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1798 Insurrection en Belgique (Guerre des paysans)

     
 

 

Voir les Nouvelles du jour du mois de décembre 1798

     

 

F.de Bas, J. T'Serclaes de Wommerson, La Campagne de 1815 aux Pays-Bas d'après les rapports officiels néerlandais, Volume 1, Bruxelles, 1908,

   
 

La révolte des paysans belges commença le 22 octobre 1798 à la fois en Flandre, dans le petit Brabant (Boom et environs), dans le Brabant wallon et en Campine.
Dans la Flandre, les insurgés attaquèrent sans succès Audenarde, puis Courtrai, où ils espéraient trouver des armes. Dans le petit Brabant, ils se rassemblèrent sur les rives du Rupel : Boom, Saint-Amand et Bornhem furent leurs points de ralliement. Sous la direction de Rollier, ce groupe franchit l'Escaut à Termonde et marcha sur Zele. On a pensé que ce mouvement avait pour but le Bas-Escaut, où quelque temps auparavant il y avait eu un débarquement momentané des Anglais, dont ils espéraient l'appui ; cette supposition est confirmée par le fait qu'un détachement important de révoltés du pays de Waes, après s'être emparé de la Tète de Flandre, marcha également vers la Zélande. Toutefois cette colonne ne persista pas dans ce projet et, tournant brusquement vers Eecloo, gagna la Flandre Occidentale.
Peut-être aussi qu'en conduisant ses bandes vers l'embouchure de l'Escaut, Rollier voulut attirer dans une fausse direction les forces ennemies, qui, sous le général Bonnard, occupaient Bruges et Gand. Envisagé sous ce point de vue, le mouvement ne manquait pas d'habileté car il eut un double résultat : il laissa les coudées franches aux révoltés de la Flandre du sud, dont une bande considérable marcha par Edingen (Enghien) vers Hal dans l'intention de menacer Bruxelles, et il empêcha Bonnard et ses bataillons de marcher d'emblée vers la capitale.
Rollier, après sa pointe sur la rive gauche de l'Escaut, repassa le fleuve en plusieurs points et fit occuper Baesrode pour assurer un point de passage aux insurgés de la Flandre Orientale qui voudraient le rejoindre. Une partie de ses compagnons se répandirent dans le pays d'Alost, qu'ils soulevèrent, et donnèrent la main à une colonne d'insurgés flamands qui, partis des environs de Grammont, débouchaient par Ninove. Ces colonnes réunies ébauchèrent une marche vers Bruxelles. Avec le gros de ses forces, Rollier retourna vers son centre de ralliement entre l'Escaut et la rive gauche du Rupel ; il y fit mettre les villages en état de défense, puis essaya, de marcher vers Bruxelles par Londerzeel et Assche. La stratégie rustique de Rollier et des chefs des bandes flamandes ne manquait pas d'habileté : coïncidant avec la marche des insurgés campinois vers Louvain, leurs mouvements déconcertèrent pendant plusieurs jours les généraux français, qui ne savaient de quel côté faire face.
La garnison de Bruxelles tenta deux fois de pénétrer dans le petit Brabant au confluent du Rupel et de l'Escaut pour y écraser Rollier ; elle dirigea une première attaque par Merchtem et Londerzeel, une deuxième par le canal de Willebroeck ; les deux fois repoussée, elle n'obtint d'autre résultat que d'arrêter la marche offensive de Rollier et de ses compagnons vers Bruxelles. Il fallut l'attaque combinée de quatre détachements comprenant plusieurs milliers d'hommes et une forte artillerie pour vaincre nos paysans, qui, à peine armés, conduits par des chefs improvisés, se défendirent avec un courage héroïque.
Le général Beguinot déboucha de Malines et opéra à Willebroeck sa jonction avec la garnison de Bruxelles. Le général Rostolant déboucha de Termonde, deux canonnières parties d'Anvers remontèrent le Rupel et débarquèrent leurs équipages. Pendant deux jours, on combattit avec acharnement à Tisselt, à Blaasveld à Willebroeek, à Ruysbroeck, à Saint-Amand et à Bornhem. Le 6 novembre, les colonnes françaises, poursuivant leur marche concentrique, se donnaient la main dans les plaines d'Hingene.
Plusieurs centaines d'insurgés furent tués, mais les vaincus ne perdirent pas courage ; les uns remontèrent le long de la Dyle vers Aerschot et Diest, les autres suivirent le Rupel et la Nèthe vers Gheel pour se joindre aux bandes insurgées de la Campine.
Le centre de l'insurrection en Campine fut la région comprise entre Gheel, Moll et Meerhout. Les patriotes belges ébauchèrent dans cette région une sorte de base d'opération : ils eurent un trésor militaire à Gheel, des provisions de tous genres furent tirées de la Hollande, presque toutes les communes de la région en offrirent d'autres en dons volontaires.
Van Gansen et Meulemans, de Westerloo, Eelen de Montaigu, Stolman, de Zoerle-Parwys, Corbeels, de Turnhout, commandaient les bandes. A ces noms glorieux, il faut joindre celui de Constant, de Roux-Miroir, qui, avec une bande nombreuse d'insurgés du Brabant wallon, vint se joindre aux Campinois et partagea leurs luttes.
