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Chasseurs
Leloup |
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Le corps des
Chasseurs Leloup trouve son origine dans les événements
de la Révolution belgique de 1789. Le 24 octobre 1789, une
petite armée de patriotes brabançons défait à
Turnhout un corps autrichien. Suite à ce revers, le général
d'Alton propose à l'Empereur de lever un corps de chasseurs
francs recrutés dans le pays.
Un avis paru dans l'Esprit des Gazettes du 8 novembre appelle
les jeunes gens familiarisés avec les armes à feu à
s'adresser au capitaine Leloup, rue de Louvain à Bruxelles.
Celui-ci était né à Ath en 1736. Son père
était soldat au régiment wallon de Prié (infanterie).
Lui-même était en 1789 capitaine au régiment wallon
de Ligne
Les chasseurs Leloup formèrent à l'origine une simple
compagnie de 68 hommes. Leur uniforme consistait en un habit de drap
gris brochet avec collet et parements verts et boutons jaunes. Ils
étaient armés d'une carabine rayée, avec baïonnette-sabre.
La compagnie des chasseurs Leloup prit une part active à tous
les événements de la campagne, et se fit remarquer par
ses qualités militaires.
Depuis sa création, le corps n'avait fait que s'augmenter par
de nouveaux enrôlements, de sorte qu'on put, vers le 15 mai,
porter le nombre de ses compagnies à trois. Le capitaine Leloup
fut en même temps nommé major. Lors de la restauration
autrichienne dans les provinces belgiques, le corps des chasseurs
Leloup, qui tout récemment avait été porté
à quatre compagnies par incorporation d'une compagnie de chasseurs
du Limbourg, va occuper la garnison de Mons, où il resta pendant
deux années environ. En 1792, les chasseurs Leloup sont portés
à 6 compagnies. En récompense des faits d'armes par
lesquels les chasseurs Leloup s'étaient distingués dans
le courant de la campagne de 1792, ils obtiennent dix médailles
militaires: deux d'or et huit d'argent
La belle conduite que le bataillon des chasseurs Leloup avait tenue
pendant la campagne de 1794, lui valut des témoignages nombreux
de la satisfaction de l'empereur ; le major Leloup obtint le grade
de lieutenant-colonel (3 novembre) et la troupe reçut 4 médailles
militaires, dont 2 en or.
Les chasseurs Leloup se firent remarquer tout au long de l'existence
du corps par leur efficacité. Leur nom, transformé le
plus souvent en "chasseurs du Loup", leur donnait
une renommée fantastique. Gordarel, volontaire au 7e bataillon
des Fédérés nationaux, écrit dans ses
mémoires : "Leurs chasseurs du Loup, si renommés
par leur adresse, armés de bonnes carabines... nous saluaient
à toute minute par les fenêtres."
Laurent Mirouze, dans un article sur la carabine de Versailles (Tradition
n°6) attribue à la renommée des chasseurs Leloup
la décision prise par la Convention de fabriquer une arme capable
de rivaliser avec celle des tirailleurs de l'armée autrichienne,
décision dont sortira la carabine de Versailles, et la manufacture
de Versailles.
Le corps prit part aux campagnes de 1795, de 1796 et 1797 en Allemagne
et de 1799 dans le Tyrol.
En 1796, le lieutenant Godet se plaignait d'avoir toujours en face
de ses hommes "ces chasseurs belges du Loup ou Brabançons
comme on disait". (Sabretache 1927.)
Le 1er mars 1800, Leloup obtint le grade de colonel avec le commandement
du régiment de Jordis (59e d'infanterie).
Lors de la campagne de 1800 en Italie, le bataillon est commandé
par le lieutenant-colonel Ruitz .
Lorsque le traité de Lunéville, signé le 9 février
1801 eut confirmé la clause du traité de Campo-Formio,
relative à la séparation des Pays-Bas de l'Autriche,
le bataillon Leloup fut envoyé, au mois d'avril, à Canale
dans le Frioul et plus tard, le 5 octobre dans le Tyrol, où
il fut licencié.
Les officiers et les chasseurs entrèrent en grande partie dans
le régiment des chasseurs tyroliens qui fut créé
à la même époque. Quelques-uns passèrent
au service de France et formèrent le noyau du 112e levé
et organisé à Bruxelles en 1803.
Les chasseurs de Leloup portaient un habit de même coupe que
celui de l'infanterie autrichienne, mais de couleur gris brochet (hechtgrau),
couleur distinctive vert foncé au collet, aux parements et
aux retroussis. Boutons de métal jaune. Le pantalon est de
couleur gris-brochet, les guêtres noires. Comme coiffure, casquette
de l'infanterie avec plaque de laiton, pompon-cocarde jaune et noir,
plumet vert. La buffleterie est noire. L'équipement comprend
une poire à poudre en cuir fauve suspendue à un cordon
de laine vert.
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