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Turquie

Turquie, Turcia, grand empire qui s’étend en Europe, en Asie et en Afrique. C’est un des plus grands du monde. On lui donne ordinairement 800 lieues de l’O. à l’E. et 700 du N. au S. La Turquie européenne s’étend depuis le 34d. jusqu’au 46 de longitude, entre le 36d et le 49 de latitude. Les monts Castagnes la partagent en septentrionale et méridionale. La septentrionale comprend la Valachie, presque toute la Moldavie, la Bessarabie, une partie de la Bosnie, une partie de la Dalmatie, la Servie, la Bulgarie et la Romanie. La Turquie méridionale, qui comprend l’ancienne Grèce, comprend sept grandes parties, qui sont l’Albanie, l’Epire, la Macédoine, la Janna, la Livadie, la Morée et presque toutes les îles de l’Archipel. Toutes ces provinces très fertiles sont aujourd'hui dépeuplées par l’oppression qui y règne.
La Turquie asiatique comprend quatre grandes parties, la Natolie, la Turcomanie-occidentale, le Diarbeck et la Sourie ou Syrie. On y comprend quelquefois l’Arabie ; mais elle ne dépend presque pas du grand-Seigneur. Dans l’Afrique, le Sultan possédait l’Egypte, quelque chose dans l’Abissinie et dans la Barbarie. Il y a plusieurs de ces pays que le Grand-Turc ne possède pas tout seul, mais conjointement avec d’autres princes. Constantinople est la capitale de toute la Turquie. En général, les Turcs sont fort sobres dans le manger, amateurs du repos et de l’oisiveté, et par conséquent peu propres aux grandes fatigues. Le fréquent usage qu’ils font des bains sudorifiques et autres ne peut que les affaiblir et les effeminer. On sait jusqu’où ils portent la lubricité, le luxe, l’hypocrisie et l’intérêt. Nulle nation ne supporte mieux qu’eux les revers de la fortune. Le Grand-Seigneur hérite de ses sujets qui meurent sans enfants, et du mobilier des bachas et autres grands officiers. Ce prince prend les titres de Dieu en terre, d’Ombre de Dieu, de Frère du Soleil et de la Lune, de Distributeur des couronnes, etc. Le grand Visir est le premier après l’empereur. Il est ce que sont dans les autres pays les premiers ministres. Le Mufti est le chef de la religion des Turcs, l’oracle et l’interprète de la loi ; mais il a soin de l’interpréter suivant les vues du Grand-Seigneur qui peut le déposer à sa volonté. On n’ignore pas que leur religion est celle de Mahomet.

Voir : Sultan

Voir Selim III