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Paris,
le 27 frimaire an 7.
- On dit que l’Égypte sera partagée en quatre arrondissements.
Le premier aura pour chef-lieu Alexandrie ; il va de l'ouest
au lac Nadié. Le second aura pour chef-lieu Rosette ;
il va du lac Nadié au lac Bourlos, et s'avance dans le Nil
jusqu'à Menallé-Elleben. Le troisieme, Damiette, et
s'étend du lac Bourlos à la partie la plus orientale
du lac Menzalé, s'avançant dans le Nil jusqu'à
Bouzir. Le quatrieme, enfin, depuis Bouzir jusqu'à la branche
orientale du fleuve et Mehallé Eilcbeh sur la branche occidentale
jusqu'au dessus de Boulac : ce port en sera le chef-lieu. On
va s'occuper à présent de préparer l'organisation
d'une marine. |
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-
Extrait d'une lettre de l'armée d Italie.
Il faut être au milieu des armées françaises pour
se faire une idée juste de l'intrépidité, de
la constance et de la générosité des soldats
qui les composent. La 97e demi-brigade et les six compagnies de la
64e sont des êtres au-dessus de la nature. Au milieu de mille
traits qui les distinguent, nous ne pouvons vous en laisser ignorer
un qui , quoique malheureux, doit être conservé dans
l'histoire.
En voici les détails :
A Terni, un soldat s'est précipité seul, le sabre à
la main , sur une pièce de canon, a fendu la tête à
cinq canonniers, et s'est emparé de la pièce. Le capitaine
des canonniers lui a offert sa bourse ; il l'a refusée,
en disant que le soldat français ne court pas après
l'argent. Le capitaine lui a offert alors son épée ;
gardez-la, lui répond le soldat, pour l'offrir à mon
capitaine à qui elle est due. Le Napolitain garde son épée,
et un moment après profite de la sécurité du
soldat, dont il était prisonnier, pour l'égorger par
derrière. Nos soldats ont vengé dans le sang de ce lâche
la mort de leur compagnon ; mais la demi-brigade regrettera longtemps
le plus généreux de ses guerriers. |
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-
Paul Ier commence et termine tous ses discours par cette phrase :
je vendrais mon royaume pour faire taire la liberté.
La voix de la liberté retentit désagréablement
à son oreille impériale par l'organe de Passwan-Oglu,
et il croit devoir commencer par le détruire ; aussi trente-deux
régiments ont reçu ordre de se mettre en marche contre
ce rebelle. Il avisera ensuite aux moyens ultérieurs d'ôter
tout-à-la-fois la parole à la liberté ;
il faudrait pour cela qu'il vînt à Paris, pour l'étouffer
dans le sein même de son sanctuaire, d'où elle rend
ses oracles qui sent entendus de tous les Peuples de la Terre, et
entendus par quelques-uns.
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Du
27 au soir.
Un courrier arrivé à l'instant apporte au directoire
les nouvelles suivantes :
Le roi de Naples a fait marcher contre le général
Macdonald une colonne bien supérieure en nombre aux troupes
françaises. Ce général a repoussé vigoureusement
les troupes napolitaines, leur a pris 23 pièces de canon,
45 caissons, 8 à 900 chevaux ou mulets, 2000 prisonniers,
avec drapeaux, équipages, effets de campement, caisse militaire
, etc. etc.
Le Piémont s'organise sans secousse de toutes parts :
les actes d'union avec les Français se multiplient ;
les Piémontais font cause commune avec la cause française.
La révolution se trouve en ce pays au ton de nos beaux jours
de 89.
(Gazette
nationale, ou le Moniteur universel, 28 frimaire an 7.) |
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Macdonald
Piémont
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Extrait
des nouvelles de Paris, du 17 décembre.
