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11
juillet 1804 |
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Décision |
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Saint-Cloud,
20 messidor an XII (9 juillet 1804). |
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Le
gouvernement anglais réclame réciprocité de ration
pour les sous-officiers, soldats et matelots anglais détenus
en France. On pense que cette réciprocité ne doit pas
se borner à la ration, mais qu'elle doit s'étendre au
traitement et s'appliquer aux officiers comme aux sous-officiers et
matelots. |
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Écrire
que les prisonniers anglais sont libres dans les citadelles ; qu'ils
sont casernés comme les soldats ; qu'ils reçoivent le
pain et une paye suffisante et des effets de petit équipement
; qu'on leur permet de travailler en ville. Mais avant de donner cette
réponse prendre l'initiative et se plaindre du traitement fait
en Angleterre aux officiers, en comparaison d'avantages qui sont accordés,
selon les grades, aux officiers anglais prisonniers. Ajouter que nos
prisonniers en Angleterre sont entassés d'une manière
si pénible et si dangereuse, qu'on les force ainsi, sous peine
de la vie, à prendre du service ; qu'on insulte, qu'on outrage
à chaque instant les officiers et les soldats. |
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Napoléon |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.853.
Archives de l’Empire. |
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Décision |
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Saint-Cloud,
22 messidor an XII (11 juillet 1804). |
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Le
ministre de la marine propose de pourvoir au remplacement du général
Vavasseur, et demande à l'Empereur si, ayant nommé le
général Sugny premier inspecteur général
d'artillerie, il ne juge pas à propos de nommer un inspecteur
général du personnel sous ses ordres, comme il y en
a un pour le matériel. |
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Réunir
les deux parties entre les mains du général Sugny ;
lui donner un colonel ou directeur chargé sous lui des parcs,
et un adjudant commandant pour le personnel.
Proposer l'avancement de général de brigade pour deux
anciens colonels qui se retirent, afin d'améliorer leur sort
dans leur retraite.
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Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.854.
Archives de l’Empire. |
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12
juillet 1804 |
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A
M. Champagny |
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Saint-Cloud,
23 messidor an XII. |
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(12 juillet 1804) |
Monsieur
Champagny, mon Ambassadeur à Vienne, mon intention étant
de vous appeler près de moi pour vous confier le portefeuille
de l'intérieur, j'ai voulu vous le faire connaître directement,
afin que vous vous prépariez à partir pour Paris, au
moment où j'en aurai officiellement prévenu le ministre
des relations extérieures. Les nouvelles fonctions auxquelles
j'ai l'intention de vous appeler sont l'effet de la confiance que
vous m'avez inspirée par votre attachement à ma personne
et les talents distingués que vous avez montrés soit
au Conseil d'État, soit à Vienne. |
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Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.855.
Comm. Par MM. de Champagny.
(En minute aux Arch. de l’Emp.) |
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A
M. Otto. |
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Otto |
Saint-Cloud,
23 messidor an XII. |
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(12 juillet 1804) |
Monsieur
Otto, mon Ministre à Munich, je profite d'un courrier que j'expédie
à M. Champagny pour vous écrire directement. Je désire
que, par le retour de mon courrier, vous me donniez quelques renseignements
sur la famille de l'électeur de Bavière, et spécialement
sur sa fille, et que vous me fassiez connaître s'il y a des
projets connus de l'électeur pour l'établissement de
cette jeune princesse, et quels pourraient être ces projets,
autant que l'habitude que vous avez de son caractère et de
sa cour peut vous le faire présumer. Je n'ai pas besoin de
vous ajouter que cette mission étant toute de confiance, vous
n'en devez aucune espèce de compte au département, et
que vous devez être plus impénétrable encore sur
une affaire de cette nature que sur les affaires de la plus haute
politique. C'est parce que je connais votre attachement à ma
personne et les talents dont vous avez donné des preuves dans
les dernières négociations de Londres, que je me suis
adressé à vous pour ces renseignements. |
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Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.856.
Archives de l’Empire. |
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Au
maréchal Soult, commandant le camp de Saint-Omer |
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Soult |
Saint-Cloud,
23 messidor an XII. |
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(12 juillet 1804) |
Mon
Cousin, j'ai reçu vos lettres. On me mande du Havre que la
division du capitaine Daugier est maintenant de 200 bâtiments.
Il me tarde beaucoup qu'elle soit arrivée à Boulogne.
Je me suis décidé à rester ici pour le 14 juillet,
jour où je ferai prêter serment à tous les officiers
de la Légion d'honneur qui sont à Paris ; cérémonie
qui ne laissera pas d'être imposante. Il est probable que, quelques
jours après, je serai auprès de vous. J'ai envoyé
la semaine dernière à Boulogne un million pour solder
les dépenses de la marine. Je désire que vous preniez
confidentiellement des renseignements, et que vous me fassiez connaître
où cela en est. |
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Daugier
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Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.857.
Archives de l’Empire. |
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13
juillet 1804
(Pas
de lettre du 13 au 17 juillet dans la Correspondance de Napoléon
Ier.) |
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13
juillet 1804 |
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17
juillet 1804 |
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17
juillet 1804 |
A
M. Barbé-Marbois. |
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Saint-Cloud,
28 messidor an XII (17 juillet 1804). |
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Monsieur
Barbé-Marbois, Ministre du trésor public, je désirerais
que les diamants et perles qui se trouvent au trésor public
fussent montés en différentes décorations pour
l'Impératrice. Ces diamant et perles resteraient dans la comptabilité
du trésor public comme joyaux de la couronne. Vous pouvez ordonner
qu'ils soient montrés au joaillier de l'Impératrice,
afin qu'il voie ceux qui peuvent convenir. |
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Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.858.
