
sur des roches à une lieue de Boulogne; j'ai tout cru perdu,
corps et biens ; mais nous sommes parvenus à tout sauver.
Ce spectacle était grand : des coups de canon d'alarme, le
rivage couvert de feu, la mer en fureur et mugissante, toute la
nuit dans l'anxiété de sauver ou de voir périr
ces malheureux ! L'âme était entre l'éternité,
l'Océan et la nuit. A cinq heures du matin tout s'est éclairci,
tout a été sauvé, et je me suis couché
avec la sensation d'un rêve romanesque et épique; situation
qui eut pu me faire penser que j'étais tout seul, si la fatigue
et le corps trempé m'avaient laissé d'autre besoin
que de dormir. |
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|
Napoléon. |
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|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.861.
Comm.
Par M. Chambry. |
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|
A
M. Cambacérès. |
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|
Pont-de-Briques,
2 thermidor an XII
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21
juillet 1804 |
Mon
Cousin, j'ai reçu votre lettre du 30 messidor. J'ai lieu
d'être extrêmement satisfait de l'esprit et de l'aspect
des départements que j'ai traversés. Je le suis tout
autant de la situation et de l'esprit de l'armée de terre
et de mer. J'ai visité le port, et j'ai passé la dernière
nuit sur la côte pour donner secours à une canonnière
qui avait déradé. Le vent de nord-est a été
violent. Heureusement que nous n'avons pas eu d'avarie considérable.
Deux petites péniches seulement se sont perdues.
|
|
|
Je
vois, dans le rapport de police, qu'au pont des Arts un militaire
ayant la décoration est chargé d'exiger le payement
du droit de passe. J'ai peine à le croire. Faites vérifier
si ce fait est vrai.
|
|
|
Napoléon.
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|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.862.
Comm. Par M.
le duc de Cambacérès. (En minute aux Archives de l'Empire.) |
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|
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|
|
A
M. Fouché.
|
|
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Pont-de-Briques,
2 thermidor an XII .
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21
juillet 1804 |
Je
désire que tous les rapports qui seraient faits sur les individus
ayant la décoration soient approfondis avec la plus grande
suite, car je ne serais pas étonné que quelques mauvais
sujets usurpassent cette décoration pour commettre quelque
action condamnable et se faire voir dans des lieux indus.
J'ai été fort satisfait de l'esprit des départements
que j'ai parcourus ainsi que de celui des armées de terre et
de mer. |
|
|
Il
est convenable que vous remettiez une instruction aux conseiller d'État
attachés à votre département, pour remplir un
des buts que je me suis proposés dans leur institution, qui
est la connaissance des opinions et des intérêts des
propriétaires des différents départements. Ce
travail sera à moitié fait quand l'instruction et les
tableaux à remplir par le résultat des recherches des
conseillers d'État seront aussi bien que possible.
|
|
|
Napoléon.
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|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.863. Archives de l'Empire. |
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_______________
22
et 23 juillet 1804 |
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|
(Pas
de lettre à cette date dans la Correspondance de Napoléon
Ier.) |
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_______________
24
juillet 1804 |
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|
A
M. Cambacérès |
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|
Pont-de-Briques,
5 thermidor an XII |
|
(24
juillet 1804). |
Mon
Cousin, je vous autorise à faire le renvoi au Conseil d'État
de toutes les affaires du travail des ministres que vous en croirez
susceptibles.
J'ai fait écrire au grand chancelier de la Légion
d'honneur de se rendre à Boulogne. Il est nécessaire
que François Rat, invalide, ne fasse point de fonctions au
bureau de passe du pont des Arts*. Il n'y a pas d'inconvénient
que le chancelier de la Légion d'honneur lui accorde la gratification
qu'il croira nécessaire. Je désire que vous disiez
à MM. Cretet et François (de Nantes) que je les rends
responsables de tout emploi inférieur qui sera donné
dans leurs parties à des soldats ayant des distinctions dans
la Légion d'honneur. |
|
|
Napoléon
|
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|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.864. Comm. Par M. le duc de Cambacérès.
(En minute aux Archives de l'Empire.) |
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|
|
A
M. Regnier
|
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|
Pont-de-Briques,
5 thermidor an XII
|
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(24
juillet 1804). |
Il
y a un grand nombre d'individus condamnés, surtout de militaires,
qui ont demandé des grâces et n'ont pas passé
au dernier conseil privé. Je désire en avoir la liste,
mon intention étant qu'ils ne puissent souffrir de mon absence.
