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Vosgien, Dictionnaire géographique portatif,
Paris 1758 : |
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Egypte,
Ægyptus, pays célèbre et considérable
d'Afrique d'environ 200 lieues de long, sur 50 de large, borné
S. par la Nubie, N. par la Méditerranée, E. par la
mer Rouge et l'isthme de Suez, O. par la Barbarie. On la divise
en haute, en basse et en moyenne. La basse s'étend jusqu'au
Caire ; la moyenne, depuis le Caire jusqu'à Bénésouef,
et la haute comprend l'ancienne Thébaïde. Le pays est
extrêmement fertile, mais il n'est pas si bien cultivé
ni si bien peuplé qu'autrefois. Il n'y a plus un si grand
nombre de canaux ni d'aqueducs. Il est habité par les Cophtes,
qui sont les naturels du pays, par des Mores, des Arabes, des Grecs
et par les Turcs, qui en sont les souverains. La situation de l'Egypte
est très avantageuse pour le commerce à cause du voisinage
de la Méditerranée et de la mer Rouge. Les Egyptiens
sont les premiers qui ont cultivé les sciences, surtout la
géométrie et l'astronomie. Il ne pleut presque jamais
en Egypte. Elle a été longtemps gouvernée par
ses propres rois. Les Perses la conquirent ; Alexandre la leur enleva.
Elle passa aux Romains du temps de Cléopatre. Omar Calife
et successeur d'Abubecker s'en rendit maître ; ensuite elle
eut ses Soudans particuliers. Les Mamelucs la prirent et en jouirent
jusqu'en 1517, que Selim I, empereur ottoman, s'en rendit maître,
et depuis ce temps elle est aux Turcs. Le Nil la traverse du S.
au N. Le Caire en est la capitale.
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Vosgien, Dictionnaire géographique portatif,
troisième édition, an VII-mai 1799 : |
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Egypte,
Ægyptus, pays célèbre et considérable
d'Afrique, autrefois d'Asie, d'environ 150 lieues de long, sur 100
de large, borné S. par la Nubie, N. par la Méditerranée,
E. par la mer Rouge et l'isthme de Suez, O. par la Barbarie. On
la divise en haute, en basse et en moyenne. La basse s'étend
jusqu'au Caire ; la moyenne, depuis le Caire jusqu'à Bénésouef,
et la haute comprend l'ancienne Thébaïde. Le pays est
extrêmement fertile, parce que le Nil, en débordant
et en y séjournant, dépose un limon qui engraisse
la terre ; mais il n'est pas si bien cultivé ni si bien peuplé
qu'autrefois. Il fournissait à Rome vingt millions de boisseaux
de blé, de-là vient qu'on l'appelait le grenier de
Rome ; il l'est encore de Constantinople. Il n'y a plus un si grand
nombre de canaux ni d'aqueducs. Il est habité par les Cophtes,
qui sont les naturels du pays ; par des Maures, des Arabes, des
Chrétiens Grecs et latins, des Juifs, et par les Turcs, qui
en sont les souverains. Les Cophtes sont la plupart schismatiques.
Benoît XIV a soumis les Cophtes catholiques au patriarche
Cophte de Jérusalem. Ce peuple a une langue particulière,
dont le caractère ressemble au Grec. La situation de l'Egypte
est très avantageuse pour le commerce à cause du voisinage
de la Méditerranée et de la mer Rouge. Cette province
est remplie des monuments qui attestent son ancienne splendeur.
On dit que les Egyptiens sont les premiers qui ont cultivé
les sciences, surtout la géométrie et l'astronomie
; mais cela est pour le moins très incertain.. Il pleut rarement
en Egypte, excepté dans le Delta, où les pluies sont
fréquentes. Elle fut longtemps gouvernée par ses propres
rois. Les Perses la conquirent, sous Cambyse ; Alexandre la leur
enleva. Elle passa aux Romains du temps de Cléopatre. Omar,
Calife et successeur d'Abubecker, s'en rendit maître ; ensuite
elle eut ses soudans particuliers. Les Mamelucs la prirent et en
jouirent jusqu'en 1517 que Selim I, empereur ottoman, s'en rendit
maître ; et depuis ce temps elle est aux Turcs. Ce pays est
gouverné par un pacha, qui a sous lui vingt-quatre Beys,
qui sont autant de gouverneurs particuliers de provinces ou Sangialis.
Le Nil la traverse du S. au N. Le Caire en est la capitale. V. Nil.
L'armée française, commandée par le général
Buonaparte, est débarquée le premier juillet 1798
à Alexandrie, dont elle s'est emparée après
une courte résistance. Le 23 du même mois, les Français
sont entrés au Caire après avoir occupé Rosette,
et ils étaient ainsi les maîtres de la Basse-Egypte
à cette époque.
