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Colaud,
général
français 1754 - 1819
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Biographie
des hommes vivants, Paris, Michaud, 1817. |
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COLAUD
(le comte), lieutenant-général, né à
Briançon le 22 décembre 1754, entra au service en
1772, comme simple dragon. Il était sous-lieutenant au régiment
des chasseurs d'Alsace lorsque la révolution éclata.
Il se trouva à la bataille de Valmy, le 20 septembre 1792,
mérita par sa conduite d'être porté au grade
de lieutenant-colonel ; servit ensuite à l'armée
du Nord, sous Dampierre, Lamarche et le Veneur, en qualité
de général de brigade, et s'y fit souvent remarquer
par sa bravoure et ses talents. Il commandait à l'abbaye
d'Harmon le corps des flanqueurs de gauche, lorsque le camp de Famars
fut forcé par les troupes de la coalition, le 23 mai 1793.
Plusieurs fois, dans cette journée difficile, il fut enveloppé
par les ennemis, et sommé de se rendre ; mais résolu
à se sacrifier pour le salut de l'armée, dont il voulait
couvrir la retraite, il parvint, après des efforts et des
dangers infinis, à se retirer en bon ordre sur Bouchain.
Le général Lamarche donna les plus grands éloges
à l'habileté de ses manœuvres, et protesta que sa
vigoureuse défense avait, en cette occasion, sauvé
l'armée française.
Après la prise de Valenciennes, le camp de César fut
forcé. Le général Colaud, avec son corps des
flanqueurs de gauche, couvrit encore le mouvement de l'armée,
qui se replia devant des forces supérieures. Cette armée
se trouvait alors réduite à quatre généraux,
le reste ayant été destitué par des représentants
tellement insensés, qu'on aurait pu les croire d'intelligence
avec l'ennemi. Elle prit position à Gravel : le général
Houchard, arrivant de Paris, la mit en marche, pour Hondscotte,
où se livra une bataille sanglante. Le général
Colaud y fut dangereusement blessé d'un coup de biscaïen,
le 7 septembre 1793 ; et le président de la Convention
lui envoya une expédition du décret portant qu'il
avait bien mérité de la patrie.
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A
peine guéri de sa blessure, il alla commander à Toulon,
et s'y fit remarquer par sa fermeté lors de l'insurrection
où les jacobins s'emparèrent des armes de l'arsenal,
et se déclarèrent peuple souverain. C'est à
cette occasion que le député Brunet se brûla
la cervelle.
Le général Colaud rejoignit ensuite l'armée
du Nord, où Pichegru lui confia le commandement de quatre
divisions.
Etant passé à l'armée de la Moselle, dont il
commanda l'avant-garde, le général Colaud contribua
à la prise de Trèves, emporta les redoutes de Trarbach,
poursuivit les Prussiens commandés par le général
Kœhler, les força à repasser la Nahe, et vint bloquer
Maïence.
A son retour d'Italie, où il avait été envoyé
momentanément, il refusa le commandement en chef de Paris,
qui lui avait été offert par le comité de salut
public, en remplacement de Pichegru, qui venait de retourner à
l'armée du Rhin ; et il assista, en 1796, à l'affaire
de Siegberg, sous les ordres du général Kleber. Ce
fut lui qui, dans cette rencontre, enfonça les troupes autrichiennes,
commandées par le duc de Würtemberg, mit le désordre
dans leurs rangs, et en culbuta une partie dans le Rhin. Le gouvernement
lui écrivit à cette occasion: « C'est à
vos dispositions sages et promptement exécutées, qu'on
est redevable des succès obtenus à la bataille de
Siegberg ; le directoire en est instruit, et vous en témoigne
sa satisfaction particulière. »
Le général Colaud se signala encore au combat d'Amberg
et aux blocus de Maïence et d'Ehrenbreitstein, sous les ordres
du général Hoche. Chargé, en 1798, du commandement
militaire des départements réunis de la Belgique,
qui étaient en insurrection, il y rétablit l'ordre
par son énergie et l'activité de ses mesures ;
envoya à Paris quatorze drapeaux pris sur les révoltés,
et fit rentrer au trésor public plus de trente millions de
contributions arriérées.
Après cette opération , il se rendit a Manheim, afin
d'y remplacer Bernadotte dans le commandement du blocus de Philisbourg.
Deux ans après, il commandait le corps du Bas-Rhin à
la bataille de Hohenlinden.
Le 9 janvier 1801, Buonaparte, alors premier consul , le présenta
comme candidat au sénat-conservateur, qui, dans sa séance
du mois de février suivant, le reçut au nombre de
ses membres. Nommé grand-officier de la Légion d'honneur
à cette époque, le général Colaud fit
partie, en novembre 1805, de la députation qui alla complimenter
Napoléon sur ses victoires ; et il se rendit aussitôt
après en Hollande, ayant reçu des lettres closes pour
prendre le commandement des troupes françaises sous Louis
Buonaparte. Il revint ensuite au sénat, fit la campagne de
Vienne, et partit, de cette capitale, le 11 août 1809, pour
prendre le commandement d'Anvers lorsque les Anglais s'emparèrent
de Flessingue.
Depuis ce moment , il sembla vouloir se réunir au parti de
l'opposition qui s'était formé dans le sénat
contre les vues toujours plus ambitieuses de Buonaparte ; il
fut cité plusieurs fois dans le public comme auteur de propos
dirigés contre lui, et resta, dès-lors, dans une espèce
d'apathie qui ne fut expliquée qu'en 1814, par la conduite
qu'il tint à cette époque. On le vit voter, des premiers,
la création d'un gouvernement provisoire, et concourir à
toutes les mesures qui avaient pour but l'exclusion de Buonaparte
du trône de France. Il jura fidélité au Roi,
qui le nomma pair le 4 juin 1814, et chevalier de St.-Louis le 27
du même mois. Fidèle à ses serments, il se tint
éloigné des affaires publiques pendant les cent jours ;
et il est encore aujourd'hui au nombre des pairs du royaume.
Le général Colaud est du nombre des militaires dont
les mains sont pures. Il n'a point acquis, par des vexations, la
fortune modeste dont il jouit ; et si tous les généraux
eussent fait observer, partout où les conduisait la victoire,
une discipline aussi sévère, le nom français
n'aurait pas été maudit de toute l'Europe. S S.
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