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Selim III,
sultan (empereur) de Turquie 1761-1807
Fils du sultan
Mustapha III (r. 1757-1774), il succède en 1789
à son oncle Abdul-Hamid Ier (r.1774-1789). En montant sur
le trône, Selim manifeste le désir de faire retrouver
à l’empire ottoman sa puissance perdue (les forces turques
subissaient de graves défaites dans la guerre contre la Russie
et l’Autriche, et venaient de perdre l’importante place d’Oczakow
en décembre 1788). Mais malgré d’importantes levées,
les troupes du sultan subissent encore de cuisantes défaites
et doivent abandonner la Serbie et la Valachie.
A la mort de Joseph II, la Turquie signe avec l’Autriche la paix
de Sistowa (4 août 1791) grâce à laquelle elle
récupère Belgrade
et la plupart des places conquises par les Autrichiens. Le 9 janvier
1792 la paix de Jassy, signée avec la Russie, permet à
la Porte de récupérer la plus grande partie des conquêtes
faites par cette puissance (à l’exception d’Oczakow).
Selim III entreprend dès lors de moderniser son armée
et de la réorganiser à l’européenne, mais il
est contrarié dans ses vues par les janissaires.
Bien que la Turquie soit depuis le XVIe siècle l’alliée
traditionnelle de la France, elle se voit contrainte par sa faiblesse
à garder la neutralité dans la guerre qui oppose la
République française aux puissances européennes.
Mais l’expédition d’Egypte (province de l’empire ottoman),
entreprise par Bonaparte en 1798
au mépris de l’alliance traditionnelle, précipite
la Turquie dans le camp des coalisés. La paix avec la France
ne sera signée qu’en 1802.
Les tentatives de Selim pour moderniser son empire et la décomposition
de celui-ci suscitèrent un grand nombre de révoltes
et Selim doit faire face à plusieurs tentatives d’indépendance,
comme celles de Djezzar-Pacha en Syrie,
Passwan-Oglou, Mehemet-Ali
en Egypte, Karageorges en Serbie,
et celle du pacha de Janina.
En 1807, à l’instigation
de l’ambassadeur français, Sebastiani, la Porte déclare
la guerre à la Russie. Mais une révolte de janissaires
renverse Selim et place sur le trône son neveu Mustapha, qui
le fera étrangler quelques mois plus tard.
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