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Jardon
(Henri) 1750 - 1826
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Arnault,
Jay, Jouy, Norvins, Biographie nouvelle des contemporains, tome 9,
Paris 1823. |
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JARDON
(Henri), général de brigade, naquit à Verviers,
pays de Liége, le 15 février 1768 ; il ne se
destinait point à l'état militaire ; mais lors
de la révolution de Liége en 1789, les états
du pays formèrent plusieurs régiments ; Jardon
entra comme sous-lieutenant dans celui que commandait M. de Fyon,
et fit, en cette qualité, ce qu'on appela alors la campagne
de Zutendal, dans la Campine liégeoise, contre les troupes
du cercle de l'Empire germanique. L'armée autrichienne ayant
envahi la province de Liége et la Belgique, en 1790, Jardon
se réfugia en France. En 1792, il prit du service et obtint
le grade de lieutenant dans la légion Liégeoise, qui
se formait à Givet, et fut bientôt nommé capitaine ;
il fit les campagnes de la Champagne et de la Belgique. Pendant
la retraite de Dumouriez, il fut fait chef de brigade ; quelque
temps après, nommé général de brigade,
par le comité de salut public ; le 5 germinal an 2,
il prit pour aide de camp un lieutenant du corps qu'il quittait,
nommé Guerette (aujourd'hui lieutenant-colonel pensionné
et chevalier de la légion d'honneur), et n'en eut pas d'autre
jusqu'à sa mort. Il fit la campagne du Nord des années
2 et 3 de la république. Après la reddition de Nimègue,
le représentant du peuple Bellegarde, en mission à
cette armée, voulut le nommer général de division.
Jardon refusa.
En l'an 4, il commanda le département de la Dyle ; en
l'an 5, il fut réformé.
Ayant été remis en activité en l'an 7, il contribua
beaucoup à réprimer les troubles dans la Belgique.
La même année, il passa à l'armée du
Danube sous le général Jourdan ; fit les campagnes
de l'an 8 et de l'an 9 sous Masséna, en Suisse, et sous Moreau,
en Souabe ; enfin, il servit dans le pays des Grisons. A la
paix de Lunéville, il ne fut pas compris sur le tableau des
généraux en activité. Cependant, en l'an 11,
peu de temps après le voyage du premier consul Bonaparte,
auquel il fut présenté, il reçut des lettres
de service pour commander le département des Deux-Nèthes.
Dans la même année, le roi de Naples, Joseph Bonaparte,
fit écrire au général Jardon pour l'inviter
à passer dans l'armée napolitaine avec le grade de
général de division. Jardon refusa une seconde fois
ce grade, et allégua, pour motiver son refus, qu'il croyait
de son devoir de mourir au service de sa patrie adoptive. En l'an
12, il se rendit au camp de Boulogne, où il commanda une
brigade sous l'infortuné général Brune ;
après le départ de ce général pour l'Allemagne,
auquel succéda le général Gouvion-Saint-Cyr,
il eut longtemps sous ses ordres la 2e division de cette armée.
Il en partit à la fin de 1808 pour l'Espagne, où il
servit, pour la première fois, dans l'armée commandée
par l'empereur en personne. Après le départ de ce
prince pour la France, en 1809, il fit partie de l'expédition
du Portugal sous le maréchal duc de Dalmatie.
Le 25 mars 1809, ayant reçu du général de division
Mermet l'ordre de s'emparer d'un pont sur la petite rivière
d'Ave, qui se jette dans l'Océan non loin de Villa-de-Conde,
et défendu par 8 à 900 Portugais, il commençait
à engager la fusillade, accompagné de quelques voltigeurs
du 31e régiment d'infanterie légère, lorsqu'il
fut tué par un vieillard des insurgés auquel il venait
d'accorder la vie après l'avoir désarmé. Ce
misérable, rentré dans sa chaumière qui n'était
pas éloignée, s'empara d'une autre arme et renversa
celui qui lui avait fait grâce. Le général Jardon
était distingué par sa prudence et son courage ;
il ne l'était pas moins par son désintéressement
et son affection pour ses braves compagnons d'armes. Etant en Suisse,
dans le canton du Valais, où il était défendu
de faire des réquisitions, il paya de ses propres deniers,
aux municipalités helvétiques, cent louis pour des
grains qu'il avait obtenus pour nourrir sa troupe, à qui
depuis longtemps on n'avait pas fait de distributions de vivres.
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D'après
la notice insérée dans un autre dictionnaire biographique
dès 1800 (soit neuf ans avant sa mort ), Jardon s'était
déjà fait une réputation d'extraordinaire intrépidité,
qu'il devait à l'assurance qu'il avait qu'il ne serait pas
tué, parce qu'il était "né coiffé"
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Dictionnaire biographique et historique des hommes marquans de la
fin du dix-huitième siècle, et plus particulièrement
de ceux qui ont figuré dans la révolution française,
tome 2, Londres 1800. |
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JARDON
(Henri), général de brigade au service de la République.
Après avoir pris part aux troubles de Liège (il est
natif de Verviers), Jardon se rendit en France, fut fait capitaine
de la garde nationale parisienne en 1792, général
de brigade en 1794, et alors employé à l'armée
du Nord, où il se fit remarquer par une bravoure extraordinaire,
qui finit par passer en proverbe parmi les troupes. Né sans
beaucoup de talents, et ne possédant même aucunes connaissances
militaires, il n'en servit pas moins d'une manière très
utile, particulièrement lors de la conquête de la Hollande,
à raison de son excessive intrépidité qui ne
lui permettait de connaître aucun danger, et qui était,
à ce qu'on assure, fondée en partie sur un préjugé
populaire, très répandu dans le pays de Liège,
en faveur des enfants nés coiffés. Jardon croyoit
en conséquence que les balles et boulets ne pouvaient rien
sur lui, et qu'il étoit impossible qu'il fût tué,
sinon par une mine. L'expérience des dangers auxquels il
s'exposait chaque jour avec la dernière audace sans être
blessé, le confirmait encore dans cette opinion. Il servait
en 1800 avec le même grade à l'armée du Rhin.
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M. de Naylies, Mémoires sur la guerre d'Espagne pendant les
années 1808, 1809, 1810 et 1811. Paris, Magimel, Anselin
et Pochard, 1817. |
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« C’est
à Guimarens que fut tué le général Jardon,
faisant le coup de fusil avec les tirailleurs. Cet officier général
était connu de toute l’armée par sa rare intrépidité,
son ton brusque et ses formes repoussantes. Il poussait jusqu’au
cynisme la négligence de son extérieur : son
uniforme et son cheval, équipé, ne valaient pas cent
écus. Général depuis le commencement de la
révolution, et toujours aux avant-postes, il avait fait tuer
plus de douze aides de camp : il ne pouvait plus en trouver,
et on lui fournissait des sergents d’infanterie, qui en faisaient
le service. Dès que les tirailleurs se portaient en avant,
ils marchait à leur tête, le fusil sur l’épaule
et une ceinture garnie de cartouches. Lorsqu’il était fortement
pressé par le nombre, il demandait un renfort de douze hommes
et un sergent. Il croyait pouvoir tout entreprendre quand on lui
envoyait une compagnie de voltigeurs. Les soldats, dont il était
l’ami et le compagnon, donnèrent des larmes à sa mémoire. »
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