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  Waterloo battle 1815

 

 

 

 

 

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Récit de la bataille de Waterloo

par Bernard Coppens

     
 

     
  A l'issue de la campagne d'Allemagne (1813) et de la défaite de Leipzig, la France est envahie. Les Alliés occupent Paris et Napoléon est contraint à l'abdication (6 avril 1814).
L'ancienne dynastie des Bourbons, dans la personne de Louis XVIII, est replacée sur le trône, mais les acquis principaux de la Révolution sont maintenus.
Napoléon reçoit par le traité de Paris du 30 mai 1814 la souveraineté de l'île d'Elbe. Mais très rapidement, il s'y ennuie. D'autre part, les émigrés rentrés avec Louis XVIII commettent maladresse sur maladresse, exaspèrent l'opinion, et en arrivent à faire regretter Napoléon à l'armée et à une partie du pays.
     
 


Napoléon à l'île d'Elbe.

     
         
 

Réuni à Vienne, un congrès s'occupe à redessiner l'Europe lorsqu'il apprend la nouvelle que Napoléon, échappant à la surveillance anglaise, a débarqué en France et reconquiert le pays (mars 1815).
     
 

 Tous les régiments envoyés pour lui barrer la route se rallient à lui, et c'est à la tête d'une armée enthousiaste que Napoléon entre à Paris le 20 mars.

 
 
 
 

Le congrès de Vienne déclare alors que "Napoléon Buonaparte", en rompant le traité de Paris, "s'est mis hors la loi, qu'il a démontré qu'il ne saurait y avoir ni paix ni trêve avec lui". Il affirme sa volonté de maintenir la paix, "et d'étouffer dans sa naissance tout projet tendant à la détruire par tous les moyens que la Providence a placés entre leurs mains."
Plutôt que d'attendre que les Alliés aient pu rassembler leurs forces pour l'attaquer, Napoléon est décidé à prendre les devants.Les alliés ont formé quatre armées pour agir ensemble :
- l'armée des Pays-Bas, aux ordres du duc de Wellington, comprend les armées anglaise, hanovrienne, brunswickoise et néerlandaise.
- l'armée du Bas-Rhin, sous les ordres du maréchal Blücher, est composée de troupes prussiennes et saxonnes.
- l'armée du Rhin moyen est formée de troupes russes, sous les ordres du maréchal Barclay deTolly.
- L'armée du Haut-Rhin sous les ordres du prince Schwarzenberg compte des troupes autrichiennes et des différents Etats allemands.

Décidés à agir ensemble, les Alliés prévoient une marche convergente, mais ils doivent attendre l'arrivée des Russes, et ne peuvent pas prendre l'offensive avant le 1er juillet.

En attendant, les Anglais et les Prussiens se concentrent dans les Pays-Bas afin de couvrir le nouveau royaume (formé par l'union de la Belgique et de la Hollande) contre une offensive de Napoléon.

Napoléon décide de porter l’offensive en Belgique, avec le maximum de ses forces disponibles (à peu près 120.000 hommes), de battre séparément les armées de Wellington et de Blücher, puis de se retourner contre les Russes et les Autrichiens, dont les armées sont encore en route.
Son plan aurait consisté à se porter avec toute son armée par Charleroi vers le point de jonction des deux armées, s’enfoncer entre elles, empêcher leur réunion par un gros détachement, pendant que l’armée principale bat l’armée prussienne, avant de se retourner contre les Anglais et de les battre à leur tour.


Napoléon concentre son armée à la frontière belge. Les Alliés sont informés de ces préparatifs, mais de façon incomplète, et craignant une feinte, ils ne peuvent dégarnir leur ligne: pour pouvoir faire face à toute éventualité, ils sont obligés de garder leurs troupes disséminées sur une grande largeur et une grande profondeur. L’assaillant aura évidemment l’avantage… dans un premier temps.
La rapidité de concentration et de liaison des armées alliées entre elles sera un élément déterminant pour l'issue de la campagne.