Du moment que j'en aurai la liste, je pourvoirai à la manière
dont le conseil privé devra se tenir.
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|
|
Napoléon.
|
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.865. Archives de l'Empire. |
|
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|
A
M. Barbé-Marbois
|
|
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Pont-de-Briques,
5 thermidor an XII. |
|
(24
juillet 1804). |
Monsieur
Barbé-Marbois, Ministre du trésor public, j'ai reçu
votre lettre du 3 thermidor. La seule cause que je voie des bruits
de Bourse dont il y est question, c'est cette demande de soixante
millions de dépenses secrètes qu'a faite M. Pitt.
Peut-être a-t-il en vue par là de faire voir aux puissances
qu'il a en main de quoi les payer; avantage qui ne peut compenser
l'inconvénient qu'en ressent son budget : car il n'est personne
qui ne croie que, si le roi d'Angleterre promet de payer soixante
millions, c'est qu'il est dans le cas de les payer, sinon en argent,
du moins en marchandises, comme il a fait des subsides de l'Autriche
dans la dernière guerre. D'un autre côté, en
réfléchissant sur cette démarche, je suis plutôt
porté à penser que cet argent est destiné à
subvenir aux dépenses des volontaires. Ne voulant pas mettre
une règle générale dans ces dépenses,
on a affecté cette demande de fonds extraordinaires aux dépenses
secrètes, pour venir au secours des besoins et calmer les
mécontentements qui s'élèveraient.
Je serai probablement encore pendant longtemps à Boulogne
; je vous y verrai avec plaisir. Je désire que vous apportiez
avec vous la note de ce que vous aurez arrêté avec
la Banque et les agents de la Bourse pour le monument de la Madeleine,
que j'ai toujours fort à cœur de voir terminer.
|
|
|
Napoléon.
|
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.866. Archives de l'Empire. |
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|
|
A
M. Fouché
|
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|
Pont-de-Briques,
5 thermidor an XII
|
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(24
juillet 1804). |
Monsieur
Fouché, Ministre de la police, il est convenable de chasser
de Paris le fils de Bertrand-Molleville, et, en général,
de purger Paris de tous les parents des individus qui sont à
Londres à la solde de l'Angleterre. Après les nouveaux
renseignements donnés sur Rochelle, il paraîtrait utile
de faire surveiller sa mère et son frère, qui sont à
Paris et qui passent pour de fort mauvais sujets ; et, si les observations
vérifient ces premières données, on pourrait
les mettre en surveillance dans quelque petit bourg, à quarante
lieues de Paris. On doit chasser de Paris tous les individus qui ont
recélé les brigands et qui sont aujourd'hui en liberté.
On m'assure que, de plusieurs points des départements du Midi,
des hommes très-mal famés dans le sens terroriste se
rendent à Paris. On doit veiller à ce qu'ils ne s'y
rassemblent pas et les renvoyer chez eux, afin d'éviter d'être
obligé de les frapper.
|
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|
Napoléon.
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|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.867. Archives de l'Empire. |
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_______________
25
juillet 1804 |
|
|
A
l'amiral Bruix |
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|
Pont-de-Briques,
6 thermidor an XII .
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(25
juillet 1804) |
Monsieur
l'amiral Bruix, Inspecteur des côtes de l'Océan, les
cinq divisions de péniches que j'ai vues ce matin me paraissent
en général assez bien installées. Je désire
que, le plus possible, vous fassiez placer des obusiers prussiens,
et de 6 pouces, au lieu de caronades de 12, qui sont bonnes à
peu de chose.
La terre peut vous fournir une cinquantaine d'obusiers prussiens et
une cinquantaine d'obusiers de 6 pouces ; reste à savoir si
les affûts sont prêts. Dans le cas qu'ils ne le soient
point donnez l'ordre de les confectionner dans le plus court délai.
Je désire également que vous fassiez essayer s'il serait
possible de placer des hamacs dans les péniches, pour que les
soldats y soient avec commodité, et que vous vous assuriez
s'il n'y aurait pas quelque chose à faire pour que les prélarts
et tentes soient plus couverts.
