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Barbarie

 

Voir : Alger, Tripoli, Tunis.

     

 

Encyclopédie, tome second, 1751, p 69.

   
 

Barbarie : grande contrée d’Afrique, enfermée entre l’Océan Atlantique, la mer Méditerranée, l’Egypte, la Nigritie, et la Guinée. Sa longueur de l’Orient à l’Occident est considérable, mais sa largeur varie. Ses parties principales sont les royaumes de Tripoli, de Tunis, d’Alger, de Fez, de Maroc, de Tafilet, et le Zara ou Désert. Ces états ont un grand nombre de ports sur la Méditerranée, et les royaumes de Fez et de Maroc en ont même quelques-uns sur l’Océan : ce sont ceux de Tripoli, de la Goulette, de Tunis, d’Alger et de Salé, où l’on fait le plus de commerce. Il y a à Alger des marchands de toutes les nations ; les Juifs y ont un quartier. La marine des Algériens est très forte. On peut tirer de-là des grains. Le commerce est le même à Couco : il se fait en grains, olives, huiles, figues, raisins secs, miel et cire. On y trouve aussi du fer, de l’alun, et de petits bestiaux.  Il y a peu de négoce à Tripoli. Il vient de Barbarie des plumes d’autruche, de l’indigo, de l’or en poudre, des dattes, des raisins de Damas, des cuirs tannés et non tannés, du cuivre, de la cire, de l’étain, des laines, des peaux de chèvre, du corail, qui se pêche au Bastion de France ; des grains, comme blés, orge, fèves, millet ; des chevaux. On charge pour ces côtes des draps, de l’écarlate, des velours, des taffetas, des mousselines, des soies apprêtées ; des épiceries, des drogues, du coton, du tabac, du sucre, du bois de campêche, du tartre, de l’alun du soufre, de la cochenille, du papier, de l’acier, du fer, du plomb, toutes sortes de quincaillerie. Il y a beaucoup d’avantage d’aller acheter de ces voleurs tout ce qui n’est pas à leur usage, et qu’ils revendent de leurs prises. Il n’y a en Barbarie presque que des monnaies étrangères. Ils ont pourtant leurs burbas, leurs doublas, leurs rubics, et quelques autres pièces. Le commerce est le même partout sur cette côte, excepté à Salé et au bastion de France. L’or et l’ivoire qui viennent de Salé en Europe y sont apportés de Sudan et de Gago en Guinée par des casillas arabes. Les plumes d’autruche viennent de Sara. Le commerce de Tombouctou, capitale de Gago, se fait singulièrement, c’est un échange d’or en sel. Le marchand met son sel à terre sur des nattes de jonc et se retire : le nègre vient, il examine le tas de sel qui lui convient, il met à côté la poudre d’or qu’il en veut donner, et se retire à son tour : le marchand se rapproche ; si la quantité d’or lui convient, il prend une poignée de sel qu’il met à côté de l’or ; si elle ne lui convient pas il ne met rien ; il se retire ensuite : le nègre se rapproche et emporte son sel ou augmente la quantité d’or, ou retire son or, et tout cela se fait sans parler. Le silence est ordonné par la loi, comme le seul moyen de prévenir les querelles entre les marchands, et il s’observe rigoureusement.

Le bastion de France fait faire la pêche du corail, et en trafique particulièrement.

Barbarie : (mer de). C’est ainsi qu’on appelle toute la partie de la Méditerranée qui baigne les côtes des royaumes de Tunis, d’Alger et de Fez, et qui s’étend jusqu’aux îles de Sicile et de Sardaigne. On ne comprend quelquefois sous ce nom que ce qui baigne les côtes d’Alger et de Fez.

     

 

 

Voir : Alger, Tripoli, Tunis.

     

 

 

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