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Bessières,
duc d'Istrie, maréchal d'empire, chef de la 3e cohorte, grand
officier de la légion d'honneur, colonel-général
de la garde impériale, chevalier de l'ordre du Christ de
Portugal, etc. etc.
Né à Pressac, en 1769, il entra au service, le 1er
novembre 1792, dans la légion des Pyrénées,
et s'éleva du rang de soldat à celui de capitaine
d'infanterie. Il passa, en 1796, à l'armée d'Italie,
se distingua à la bataille de Rivoli, et devint commandant
des guides de Bonaparte. Le 4 septembre de la même année,
il s'empara, avec six cavaliers, de deux pièces de canon,
et contribua ainsi à la victoire de Roveredo. Il fut ensuite
envoyé à Paris pour présenter au directoire
les drapeaux pris à l'ennemi, et rejoignit l'armée
avec le grade de colonel. Il accompagna Napoléon en Egypte,
où de nouvelles actions lui valurent le grade de général
de brigade. Après la révolution du 18 brumaire, à
laquelle il contribua avec tout le zèle d'un homme dévoué
à son chef, il parvint au rang de général de
division, commanda ensuite les guides à cheval de la garde
des consuls, et fut nommé maréchal d'empire après
l'avènement de Bonaparte au trône de France. A la fin
de 1805, il obtint un commandement à l'armée d'Allemagne,
et eut part aux brillantes opérations de cette campagne,
notamment à la bataille d'Austerlitz, où il chargea
à la tête de la garde impériale et enleva une
partie de l'artillerie ennemie. L'année suivante il montra
la même valeur contre les Prussiens à celle d'Jena
; mais ce fut surtout à la bataille d'Eylau, en 1808 (sic)
qu'il se couvrit de gloire et acquit une réputation justement
méritée. Devenu duc d'Istrie, il alla faire la guerre
en Espagne, en 1810, et n'y eut pas plus de succès que les
autres généraux. Il revint en France, présida
le collège électoral de la Haute-Garonne, fit la malheureuse
campagne de Saxe, en 1813, et fut tué, le 1er mai, dans le
combat qui précéda la bataille de Lutzen. Son fils,
encore enfant, fut créé pair par le roi, le 25 août
1815.
Son frère, aujourd'hui baron et maréchal de camp,
embrassa aussi la carrière militaire et servit dans la cavalerie.
Après différentes actions d'éclat, à
la tête du 11e de chasseurs, dont il était colonel,
il fut élevé au grade de général de
brigade, le 24 décembre 1805. Employé, en 1808, dans
la guerre d'Espagne, il déploya en plusieurs occasions une
valeur brillante, notamment le 30 juin, à l'attaque du Lobrega,
dont il força le passage et culbuta ensuite les insurgés.
Les années suivantes il eut tour à tour des revers
et des succès, et se vit rappeler, avec plaisir, d'un pays
où la gloire qu'on acquérait à la guerre était
obscurcie par le motif même qui l'avait naître. Passé
à la grande armée en 1812, il fit la funeste campagne
de Russie, fut cité pour sa conduite et sa valeur à
la bataille de la Moskowa et, après l'arrivée du roi,
en 1814, obtint la croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.
Un autre frère du maréchal, Julien, d'abord consul-général
du golfe adriatique à Venise, passa, en 1813, à la
préfecture du département du Gers ; fut envoyé
par le roi, en 1814, en la même qualité, dans l'Aveyron,
et enfin placé, par Bonaparte, dans l'Ariège en avril
1815.
Plusieurs autres membres de cette nombreuse famille ont été
également appelés à des fonctions civiles et
militaires, et ont exploité, à leur profit, la grande
faveur dont jouissait le maréchal.
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