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Nouvelles du 19 décembre 1798

 
29 frimaire an VII
 

 

De Cologne, le 19 décembre 1798.
Toutes les troupes françaises qui se trouvaient ici et dans les environs sont parties il y a trois jours pour la Belgique ; l’on croit qu’il s'est passé quelque événement important dans ce pays.
Les insurgents de la Belgique publient aussi le bulletin de leurs opérations. En voici un extrait que l’on fait circuler. (Nous le donnerons sans répondre de son authenticité).
« Gembloux, le 6 décembre, le l’Ère chrétienne.
« L’armée catholique s’accroît journellement ; elle est de plus de 100 mille hommes, bien équipés et bien payés. L’aile droite s'étend jusqu’à l’embouchure de l’Escaut et les côtes de la mer ; elle communique avec les vaisseaux anglais, desquels elle reçoit des vivres, des munitions et de l’argent. – Le centre de cette armée était le 18 novembre à Gembloux, il en vint aux mains, le même jour, avec les Français, sur la route qui conduit de Louvain à Namur. Les insurgents se maintinrent dans leurs positions, et les Français se retirèrent sur Namur. Le 29 , les Français renforcés par la garnison de Namur, vinrent camper à Leuse, à 2 lieues de cette ville. Le 30, l’armée catholique prit poste près de Gembloux sur la route de Bruxelles à Namur. Après quelques escarmouches, les Français se replièrent subitement sur Namur. L’aile gauche a été continuellement engagée avec les Français dans la Campine. Le 1er décembre, elle s’empara de la ville de Maseick et du fort St. Michel, et elle fit des dispositions pour pousser vers le Rhin la chaîne de ses avant-postes. Les 2, 3 et 4 décembre, il y eut des combats très sanglants sur les bords de la Meuse. L’armée catholique se maintint dans ses positions.
Chaque officier, soldat, et employé de cette armée doit jurer de défendre la religion et les lois qui nous ont été transmises par nos ancêtres. »

(Journal de Francfort, 24 décembre 1798.)

 

Belgique 
Insurrection en Belgique 1798

Campine

 

 

 

De Bruxelles, le 19 décembre 1798.
Il est encore parti hier différents corps de troupes d’Anvers, Tongres, Maestricht et autres places, pour se porter fur les différents points occupés par les insurgés, et surtout du côté de Hasselt, où ces derniers ont concentré leurs principales forces. Le général Collaud doit aussi partir pour la Campine, afin de concerter avec les généraux Jardon et Chabert la nouvelle attaque qui doit avoir lieu. L’on attend aussi quelques troupes de la Hollande du Rhin, pour coopérer à cette entreprise, dont l’on se promet plus de succès que des précédentes.
Les 108 insurgés faits prisonniers à l’affaire de Hasselt, et qui avoient été amenés ici, sont partis sous une nombreuse escorte d’infanterie et de cavalerie, pour l’intérieur de la République. Quoiqu’il ait été transporté une grande quantité de prisonniers d’État à Paris et dans les forteresses, l’on compte encore plus de 400 personnes en arrestation ici.
Les Anglais paraissent toujours avoir quelques dessein sur nos côtes, mais on est partout en mesures de les recevoir.
Quatre insurgés condamnés à mort par la commission militaire de Bruxelles ont été fusillés hier.
L’on continue d’amener chaque jour des paysans qui ont été pris les armes a la main. Il est passé avant hier dans la nuit un courrier prussien qui se rendait à Paris.

(Journal de Francfort, 25 décembre 1798.)

 

Jardon

 

 

Extrait des nouvelles de Paris, du 19 décembre 1798.
Le Roi de Sardaigne en quittant Turin a emmené avec lui un certain nombre de gardes, tous les effets dont il a cru avoir besoin, et ce qu’il avait d’argent dans ses coffres. L’administration provisoire qui vient, d'être établie gouvernera ce pays pendant la guerre, sauf ce qui pourra être décidé à la paix générale. Parmi les membres qui la composent, sont plusieurs personnes attachées à l’ancienne cour. Le ci-devant prince Charles Hesse, qui faisait des articles diplomatiques dans l’Ami de la Patrie et le Journal des Hommes Libres, a reçu ordre du ministre de la police de quitter dans un court délai, en qualité d’étranger, le territoire de la République. Il a répondu qu’il était devenu citoyen français ; qu’il serait sans aucune ressource au dehors, et il a demandé à être jugé. On ignore quel parti a été pris à son égard, d’après ses observations.

(Journal de Francfort, 26 décembre 1798.)

 

Charles de Hesse

 

 

Lucerne, le 19 décembre 1798.
Le sénat a arrêté le 13 décembre que l'uniforme des militaires suisses sera composé d'un habit, veste et culotte bleus ; d'une cravate noire, guêtres noires et buffleterie noire. Le corps législatif, sur l'observation du directoire, que l'uniforme décrété pour la milice est trop sombre, a arrêté d'y ajouter des parements jaunes, dont l'effet est brillant et fait pour plaire au soldat.
Le contingent militaire des Vaudois est arrivé à Lucerne le 14 décembre ; ces jeunes guerriers ont fait leur entrée dans la ville, des dragons en tête, et observant le meilleur ordre ; ils ont défilé au milieu d'un peuple nombreux. On a admiré leur bonne tenue, et l'idée qu'on s'en était faite n'a pas été trompée.

(Courier de l'Empire, 6 janvier 1799.)

 

 

 

 

Londres, le 19 décembre 1798.
L'amirauté vient d'acheter les vaisseaux français pris par l'amiral Nelson à la bataille d'Abukir ; savoir le Franklin et le Tonnant de 80, le Spartiate, l'Aquilon, le Conquérant et le Peuple souverain de 74 et 70 canons. Elle en a donné 117 000 livres sterling aux vainqueurs.
La frégate la Coquille de 44 canons prise il y a quelque temps, sur les Français, a sauté en l'air à la suite d'un incendie. 16 personnes ont péri.

(Courier de l'Empire (Munich), 13 janvier 1799.)

 

 

 

De Bologne, du 19 décembre 1799.
– Le général Macdonald a été nommé commandant de Rome. D’après une proclamation du général en chef, tous les habitants d'une commune seront responsables de l’usage qu’ils feront de leurs armes ; dans le cas où un Français serait attaqué avec quelque arme que ce soit, la commune sera pillée et brûlée. Tous les habitants pris les armes à la main, seront fusillés. Tous les ecclésiastiques seront responsables des attroupements. Toutes les communes enverront deux otages.

(Journal de Francfort, 19 janvier 1799.)

 

Macdonald

 

 

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