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Dictionnaire géographique portatif, par Vosgien,
1809 : |
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Egypte,
Ægyptus, pays célèbre et considérable
d'Afrique, au N. E., d'environ 200 lieues de long, sur 60 de large,
est borné au N. par la Méditerranée, E. par
l'Arabie-Pétrée et la mer Rouge, au Midi par la Nubie,
et à l'O. par la Barbarie. On la divise en haute, en basse
et en moyenne. La basse s'étend de la Méditerranée
jusqu'au Caire, la moyenne, depuis le Caire jusqu'à Bénésouef
; et la haute comprend l'ancienne Thébaïde. Les Turcs
et les Arabes la nomment Mizir, nom dérivé de Mesraïm,
fils de Cham, et que les Hébreux lui donnent dans l'Ecriture
Sainte. Ce pays est traversé, du Midi au Nord, par une longue
chaîne de montagnes qui ne sont pas éloignées
du Nil, surtout dans la Haute-Egypte. Il est très fertile,
quoique sablonneux ; sa fertilité vient des eaux du Nil,
la seule rivière considérable du pays qui, en se répandant
sur la surface de la terre, y laisse un limon mêlé
de nitre, qui l'engraisse et porte l'abondance dans toutes les provinces
où il coule. Ce débordement s'opère régulièrement
tous les ans, vers le milieu de juin, et dure jusqu'au milieu de
septembre. L'année est très bonne quand l'eau monte
jusqu'à 24 pieds, et alors on fait de grandes réjouissances.
Quand elle ne monte qu'à 16 pieds, il y a disette, et alors
on ne paie point de tribut au prince. Lorsque l'inondation passe
la hauteur de 31 pieds, elle est funeste parce que les eaux étant
plus longues à sécher, ôtent le temps nécessaire
pour semer. L'opinion la plus vraisemblable sur la cause des débordements
du Nil, est celle qui l'attribue aux pluies qui tombent par torrents
dans les pays voisins de la ligne où ce fleuve prend sa source.
Il y a des endroits où il se précipite du haut des
rochers, avec un bruit épouvantable ; c'est ce qu'on appelle
les cataractes. Il tombe dans un endroit de près de 200 pieds.
L'Egypte était si fertile en blé qu'autrefois elle
en fournissait à Rome, en certaines années, jusqu'à
vingt millions de boisseaux ; ce qui la faisait appeler le grenier
de Rome. Le pays n'est plus aussi bien cultivé ni si peuplé,
et les canaux sont à moitié comblés. Il fournit
cependant encore aux Turcs beaucoup de choses ; outre le blé,
on y recueille du riz, des olives, des dates, du séné,
de la casse, un baume précieux, et d'excellents fruits, du
lin très fin, etc. C'est en Egypte que se faisait le commerce
des Indes par la mer Rouge ; et les Ptolémée, pour
le faciliter, avaient fait achever le canal de communication des
deux mers, commencé par les anciens rois. Il avait plus de
50 lieues de long, sur 200 (pieds) de large, et assez de profondeur
pour porter les plus grands vaisseaux. Mais depuis la découverte
du cap de Bonne-Espérance, ce commerce a beaucoup diminué,
et à peine trouve-t-on aujourd'hui quelques vestiges de ce
canal. Les Egyptiens, autrefois si célèbres dans les
sciences, dans les arts, sont bien dégénérés
de leur gloire antique. Il faut attribuer ce changement aux différentes
révolutions que ce pays a éprouvées, et surtout
à la barbarie des Sarrazins, qui s'en sont emparés
au 7e siècle, qui ont mutilé les monuments des arts,
et incendié les bibliothèques. L'Egypte fut longtemps
gouvernée par ses propres rois, dès le temps d'Abraham.
Les Assyriens, les Perses la conquirent plusieurs fois. Alexandre
l'enleva à ces derniers ; elle devint province romaine à
la mort de Cléopâtre, jusqu'au temps qu'Omar le calife
s'en fut rendu maître ; ensuite elle eut ses soudans particuliers
; puis les Mamelucs en jouirent jusqu'en 1517, que Selim I, empereur
ottoman, s'en empara ; et depuis ce temps elle a appartenu aux Turcs.
En 1798, Bonaparte, guidé par la victoire, est descendu dans
ce pays, s'en est emparé au nom de la république française,
en menant avec lui des savants de tous les genres, pour y porter
les lumières, l'aménité française, et
rendre à ce pays son ancienne splendeur ; mais en 1802, les
Turcs, aidés des Anglais, la reconquirent… Les Egyptiens
ont su trouver le secret de multiplier la volaille en faisant éclore
les poulets sans faire couver les œufs, à l'aide de fours,
auxquels ils donnent un degré de chaleur proportionné
à celle naturelle aux poules. Cet art est très ancien,
puisque Pline en parle. La situation de l'Egypte est très
avantageuse pour le commerce à cause du voisinage de la Méditerranée
et de la mer Rouge. Ce pays est rempli de monuments de son ancienne
splendeur. On y voit ces fameuses pyramides qui subsistent depuis
3000 ans, et dont on attribue la bâtisse aux Hébreux.
Ces pyramide servaient de tombeaux pour les rois et les grands ;
et l'on y trouve encore des corps conservés en entier, que
l'on appelle momies. Le Caire en est la capitale.
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