Accueil
Annuaire
Faits et événements
Personnages
Napoléon
La France et le Monde
Waterloo
Belgique
Armées
Uniformes
Reconstitution
Publications
Liens
Nouvelles du Jour
Plan du site
Balises
|
.
|
Relation
d'un témoin oculaire
Relation fidèle
et détaillée de la dernière campagne de Buonaparte, terminée par
la bataille de Mont-Saint-Jean, dite de Waterloo ou de la Belle-Alliance,
par un témoin oculaire.
Paris, J. G. Dentu,
Imprimeur-Libraire, rue du Pont de Lodi, n° 3, près le Pont-Neuf.
1815.
|
|
|
|
|
Cet ouvrage anonyme
parut encore en 1815, et connut au moins quatre éditions successives.
Il fut également édité chez le libraire De Mat à Bruxelles.
Barbier, dans son classique "Dictionnaire des Ouvrages anonymes",
(Paris 1879) écrit au sujet de ce livre:
"Attribué par Quérard, dans la “France littéraire”,
à René Bourgeois, et dans les “Supercheries littéraires
dévoilées” tome III (1870) à F.-Th. Delbare."
Henry Houssaye croit qu'il s'agit de Bourgeois, qui aurait été
chirurgien attaché à un régiment de cuirassiers.
Navez penche pour Delbare.
Il s'agit pourtant bien du docteur René Bourgeois.
On
lit dans la "Bibliographie des Mémoires sur le Consulat et
l'Empire", de Jean Tulard :
"Ce dernier ouvrage a été également attribué à Th. Delbare,
mais il semble bien de Bourgeois. On y retrouve le même style -modeste-
du soldat sur la chute de l'Empire."
Commentaire
étonnant (et qui ne doit pas être de Jean Tulard), car il
s'agit de tout autre chose que du témoignage modeste du soldat.
|
|
|
|
|
Cet ouvrage,
d'un grand intérêt pour l'histoire de Waterloo, mérite une analyse
plus approfondie.
Les critiques à l'encontre de Napoléon qui s'y trouvent ressemblent
fort à celles de Kellerman, de Baudus, ou du général anonyme qui
avait envoyé un rapport à Davout le 20 juin. Tout les détails sont
confirmés par d'autres témoignages, et l'impression qui ressort
à la lecture de ce texte est qu'il s'agit bien d'un témoignage authentique
d'un militaire de haut grade, encore sous le coup d'une violente
indignation suite au désastre dû (selon lui) au despotisme de Napoléon.
Un témoignage
critique, quand il est sérieux, est un apport précieux pour l'histoire.
Les différentes
éditions présentent entre elles des différences, qui montrent que
l'auteur (ou son éditeur) était soucieux d'accorder son récit
à la réalité des faits. Il raconte donc ce qu'il a vu, mais n'hésite
pas à corriger son texte suite à la lecture des journaux ou d'autres
témoignages.
Je vais mettre
successivement en ligne les extraits les plus importants de l'ouvrage,
en commençant par le récit de la bataille de Waterloo, et en me
basant sur le texte de la première édition. Les modifications dans
les éditions successives (j'en avais d'ailleurs déjà signalé dans
la Patience n°10), seront
indiquées plus tard.
Les commentaires
(constructifs) sont les bienvenus et seront ajoutés en annexe.
Merci d'avance
pour votre participation.
L'extrait suivant
nous ramène au début du mois de juin 1815 :
|
|
|
|
|
- - - |
|
|
|
|
Pendant
que ces évènements* se passaient dans la capitale, les armées n'avaient
cessé de recevoir des renforts considérables et d'opérer des mouvements
de concentration sur les frontières. |
|
* Le vote
pour l'acceptation de l'Acte additionnel |
|
|
L'armée du Nord,
qui était la plus nombreuse, occupait, vers le commencement de juin,
des cantonnements fort étendus dans les départements du Nord et de
l'Aisne, ou elle était disposée par échelons. Le grand quartier général
était à Laon. Le Ier corps occupait Valenciennes et le
second Maubeuge. |
|
- Département
du Nord
- Département de l'Aisne |
|
|
Elle communiquait
par sa droite avec l'armée des Ardennes et celle de la Moselle;
sa gauche s'appuyait à Lille. Composée en grande partie de vieux
soldats rentrés depuis peu dans les rangs , elle était animée d'un
grand courage et enflammée d'un enthousiasme immodéré pour Buonaparte.
Elle vivait dans la meilleure intelligence avec les habitants du
département de l'Aisne, qui paraissaient regarder la guerre imminente
comme nationale, et qui d'ailleurs n'ayant en vue que de soustraire
leur pays à une nouvelle invasion, s'occupaient avec beaucoup de
zèle et d'activité à multiplier les obstacles propres à défendre
l'entrée de leur territoire, et à retarder l'ennemi dans sa marche.
De toutes parts on fortifiait les villes, on construisait des têtes
de pont; des abattis, des coupures, des redoutes même étaient pratiqués
sur les routes et dans les défilés.
Les gardes nationaux s'armaient avec empressement, et toute la population
témoignait le projet de se lever en masse à l'approche de l'ennemi
: le même esprit se manifestait dans tous les départements de la
France qui, précédemment envahis, avaient été en 1814 le théâtre
de la guerre, à l'exception de celui du Nord, qui exprimait hautement
des sentiments opposés, et ne souffrait qu'avec une impatience qu'il
ne dissimulait pas, la présence des troupes. On ne put obtenir de
lui le départ d'aucun militaire, et les gardes nationaux se refusèrent
avec persévérance à marcher.
En général l'armée comptait, au moment
des hostilités, sur la coopération efficace des habitants ; et les
habitants, qui pour la plupart croyaient que les alliés n'avaient
envahi la France en 1814, que par suite de trahisons successives,
avaient dans l'armée une entière confiance.
On attendait donc, avec une parfaite
sécurité, le commencement de la guerre; et l'armée, paisible dans
ses cantonnements, mais impatiente de combattre, ne se plaignait
que de la lenteur que les alliés mettaient à se présenter.
(suite)
(p. 40 et
suivantes, bataille de Waterloo) |
|
|
|
_
Retour au haut
de la page.
|