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Ali,
pacha de Janina
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«
Qu’on le considère dans son élévation ou
dans sa chute, il doit figurer dans l’histoire comme un personnage
du premier ordre, et en même temps comme un des tyrans les
plus cruels qui aient tourmenté l’espèce humaine
» lit-on dans la Biographie Michaud (1843).
Ali-Pacha
Tepeleninki, vizir de Janina, est né vers 1741 à Tépéleni,
près de Janina (aujourd'hui Ioannina en Grèce). Son
père était aga de Tépéléni.
Ali parvint à étendre son autorité sur l’Epire,
la Macédoine et la Thessalie et aspirait à se constituer
un royaume indépendant de ces territoires qu’il tyrannisait
et exploitait à son profit exclusif. Il noua tour à
tour des relations avec Napoléon et avec l’Angleterre, selon
les intérêts de sa politique.
En 1818, sommé de se rendre à Constantinople pour
rendre compte de sa conduite, il se révolta ouvertement,
et fit alliance avec les insurgés grecs. Il mourut en combattant,
lors de la prise de Janina par les troupes du sultan.
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Substance
de rapports envoyés de 1802 à 1804 au premier consul
ou à l’empereur : |
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Ali
est âgé d’environ cinquante-cinq ans. On ne remarque
point en lui les traces d’une vieillesse précoce. Son visage,
noble et ouvert, caractérisé par des traits prononcés,
exprime fortement les passions qui l’agitent. Maître, quand
il veut, du jeu de sa physionomie, il ne peut pourtant contenir
sa colère quand il punit ; et elle se manifeste par une convulsion
terrible de ses traits, qui décèle la violence de
son caractère. Il est brave à l’extrême ; constant
dans ses projets ; si les circonstances le forcent parfois de s’écarter
de son plan de conduite, il y revient, et ne le perd jamais de vue.
Il est très attentif aux convulsions qui ébranlent
l’empire turc. >En homme adroit, il profite de la faiblesse du
gouvernement pour reculer ses frontières. Fort des créatures
qu’il se fait et des amis puissants qu’il soudoie jusque dans le
divan, il captive la Porte elle-même qui, connaissant ses
ressources, a le plus grand intérêt à le ménager.
Ali d’ailleurs ne se repose jamais dans une sécurité
fatale. Supérieur, par les connaissances qu’il possède,
à la plupart des pachas, il a toujours les yeux ouverts sur
ce qui se passe en Europe ; il se fait traduire les gazettes, se
tient au courant des nouvelles, et laisse rarement passer un étranger
dans ses Etats sans le faire paraître devant lui pour en tirer
quelques lumières. Le territoire qu’il possède comprend
l’Epire, l’Acarnanie, les montagnes du Pinde, la Phocide, une partie
de l’Etolie, la Thessalie et quelques cantons de la Macédoine.
Ce pachalik, dans lequel on trouve plusieurs autres pachaliks enclavés,
mais qui ne subsistent que parés d’un vain titre, est soumis
par le fait à son autorité. Peu content d’un empire
éphémère, Ali porte ses regards dans l’avenir
afin de ne pas laisser son pachalik à un étranger
; déjà il a obtenu de la Porte le titre de pacha pour
ses deux fils. On évalue le total de ses revenus à
10 ou 12 millions, et la force de ses troupes, dans l’état
ordinaire, est de 8 à 10.000 Albanais ; mais il est souvent
forcé d’augmenter son armée, et par conséquent
ses dépenses. Son état militaire s’améliore
d’une manière sensible. |
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Biographie
Michaud (1843). |
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La
Sabretache, 1900 p 24 : |
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Ali
de Tebelen est devenu un personnage de légende ; c’était
en réalité le politique le plus avisé et le
plus pratique que l’on pût trouver. Une seule idée
a guidé toute sa vie : il voulait posséder l’une au
moins des îles vénitiennes, et par là assurer
la liberté de ses communications et de ses relations commerciales
avec le reste de la Méditerranée. Au début
de ce siècle, les îles ioniennes changèrent
plusieurs fois de maître. Ali considéra toujours ceux
qui les possédaient comme ses ennemis ; il nous trahit au
profit des Russes ; il abandonna ceux-ci pour revenir à nous
; puis, quand nous eûmes repris Corfou, se donna aux Anglais,
espérant toujours que l’une des puissances lui faciliterait
la conquête de Parga ou de l’île Saint-Maure, objet
de ses convoitises.
Jamais nos relations ne furent meilleures avec lui qu’en 1806. Les
Russes étaient à Corfou et le gênaient en Epire.
Ils nous inquiétaient en Dalmatie. Son concours pouvait nous
être utile. Accablant notre consul de protestations d’amitié,
il ne cessait de demander des secours au roi de Naples, au prince
Eugène, à Marmont. Il devint si pressant, que l’Empereur
en fut irrité : « Ali-Pacha n’a besoin d’aucun secours,
faisait-il écrire à Marmont. 2.000 ou 3.000 Russes
qui sont dans Corfou ne peuvent l’attaquer dans ses montagnes. Veut-il
des barils de poudre, quelques boulets ? Vous pouvez les lui donner
(1). » L’Empereur consentait cependant à lui envoyer
quelques canons, des munitions et un petit nombre d’artilleurs.
« Mais il ne faut pas pousser cela trop loin, écrivait-il
au roi de Naples. Il suffit de belles paroles. Cet homme est faux.
» Des bâtiments partirent de Naples avec 4 canons, 3.000
boulets et 20 canonniers sous la conduite de Bourbaki, notre agent
à Céphalonie, pendant que Marmont expédiait
de Raguse par terre 18 canonniers avec 2 caporaux, 2 sergents, et
le lieutenant Ponceton du 2e régiment d’artillerie à
pied. Le commandement de cette petite troupe était donné
au colonel Nicole, qui pourrait trouver l’occasion de faciliter
le recrutement des Albanais commencé avec succès par
les deux officiers de son bataillon.
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