Demain, à l'heure où les bâtiments flotteront,
je passerai la revue de toutes les chaloupes canonnières et
bateaux canonniers. Je désire que toutes les divisions soient
réunies ensemble, et que tout le monde s'y trouve, et que l'inspecteur
général aux revues s'y trouve avec la feuille pour les
appels.
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|
Napoléon. |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.868. Archives de l'Empire. |
|
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_______________
26
juillet 1804 |
|
|
Au maréchal Berthier
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|
|
Pont-de-Briques,
7 thermidor an XII
|
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(26
juillet 1804). |
Mon
Cousin, mon intention serait de faire camper les dix bataillons des
grenadiers de la réserve que commande le général
Junot, à portée du bassin circulaire de Boulogne, destinant
cette division à tenir garnison sur les péniches. Je
désire que vous fassiez reconnaître l’emplacement où
elle pourrait camper, et s'il y a à Boulogne les tentes et
autres objets nécessaires au campement. Je désirerais
également savoir ce qu'il faudrait faire, et ce qu'il en coûterait,
pour achever le camp que devait occuper la division Dupont, de manière
à y faire camper trois régiments.
La marine aurait encore besoin ici d'une cinquantaine d'obusiers prussiens.
Faites-moi connaître le lieu où l'on pourrait se les
procurer.
|
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|
Napoléon. |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.869. Archives de l'Empire. |
|
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|
|
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_______________
27
juillet 1804 |
|
|
A
M. Cambacérès |
|
|
Pont-de-Briques,
le 8 thermidor an XII. |
|
(27
juillet 1804) |
Mon
Cousin, l'auditeur n'est pas arrivé avec le travail des ministres.
Le bombardement du Havre n'est rien.
Prenez des informations et mettez-moi au courant du résultat
des pluies dans la Brie, la Beauce et dans la plaine de Soissons.
Il serait bien malheureux qu'une aussi belle récolte vînt
à nous manquer.
J'ai passé hier la revue de toute la flottille ; j'en ai été
satisfait.
Une partie de la flottille qui était en rade ce matin a échangé
quelques boulets avec les Anglais, qui ont bientôt repris le
large. |
|
|
Napoléon. |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.870. Comm.
par M. le duc de Cambacérès. (En minute aux Archives
de l'Empire.) |
|
|
|
|
|
A
M. Cambacérès |
|
|
Pont-de-Briques,
le 8 thermidor an XII. |
|
(27
juillet 1804) |
Mon
Cousin, mon intention est de nommer M. Champagny, mon ambassadeur
à Vienne, au ministère de l'intérieur. Je le
lui ai fait connaître, et je viens de recevoir sa réponse.
J'attends pour prendre l'arrêté que vous en ayez parlé
à Chaptal et que vous me fassiez connaître ce qu'il désire.
Ayant été instruit par vous, et sachant depuis longtemps
que mon intention est d'appeler quelqu'un au ministère de l'intérieur,
il me parait nécessaire de le faire le plus tôt possible.
Je n'ai rien à ajouter aux intentions que je vous ai communiquées
avant mon départ, toutes en faveur de Chaptal. Je suis toujours
disposé à faire tout ce qu'il peut désirer |
|
|
Napoléon |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.871. Comm.par
M. le duc de Cambacérès. (En minute aux Archives de
l'Empire.) |
|
|
|
|
|
A
M. Lebrun |
|
Lebrun |
Pont-de-Briques,
le 8 thermidor an XII. |
|
(27
juillet 1804) |
Mon
Cousin, j'ai reçu votre lettre du 4 thermidor. Je ne vois pas
d'inconvénient à ce que vous fassiez un tour dans la
Manche. En ce cas, allez visiter les travaux de Cherbourg et voyez
la batterie de la digue que j'ai fait construire. Il ne serait pas
hors de propos que le préfet du département fût
prévenu de votre arrivée, afin que vous y soyez reçu
avec un peu d'éclat. |
|
Cherbourg |
Napoléon. |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.872.
Comm. Par M. le duc de Plaisance. |
|
|
|
|
|
A
M. Garat, sénateur |
|
Garat |
Pont-de-Briques,
le 8 thermidor an XII. |
|
(27
juillet 1804) |
Je
désire que vous parcouriez la Hollande et les départements
de la Roër, de la Sarre, de Rhin-et-Moselle et du Mont-Tonnerre.