Un violent incendie s’est manifesté hier au Lycée,
dans le milieu du Palais Egalité ; comme ce bâtiment
est construit entièrement en bois et autres matières
combustibles, il a été impossible d’arrêter
les progrès des flammes qui ont été découvertes
dès le premier moment fur trois points à la fois.
La salle de spectacle a été consumée dans un
instant. Les pompiers ont beaucoup de peine à pénétrer
dans l’intérieur; quelques-uns d’eux ont été
tués et blessés. Heureusement l’air était calme,
et les flammes qui ont réduit en cendres ce grand édifice
n’ont pu se communiquer aux galeries de pierre au milieu desquelles
il se trouvait placé. Le feu a cessé aussitôt
que le cirque qui lui servait d'aliment a été détruit.
- Quatre conscrits des cantons ruraux de la Haute Garonne, pour
se dispenser de marcher se sont coupé le doigt indicateur,
et se sont présentés devant le commissaire des guerres
à Toulouse pour réclamer leur exemption de service.
Ils seront incorporés dans l'artillerie, où ce doigt
est moins nécessaire.
- Quoique le gouvernement n’ait publié aucune nouvelle de
l’Égypte depuis le 17 novembre, cependant le Rédacteur
assure qu'il est arrivé un courrier de Buonaparte avec
des lettres datées du 8 novembre. Il en prend occasion de
démentir les lettres de Constantinople du 19 du même
mois qui annoncent la mort de ce général et la destruction
de son armée.
- L’on mande de Rouen, en date du 8 : "La fabrique de Rouen
est menacée d’une ruine totale, si dans les circonstances
difficiles où nous nous trouvons, les bourses continuent
à se resserrer. Une pétition, que l’on signe en ce
moment dans une des salles du tribunal de commerce, a pour but de
solliciter du gouvernement un prêt de 150.000 francs par décade."
(Journal
de Francfort, 23 décembre 1798.)
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Palais-Egalité
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Extrait
des nouvelles de Paris, du 17 décembre 1798.
- La nouvelle de l'occupation du Piémont par les troupes
françaises s'est pleinement confirmée. Le Directoire
vient de l'annoncer au corps législatif par un message ainsi
conçu :
« Citoyens représentants, l'armée française
est maîtresse de Turin. Tous les magasins et arsenaux du Piémont
sont en notre pouvoir. Toutes les places fortes sont occupées
par nos troupes. Les troupes piémontaises et suisses ont
arboré la cocarde nationale, et se sont réunies à
l'armée d'Italie. Un gouvernement provisoire a été
établi à Turin, et le roi s'est retiré en Sardaigne,
avec sa famille.
- L'on n'est pas sans inquiétude sur le sort de Buonaparte
et de son armée. Quoique l'on n'ajoute aucune foi à
la nouvelle de la mort de ce général, l’on remarque
avec peine qu’il n’a été rien publié des dépêches,
apportées par le dernier courrier qui, suivant le Rédacteur,
doit avoir quitté Alexandrie le 3 novembre. Aujourd’hui quelques
journaux assurent que le général Berthier est en route
pour la France, et qu'il était parti d'Alexandrie trois jours
avant le susdit courrier.
- L’on remarque que jamais les incendies n’ont été
si fréquents a Paris, que depuis quelque temps. Le 10, le
feu a pris à une des cheminées du Temple. De prompts
secours en ont arrêté les progrès. Le 12, il
s’est manifesté dans la rue de Bourgogne. Dans la journée
du 15 au 16, on l’a vu faubourg Germain ; faubourg Marceau,
rue Moufetard, au Marais, rue Gravilliers, rue Honoré, et
enfin au Palais Égalité, où il a fait le plus
de dégâts.
(Journal
de Francfort, 24 décembre 1798.)
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Piémont
Berthier
Palais-Egalité
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De Bruxelles, le 17 décembre 1798.
