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Paul
Ier, empereur de Russie 1754 - 1801
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Biographie universelle ou Dictionnaire historique (Weiss), Tome
4, Paris 1841. |
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PAUL
Ier (Pétrowitsch), empereur de Russie, né en 1754,
était fils de la grande-duchesse, depuis Catherine II, et
du grand-duc, qui régna quelques mois sous le nom de Pierre
III. Son enfance fut abreuvée de chagrins. Son père,
qui désavouait ce titre, n'eut pour lui que de l'aversion ;
et sa mère, livrée à ses projets ambitieux,
se montra souvent disposée à le sacrifier à
ses favoris. L'impératrice Elisabeth, dans un moment où
elle était réconciliée avec Catherine, ayant
présenté le jeune Paul aux gardes comme leur futur
souverain, cette scène, à laquelle le grand-duc Pierre
n'avait point été admis, dut contribuer beaucoup à
envenimer la haine qu'il lui portait déjà. Aussi,
dès qu'il fut sur le trône, il résolut de désavouer
son fils par un ukase. Catherine prévint ce coup, dont elle
sentait bien que les conséquences lui seraient funestes à
elle-même, et Pierre III fut assassiné en 1762. Paul
ne fit que changer de maître par cette révolution,
et, pendant le long et glorieux règne de sa mère,
il donna l'exemple d'une soumission qui, sans rien prouver en faveur
de sa piété filiale, attestait sa faiblesse de caractère
et la médiocrité de ses talents. Il parut se résigner
à une existence oisive et rétrécie, dont les
seuls événements furent ses deux mariages avec une
fille du landgrave de Hesse-Darmstadt (1774), puis avec la princesse
de Wurtemberg, nièce du grand Frédéric (1776),
et son dispendieux voyage avec la grande-duchesse en Pologne, en
Autriche, en Italie, en France et en Hollande.
Lors de la guerre de la Russie avec la Porte, en 1788, il sollicita
vainement la permission d'aller combattre les Turks, et ne fut dédommagé
du refus qu'il essuya que par l'autorisation de se montrer à
l'armée de Finlande.
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Il
ne tarda pas à rentrer dans son inaction obligée, d'où
il ne sortit qu'en 1796 par la mort de Catherine ; mais il n'avait
pas appris dans la retraite à gouverner. Il lâcha le
frein à ses passions impétueuses, longtemps comprimées,
et renouvela la face de l'empire avec une imprudente précipitation.
La plupart des serviteurs de Catherine furent exilés et remplacés
par ceux qu'elle avait disgraciés. C'était une double
faute, d'abord de faire tant de changements, ensuite de respecter
si peu les choix d'une aussi habile souveraine. Tout fut bouleversé
dans l'administration et dans l'armée, dont un caprice ridicule
changea les uniformes et jusqu'à la coiffure. Les moindres
transgressions à ces ordonnances sur le costume étaient
souvent punies du knout ou de l'exil en Sibérie. Il obligea
toutes les personnes qui se trouvaient sur son passage à descendre
de voiture et à se prosterner devant lui. Il porta la même
violence aveugle dans sa politique extérieure et, se déclarant
le défenseur des principes monarchiques, il entra dans la coalition
contre la France, et envoya des armées en Italie, en Suisse
et en Hollande.
Mais tandis que Suvarow faisait une brillante campagne en Italie,
le corps russe débarqué en Hollande, était obligé
de capituler; et l'armée commandée par Korsakow, abandonnée
par les Autrichiens, était détruite devant Zurich (u.masséna,bruxe
et SouwaRow). Ce double revers excita le mécontentement de
Paul au plus haut degré. S'étant d'ailleurs aperçu
que l'Autriche songeait à s'agrandir, et contrarié par
l'Angleterre dans ses vues sur l'île de Malte dont il s'était
proclamé le grand-maître, il se rapprocha des Français,
conclut un traité d'alliance avec Bonaparte, alors premier
consul, et devenu pour lui l'objet d'une admiration exaltée.
Mais il ne sut pas garder plus de mesure dans cette circonstance que
dans les autres, et força de sortir de ses états les
malheureux princes de la maison de Bourbon, qu'il avait d'abord accueillis
avec des honneurs extraordinaires. Toutefois sa fermeté en
imposa aux cabinets de Vienne et de Londres, et les paix d'Amiens
et de Lunéville furent conclues.
Paul ne changea pas de conduite envers ses sujets ; il encouragea
la délation, l'organisa même sur un plan régulier,
et multiplia les condamnations arbitraires. Quelques actes imprévus
de justice ou de générosité venaient parfois
surprendre la nation russe, mais ne pouvaient lui faire oublier tant
de misères et une si outrageuse tyrannie. Quelques hommes de
la cour, fatigués d'un tel état de choses, se chargèrent
d'y mettre un terme, et pénétrèrent jusqu'au
despote, dans la nuit du 11 au 12 mars 1801. Paul Ier, attaqué
dans son lit, essaya en vain d'opposer quelque résistance.
Il fut étranglé, et sa force prodigieuse ne servit qu'à
prolonger la durée de son supplice. Lorsqu'on apprit cet événement,
le 12 mars à la pointe du jour, la joie fut une ivresse véritable,
et le soir la capitale de la Russie fut illuminée. Le successeur
de Paul 1er fut Alexandre Ier, son fils aîné. |
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