Napoléon quitte Paris le 12 juin, et arrive le lendemain soir à Avesnes où il passe la nuit. Le 14, jour anniversaire de Marengo et de Friedland, il dicte une proclamation enflammée à l’armée dans laquelle il désigne l’ennemi : « les princes ennemis de la justice et des droits de tous les peuples », (oubliant que lorsqu’il dominait l’Europe, il distribuait des royaumes à ses frères, il annexait des pays, contre la volonté des peuples) ; puis il porte son quartier général à Beaumont, où il dicte un ordre de mouvement extrêmement détaillé pour le lendemain.

Le 15 juin, à 3 heures et demie du matin, les premiers éléments franchissent la frontière. L'armée française marche sur trois colonnes : à gauche les corps de Reille (2e) et de d'Erlon (1er), par Thuin et Marchienne ; au centre, Vandamme, Lobau, la Garde impériale et la réserve de cavalerie, par Ham-sur-Heure et Marcinelle ; à droite, le corps de Gérard par Florenne et Gerpinnes, vers Châtelet.
Mais partout il se produit d'importants retards.
Suite à un accident dans la transmission des ordres, le 3e corps, de Vandamme, qui n'a pas reçu son ordre de mouvement, quitte ses bivouacs avec cinq heures de retard, et retarde ainsi toutes les troupes qui devaient le suivre.
Pire : sur la droite, un des généraux de division du 4e corps, Bourmont, passe à l'ennemi avec quelques officiers de son état-major, pour rejoindre le roi Louis XVIII à Gand.
Le premier obstacle qui se présente à l'armée française est la Sambre, qui peut être traversée sur les ponts de Thuin, Marchienne au Pont, Charleroi et Châtelet. Napoléon a prescrit de passer la rivière à midi.
A gauche, le pont de Marchienne est enlevé un peu avant midi et franchi par le 2e corps (Reille), mais le 1e (d'Erlon) ne commence à le traverser qu'à 4 heures et demie.
Au centre, la prise du pont de Charleroi est retardée par l'absence de l'infanterie de Vandamme. Ce sont les marins et les sapeurs de la garde qui l'enlèvent.
A droite, le 4e corps n'arrive que tard dans l'après-midi à Châtelet.
Au sortir de Charleroi, quelques troupes prussiennes sont établies pour retarder l'avance française, mais offrent peu de résistance et se retirent vers Sombreffe. Au cours d'une charge contre ces troupes en retraite, le général Letort, un des aides de camp de Napoléon, est blessé mortellement d'une balle dans la poitrine.
Le maréchal Ney, appelé au dernier moment à l'armée, ne rejoint Napoléon à Charleroi que dans le courant de l'après-midi. L'Empereur lui confie le commandement des 1er et 2e corps, et quelques corps de cavalerie. Napoléon lui reprochera à Sainte-Hélène de n'avoir pas pris les Quatre-Bras dès le 15 juin. Ses défenseurs diront qu'il n'en avait pas reçu l'ordre, et que ses troupes n'auraient pas pu effectuer une si longue distance tout en combattant.

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Après avoir défait les Prussiens le 16 juin à Ligny, Napoléon envoie le maréchal Grouchy à leur poursuite, à la tête de la réserve de cavalerie et des 3e (Vandamme) et 4e corps (Gérard), le tout formant une force de 33.000 hommes. Mais les Prussiens ne sont pas dans l'état de déroute que suppose Napoléon, et le IVe corps, celui de Bülow, qui n'a pu prendre part à la bataille, est intact. Les premiers rapports envoyés par la cavalerie font croire que les Prussiens se retirent vers la Meuse, vers leur base d'opérations, et que Napoléon a réussi à séparer les deux armées ennemies.  

Napoléon lui-même se dirige vers les Quatre-Bras où il rejoint le maréchal Ney, tenu en échec la veille par l'armée de Wellington.

Celui-ci, qui vient d'apprendre la défaite des Prussiens à Ligny, décide à 10 heures du matin, de se retirer dans la direction de Bruxelles, et d'occuper une position  étudiée d'avance, celle de Mont-Saint-Jean, en avant de la forêt de Soignes, un peu en avant du petit village de Waterloo. Il envoie un message pour en informer Blücher et lui dire qu'il accepterait la bataille s'il pouvait compter sur l'appui d'un corps prussien au moins.