Plusieurs détachements d'infanterie et de cavalerie avec
de l’artillerie, sont partis d'ici hier et avant-hier pour aller
se réunir au général Jardon. Comme d'autres
troupes ont dû se mettre en même temps en marche de
différents points, l'on en conclut qu'il est sérieusement
question d'attaquer les insurgés dans les positions qu'ils
occupent encore, particulièrement dans la Campine, du côté
d'Arschott et de Hasselt ; un de leurs corps qui s'était
avancé, le 14, jusques sous les murs de ce dernier endroit,
en est venu aux mains avec un détachement de chasseurs ;
après un engagement très sanglant, les insurgés
ont dû se retirer.
Avant-hier au soir on a ramené ici un grand nombre d’insurgés
qui avaient été pris les armes à la main, parmi
lesquels 15 à 16 grièvement blessés de coups
de sabre. Hier on en a fusillé deux.
Le général Collaud vient d’adresser une proclamation
énergique aux conscrits des neuf départements réunis
qui se sont joints aux insurgés, ou qui ont déserté,
ou enfin ceux qui se tiennent cachés. Il leur représente
la honte et les dangers personnels qu’ils vont s’attirer, s’ils
ne se hâtent de se rendre à leur poste. Cette proclamation
est suivie d’un arrêté du Directoire, dans lequel il
est dit que le gouvernement accorde un nouveau terme aux conscrits
des neuf départements réunis ; tous ceux qui
ne constateront pas légalement de leur arrivée à
un corps, seront inscrits sur les listes d’émigrés,
et les biens de leurs parents confisqués en conformité
de la loi.
On apprend de la ci-devant Flandre, que des bâtiments de guerre
anglais ont été signalés sur les côtes.
(Journal de Francfort, 22 décembre 1798.) |
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Insurrection
en Belgique 1798
Jardon
Collaud
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Armée
de Rome. Au quartier-général, de Rome, le 27 frimaire
an 7.
Ordre du jour.
Championnet, général en chef, à l'armée.
Camarades,
Lorsque vous battiez les Napolitains, l'armée d'Italie détrônait
le roi de Sardaigne, celui de Naples doit aussi tomber de son trône.
Demain nous marchons en avant.
Dans tous les combats que vous avez livrés à l'ennemi,
vous l'avez toujours battu ; encore six jours de marche et
Naples sera conquise, etc. etc.
Le général en chef ordonne que tout individu employé
dans l'armée, sujet à la réquisition ou à
la conscription, cessera sur-le-champ ses fonctions et sera incorporé
dans une demi-brigade ou dans un régiment de cavalerie. Les
généraux, le commissaire ordonnateur en chef et les
chefs de corps sont chargés de l'exécution du présent
ordre.
(Le
Rédacteur, 17 nivôse an 7.) |
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Championnet
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De
la Suisse, le 17 décembre.
Les deux commissaires nommés pour se rendre en Piémont
sont déjà partis. Le principal objet de leur mission
se trouve déjà rempli, s’il est vrai que les troupes
suisses a la solde du Roi de Sardaigne se soient déjà
réunies aux troupes françaises. Le recrutement pour
le corps de troupes auxiliaires que l’Helvétie doit fournir
a la France, se poursuit avec activité. Notre gouvernement
s’occupe aussi du rétablissement de l’état militaire
dans l’intérieur de la République. Dans une des dernières
séances du Grand conseil helvétique, on a lu le projet
soumis par le Directoire pour l’organisation de la milice. Voici
les bases sur lesquelles il repose : « Tous les citoyens
de 20 a 45 ans portent les armes pour la défense de la patrie.
Ils sont divisés en corps de réserve et en corps d’élite.
L’élite doit toujours se tenir prête a la défense
de la patrie et au rétablissement de l’ordre intérieur.
Les inspecteurs font le recensement des citoyens dans leurs cantons
respectifs. Ils les formeront en bataillons d’élite et en
compagnie de réserve.
(Journal
de Francfort, 23 décembre 1798.)
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Suisse
Piémont
Demi-brigades
helvétiques |
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De
Brunn , le 17 décembre.
