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Brune
(G.-M.-A.) maréchal d’empire, grand officier de le légion
d'honneur, etc. Fils d’un avocat de Brive-la-Gaillarde, il y reçut
une bonne éducation, et vint, jeune encore, à Paris,
où il se fit en même temps imprimeur et homme de lettres.
Il s’était déjà fait connaître par quelques
opuscules, à l’époque de la révolution, et
se livra, dès lors, tout entier à la politique. Membre
du club des cordeliers, et lié avec Danton, il figura dans
les divers mouvements de la capitale, et fut arrêté,
par suite de l’affaire du Champ de Mars, en juillet 1791. Rendu
à la liberté, par suite de l’acceptation de la constitution
par le roi, il coopéra à la rédaction d’un
journal jusqu’au 10 août 1792, et passa ensuite dans la Belgique,
en qualité de commissaire civil. Il revint à Paris
en 1793, et s’y étant consacré au service militaire,
il fit partie des armées révolutionnaires, dans la
Gironde ; servit sous Barras au 13 vendémiaire, et contribua,
depuis, à repousser les jacobins, qui avaient attaqué
le camp de Grenelle. Peu de temps après il passa à
l’armée d’Italie, en qualité de général
de brigade, et se trouva, en janvier 1797, à l’attaque de
Vérone, où il reçut sept balles dans ses ahbits.
Il se distingua de nouveau à la bataille d’Arcole, et s’y
conduisit avec tant de bravoure, qu’il mérita les éloges
publics de Bonaparte. Lorsque le directoire déclara la guerre
à la Suisse, Brune eut le commandement de l’armée
destinée à l’attaquer, et y étant entré,
sans de grands obstacles, il s’occupa de l’organisation de ce pays.
>Il fut ensuite envoyé à Milan, où il exigea,plusieurs
fois, et à diverses époques, la démission des
directeurs ou législateurs qui déplaisaient au parti
dominant. Peu de temps après, il signa une convention avec
les ministres du roi de Sardaigne, pour occuper la citadelle de
Turin par les Français. Un ordre du directoire l’appela à
Paris, au moment où il allait provoquer une insurrection
nouvelle contre le roi de Sardaigne, et probablement opérer
la ruine totale de son autorité. Il lui fut ordonné
d’aller appuyer une révolution plus complète que la
précédente, dans les autorités de la république
cisalpine, dont le ministre français Trouvé, dirigeait
le plan. Il quitta l’armée d’Italie, en 1799, pour aller
commander en Hollande, et c’est là que ses succès
le placèrent parmi les premiers généraux de
la république. Il battit les Anglais à plusieurs occasions,
notamment à Alckmaër, et força le duc d'Yorck
d'accepter une capitulation très glorieuse pour l'armée
française. A la nouvelle des événements du
18 brumaire an 8, Brune en instruisit aussitôt son armée,
et écrivit aux consuls qu'elle s'était empressée
de prêter le nouveau serment. Appelé au conseil d'Etat,
en janvier 1800, il obtint ensuite le commandement de l'armée
de l'Ouest, battit les Chouans en différentes rencontres,
et contribua beaucoup à la pacification des pays que la guerre
civile avait ravagés. Le 13 août, il fut nommé
général en chef de l'armée d'Italie, et y eut
des succès divers jusqu'à l'époque de l'armistice
conclu entre le général Moreau et l'archiduc Charles;
Il continua néanmoins sa marche victorieuse, chasse les Autrichiens
de Tavernelle, et prit, depuis le 25 décembre jusqu'au 4
janvier, environ 9000 prisonniers, 36 pièces de canon, 3
drapeaux et 2 étendards. Dans l'année 1803, il fut
nommé ambassadeur près la sublime Porte, et partit
pour Constantinople, où il reçut les plus grands honneurs
du ministère ottoman ; mais de nouvelles divisions s'étant
élevées entre les deux puissances, il quitta la Turquie,
revint en France, et arriva à Paris au mois de février
1805 ; il avait été nommé maréchal d'empire,
dès le 19 mai 1804, et grand officier de la légion
d'honneur, le 1er février suivant. Employé dans la
campagne de 1806, comme commandant en chef du camp de Boulogne,
il y publia un ordre du jour ridicule, à l'occasion des succès
de Bonaparte sur les Prussiens, et ordonna, aux soldats, de lire
pendant quinze jours la proclamation de Napoléon à
la grande armée, afin, disait-il, de l'apprendre par cœur.
Passé en 1807 au gouvernement général des villes
hanséatiques, il s'empara de Stralsund, le 20 août
de la même année, et se rendit ensuite à Hambourg.
Des complaisances, payées fort cher, assure-t-on, en faveur
de quelques négociants anglais, lui attirèrent l'animadversion
du monarque irrité ; il fut rappelé et paya, presque
de toute sa fortune, le malheur d'avoir rivalisé avec son
maître dans des spéculations commerciales. On ajouta
même, dans le temps, que celui-ci s'empara en entier du portefeuille
du maréchal, lui en fit endosser les billets à son
profit, et envoya ensuite le signataire en exil. Depuis cette époque,
jusqu'à la chute du despote, le maréchal Brune vécut
absolument ignoré, et on juge bien qu'il s'empressa d'envoyer,
au sénat, son acte d'adhésion à la révolution
du 341 avril 1814. Au retour du roi, il obtint la croix de Saint-Louis
; mais il paraît que d'anciens griefs le privèrent
d'un commandement qu'il espérait. Il se rangea, dès
lors, parmi les mécontents ; n'hésita pas à
se prononcer, en 1815, en faveur de ce Bonaparte dont il avait été
si longtemps la victime, fut pourvu d'un commandement dans le Midi,
et créé pair le 2 juin. Tout porte à croire
qu'il exerça sa puissance avec rigueur, du moins s'il faut
en juger par las allégations de ses adversaires politiques,
et qu'il poussa la résistance au-delà des bornes,
même après la chute de Napoléon, et la dissolution
de son gouvernement. Quoi qu'il en soit, il avait fait sa soumission
au roi, et se rendait à Paris, lorsqu'il fut reconnu en passant
à Avignon, cerné dans son auberge, par la populace,
et enfin massacré, le 2 août, malgré les efforts
des magistrats, et du peu de force armée qui se trouvait
dans cette ville. Son cadavre fut ensuite indignement mutilé,
puis jeté dans le Rhône. On assure qu'une accusation
odieuse, qui pesait depuis 1792 sur ce général, avait
été la cause unique de sa douloureuse fin ; mais comme
elle n'a jamais été prouvée, il est permis
de penser que ses principes politiques entrèrent aussi pour
beaucoup dans les motifs de la vengeance exercée contre lui.
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