Je fais prévenir de votre mission mon ambassadeur à
la Haye et le général Marmont, commandant en chef le
camp d'Utrecht. Le ministre de l'intérieur l'annoncera aux
préfets des quatre départements du Rhin.
Votre mission en Hollande sera toute d'observation. Vous prendrez
connaissance de la situation présente de l'instruction publique
dans ce pays, et vous recueillerez les renseignements nécessaires
pour composer un mémoire sur l'état des différents
partis, sur l'esprit public et sur les ressources que chaque département
peut fournir tant à l'esprit public qu'au commerce, et même,
par sa population, à la marine et à l'armée.
Quant aux quatre départements du Rhin, votre mission se bornera
à connaître la situation de l'instruction publique et
à rechercher les moyens à prendre pour propager la langue
française dans ces contrées et pour accélérer
les progrès de la fusion de leur esprit dans l'esprit général
de l'Empire.
Vous séjournerez dans les chefs-lieux des départements
de la Hollande et du Rhin, et vous dirigerez votre marche de manière
à être de retour vers le milieu du mois prochain.
J'attends de vos lumières et de votre zèle pont le service
de l'État des notions précises et fécondes sur
ces objets, que j'ai fort à cœur de connaître. |
|
|
Napoléon. |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.873. Archives de l'Empire. |
|
|
|
|
|
Au
maréchal Brune |
|
Brune |
Pont-de-Briques,
le 8 thermidor an XII. |
|
(27
juillet 1804) |
Général
Brune, mon Ambassadeur à Constantinople, je vous expédie
le présent courrier pour vous donner des instructions sur la
conduite à tenir par rapport au cabinet russe.
J'ai reçu par le ministre de la Porte près de moi une
nouvelle lettre du sultan Selim. Elle est une réponse plus
franche à la lettre que je lui ai écrite. Je me réserve
de lui écrire incessamment. A cette occasion, j'ai dit à
son ministre que la Porte se perdait par faiblesse ; que deux choses
l'effaceront du nombre des puissances, sans même l'honneur du
combat : 1° de souffrir et autoriser l'établissement des
Russes à Corfou et de favoriser leur passage par le détroit
; 2° de permettre que les bâtiments grecs de l'Archipel
naviguent sous pavillon russe. |
|
|
Vous
aurez tenu note sans doute des troupes russes passées par le
détroit. Je ne pense pas qu'il soit passé plus de 4.000
hommes, qui, joints aux 1.500 déjà passés, font
5 à 6.000 hommes. Quel est le but de cette division ? Il ne
peut y en avoir qu'un, celui de s'emparer de la Morée et de
profiter du moment où je suis occupé de la guerre contre
l'Angleterre, pour, de concert avec l'Autriche, envahir la Turquie
européenne ; et la Porte est assez insensée pour laisser
ainsi passer des troupes évidemment dirigées contre
elle ! Vous devez vous attacher à lui faire sentir que 6.000
Russes et quatre ou cinq fois autant ne peuvent m'inquiéter
en Italie, où j'ai 100.000 hommes, en supposant qu'ils aient
des projets contre moi; mais qu'au contraire 6.000 Russes peuvent
être un point d'appui pour soulever la Morée, contenir
les troupes de l'Epire, dans le temps où la Russie menacerait
Constantinople ; que nous ne pouvons pas assurer que ce parti soit
pris par la Russie, mais que nécessairement la Porte la conduira
à ce projet si elle continue à permettre le passage
aux troupes russes par le détroit ; qu'enfin rien n'est plus
dangereux pour elle que de voir les Russes établis en force
à Corfou ; que pour ne point autoriser une pareille usurpation,
j'ai retiré le chargé d'affaires que j'avais à
Corfou, et que je ferai même faire les représentations
les plus fortes dès que je pourrai connaître l'intention
et les résolutions de la Porte sur cet objet.
|
|
|
Quant
au pavillon grec, le remède est bien simple : c'est de ne point
laisser passer le détroit aux Grecs sous pavillon non turc,
de faire parcourir par quelques frégates l'archipel pour empêcher
les Grecs de naviguer sous ce pavillon. Si la Porte continue à
agir autrement, toute la Grèce sera russe et le Turc chassé,
sans pouvoir même soutenir une guerre. |
|
|
J'ai
rappelé Hédouville après l'incartade de la cour
de Pétersbourg, qui a eu l'ineptie de porter le deuil du duc
d'Enghien sans tenir à lui par aucune liaison de parenté
et sans qu'aucune famille tenant aux Bourbons l'ait imitée.