- La première et la seconde colonne du corps de troupes auxiliaires
russes, sont arrivées ici le 13 et le 15 avec le quartier-général.
La troisième colonne est attendue demain, et la quatrième
le 21. L’infanterie, habillée à la prussienne, est
très bien tenue ; elle marche avec une étonnante
célérité. Les Cosaques sont commandés
par le colonel Denisow, neveu du célèbre général
de ce nom. Ils sont habillés a la Turque, et de toutes couleurs,
portent de longues barbes ; outre leurs lances et sabres turcs,
ils ont des pistolets a la ceinture et une carabine ; ils manient
avec une adresse étonnante leurs petits chevaux Tartares.
- Leurs Majestés, l’Empereur et l’Impératrice, le
Palatin de Hongrie, les Ducs de Saxe-Teschen et Ferdinand de Wurtemberg,
le prince Esterhasy, l’ambassadeur russe comte de Razornowski, arriveront
ici le 27 pour voir les Russes qui manœuvreront devant L. M. Tout
est déjà préparé pour recevoir la cour
qui sera nombreuse.
(Journal
de Francfort, 27 décembre 1798.)
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Corps
auxiliaire russe
1798-1799
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Perugia,
le 17 décembre 1798.
Le général Macdonald pénétra le 14 dans
Rome à la tête d'une colonne de troupes françaises.
Le roi de Naples qui, peu de jours auparavant, avait fait son entrée
dans cette ville à la tête de 1000 dragons avec 28
voitures, fut obligé de prendre la fuite à l'approche
des Français, et il eût été pris sans
la vélocité de son cheval. 2000 hommes du régiment
de Macédonia, presque entièrement compsé d'Albaniens,
et l'un des meilleurs de l'armée napolitaine, mirent bas
les armes, et demandèrent à servir sous les drapeaux
de la République. On craint beaucoup que le roi ne se trouve
bientôt sans armée. Les Napolitains refusent de combattre.
Les officiers qui la composent sont presque tous atteints de la
lèpre révolutionnaire, et fraternisent avec les Français.
Les soldats abandonnés de leurs chefs désertent ou
s'en retournent dans leur patrie. On assure que le roi et la reine
ont déjà quitté Naples.
La retraite du général Mack a été si
précipitée qu'il a oublié de donner l'ordre
de se retirer à un corps de 4000 hommes postés aux
environs de Civita-Castellana. Ce corps s'étant présenté
pour passer le Tibre à Rome a été attaqué
par les troupes françaises qui lui ont pris tous ses canons,
lui ont fait 1800 prisonniers, et tué ou dispersé
tout le reste.
Les objets de sciences et arts encaissés à Rome n'ont
pas été enlevés par l'ennemi ; les Français
les ont trouvés intacts à leur rentrée en cette
ville. On ne tardera pas à les faire transporter à
Paris.
(Courier
de l'Empire (Munich), 13 janvier 1799.) |
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Macdonald
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Paris,
le 27 frimaire an 7.
Un courrier de Championnet arrive. Ce général annonce,
dans une lettre du 15 frimaire, que 40.000 Napolitains ont attaqué
la veille le général Macdonald. L'armée française
et les nouvelles légions romaines, malgré la supériorité
du nombre de leurs ennemis, les ont repoussés et battus sur
tous les points. Ces légions ont également montré
la plus grande intrépidité. L'ennemi, indépendamment
du nombre de morts qu'il a laissés sur le champ de bataille,
a perdu deux mille hommes faits prisonniers.
Les Français se sont, en outre, emparé de 23 pièces
de canon, de 45 caissons, de huit à neuf cents chevaux ou
mulets, de plusieurs drapeaux, d'une grande quantité d'équipages
militaires et d'effets de campement ; enfin, de la caisse militaire.
(Le
Rédacteur, 28 frimaire an 7.) |
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Championnet
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