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Nouvelles du 20 décembre 1798

 
30 frimaire an VII
 

 

Des frontières de la Suisse le 20 décembre.
Depuis que la déclaration de guerre du gouvernement français contre les deux rois de Sardaigne et de Naples est connue ici, tout prend un aspect de guerre dans notre république. On paraît craindre également une rupture entre la France et l'Autriche, et par conséquent entre la Suisse et cette dernière puissance.

(Courier de l'Empire, 2 janvier 1799.)

 

Sardaigne
Naples
Suisse

 

 

De Cologne, le 20 décembre.
Les bataillons de garnison de la 108e demi-brigade de ligne, et celui de la 25e de l’infanterie légère sont arrivés hier ici. Celui de la 53e est arrivé aujourd’hui. Ces trois bataillons formeront la garnison de Cologne.
Le bataillon de garnison de la 1ère d’infanterie légère, fort de 1 400 hommes, est arrivé aujourd’hui et part demain pour Aix-la-Chapelle. On remarque que ces bataillons sont composés de conscrits.

(Journal de Francfort, 25 décembre 1798.)

 

 

 

De Dusseldorff, le 20 décembre.
Une lettre de Breda du 17 de ce mois annonce qu'il y a eu dans les environs de Tongres un combat très long et très sanglant entre les Français et les insurgés. Ces derniers furent repoussés deux fois, mais au troisième choc, ils restèrent maîtres du champ de bataille. Les Français attendent des renforts pour faire une nouvelle attaque.

(Journal de Francfort, 27 décembre 1798.)

 

Insurrection en Belgique 1798

 

 

De Paris, le 20 décembre.
- Le jour où le feu prit au cirque du Palais-Egalité, il éclata sept incendies dans divers quartiers de Paris. Voici les réflexions que le citoyen Mercier a publiées à l’occasion de ces événements malheureux : « Dans un État républicain, dit-il, il n'y a point d'abus qui soit indifférent. Il en est un que je dénonce au gouvernement et à l'opinion publique. Dans un cas d'incendie, qui n'est pas intéressé à porter des secours ? Mais voulez-vous rendre ce devoir odieux aux citoyens, contraignez-les à force ouverte. Dès qu'une cheminée fume, voilà que la force armée court au galop et le sabre nu, fait marcher tout ce qu'elle rencontre, sans distinction d'âge, de personnes et d'état ; c'est un désordre jeté dans un désordre. Cette force aveugle précipité les uns, amoncelle les autres, et rend le service difficile et quelquefois impossible. Ceux qui sont forcés d'une manière violente et brutale, simulent le travail et n'en font aucun. Cette vexation, pour être passagère, n'en est pas moins répréhensible et déplacée, car elle accoutume la force armée à traiter les citoyens comme des troupeaux, et rappelle ce qu'il y avait de plus arbitraire sous l'ancien régime. Je suis sûr que des magistrats du peuple, décorés, invitant de la voix et du geste ceux qui sont en état de travailler, entraîneraient plus de citoyens que le fusil, le sabre et le dangereux galop des chevaux. La contrainte n'est bonne à rien ; elle ôte à tout acte de civisme son principal mérite, l'élan volontaire. C'est celui-là seul qui est efficace. Voyez les pompiers, voyez les magistrats du peuple, comme ils se dévouent ! On ne va point là pour de l'argent, on ne va point là sous la voix impérieuse d'un militaire menaçant ou oubliant son devoir. Soldats, rengainez vos armes, portez vous-même des secours, et tous les citoyens marcheront de concert avec vous, sans que vous les arrachiez du seuil de leurs portes. Respectez le peuple qui vous respecte, et songez qu'un sabre levé est une offense, et nuit plus qu'il ne sert, quand il s'agit d'éteindre un incendie. Nous serons beaucoup mieux librement que forcément. Tentez l'expérience.

(Journal de Francfort, 28 décembre 1798.)

 

Palais-Egalité

Mercier

Incendies

 

 

 

 

 

De Semlin, le 20 décembre 1798.
Il est positif qu'Ali-Pacha a exercé les plus grandes cruautés à Prèves. Mais il est aussi sûr qu'il n'en a pas pu tirer le fruit qu'il en attendait. Plusieurs notables de Prèves qui avaient fui pendant le pillage de leur canton, étaient allés implorer l'assistance des Cucosoglottes, peuple voisin de Prèves et qui vivent depuis plusieurs siècles dans une parfaite indépendance. Ces peuples se sont aussitôt joints aux Préviens ; ils ont de concert attaqué Ali-Pacha. Ali a été complètement battu et le riche butin qu'il avait fait lui a été enlevé avec tous ses trésors. Cette défaite a entièrement paralysé le courage du pacha rebelle. On ajoute que le désordre a été tel dans son armée que ses propres troupes l'ont tué et qu'après sa mort, ses deux fils jaloux l'un de l'autre, en sont venus aux mains et que le cadet a tué l'aîné.
Les préparatifs de guerre continuent toujours avec activité. Dans l'Albanie, plusieurs chrétiens, à l'invitation du pacha, ont pris les armes pour s'opposer à quiconque viendrait attaquer cette province.