Je n'ai pu que retirer mon ambassadeur de Pétersbourg ; mais
je pense que les choses ne peuvent aller plus loin et qu'elles continueront
à rester dans cet état de froideur, vu que, le cabinet
de Saint-Pétersbourg étant extrêmement inconséquent,
on ne peut attacher aucune foi à ses démarches, presque
toutes hasardées.
Il est convenable que vous soyez froid avec le ministre de Russie,
et que vous fassiez, dans toutes les occasions, apercevoir aux Turcs
que je n'en veux pas aux Russes, ni ne les crains. Vous pourrez même
vous expliquer assez haut sur l'occupation de Corfou contre le traité,
sur la conduite qu'on tient avec la Porte, ainsi que sur les hostilités
dont on use envers la Perse.
|
|
|
Notre
situation avec l'Angleterre est des plus favorables. On ne se ressent
point de la guerre en France, en raison de l'oppression où
elle tient l'Angleterre, et j'ai ici autour de moi près de
120,000 hommes et 3,000 péniches et chaloupes canonnières,
qui n'attendent qu'un vent favorable pour porter l'aigle impériale
sur la Tour de Londres. Le temps et le destin seul savent ce qu'il
en sera.
Ne retenez pas mon courrier plus de huit jours, et par son retour
faites-moi part exactement du nombre de troupes russes qui ont passé
par le détroit, des préparatifs des Russes dans la mer
Noire, préparatifs qu'il ne faut pas évaluer légèrement,
mais qu'il faut approfondir autant qu'il vous sera possible, enfin
de la situation de l'empire ottoman et de ses dispositions à
notre égard. |
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|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.874. Archives de l'Empire. |
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|
Au
maréchal Berthier |
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Pont-de-Briques,
le 8 thermidor an XII. |
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(27
juillet 1804) |
Mon
Cousin, le bataillon des tirailleurs du Pô n'a aucun moyen de
recrutement. Il serait nécessaire d'ordonner que ce bataillon
engageât des Piémontais, et pour cela il faudrait qu'il
eût un centre de recrutement à Turin. Son complet doit
être de 1,000 hommes, et il n'est aujourd'hui qu'à 700
hommes. Ordonnez que des mesures soient prises pour le porter à
son grand complet, et qu'il ne soit reçu dans ce recrutement
que des hommes qui aient fait la guerre et servi dans les troupes
du roi de Sardaigne. Vous ordonnerez aussi qu'une revue extraordinaire
soit faite de ce bataillon, pour que tout ce qui ne serait pas né
en Piémont en fut ôté ; car mon principal but
est de débarrasser le Piémont de tous les hommes qui,
ayant fait la guerre sous le roi de Sardaigne, pourraient être
supposés toujours prêts à reprendre parti pour
ce prince. J'ai accordé des bonnets aux carabiniers de ce bataillon
; faites-les-lui fournir. |
|
|
Napoléon. |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.875. Archives de l'Empire. |
|
|
|
|
|
Au
maréchal Berthier. |
|
|
Pont-de-Briques,
le 8 thermidor an XII. |
|
(27
juillet 1804) |
L'Empereur
désirerait, Monsieur le Maréchal, que les drapeaux qui
seront donnés à l'armée fussent d'une forme différente
de celle qu'elle possède aujourd'hui. L'aigle éployée,
telle quelle se trouvera sur le sceau de l'Empire, sera placée
sur la sommité du bâton du drapeau, de la même
manière que le portaient les Romains. On attacherait au-dessous
le drapeau, à la distance où se trouvait le labarum.
Il aurait beaucoup moins d'étendue que les drapeaux actuels,
qui sont très-embarrassants, et serait de trois couleurs, comme
ceux-ci. L'étendue du drapeau pourrait ainsi être réduite
à moitié. On y lirait ces mots : L'Empereur des
Français à tel régiment. L'aigle constituerait
essentiellement le drapeau , dont on pourrait changer l'étoffe
lorsque son état l'exigerait. Il conviendrait seulement de
rendre l'aigle tout à la fois solide et légère.
