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Waterloo battle 1815

 

 

 

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Brialmont Mathieu 1789 - 1885

 

Bernaert, Fastes militaires des Belges au service de la France :

   
 

Brialmont, M. L. J., de Liège, lieutenant général. - Le 14 septembre 1808, soldat au 86e régiment de ligne; fourrier le 7 mai 1810. Sergent au régiment de Belle-Ile (devenu 36e de ligne) le 23 mars 1811, sergent major le ler juin suivant. Sous-lieutenant le 21 août 1812, lieutenant le 28 janvier 1813, capitaine provisoire aux États-majors d'Italie, le 18 février 1814, et confirmé le 19 mars de la même année.
Démissionné honorablement le 28 janvier 1816, il avait participé aux campagnes de 1808 et 1811 en Espagne; de 1812 en Russie; de 1813 en Saxe et en Italie; 1814 en Italie, 1815 à Waterloo. Il fut blessé d'un coup de feu à la jambe gauche au siège d'Astorgo, le 28 mars 1810; d'un coup de lance à la jambe droite à la bataille de Mailoïaros Lavitz, le 23 octobre 1812; de coups de feu au bras gauche et à l'épaule droite, à la bataille de Bautzen, le 21 mai 1813. Chevalier de la légion d'honneur du 7 septembre 1812, le brave général Brialmont fut successivement promu dans l'ordre : au rang d'officier, le 6 novembre 1846, par une ordonnance du roi Louis-Philippe ler; à la dignité de commandeur, en 1854 par un décret de l'empereur Napoléon III. Distinction exceptionnellement déférée dans notre pays, Brialmont avait été créé en 1878 (le 25 septembre), grand cordon de l'ordre de Léopold comme le devint également en 1888 son fils M. le lieutenant général Alexis, notre éminent ingénieur militaire. Né le 17 février 1789 et mort le 15 avril 1885, âgé donc de plus de 96 ans, feu Brialmont était le Nestor des officiers de l'armée belge, et le dernier des disparus de ceux qui, belges, furent officiers dans les rangs de l'armée française.

 
 

 

 

Paul Crokaert, Brialmont, Bruxelles 1928 :

   
 

