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   Nouvelles du Jour   >  décembre 1798

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Nouvelles du 16 décembre 1798

 
26 frimaire an VII
 

 

Paris, le 26 frimaire an 7.
- Le feu a pris hier, à sept heures du matin, au Cirque placé au milieu du Jardin-Égalité. Les uns prétendent qu'il a commencé par le café des Arts, qui faisait partie de ce bâtiment, les autres qu'il s'est. manifesté en même temps aux quatre coins. On n'a encore aucuns renseignements certains sur la cause de cet incendie. Les pompiers ont mis à l'arrêter leur dévouement ordinaire ; sept d'entre eux ont été grièvement blessés ; on espère cependant les sauver. Tout l'édifice a été consumé : le soir à minuit on était encore occupé à jeter de l'eau sur le vaste brasier qu'offrait cette enceinte.

- Le général Mack ne commanderait pas aujourd'hui les troupes napolitaines, s'il eût eu la main moins légère. Croira-t-on que jadis simple fourrier, il n'a dû sa fortune qu'a la vitesse avec laquelle il savait écrire ? Un jour, Joseph II demanda au général Laudon quelqu'un qui pût écrire sous sa dictée, mais d'une manière expéditive. Laudon lui envoya Mack. Celui-ci écrivit si vite que l'empereur fut étonné de le voir suivre sa dictée sans pause. Dès ce moment, il prit Mack en affection, le fit officier et l'avança ensuite de grade en grade ; et voilà comment Mack, aidé d'ailleurs de quelques connaissances en mathématiques, a fait son chemin. Ce pétulant général souffre beaucoup d'une migraine continuelle, qui ne lui permet d'aller à cheval qu'au galop, et qui l'oblige de descendre souvent, pour se reposer sur un matelas qu'un domestique lui tient toujours prêt.

(Gazette nationale, ou le Moniteur universel, 27 frimaire an 7.)

 

Palais-Egalité

Mack de Leiberich

 

 

 

 

 

 

 

Extrait des nouvelles de Paris, du 16 décembre.
- Les conscrits de Paris ont dû se réunir aujourd’hui à l’Arsenal, pour se mettre en route vers leur destination.
- Le 10 de ce mois, on a traduit dans les prisons de Dijon un grand nombre d’individus du département de Saône et Loire, arrêtés par suite des troubles qui ont éclaté dans ce département. On nomme parmi eux un prévenu d'émigration.
- Nous apprenons que la frégate la Syrène, est arrivée à Brest, venant de St. Domingue. Dans sa route, elle a capturé un bâtiment américain allant en Chine. Cette riche prise portait 34 barriques remplies de piastres pour 7 à 8.000.000. (Clef du Cabinet.)
- La diligence allant de Paris a Orléans, a été arrêtée dans la matinée du 13 ; les brigands l’ont attaquée et pillée au milieu de la rue d’Enfer, à quelque distance d’un corps de garde.
- Une lettre de Suze, en Piémont, contient les nouvelles suivantes : « L’ambassadeur de la République française à Turin s’est retiré le 15 frimaire (5 décembre) à la citadelle de cette ville avec l’ambassadeur cisalpin. Dès le même jour, le peuple de cette capitale manifesta des intentions révolutionnaires. La cour et ses partisans étaient dans la plus vive inquiétude. Déjà les villes de Novarre, Cherasco, Suze, Alexandrie, Mondovi, Saluzze, sont municipalisées. Le 18 (8), la révolution a dû éclater dans Turin même. Les troupes piémontaises mettent bas les armes ; elles se rangent parmi les bataillons français.

(Journal de Francfort, 22 décembre 1798.)

 

 

 

Paris. Conseil des Anciens, Séance du 26 frimaire.
Le Directoire adresse un message qui apprend que la révolution s'est faite en Piémont, et que le roi s'est retiré en Sardaigne.
Les cris de vive la République !, l'exécution d'airs patriotiques par le corps de musique attaché au Conseil et un décret qui ordonne l'impression du message au nombre de douze exemplaires, ont accompagné la lecture de cette grande nouvelle.