(Courier de l'Empire (Munich), 10 janvier 1799.)

 

Ali, Pacha de Janina

Albanie

 

 

Cadix 20 décembre 1798.
L'escadre anglaise qui bloquait ce port vient enfin de disparaître. Treize vaisseaux de ligne ont passé le détroit dans la nuit d'avant hier, faisant route pour la Méditerranée.

(Bulletin helvétique, 15 janvier 1799.)

 

 

 

On lit dans le Journal de Franfort de ce 20 décembre 1798 :

 
 

Du Port-au-Prince (île de St. Domingue), le 2 octobre 1798.
Depuis que les Anglais ont évacué cette île, il est survenu ici des circonstances qui donnent lieu à beaucoup de conjectures. Le commissaire du gouvernement français, le citoyen Hédouville, rendit une proclamation, portant que désormais tous les nègres seraient libres ; que les citoyens cultivateurs (c’est ainsi qu’il nomme les nègres) continueraient néanmoins leurs anciens travaux, dont le produit serait partagé de façon qu’un tiers leur appartiendrait en propriété ; qu’un autre tiers tomberait à la République et que le tiers restant serait pour les propriétaires des plantations ; que tous les employés blancs qui avaient été au service des Anglais étaient congédiés, leurs biens et propriétés confisqués ainsi que ceux des émigrés de la colonie.
Dans le même temps, le général nègre, Toussaint Louverture, publia une proclamation absolument opposée, par laquelle il déclarait qu’il y avait une amnistie générale ; « qu’il n’y avait point d'émigrés parmi les colons et les habitants de l’île, que tous les propriétaires, qu’ils eussent été employés ou non au service des Anglais, étaient invités à rentrer dans l'île ; qu’ils y jouiraient de toute protection ; qu’à la vérité les nègres étaient libres, mais qu'ils devaient continuer leurs travaux encore cinq ans chez leurs anciens maîtres, à condition de jouir d'un quart du produit, duquel quart néanmoins leurs anciens maîtres pouvaient défalquer les frais de leur nourriture et entretien. »
A la vue de cette contradiction publique entre le commissaire du gouvernement français et le général nègre, beaucoup de gens croient que ce dernier, pour se débarrasser du commissaire qui a d’ailleurs peu de partisans et de crédit, le fera embarquer pour le renvoyer en France. En se rappelant aussi que les Anglais ont évacué si paisiblement les parties de l'île qu’ils occupaient encore, et se sont rembarqués sans être attaqués ni inquiétés, l'on en conclut qu’il existe effectivement une convention entre eux et le général noir, d’après laquelle l’île de St.-Domingue va rompre toute communication avec la France, se mettre sous la protection du pavillon britannique, et envoyer les productions de son sol en Angleterre. (L’existence de cette convention a été déjà annoncée.)

   

 

JOURNAL DES DAMES.
Le 26e numéro de ce journal (complétant l’abonnement du second trimestre) sortira le 24 de ce mois. La gravure offrira six bustes de femmes, chacune avec un costume différent. Le numéro commençant l’année 1799 paraîtra le 1er janvier. Il contiendra deux gravures, dont l’une offrira une toilette de dame du goût le plus nouveau à Paris.
Les éditeurs n’omettront rien pour mériter de plus en plus le suffrage du beau sexe, soit par la perfection et le nombre des gravures, soit par le choix et la variété des matières.
Le Journal des Dames et des Modes paraît toutes les semaines (52 numéros par an). Chaque Numéro est de 32 pages d’impression in 8vo. – Le prix à Francfort est de 12 florins pour l’année, 6 florins pour six mois, 3 florins pour trois mois.
On s’abonne pour Francfort : au Bureau du Journal de Francfort, rue de la Monnoye n 209.
Et pour le dehors : à l’expédition des Gazettes du Chef Bureau des postes impériales de Francfort, et à tous les bureaux de poste de l'Allemagne.
N. B. Les personnes qui désireraient avoir la collection des numéros qui ont paru, pourront la recevoir en s'abonnant.

(Journal de Francfort, 20 décembre 1798.)

 

Journal des Dames
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