Mathieu Brialmont, naquit à Seraing le 17 février 1789 ; il fut une des plus authentiques gloires de notre pays et de notre armée. Enrôlé dans l'armée française, au 86e régiment de ligne, le 14 septembre 1808, il passa, l'année suivante, au 84e de ligne qui soutint à Gratz, en Styrie, un combat héroïque à la suite de quoi Napoléon fit inscrire sur son drapeau : « Un contre dix ». Après Wagram, le sergent Mathieu Brialmont s'en fut en Espagne où il se distingua à Cantalapieda, fut blessé à Astorgo à l'assaut d'une redoute et à Coïmbre, au plus vif d'une charge contre les Ecossais. Il était sergent-major au régiment de Belle-Isle (136e de ligne) lorsqu'il partit pour la Russie. Le 21 août 1812, il fut nommé sous-lieutenant et fait, le 7 septembre, chevalier de la Légion d'honneur pour sa conduite à la Moskowa.
Doué de la plus rare énergie physique et morale, il parvint à surmonter les atroces fatigues de la retraite, encore qu'il eut été blessé d'un coup de lance à la jambe. Lieutenant le 28 janvier 1813, il reçut, sur la Saale, l'ordre du général Durutte de diriger le repli d'une partie du 7e corps qui avait perdu presque tous ses officiers,et il se tira de cette mission avec tant d'honneur qu'il en fut félicité sur le front des troupes.
A Lutzen, il est mis à l'ordre du jour de l'armée; à Bautzen, il est grièvement blessé par un éclat de bombe. Il guerroya ensuite en Italie et reçut du prince Eugène un certificat d'honneur pour sa tenue vaillante à la bataille du Mincio. Promu capitaine, il fit, au retour de l'île d'Elbe, la campagne de Belgique et fut à Waterloo. Il prit ensuite du service dans l'armée des Pays-Bas.
Il garnisonnait à Venloo en 1820 quand il y épousa la demoiselle Marie Verwins, fille aînée d'un négociant de la ville, personne pieuse et attentive à ses devoirs. Sa dot consistait en une vaste maison des champs, entourée de bois, de cultures, de fleurs et d'eaux, située à Maagdenberg, à quelques kilomètres de la ville. C'est là que naquit Henri-Alexis Brialmont, le 25 mai 1821 et que naquirent également son frère et ses deux soeurs.
Et le père Brialmont se fit ainsi soldat laboureur. Il aimait la terre et ses travaux. Mais son imagination travaillait. Elle lui inspira l'idée fâcheuse d'introduire dans ce Limbourg vert et froid les cultures des terres chaudes et jaunes : il coupa ses bois et y planta la vigne et le mûrier. Les années de soleil, le raisin mûrissait, on le mettait au pressoir et c'était alors si large régalade pour les amis de la ville et les officiers de la garnison qu'il ne restait guère de vin pour la vente. L'amour-propre du vigneron y trouvait son compte, mais point sa bourse. Les mauvaises années, la vendange ne fournissait que du vinaigre ! Quant au ver à soie, il ne sut s'acclimater aux frimas de la Meuse; les mûriers durent être brûlés sur pied et prosaïquement remplacés par des champs de pommes de terre. Il vint plus tard des prêteurs hypothécaires, qui firent si bien que le soldat laboureur n'eut plus désormais que sa solde pour vivre.
En 1829, étant avec son régiment à Maestricht, Mathieu Brialmont se prit de querelle de bec à bec avec des officiers d'origine hollandaise et, comme il n'avait pas eu à se louer de la façon dont les généraux et les chefs de corps traitaient les officiers qui avaient servi Napoléon et qui lui étaient restés fidèles pendant les Cent Jours, il demanda et obtint sa mise en non activité. Celle-ci lui fut d'autant moins cruelle que l'agitation patriotique allumait déjà partout ses feux dans les provinces belges et qu'un an plus tard, après avoir envoyé sa démission à La Haye, il put s'enrôler dans la jeune armée du Gouvernement provisoire. Il eut aussitôt la bonne fortune d'accomplir une action d'éclat. Venloo, ville historiquement belge, avait été cédée aux Provinces-Unies du Nord, avec Nimègue et Arnhem, en 1648, par le traité de Munster; mais son coeur était resté fidèle. Par les relations qu'il possédait dans la place, le major Mathieu Brialmont aida puissamment le général Daine à mettre la main sur celle-ci. Le 9 novembre 1830, les troupes belges étaient entrées à Ruremonde, par le pont Rouge, reçues en musique par la population. Le lendemain, Daine arrivait devant Venloo. Le général hollandais Schepern, qui commandait la place, refusa de se rendre. Les quatre canons de Daine avaient à peine ouvert le feu contre la ville que les habitants s'ameutèrent; la « Schuttereye » mit à ses shakos la cocarde belge; l'arsenal fut pillé. Ce que voyant, le général Schepern voulut, avec les soldats qu'il avait encore en mains, gagner le territoire prussien où il savait qu'un accueil cordial lui serait fait; mais, à cette nouvelle, un officier et quelques militaires de la garnison se hâtèrent d'abaisser le pont-levis de la porte de la Meuse, et les Belges entrèrent dans la place, tambours battants. La garnison fut faite prisonnière. Il s'y trouvait deux généraux, un colonel, 115 pièces de canon, un attirail de guerre considérable et 800 tonneaux de poudre que les Hollandais n'avaient pas eu le temps d'aller noyer au fleuve. Ce fut une belle journée. La chute de Venloo faisait les Belges maîtres de tout le Limbourg, sauf de Maestricht, qui se trouva dès lors isolée. Dans ce coup de force et d'adresse, le major Mathieu Brialmont avait pris large part. Si le général Daine l'eût écouté, il eût marché sans débotter sur Nimègue, en eût brusqué la chute, car elle était fort dépourvue au point de vue militaire, et sa prise eût été vraisemblablement le signal de l'évacuation de Maestricht et d'Anvers. Mais Daine hésita, temporisa et l'occasion fut perdue. La conduite de Mathieu Brialmont reçut récompense. Il fut nommé commandant supérieur de Venloo et des rives de Meuse et promu lieutenant-colonel le 24 juillet de l'année suivante. Sa ferme attitude en imposa si bien aux troupes hollandaises dont les avant-postes touchaient les siens que pas un citoyen belge ne fut molesté même dans le pays d'aval. C'est ainsi qu'il invita le commandant hollandais de Boxmeer à défendre aux bateliers hollandais de s'en prendre aux bateliers belges, faute de quoi il défendrait ceux-ci les armes à la main. On le vit aussi manoeuvrer en liaison avec le général Magnan, le futur maréchal de France alors jeune officier qui, à la suite d'une disgrâce, avait pris service dans l'armée belge, et coopérer avec lui au blocus de la forteresse de Maestricht occupée par un chef énergique, le général Dribbets et par une forte garnison hollandaise. Le colonel Brialmont nous conserva la ville de Venloo jusqu'au traité de 1839 qui l'arracha au soi national avec la moitié du limbourg, encore que l'une et l'autre eussent été belges depuis toujours.
La destinée de Mathieu Brialmont se poursuivit dans l'éclat, sinon dans la richesse. Décoré de la Croix de fer, il fut, en 1836, nommé commandant de la place d'Anvers. Le Roi Léopold I le remarqua, et le ci-devant général des armées russes du début du siècle s'attacha comme aide de camp l'ancien officier d'infanterie française; il le nomma aide-major général, puis, en 1849, lieutenant-général et, l'année qui suivit, ministre de la guerre. Mais la politique ne sut prendre un tel homme : comme ses collègues du cabinet réclamaient instamment de lui, pour des fins électorales, une réduction des dépenses militaires, Mathieu Brialmont donna sa démission en avril 1851 et s'en alla reprendre son commandement de troupes. Il demanda sa retraite en 1854, resta quelque temps encore aide de camp du Roi et ne mourut, à Anvers, qu'en 1885, dans sa quatre-vingt-dix-septième année, fort vert encore, ma foi, et ne passant de vie à trépas que parce qu'il avait mangé inconsidérément un peu trop de fraises au champagne.