Archives des finances. (En minute aux Archives de l'Empire.) |
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18
juillet 1804 |
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Au
maréchal Berthier, ministre de la guerre. |
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Saint-Cloud,
29 messidor an XII (18 juillet 1804). |
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Le
général Sebastiani a eu ordre de se rendre à
Dijon. Faites-lui connaître là qu'il est chargé
de remplir une mission. Il se rendra à Berne, puis dans les
petits cantons, à Coire, Feldkirch, Constance, Lindau, Kempten
; suivra l'Inn jusqu'à lnspruck, de là ira à
Brixen, Villach, Salzburg, Munich, Passau. Il parcourra les bords
de l'Inn, se rendra à Nuremberg, parcourra la Rednitz et rejoindra
l'Empereur partout où il se trouvera. Il prendra des notes
sur la situation des troupes autrichiennes, sur les préparatifs
qu’elles pourraient faire ; achètera les meilleures cartes,
fera des reconnaissances, et m'instruira généralement
de tout ce qui peut m'intéresser sous le point de vue politique
et militaire. Il ne se dira point chargé de mission, mais voyageant
simplement pour son plaisir. |
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Sebastiani
|
Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.859.
Archives de l’Empire. |
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DÉCISION |
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Saint-Cloud,
29 messidor an XII. |
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18
juillet 1804 |
Le
ministre de la guerre demande qu'un général de brigade
et deux colonels, nommés par le capitaine général
Villaret, soient confirmés dans leur grade. |
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L'Empereur
seul nomme les généraux. Les colonels ne sont susceptibles
d'être confirmés qu'autant que ce sont des remplacements
d'officiers de ce grade, et non des créations nouvelles. |
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Napoléon. |
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Correspondance
de Napoléon Ier, n° 7.860.
Archives de l’Empire. |
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19
juillet 1804 |
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(Pas de lettre
à cette date dans la Correspondance de Napoléon Ier.) |
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20
juillet 1804
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A
M. Talleyrand, Ministre des Relations extérieures |
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Pont de Briques,
20 juillet 1804
Monsieur Talleyrand, Ministre des relations extérieures,
j'ai reçu vos trois portefeuilles. Les affaires de Suisse
méritent de fixer toute mon attention. Écrivez à
mon ministre que je vois avec peine la formation d'un état-major
général et que j'ai pour principe que toute nouvelle
disposition contraire à l'Acte de médiation n'est
point obligatoire pour les cantons qui ne veulent point y participer.
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Faites
connaître aux différents ministres en Allemagne que
la conduite de de la Cour de Vienne à Ratisbonne a paru
d'autant moins convenable que son ambassadeur à Paris avait
demandé lui-même que l'Empereur ne fit point répondre
à la note russe et laissât les choses s'arranger
par le canal de Bade ; et qu'enfin quinze jours avant l'arrivée
de cette note intempestive et mal calculée du cabinet russe,
l'empereur d'Allemagne avait fait connaître dans une lettre
qu'il écrivit à M. de Cobenzl et qui fut communiqué
par celui-ci dans une audience particulière à Saint-Cloud
qu'il appréciait bien ce que les circonstances avaient
rendu nécessaire, et qu'il complimentait le chef de l'État
sur l'heureuse issue des évènements qui venaient
de se passer, et lui témoignait le plaisir qu'il ressentait
de le voir triompher des complots de ses ennemis.
En général vous n'écrivez pas assez aux ministres
qui ignorent le langage qu'ils doivent tenir sur chaque évènement.
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Je
pense que vous aurez donné des instructions à mon
ministre en Amérique sur la conduite qu'il a à tenir
envers la soi-disante Madame Jérôme Bonaparte. Il
ne doit point la voir ni se rencontrer avec elle et dire publiquement
que je ne reconnais pas un mariage qu'un jeune homme de 19 ans
contracte contre les lois de son pays.
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Faites
remettre à l'ambassadeur Turc la tabatière et la
somme que je vous ai fait connaître vouloir lui donner.
J'ai nommé Franchini premier interprète à
Constantinople et M. Ruffin conseiller d'ambassade.
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Quant
à la note russe je pense que vous devez y répondre
à peu près dans ces termes : "J'ai reçu,
Monsieur, votre note du... J'ai vu avec douleur que des propositions
qui sous beaucoup de points de vue sont susceptibles d'être
admises soient accompagnées d'injures et de menaces. Toutefois
je vais m'employer de mettre votre note sous les yeux de S. M.
l'Empereur, et je m'emploierai de vous transmettre les ordres
qu'il m'aura donnés."
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Sur
ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa saint garde.
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P.
S. Monsieur Durand, en remettant votre réponse cachetée
à M. d'Oubril aura soin de lui dire qu'il n'a lu ni la
note ni votre réponse, mais qu'il parait que la note de
M. d'Oubril a été rédigée avec une
espèce de grossièreté et qu'il est chargé
de lui en faire un reproche personnel. M. d'Oubril ne manquera
pas de dire qu'elle lui est venue toute faite de Petersbourg.
M. Durand peut pénétrer par là quelle est
la face du Tsar. Il pourra ajouter qu'il y a lieu de craindre,
s'il y a effectivement des menaces dans sa note, qu'elle n'irrite
beaucoup l'Empereur ; et en rester là.
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Lettres
à Talleyrand |
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