Accueil 

Annuaire

Faits et événements

Personnages

Napoléon

La France et le Monde

Waterloo

Belgique

Armées

Uniformes

Reconstitution

Publications

Liens

Nouvelles du Jour

Plan du site

Balises

   

Waterloo battle 1815

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1789-1815.com

   Annuaire 1789-1815   >   France   >   Société  >

.

Le Moniteur
Gazette Nationale ou Le Moniteur Universel.

 

     

Charles-Joseph Panckoucke, fils d'un libraire de Lille, vint s'établir à Paris en 1764. Erudit, littérateur, et entrepreneur de génie, il joua un grand rôle dans l'histoire littéraire de son temps. Lié avec Voltaire qu'il édita, il sympathisait, tant par caractère que par tradition de famille, avec les doctrines de Diderot et d'Alembert. C'est lui qui publia l'Encyclopédie Méthodique par ordre de matière, qui fut le prolongement de la grande Encyclopédie.

En 1773, il lança le Journal historique et politique, qui était censé venir de Genève. Les gazettes imprimées à l'étranger étaient lues avec avidité, car elles n'étaient pas soumises à la censure. L'administration, pourtant, n'était pas bien sévère, puisqu'elle fermait les yeux, moyennant quelques compensations financières, sur les astuces permettant de tourner les règlements. Le journal de Genève était de tendance nettement "encyclopédique". Pour faire bonne mesure, Panckoucke lança un autre journal, "de politique et de littérature", censé venir de Bruxelles, et il en confia la rédaction à Linguet, ennemi juré des philosophes. Ces deux journaux, de tendances opposées, étaient fabriqués à l'hôtel de Thou, rue des Poitevins n° 18 à Paris.

C'est là qu'aboutissaient non seulement les papiers publics de toute l'Europe, mais aussi des "correspondances sûres" dont le réseau avait été patiemment tissé, et qui permettait d'informer le public de tout ce qui se faisait, de tout ce qui se projetait, de tout ce qui se disait sur le continent. C'est là aussi que se retrouvaient les collaborateurs de l'Encyclopédie Méthodique. Il suffira de citer Laharpe, Condorcet, Chamfort, Marmontel, Berquin, Suard, Morellet, Peuchet, pour comprendre la qualité de l'outil que Panckoucke était parvenu à se créer.

En 1784, il devint propriétaire du Mercure de France dont il confia la partie politique au genevois Mallet du Pan, et trois ans plus tard il prit à bail la vénérable Gazette de France.

Au moment de la réunion des Etats Généraux, en 1789, il n'existait que trois journaux politiques autorisés à Paris : la Gazette de France, le Mercure et le Journal de Paris. Les deux premiers étaient dans les mains de Panckoucke, mais seul le troisième était quotidien, ce qui lui donnait un avantage certain pour rendre compte des débats qui, tous les jours, aiguillonnaient la curiosité du public. C'est pourquoi Panckoucke imagina de créer un quotidien qui serait le bulletin officiel de l'Assemblée. Mais celle-ci n'étant pas encore constituée, la proposition était prématurée ; quelques jours plus tard, par suite de l'explosion de la presse qui accompagna la constitution de l'Assemblée nationale, puis la prise de la Bastille, elle était devenue complètement hors de saison. Les idées personnelles de Panckoucke n'étaient pas en accord avec les positions défendues par ses journaux : Mallet du Pan, dans le Mercure se montrait très attentiste ; quant à la Gazette, organe officiel du gouvernement, elle fut le seul journal à n'avoir jamais annoncé la prise de la Bastille.