Sous une pluie battante, l'avant-garde française menée par l'Empereur, talonne l'arrière-garde britannique, et c'est vers six heures du soir qu'elle arrive à hauteur de la Belle-Alliance. Napoléon fait ouvrir le feu par quelques pièces. La réponse de l'artillerie ennemie montre que les Alliés ont pris position. Mais il est trop tard pour forcer le passage : "L’horizon, qui était gris, ne permettait pas à l’œil nu de voir distinctement ", écrira le mameluk Ali.

L'épaisse couverture nuageuse avance la tombée de la nuit.  Le général Drouot, le sage de la Grande Armée, aide de camp de l'Empereur, raconte ainsi l'arrivée : "Il faisait un temps affreux. Tout le monde était persuadé que l'ennemi prenait position pour donner à ses convois et à ses parcs le temps de traverser la forêt de Soignes, et que lui-même exécuterait le même mouvement à la pointe du jour."

Dans ces conditions, la nécessité ne se fait pas sentir de procéder à un examen méthodique du terrain.

Cette erreur sera lourde de conséquences le lendemain.

Napoléon se retire en arrière, à la ferme du Caillou.

Dans ses "Mémoires pour servir à l'Histoire de France en 1815", il a raconté qu'il est sorti pendant la nuit pour procéder à une minutieuse reconnaissance du champ de bataille. Conscient de ce que la méconnaissance du terrain lui avait coûté, il a raconté ce qu'il aurait dû faire. Mais vu les conditions climatiques, cette sortie nocturne, qui n'est confirmée par aucun témoignage, n'aurait rien pu lui apprendre. Les mémoires de son valet de chambre Marchand et de son mameluk Ali, le témoignage du général Bernard laissent peu de place au doute : Napoléon n'est pas sorti du Caillou pendant la nuit.

D'ailleurs, il est épuisé, il reste dans son lit, mais il ne dort pas beaucoup, étant dérangé sans cesse par les allées et venues des officiers porteurs de rapports.

Vers 2 heures arrive une lettre de Grouchy, écrite de Gembloux à 10 heures du soir, qui lui annonce qu'une colonne prussienne se retire vers Wavre ; mais cette information ne paraît pas lui faire prendre conscience du danger d'une jonction des armées de ses adversaires car, malgré les instances de l'officier qui en était porteur, il ne dicte pas de réponse.

Chez les Alliés par contre, la liaison est bien établie. Wellington reçoit un message de Blücher : le vieux maréchal répond qu'il viendra non pas avec un corps, mais avec toute son armée, et il propose, si Napoléon n'attaque pas le 18, de l'attaquer ensemble le 19.

Les troupes françaises sont disséminées entre Genappe et la Belle-Alliance. La pluie n'a pas cessé. Triste nuit pour ces hommes trempés, affamés, exténués, qui n'ont pas eu le temps de trouver du bois, et n'ont donc pas de feux pour se sécher, ni de quoi se mettre à l'abri de la pluie. On dort à même le sol, dans la boue, ou dans les moissons trempées. Pour se préparer à livrer la bataille la plus importante de leur carrière, les conditions sont loin d'être idéales. Bien qu'on soit au mois de juin, il souffle un vent d'est glacé. Ce qui augmente la rancœur des Français, c'est l'idée que ceux d'en face, eux, ont de meilleures conditions : bien nourris, bien à l'abri des intempéries. Pourtant, il n'en est rien. Pour les Anglais et les Alliés aussi, la nuit est détestable. Peu de ravitaillement, et des abris précaires. Les vétérans d'Espagne ne se rappellent pas avoir eu une aussi mauvaise nuit pendant toutes leurs campagnes de la Péninsule.

Le lendemain, les soldats voient venir le jour avec plaisir. Les plus débrouillards trouvent de quoi manger, un peu de bois pour allumer quelques maigres feux.

Les armes sont démontées, séchées, graissées, les amorces sont renouvelées, car l'humidité de la nuit les a mises hors d'état de tirer ; quand il y a moyen, les soldats font sécher les capotes.

Mais le moral, chez les Français, est bas*.

(Suite du récit.)

     
         
         

 

 

 

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