L'Empereur désire que vous fassiez faire un modèle,
et que vous preniez ensuite ses ordres pour arrêter définitivement
la forme des drapeaux. |
|
|
Par
ordre de l’Empereur. |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.876. Archives de l'Empire. |
|
|
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|
|
Au
vice-amiral Decrès |
|
Decrès |
Pont-de-Briques,
le 8 thermidor an XII. |
|
(27
juillet 1804) |
Il
m'a paru hier que tous les anciens bateaux canonniers sur lesquels
on n'avait pas embarqué des pièces de campagne de l'artillerie
de terre se trouvaient absolument sans défense sur l'arrière
; que l'on pouvait sans difficulté y placer deux petites pièces
de 4, de 6 ou même de 8. Ordonnez que la récapitulation
de ces petites pièces existant à Boulogne soit faite,
et qu'elles soient réparties sur tous ces bateaux. On pourrait
aussi y mettre, à défaut de pièces, deux de ces
caronades achetées à Calais. Les vingt-quatre pièces
de 4 en bronze, forées à 6, se trouvant sur plusieurs
bateaux canonniers sont destinées à armer les six paquebots
de la Garde; ordonnez qu'elles soient débarquées, et
qu'il en soit mis six sur chacun de ces paquebots. |
|
|
Napoléon. |
|
|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.877. Archives de l'Empire. |
|
|
|
|
|
A
M. Forfait |
|
Forfait |
Pont-de-Briques,
le 8 thermidor an XII. |
|
(27
juillet 1804) |
Monsieur
Forfait, le moment approche où j'ai besoin de tous me moyens
de transport. J'écris à Daugier de faire partir sa division
en totalité ou par petites divisions, comme cela lui paraîtra
le plus praticable. Armez, levez des matelots et faites partir tous
vos bâtiments car j'ai besoin de tout. Faites-moi connaître
le nombre de chaloupes canonnières que vous avez prêtes
à partir, indépendamment de Daugier. Par les états
que j'ai, indépendamment des divisions Montcabrié, Hamelin
et Daugier, il y a encore 50 chaloupes canonnières, 35 bateaux,
26 péniches et plus de 60 transports. Je ne puis donc que vous
répéter que tout cela m'est nécessaire; faites-les
partir.
Activez aussi tout ce qui est à Cherbourg et dans les autres
ports de votre arrondissement. Les modèles de caïques
qu'on a construits sont mauvais ; un ingénieur en a ici construit
un qui paraît meilleur pour la mer ; c'est surtout du fond plat
du derrière qu'on se plaint. |
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|
Napoléon. |
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|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.8778. Archives de l'Empire. |
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|
A
M. Portalis |
|
Portalis |
Pont-de-Briques,
le 8 thermidor an XII. |
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(27
juillet 1804) |
Monsieur
Portalis, Ministre des cultes, j'ai lu avec intérêt la
lettre de l'évêque d'Angers. Rien ne peut m'être
plus agréable que l'assurance que les habitants de Cantiers,
qui ont été aussi malheureux, sont dans une disposition
d'esprit à pouvoir espérer promptement le rétablissement
de leur agriculture et de leur commerce. J'ai en général
lieu d'être très satisfait de l'esprit des départements
que j'ai traversés. Vous m'avez instruit que l'abbé
Paillon était arrivé à Paris. Je désire
connaître si vous pensez toujours qu'il soit propre à
occuper le siège de Poitiers. |
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|
Napoléon. |
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|
Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.8779. Archives de l'Empire. |
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A
M. Fouché |
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Monsieur
Fouché, Ministre de la police générale, j'ai
lu avec grand intérêt l'extrait du rapport de l'envoyé
de Londres. Il serait bon, dans des articles faits convenablement,
de faire connaître la distribution des poignards faite par M.
le duc de Berry, la conduite de lord Hawkesbury, les propos du baron
de Roll.
Le baron d'Ordre est un grand coquin ; faites-le mettre en surveillance
dans une petite ville de Champagne. Je crois être informé
que Bourmont a des moyens de se sauver de la forteresse de Besançon
quand il le jugera à propos.
