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Cambacérès

 

     
Cambacérès, (Jean-Jacques-Régis de) est né à Montpellier, le 18 octobre 1753 d’une famille de noblesse de robe du Languedoc, vouée à la magistrature. Il étudie le droit dans sa ville natale, s’y établit d’abord comme avocat, puis succède à son père dans la charge de conseiller à la cour des comptes, aides et finances de Montpellier.
Elu aux Etats-Généraux de 1789 par la sénéchaussée de cette ville, il voit son élection annulée. Procureur syndic du district, puis président du tribunal criminel de l’Hérault, il est élu à la Convention en septembre 1792, et entre au comité de la Législation civile et criminelle. Après avoir contesté à la Convention le droit de juger Louis XVI, il vote néanmoins pour la peine de mort avec sursis.
Après le 9 thermidor, il entre au Comité de Salut public.
Il siège au Conseil des Cinq Cents, et devient ministre de la justice en l’an VII.
A diverses reprises, il s’est occupé de l’élaboration d'un code civil.
Proche de Sieyès, il est nommé Deuxième Consul après le coup d’Etat de Brumaire, et il sera le véritable maître d’œuvre du Code civil.
 
 
  Ayant amplement contribué à l’avènement de l’Empire, il en sera récompensé par Napoléon, qui le nomme archichancelier de l’Empire en 1804, duc de Parme en mars 1808, et lui confie la conduite des affaires en son absence.
En 1814, Cambacérès reçoit la présidence du conseil de régence, ce qui ne l’empêchera pas de donner son adhésion à la déchéance de Napoléon.
Il reprend toutefois ses fonctions d’archichancelier et le portefeuille de la justice lors des Cent Jours.
Exilé comme régicide en 1816, il est rétabli dans tous ses droits civils et politiques par une ordonnance royale en 1818.
Il revient alors à Paris, où il meurt le 8 mars 1824.
     
 

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Le 11 avril 1816, Napoléon décrit ainsi Cambacérès : " l’homme des abus, avec un penchant décidé pour l’ancien régime".
Et le 5 juillet, Napoléon, tout en le qualifiant (ainsi que le troisième Consul, Lebrun) d’homme de mérite et distingué, sage, modéré, capable, il précise toutefois que Cambacérès est "l’avocat des abus, des préjugés, des anciennes institutions, du retour des honneurs, des distinctions, etc." (Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène.)

     

 

Souvenirs du Général Lamarque, tome 2, p. 171.

 
 

Cambacérès est mort d’une attaque d’apoplexie ; il laisse près de 400.000 livres de rentes, et son plus grand regret aura été de ne pas pouvoir les emporter avec lui. C’était un homme de beaucoup d’esprit et d’une prévision étonnante ; il lisait dans l’avenir comme on lit dans le passé. Accoutumé à manier le pouvoir, il regardait comme des niaiseries toutes les idées libérales, et il ne les tolérait que comme un moyen de parvenir. « La liberté serait bonne, me disait-il quelquefois, si elle était possible ; mais il est dans la nature des choses que le peuple soit toujours opprimé et trompé soit par un, soit par plusieurs. »
Les mémoires que laisse Cambacérès seront lus avec avidité ; malheureusement, ils ne sont pas terminés, et la partie la plus intéressante, celle de l’Empire, est à peine ébauchée. La Cour a voulu les connaître avant leur publication, et M. Peyronnet a fait aux héritiers de l’archichancelier une chicane ridicule et qu’il aurait pu s’épargner. Un garde des sceaux devrait être un peu plus enchaîné par les formes légales, et il devrait moins se complaire à l’emploi de moyens qui conviendraient mieux à Constantinople qu’à Paris.

 
 

 

 

Voir le site consacré à Cambacérès : http://www.cambaceres.fr/

     

 

 

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