(Le Rédacteur, 27 frimaire an 7.)

 

 

 

 

Cuneo, le 16 décembre 1798.
Nous avons essayé de chasser les Français de notre forteresse ; mais ceux-ci, instruits de notre dessein, ont bombardé la ville pendant un quart d'heure.
Les représentants Grat et de Flue sont arrivés à Turin pour procéder à la nouvelle organisation des régiments suisses qui étaient jusqu'ici au service de la Sardaigne.

(Courier de l'Empire (Munich), 9 janvier 1799.)

 

 

 

 

De Rome, le 16 décembre.
Le 11, on remarqua des mouvements extraordinaires parmi les troupes napolitaines qui étaient en garnison ici. Le 12, elles évacuèrent Rome, et furent suivies de toutes les personnes qui composaient le gouvernement provisoire. La garde nationale veilla au maintien de la tranquillité ; on remit en liberté les partisans du système français qui avaient été emprisonnés, et quantité de personnes sortirent de Rome pour se retirer sur le territoire napolitain. Le 14 , un petit corps de troupes françaises entra ici ; le gros de l’armée était en marche vers les frontières de Naples. L’armée napolitaine avait eu d’abord des succès assez importants ; elle fit prisonnière la garnison française de Rietti, força l’aile gauche des français à la retraite du côté de Macerata, et battit le 6 décembre l’aile droite à Orricoli ; mais les renforts nombreux que reçut le général Championnet firent changer la face des choses. La cavalerie napolitaine s'est conduite avec distinction dans toutes les occasions ; on ne peut en dire autant d’une partie de l'infanterie. L’armée napolitaine est encore forte, à ce qu’on assure, de 55 à 60 mille hommes, et elle attend de nombreux renforts de la Sicile. Il est aussi question d’une levée en masse de tous les habitants des États de Naples.

(Journal de Francfort, 14 janvier 1799.)

 

Championnet

 

 

De Raguse, le 16 décembre.
Notre gouvernement vient de publier une note officielle ainsi conçue :
Cette république ne fait et n'a jamais fait un armement, parce qu'elle n'a rien à craindre de personne. Elle observe la plus exacte neutralité envers toutes les puissances belligérantes, et elle a pour tous les princes la plus grande déférence et les éagrds les plus respectueux. Cette déclaration dément suffisamment toutes les nouvelles fausses et sans aucun fondement qui ont été répandues, et que l'on doit attribuer à des personnes peu affectionnées à la république, et qui envient sa parfaite tranquillité.

(Journal de Francfort, 28 décembre 1798.)

 

République de Raguse

 

 

Livourne, le 26 frimaire.
Il vient d'arriver dans notre port deux tartanes toscanes, venant d’Alexandrie en Égypte ; elles ont employé trente-cinq jours pour faire leur trajet, et ont apporté trente personnes, dont la plupart sont des officiers français blessés dans l'affaire d'Aboukir. Les nouvelles qu'apportent ces officiers vont jusques dans la moitié de brumaire, et sont toujours très rassurantes sur la situation de notre armée en Égypte.
Le pavillon ottoman flotte toujours sur les navires du port d'Alexandrie, sans être inquiétés par les Français.

(Le Rédacteur, 16 nivôse an 7.)

 

Tartane

 

 

De Stuttgard, le 16 décembre 1798.
Des lettres du Tirol annoncent qu'une partie des troupes impériales qui se trouvent dans ce pays se sont mises en marche pour se rendre dans les environs de Vérone. Elles seront, dit-on, remplacées par plusieurs régiments attendus de la Bohême.
La forteresse de Philippsbourg va être mise dans le meilleur état de défense ; on y a fait passer de Manheim beaucoup d'artillerie, et la garnison a été renforcée.

(Journal de Francfort, 19 décembre 1798.)

 

 

 

 

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