Il n'y a pas que sur le plan politique que la Révolution posa des problèmes à l'entrepreneur de presse : cinquante nouveaux journaux, dont la plupart étaient quotidiens, ivres de liberté, faisaient sans censure, et sans rien payer, ce que les autres journaux n'avaient fait précédemment qu'avec les plus sévères entraves et à prix d'argent. Voilà qui constituait une concurrence difficile à soutenir, d'autant plus que quelques uns d'entre eux usaient de procédés que Panckoucke jugeait contre toute bienséance : promettre trois mois d'abonnement gratis à ceux qui renonçaient aux anciens journaux, tenter de corrompre les commis de l'hôtel de Thou pour avoir les noms des abonnés, ou débaucher auteurs et imprimeurs. D'autre part, Panckoucke continuait à payer aux hommes de lettres les pensions dont, sous l'Ancien Régime, les journaux privilégiés étaient chargés en échange de leur "exclusif". De ce fait, il se voyait accusé de ne pas prendre assez l'esprit national, puisque ces redevances portaient sur des privilèges, et qu'en continuant d'en acquitter les obligations, il laissait soupçonner qu'il avait encore espoir de les conserver. C'était, à l'époque, une accusation grave.

Dans le numéro du 21 novembre 1789 du Mercure parurent des observations de Panckoucke, par lesquelles il entendait se défendre des calomnies dirigées contre lui : Moi, partisan de la censure! J'ai mille fois maudit ce régime insupportable, assurait-il. Et rien ne pouvait mieux prouver son attachement aux idées nouvelles que l'annonce d'un nouveau journal, dans la ligne de la Révolution. Ce journal, qui s'appellerait "la Gazette Nationale ou le Moniteur Universel", devait être le premier de son genre en France. Panckoucke avouait en avoir trouvé le modèle dans les papiers-nouvelles d'Angleterre, que les Anglais regardaient comme le plus sûr rempart de leur liberté. Cinq grandes divisions étaient prévues:

l° L'Assemblée nationale ;
2° La politique intérieure et extérieure ;
3° L'administration ;
4° La littérature, les sciences et arts ;
5° Les annonces et avis généralement quelconques. 

"Par la politique intérieure et extérieure du royaume, précisait le prospectus, nous entendons tout ce qui est du ressort des affaires étrangères, tout ce qu'embrassent la Gazette de France, les journaux politiques et les gazettes des différents États de l'Europe. Cet article sera un des plus piquants et des plus complets de cette feuille nationale, par les sources où nous aurons la liberté de puiser & les secours que l'on a bien voulu nous promettre. Jusqu'à présent il n'y a pas eu en France de papier-nouvelles qui présentât ces objets tous les jours. La politique dont on s'attachera à suivre tous les fils pour chaque événement important, sera terminée par les nouvelles les plus intéressantes de la capitale et des provinces. (...) Cette feuille, outre les événements journaliers, contiendra en entier les actes publics, les diplômes, les traités et toutes les pièces intéressantes qui méritent d'être conservées."

Malgré la parution du Moniteur, Panckoucke continua à être en butte aux sarcasmes des nouveaux journalistes, tel Camille Desmoulins qui, dans le n° 7 des Révolutions de France et de Brabant, le décrivait ainsi : "Ce M. Panckoucke est véritablement le dieu Janus des journalistes. Quand il tient son papier in-octavo, son Mercure, c'est le visage de l'abbé Sabbatier "sic oculos, sic ille manus, sic ora ferebat" ; mais quand il a pris son papier in-folio, sa gazette nationale, c'est le patriote le plus chaud, c'est un brave à trois poils, qui veut voler au secours des Brabançons, et l'aristocratie n'a point de fléau plus redoutable.''

En février 1790, Panckoucke réunit au Moniteur le Bulletin de l'Assemblée nationale, rédigé par un certain Maret. Ce bulletin était le meilleur compte rendu des séances. Cette fusion fit la fortune du Moniteur. Compter parmi ses collaborateurs un homme comme Maret, futur ministre secrétaire d'Etat de Napoléon et duc de Bassano, était une assez bonne assurance pour Panckoucke, ce dont il ne pouvait évidemment pas se douter.

