|
Marbot
(Marcellin) est le fils d'Antoine Marbot,
un ancien Garde du Corps du roi,
démissionnaire en 1789, député de la Corrèze
à l'Assemblée Législative (1792), qui reprit la carrière des armes
en 1793, devint général de division et mourut de maladie en 1799
au siège de Gênes. Marcellin, né le 18 août 1782, entra en septembre
1799 dans le 1er régiment de hussards, y est nommé maréchal des
logis le 1er décembre et sous-lieutenant le 31 décembre de la même
année. Successivement aide de camp d'Augereau (1803),
de Lannes (1808) et de Masséna (1809), il gravit les échelons de
la hiérarchie militaire dans les états-majors, est nommé colonel
en 1812, et placé à la tête du 23e régiment de chasseurs à cheval,
avec lequel il fait les campagnes de Russie et d'Allemagne.
Placé à la tête du 7e régiment de
hussards le 8 octobre 1814, il mène le régiment pendant la campagne
de Belgique.
Le
chef d'escadron Dupuy, arrivé au régiment
le 1er mars 1815, raconte:
"Je fus reçu avec amitié par le colonel Marbot, dont la figure ouverte
et franche, les allures et le ton militaire, m'inspirèrent promptement
attachement et confiance."
Plus loin, Dupuy qualifie
Marbot de "homme de tête
et de cœur".
|
|
Marbot
en tenue de colonel du 23e régiment de chasseurs à cheval
(1812-1814). |
|
|
Proscrit par l'ordonnance
royale du 24 juillet 1815, Marbot publie en 1820 un livre (Remarques
critiques...) pour combattre les thèses contenues dans l'ouvrage
du général Rogniat : Considérations
sur l'Art de la guerre. Le général Rogniat commandait le génie
de l'armée pendant la campagne de 1815, et son livre avait fortement
déplu à Napoléon.
Marbot est rappelé
en France en 1818 et reprend du service en 1829.
Nommé général en 1830,
il suit le prince royal, comme aide de camp, au siège d’Anvers et
dans les campagnes d’Afrique. Créé pair de France en 1845, il est
admis à la retraite en 1848, et il meurt à Paris le 16 novembre
1854.
___________
Marbot,
qui, à la tête du 7e régiment de hussards, occupait
une position clé à la droite de l'armée française,
est un témoin
capital de la bataille de Waterloo. Placé
à la droite du 1er corps, il était aux premières loges pour voir
arriver les Prussiens. Mais son témoignage de 1815 est formel :
"on" lui avait dit que c'était Grouchy
qui devait arriver. Or c'est Bülow qui débouche...
et c'est la surprise. Marbot aurait dû éclairer la droite. S'il
ne l'a pas fait, c'est qu'il avait des instructions contraires...
et c'est que l'armée française, et son chef, n'avait aucun soupçon
de la menace qui s'avançait vers sa droite.
Nous
disposons de plusieurs récits de Marbot, et notamment d'une lettre
écrite le 26 juin 1815 et d'une autre écrite en 1830 au maréchal
Grouchy. On notera que ces deux lettres donnent des versions tout
à fait différentes des événements. Dans celle écrite immédiatement
après la bataille, Marbot raconte qu'il était à la droite de l'armée,
attendant de voir venir les troupes de Grouchy, et qu'il fut surpris
de voir "déboucher" Bulow. Si l'on en croit cette version,
il n'aurait pas envoyé des reconnaissances vers Mousty et Limal,
comme il le raconte en 1830. et puis _Les deux versions sont tellement
contradictoires, qu'il faut bien qu'il y en ait une qui ne corresponde
pas à la vérité.
Marbot écrit
en 1830 qu'il a rédigé un rapport à la demande
de Davout, et que cette pièce devait se trouver aux archives
de la guerre. Cette pièce a disparu, et il n'est pas certain
que ce soit uniquement un fait du hasard : la plupart des pièces
originales sur Waterloo ont mystérieusement disparu.
Il nous reste heureusement
les Souvenirs d'un chef d'escadron du 7e de hussards, le commandant
Dupuy, et les Mémoires du colonel Bro, qui a vu Marbot le
4 juillet à Paris. On verra que, à en croire ces témoignages,
c'est la première version de Marbot, celle de 1815, qui semble
la plus proche de la vérité.
Marbot aurait-il menti
en 1830 ? Dans quel but ? Les 100.000 francs que Napoléon
lui a légués, dans son testament, pour l'engager à
écrire "pour la défense de la gloire des
armées françaises, et [pour] en confondre les calomniateurs
et les apostats", auraient-ils pu pousser Marbot à
travestir la vérité pour accorder ses souvenirs avec
les Mémoires de Napoléon ?
On notera (et on regrettera)
que les Mémoires de Marbot, rédigés avec tant
de verve par le bouillant général, s'arrêtent
en 1814. Est-ce parce que la mort a interrompu son travail, ou parce
que le sujet, vu l'importance, était devenu trop difficile
à traiter ? Ou seraient-ce les éditeurs qui auront
jugé plus sage de ne pas publier ce fragment ?
Mémoires
de Marbot.
Lettre
du 26 juin 1815.
Lettre
à Grouchy, écrite en 1830.
Notice historique sur le général
Marbot, par Cuvillier-Fleury* (1854).
* Critique littéraire
du Journal des Débats.
|
|
Waterloo
1815
Récit
Acteurs
Relations
Débat
Le
site
Questions
Uniformes
|
|