J'attends le ministre du trésor public ; dans le travail que
je ferai avec lui, j'arrangerai tout ce qui est relatif à votre
budget. |
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|
Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.8780. Archives de l'Empire. |
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28
juillet 1804 |
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DÉCISION |
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Pont-de-Briques,
9 thermidor an XII. |
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(28
juillet 1804) |
Corrigeux,
canonnier, se plaint de que ses frères ont profité
de sa présence à l'armée pour le priver de
sa part dans la succession de son père.
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Renvoyé
au grand juge, pour ce faire intervenir le commissaire impérial,
qui prendra fait et cause si la réclamation est fondée.
Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.8781. Archives de l'Empire. |
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DÉCISION |
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Pont-de-Briques,
9 thermidor an XII. |
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(28
juillet 1804) |
Robin, déserteur,
marié sous le nom de Lecomte, demande le pardon de sa faute
et la permission de donner à ses enfants leur nom de famille.
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Renvoyé
au grand juge, pour faire faire les actes nécessaires afin
de le rétablir dans son nom et d'assurer l'état civil
de ses enfants.
Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.8781. Archives de l'Empire. |
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29
juillet 1804 |
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Note
pour M. d'Hauterive, chef de division au ministère des Relations
extérieures. |
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d'Hauterive |
Pont-de-Briques,
10 thermidor an XII. |
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(29
juillet 1804). |
L'Empereur
désirerait que M. d'Hauterive fit une petite brochure intitulée
Changements survenus en Europe depuis vingt-cinq ans, qui
ferait connaître :
Ce que l'Angleterre a gagné, soit en territoire aux Indes,
soit par le commerce, soit par ses innovations dans la législation
maritime ;
Que la Suède et le Danemark ne sont plus rien ;
Ce que la Russie a gagné par le partage de la Pologne ; en
Crimée, en Géorgie, à Corfou ; par son influence
en Valachie, en Moldavie, en Morée; par son occupation du Phase
;
Que la Prusse est tombée au second rang, quoi qu'elle en dise
;
Ce que l'Autriche a gagné par le partage de la Pologne, par
la concentration de ses forces, par l'acquisition de Venise, par l'annihilation
de la Porte, contre laquelle elle était obligée de tenir
une armée, puisque la Porte ne peut plus rien et que les Géorgiens
font une diversion sur ses frontières ;
Ce que la France a gagné ; ce qu'elle a perdu par la nouvelle
doctrine que les Anglais ont fait adopter sur la navigation des mers
; par la décadence de la Porte, son alliée naturelle
; par le partage de la Pologne, son alliée naturelle, et enfin
par la perte de ses possession aux Indes et de sa belle colonie de
Saint-Domingue, celle-ci à peu près perdue pour toujours.
Quand M. d'Hauterive aura fait cette brochure, il viendra la lire
à l'Empereur.
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Par
ordre de l’Empereur.
Archives des affaires étrangères. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.8783. Archives des affaires étrangères. |
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30
juillet 1804 |
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A
M. Talleyrand |
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Pont-de-Briques,
11 thermidor an XII. |
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(30
juillet 1804) |
J'ai
reçu vos trois portefeuilles.
Les affaires de Suisse méritent de fixer toute mon attention.
Écrivez à mon ministre que je vois avec peine la formation
d'un état-major général, et que j'ai pour principe
que toute nouvelle disposition contraire à l'acte de médiation
n'est point obligatoire pour les cantons qui ne veulent point y participer. |
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Faites
connaître aux différents ministres en Allemagne que la
conduite de la cour de Vienne à Ratisbonne a paru d'autant
moins concevable que son ambassadeur à Paris avait demandé
lui-même que l'Empereur ne fit point répondre à
la note russe et laissât les choses s'arranger par le canal
de Bade ; et qu'enfin, quinze jours avant l'arrivée de cette
note intempestive et mal calculée du cabinet russe, l'empereur
d'Allemagne avait fait connaître dans une lettre qu'il écrivit
à M. de Cobenzl, qui fut communiquée par celui-ci dans
une audience particulière à Saint-Cloud, qu'il appréciait
bien ce que les circonstances avaient rendu nécessaire, et
qu'il complimentait le chef de l'État sur l'heureuse issue
des événements qui venaient de se passer, et lui témoignait
le plaisir qu'il ressentait de le voir triompher des complots de ses
ennemis.