Dès 1790, les collections du journal étaient recherchées. Le succès allant croissant, des abonnés de plus en plus nombreux exprimaient le regret de ne pas posséder les premiers numéros. Aussi en l'an IV l'éditeur Agasse, beau-fils et associé de Panckoucke, entreprit-il de donner une nouvelle édition historique du journal, et il imagina de le compléter en le faisant commencer à la date du 5 mai 1789, jour de l'ouverture des Etats Généraux. C'est-à-dire qu'il fit fabriquer des numéros apocryphes, ce qui ne fut pas sans conséquences. En effet, le Moniteur ayant fini par s'imposer comme source principale de l'histoire de la Révolution, on ne compte plus le nombre d'historiens qui ont pris comme témoignage original et fiable, pour les premiers mois de la Révolution, ce qui n'était qu'une compilation sujette à caution. Le vrai Moniteur commença à paraître le 24 novembre 1789. Ce n'est qu'à partir de cette date qu'il constitue une source historique irremplaçable.

La réédition du Moniteur réalisée en l'an IV par Agasse, et dans laquelle ont été insérés des numéros et des textes apocryphes, mais qui avaient l'avantage de présenter l'historique complet de la Révolution depuis l'ouverture des Etats-Généraux, a porté un coup fatal aux collections originales du journal, dont très peu ont été conservées. On lit avec consternation dans Les grands Journaux de France, par J. Brisson et F. Ribeyre (l 863) : "Il n'est pas besoin d'ajouter qu'il faut regarder comme inutiles les numéros de la première édition". Quant à Hatin, il n'hésita pas à écrire : "Les trente-huit premiers numéros du Moniteur, qui avaient paru depuis le 24 novembre jusqu'à la fin de l'année, ne contenaient qu'une simple notice des États Généraux et de l'Assemblée constituante, d'une très courte étendue, souvent très imparfaite. On les réimprima dans l'Introduction, avec des changements de rédaction, et sous la forme dramatique adoptée en 1790 pour les séances, en sorte qu'il faut regarder comme inutiles les numéros de la première édition." (Histoire de la Presse en France, t. V, p 114.). On ne trouve les Moniteurs originaux ni à la Bibliothèque royale de Belgique, ni à la Bibliothèque nationale de France. La Bibliothèque historique de la Ville de Paris conserve le premier volume du Moniteur original (24 novembre 1789 - 30 juin 1790).

L'histoire du Moniteur se confond dès lors avec celle de la Révolution. Le talent de ses rédacteurs, leur aptitude à toujours suivre les fluctuations de la politique et à être les porte paroles de la tendance dominante valurent tout naturellement au Moniteur de devenir le journal officiel lorsque la liberté de la presse aura vécu, après le coup d'Etat du 18 Brumaire.

Mais en cela il ressemble à quelques uns des plus zélés serviteurs de Napoléon, qui commencèrent leur carrière politique en farouches républicains, et la terminèrent sous le vernis plus rassurant de comte, duc ou prince.

A partir du 27 décembre 1799, le Moniteur est le journal officiel, et le Premier Consul, puis l'Empereur, lui fournira souvent des articles censés défendre ou expliquer sa politique (voir Bonaparte journaliste).

Sous le Consulat et l'Empire, chaque numéro du Moniteur porte la suscription suivante :

"A dater du 7 nivôse an 8, les Actes du Gouvernement et des Autorités constituées, contenus dans le Moniteur, sont officiels."


 

Voir : Recueil intégral des articles du Moniteur Universel sur les événements survenus dans les provinces belgiques et le pays de Liège, entre le 24 novembre 1789 et le 18 janvier 1791.

Extraits du Moniteur universel :

janvier 1790
juin 1790
août 1793

 
 

 

Lettre au citoyen Fouché, ministre de la Police générale. Paris, le 6 nivôse an VIII (27 décembre 1799). (Correspondance de Napoléon.)

   
 

J’ai l’honneur de vous prévenir, citoyen Ministre, conformément aux ordres que j’ai reçus du Premier Consul, que le Moniteur est, à dater de ce jour, le seul journal officiel. Je vous prie, en conséquence, de vouloir bien donner les ordres nécessaires, afin que les actes de votre administration et les faits de votre correspondance qui devront être rendus publics lui soient communiqués exactement.
Par ordre du Premier Consul.

     

 

 

_ Retour au haut de la page.

Page d'accueil

Plan du site

Nouvelles du Jour

Pour écrire

La Patience - 1789-1815.com - waterloo1815.com  © Bernard Coppens 2010 - Tous droits réservés.