Lierre, Hérenthals et Turnhout furent enlevés d'un premier élan. Lierre et Turnhout furent presque immédiatement repris par les forces françaises sorties d'Anvers et de Bois-le-Duc. Les insurgés se concentrèrent à Hérenthals, où ils livrèrent un combat malheureux. Entretemps, une partie de l'armée patriote avait marché vers le Sud. Diest et Malines tombèrent entre leurs mains et ils attaquèrent Louvain. Mais l'inexpérience de ces troupes improvisées leur fit perdre promptement les avantages que leur avait procurés l'impétuosité de leurs premiers mouvements. Les Français reprirent Malines, où ils fusillèrent, sans jugement, contre le mur de la cathédrale, 41 paysans prisonniers, entrèrent à Diest et dégagèrent Louvain.
Les bandes insurgées défaites à Hérenthals, celles repoussées de Malines, de Diest et de Louvain se réunirent vers le centre de résistance, préparé dans la région entre Gheel, Westerloo, Meerhout et Moll.
Les généraux français essayèrent une nouvelle application de la tactique dont ils avaient usé avec succès contre Rollier et ses compagnons dans le petit Brabant. Les généraux Lautour, Beguinot, Chabert et Jardon partirent à la tête de quatre fortes colonnes avec de l'artillerie respectivement d'Anvers, de Malines, de Louvain et de Diest pour entourer les patriotes. Ceux-ci, réunis au nombre de 8.000 à Meerhout, infligèrent une défaite complète au détachement de Chabert ; le général lui-même fut un instant leur prisonnier. Jardon et sa colonne trouvèrent l'abbaye de Tongerloo évacuée. Échappant à l'étreinte de son puissant adversaire, l'armée patriote se porta vers le Sud et occupa Diest le 12 novembre. Chabert, Jourdan, de nombreux renforts arrivés de Louvain et de Saint-Trond investirent la ville, le général en chef Colaud vint en personne prendre le commandement.
6.000 paysans se trouvaient dans Diest, entourés par 6.000 hommes de troupes régulières françaises. Le 13 novembre, une première attaque de Colaud est repoussée avec succès. Le 14, les patriotes firent trois sorties et pénétrèrent jusque dans les batteries de l'ennemi ; mais Van Gansen, leur chef, y fut blessé, ce qui mit du désordre dans leurs rangs, et ils se replièrent dans la ville.
Les chefs des insurgés, pensant avec raison que continuer la lutte en masse n'offrait que peu de chance de succès, résolurent d'abandonner la ville. La retraite fut exécutée durant la nuit du 14 au 15 novembre, avec une habileté qui étonne de la part de bandes sans organisation militaire, d'autant plus que les prairies, coupées de fossés et couvertes d'eau, qui environnent l'enceinte, ne laissent d'autres issues que des défilés faciles à garder. Vers minuit, les insurgés sortirent en silence, jetèrent un pont sur le Koebeek, passèrent au milieu des postes français sans être signalés, et quand le jour parut, ils se trouvèrent en rase campagne hors de l'étreinte de l'ennemi. Il ne leur manquait qu'une soixantaine d'hommes, noyés dans les prairies inondées, le pont improvisé s'étant effondré sous les pieds des dernières files de la colonne. Ils se divisèrent alors en deux détachements : le plus fort retourna vers les anciennes positions, Meerbout, Moll et Gheel. L'autre remonta la Gette, que descendait, de son côté, une bande nombreuse d'insurgés wallons, dirigée par Antoine Constant, de Roux-Miroir.
Le 15 novembre, au matin, les généraux français, faits au même, se regardèrent avec consternation. Huit jours durant, ils restèrent sur place, se renvoyant mutuellement les reproches d'incapacité, de négligence et de vénalité, et se vengeant de leur déconvenue en fusillant quelques bourgeois de Diest, en pillant la ville et les villages environnant, notamment Montaigu et Sichem.
Le 21 novembre, le général Lautour fit une nouvelle sortie d'Anvers, en même temps qu'une colonne française venait de Hollande et que Colaud arrivait du Sud. La manœuvre concentrique réussit cette fois. Les insurgés combattirent courageusement dans les bois et les villages entre Gheel, Moll et Meerhout. 600 des leurs furent tués. Le 23 novembre, ce qui restait de ces bandes héroïques s'échappa vers Hasselt.
Les Wallons, de Constant, de Roux-Miroir, joints à ceux des défenseurs de Diest qui avaient remonté la Gette, remportèrent d'abord quelques avantages sur des détachements français. Le 5 décembre, ils se portèrent sur Hasselt pour y recueillir leurs compatriotes, restes des bandes battues en Campine par Colaud et Lautoir, qui y arrivaient le même jour sous la conduite de Van Gansen et d'Eelen. Les généraux Jardon et Gancy étaient sur leurs talons.
Dès le lendemain, Hasselt était investi. La ville n'avait d'autre défense qu'un vieux mur ruiné, qui tomba en quelques heures sous le canon français. Les insurgés résistèrent vaillamment ; leurs débris essayèrent de s'évader par la porte de Saint-Trond ; ils furent sabrés sans pitié par les cavaliers de Gancy, 600 cadavres jonchaient les rues de la ville et la route de Saint-Trond. Le dernier acte du drame glorieux venait de finir. Plus de 2.000 paysans belges avaient succombé sur le champ de bataille ou avaient été fusillés impitoyablement par les républicains français.

     

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