En général, vous n'écrivez pas assez aux ministres,
qui ignorent le langage qu'ils doivent tenir sur chaque événement. |
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Je
pense que vous aurez donné des instructions à mon ministre
en Amérique sur la conduite qu'il doit tenir sur la soi-disant
madame Jérôme Bonaparte. Il doit ne point la voir, ni
se rencontrer avec elle, et dire publiquement que je ne reconnais
pas un mariage qu'un jeune homme de dix-neuf ans contracte contre
les lois de son pays.
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Faites
remettre à l'ambassadeur turc la tabatière et la somme
que je vous ai fait connaître vouloir lui donner. J'ai nommé
Franchini premier interprète à Constantinople, et M.
Ruffin conseiller d'ambassade. |
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Quant
à la note russe, je pense que vous devez y répondre
à peu près dans ces termes : "J'ai reçu,
Monsieur, votre note du ..... J'ai vu avec douleur que des propositions
qui sous beaucoup de points de vue, sont susceptibles d'être
admises, soient accompagnées d'injures et de menaces. Toutefois,
je vais mettre votre note sous les yeux de S. M. l'Empereur, et je
m'empresserai de vous transmettre les ordres qu'il m'aura donnés."
M. Durand, en remettant votre réponse cachetée à
M. d'Oubril, aura soin de lui dire qu'il n'a lu ni la note ni votre
réponse, mais qu'il paraît que la note de M. d'Oubril
a été rédigée avec une espèce de
grossièreté, et qu'il est chargé de lui en faire
un reproche personnel. M. d'Oubril ne manquera pas de dire qu'elle
lui est venue toute faite de Pétersbourg. M. Durand peut pénétrer
par là quel est le fond du sac. Il pourra ajouter qu'il y a
lieu de craindre, s'il y a effectivement des menaces dans la note,
qu'elle n'irrite beaucoup l'Empereur, et en rester là. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.8784. Archives
des affaires étrangères. (En minute aux Archives de
l'Empire.) |
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Au
maréchal Berthier, ministre de la guerre |
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Pont-de-Briques,
11 thermidor an XII. |
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(30
juillet 1804) |
Mon
Cousin, je désire que vous donniez ordre que milord Tweedale,
prisonnier anglais à Verdun, retourne en Angleterre sur parole.
Il sera de retour avant un an. Vous lui ferez connaître que
c'est sur la demande et pour donner une preuve d'estime aux talents
et au caractère de M. Fox, que l'Empereur a consenti à
ce qu'il retourne à Londres. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.8785. Dépôt
de la guerre. |
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A
M. François, de Neufchâteau |
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François
de Neufchâteau |
Pont-de-Briques,
11 thermidor an XII. |
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(30
juillet 1804) |
Monsieur
François, de Neufchâteau, Président du Sénat,
le message au Sénat, relatif à la nomination d'un membre
du tribunal cassation, contient deux erreurs ; j'ai ordonné
qu'on les rectifie et qu'il vous soit sur-le-champ transmis. Le compte
que vous m'avez rendu des différents désirs du Sénat
sera l'objet de mes méditations et, dès mon arrivée,
je réunirai un conseil privé pour statuer ce qui sera
nécessaire. Il me semble que, s'il est des actes que le Sénat
peut faire avec un petit nombre de membres, il en est, tels que les
sénatus-consultes organiques, qui devraient exiger la présence
des deux tiers au moins des membres existants. Au reste, nous en discuterons
en conseil privé. |
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Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.8786. Archives de l'Empire. |
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31
juillet 1804 |
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A
M. Cambacérès. |
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Pont-de-Briques,
12 thermidor an XII. |
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(31
juillet 1804) |
Mon
Cousin, faites passer au Conseil d'État le règlement
sur les avocats ; c'est une partie essentielle à régler.
J'imagine qu'on en laissera la première nomination à
l'Empereur. |
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Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.8787. Archives de l'Empire. |
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A
M. Talleyrand. |
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Pont-de-Briques,
12 thermidor an XII |
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(31
juillet 1804) |
Je
ne suis point de votre opinion sur le protocole avec la Porte. Il
faut insister pour qu'elle me donne le même titre qu'à
l'empereur d'Allemagne. |
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Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.8788. Archives des affaires étrangères. |
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