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Dernière
modification: 06/11/2005
Portraits
Napoléon
Bonaparte est, dans l'histoire, un des personnages qui ait été le plus
représenté par les peintres, dessinateurs et sculpteurs.
Mais
ceux qui l'ont connu, ceux qui l'ont approché, s'accordent à dire qu'aucun
portrait n'a pu rendre véritablement sa physionomie.
Un
de ses anciens condisciples de Brienne, qui est devenu son secrétaire
(Bourrienne), a écrit dans ses Mémoires :
"Les peintres, les sculpteurs les plus habiles se sont efforcés
à fixer sur la toile ou à faire sortir du marbre les traits de Bonaparte
; la plupart des habiles artistes dont le talent honore la France ont
saisi heureusement le type de son visage, et pourtant l'on peut dire qu'il
n'en existe pas un portrait parfaitement ressemblant. C'est qu'il n'est
pas donné, même au génie, de triompher de l'impossibilité. On a pu peindre
son crâne proéminent, son front superbe, sa figure pâle et allongée et
l'habitude méditative de sa physionomie; mais la mobilité de son regard
était hors du domaine de l'imitation. Ce regard. obéissait à sa volonté
avec la rapidité de l'éclair : dans la même minute il sortait de ses yeux
vifs et perçants, tantôt doux, tantôt sévère, tantôt terrible et tantôt
caressant. On peut dire que Bonaparte avait une physionomie pour chacune
des pensées qui agitaient son âme."
Son
valet de chambre, Constant, a donné dans ses Mémoires une description
détaillée du premier consul.
Vu
que Napoléon Bonaparte marque toute la période à laquelle ce site est
consacré de sa forte personnalité, on ne s'étonnera pas de trouver ici
une section consacrée à son image, section qui, comme les autres, se développera
petit à petit, au bonheur de la recherche qui anime 1789-1815.com.
Le premier
portrait de Bonaparte fait à Brienne en 1783, ou à Tournon en
1785, par un Corse qui se serait nommé Pontornini, est un faux avéré.
C'est par une étourderie bien excusable que tous les historiens sérieux
en agrémentent leurs ouvrages. |
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Il est en effet
inconcevable que le cadet Buonaparte ait été coiffé dès 1783 de la
coiffure qu'il portait en 1796, coiffure qui n'est concevable qu'après
la Révolution.
(Détails)
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Le
premier authentique portrait du futur empereur (avec toutes les réserves qui s'imposent,
car le Pontornini doit engager à rester très prudent sur en la matière),
pourrait être cette caricature dessinée sur les pages d'un atlas
par un condisciple de l'école militaire de Paris, donc avant le
séjour de Bonaparte à Valence.
(Détails)
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Mais le premier portrait du général Buonaparte (comme il se nommait
alors lui-même) pourrait se trouver sur cette médaille de plomb frappée
à l'occasion des événements du 13 vendémiaire an IV, et dont la reproduction
se trouve dans l'ouvrage d'Armand Dayot.
Ici, tout donne à penser qu'il s'agit d'un portrait authentique :
le visage est celui de Bonaparte, et la coiffure et l'habit s'écartent
tellement de l'image obligée du général de l'armée d'Italie, qu'il
faut bien que ce portrait ait été fait d'après nature en 1795. |
(Cliquez sur l'image pour la
voir en grand.)
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On constatera que le jeune général n'y est pas encore coiffé "en
oreilles de chien", ce qui confirme encore, si besoin en était,
le caractère fallacieux du Pontornini.
L'habit à revers et les modestes épaulettes donnent à penser qu'il
n'a pas encore pu accorder sa garde-robe avec son nouveau grade.
Le nom est orthographié "Bonaparte", ce qui pourrait
surprendre. Mais on trouve déjà les deux orthographes sur son acte
de baptême.
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Le besoin qu'éprouvaient
les Français de se représenter à quoi pouvait ressembler l'homme
qui mobilisait leur attention, et le désir que peuvent avoir certains
éditeurs peu scrupuleux de gagner de l'argent facilement, a fait
que les premiers portraits publiés n'étaient que la récupération
de vieilles images, auxquelles on ajoutait le nom du héros.
(Cliquez sur l'image pour la voir en grand.)
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Mais rapidement, et dès 1796, des images paraissent
qui répondent mieux à l'attente du public. Images populaires, comme
cette figurine publiée à Strasbourg, ou estampes gravées d'après
portraits.
(Cliquez sur l'image pour la voir
en grand.)
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(Cliquez sur l'image pour la voir en grand.)
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En novembre 1797, le général
Bonaparte traversa la Suisse pour se rendre au congrès de Rastatt.
Il arriva à Genève, alors encore république indépendante, le
20 novembre. Il déclara alors aux magistrats genevois :
"La République
française protégera toujours la petite république de Genève, pourvu
que celle-ci conserve pour la grande nation le respect et la considération
qui lui sont dus. Il ne faut pas croire que la République française
cherche jamais à s'agrandir de vos murs. Elle veut s'environner au
contraire de petites républiques et il serait à souhaiter qu'elle
fût entourée d'une cinquantaine de républiques genevoises."
Cinq
mois après, la république de Genève était annexée à la France.
Le lendemain, Bonaparte visita la bibliothèque de
la ville, où on lui montra son buste "qui venait d'être envoyé
d'Italie par le citoyen Menu, son auteur, pour orner la bibliothèque.
On lui demanda s'il se reconnaissait. Il concéda quelque ressemblance,
mais ajouta que le sculpteur l'avait beaucoup embelli." (Pierre
Grellet, Avec Bonaparte de Genève à Bâle, Lausanne 1946). |
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En octobre
1798 parut à Paris ce portrait du général Buonaparte
(c'est encore comme cela que le nom est orthographié), dessiné
par J. Guérin et gravé par G. Fiesinger, déposé
à
la Bibliothèque nationale, le 29 vendémiaire l'an
7 de la République Française. Cette estampe était
publiée par A. A. Renouard, rue André-des-Arcs, No
42.
Guérin
était un peintre miniaturiste de talent, né à
Strasbourg en 1760, et qui était venu s'établir à
Paris en 1785. Il peignit les portraits de membres de la famille
royale et d'autres grands de l'époque. Il publia également
une série de portraits de députés de l'Assemblée
nationale en 1789.
On ignore si
Bonaparte a posé pour ce portrait, mais on peut au moins
supposer que Guérin aura essayé de voir de près
son modèle dans une des cérémonies publiques
où il s'est montré avant son départ pour l'Egypte.
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(à suivre.)
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Le général Bonaparte lors
de l'expédition d'Egypte, par Dutertre. |
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Le premier consul, par
Boilly (1801-1802.) |
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