 


Le général Brialmont en 1884,
entouré de sa fille, de sa petite-fille,
de son arrière-petite-fille,
et de la fille de celle-ci.
Cinq générations !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dictionnaire de la conversation et de la lecture, Supplément, Volume 1, Paris 1864.

   
 

BRIALMONT (Laurent-Mathieu), né en 1789 à Seraing, dans la province de Liège, entra à l'âge de seize ans dans l'armée française. Il débuta à Austerlitz, et prit part aux batailles d'Iéna et de Wagram. En 1810, il était avec le duc d'Essling en Espagne. Au siège de Ciudad-Rodrigo il fut gravement blessé au crâne par un obus. A peine était-il guéri que Napoléon l'envoya à Wilna, avec la grande armée. La bravoure qu'il déploya à la bataille de Borodino, lui valut la croix d'honneur. Il était capitaine d'infanterie. A Bautzen il reçut une deuxième blessure à l'épaule. En 1813 il partit pour l'Italie, et entra dans l'état-major du prince Eugène. Quand Napoléon revint de l’Île d'Elbe, Brialmont, qui était en France, se hâta de rallier les drapeaux de l'empereur. A Waterloo il eut un cheval tué sous lui, et perdit sa fortune et ses papiers. Il se retira avec l'armée française derrière la Loire et fut licencié. Le royaume des Pays-Bas étant formé, Brialmont offrit son épée au roi Guillaume ; mais la maison d'Orange n'aimait pas les anciens officiers napoléoniens et se plaisait à les tracasser : sur sa demande, Brialmont fut mis en disponibilité en 1828. En 1830, il contribua à la prise de Venloo, où il avait des intelligences. En 1837 il devint commandant d'Anvers ; trois ans après le roi Léopold le nomma son aide de camp. En 1846 il prit le commandement de la division territoriale de Mons, et en 1850 le portefeuille de la guerre, que le général Chazal venait de déposer. Il dut l'abandonner au bout de huit mois, parce que les autres ministres voulaient diminuer la force de l'armée et le budget de la guerre, après lui avoir promis de ne pas toucher à l'organisation militaire. Le général ne craignit pas de traiter dédaigneusement de substituts de procureur quelques-uns de ses collègues au sein du conseil. « Je suis venu seul, dit-il à la tribune, seul je m'en vais ; mais je garde l'estime de toute l'armée que je préfère à tous les honneurs du monde. » Il fut remplacé par le général Anoul, et les budgets de la guerre s'accrurent de plus belle. En 1854 le général Brialmont prit sa retraite, tout en conservant sa charge à la cour. Libéral et peu formaliste, il tient à ses convictions comme à son drapeau. L'éducation sévère de ses enfants a fait connaître son rigorisme inouï.

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