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Waterloo battle 1815

 

 

 

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Marbot : Lettre du 26 juin 1815

 

     
   
 

 

La lettre qui suit a été publiée dans le tome III des Mémoires du général Marbot. On remarquera qu'il y dit qu'il était flanqueur de droite, et qu'on l'avait assuré que le maréchal Grouchy devait arriver. Ce qui montre qu'il n'a pas effectué de reconnaissances, contrairement à ce qu'il prétendra en 1830 : il était trop faible pour ça, et d'ailleurs "on" l'avait "assuré". Au lieu de Grouchy, c'est Blücher qui débouche... Surprise totale, donc, et manque de reconnaissance sur la droite. Il semble bien que les flancs de l'armée n'étaient en rien assurés. Et ça, c'est une grosse faute... le genre de faute qui peut entraîner les conséquences les plus lourdes.

   
 

Laon, 26 juin 1815.

Je ne reviens pas de notre défaite!... On nous a fait manœuvrer comme des citrouilles. J'ai été, avec mon régiment, flanqueur de droite de l'armée pendant presque toute la bataille. On m'assurait que le maréchal Grouchy allait arriver sur ce point, qui n'était gardé que par mon régiment, trois pièces de canon et un bataillon d'infanterie légère, ce qui était trop faible. Au lieu du maréchal Grouchy, c'est le corps de Blücher qui a débouché!... Jugez de la manière dont nous avons été arrangés!... Nous avons été enfoncés, et l'ennemi a été sur-le-champ sur nos derrières!... ... On aurait pu remédier au mal, mais personne n'a donné d'ordres. Les gros généraux ont été à Paris faire de mauvais discours. Les petits perdent la tête, et cela va mal... J'ai reçu un coup de lance dans le côté ; ma blessure est assez forte, mais j'ai voulu rester pour donner le bon exemple. Si chacun eût fait de même, cela irait encore, mais les soldats désertent à l’intérieur; personne ne les arrête, et il y a dans ce pays-ci, quoi qu'on dise, 50 000 hommes qu'on pourrait réunir; mais alors il faudrait peine de mort contre tout homme qui quitte son poste et contre ceux qui donnent permission de le quitter. Tout le monde donne des congés, et les diligences sont pleines d'officiers qui s'en vont. Jugez si les soldats sont en reste! Il n'y en aura pas un dans huit jours, si la peine de mort ne les retient... Si les Chambres veulent, elles peuvent nous sauver; mais il faut des moyens prompts et des lois sévères... On n'envoie pas un bœuf, pas de vivres, rien...; de sorte que les soldats pillent la pauvre France comme ils faisaient en Russie... Je suis aux avant-postes, sous Laon; on nous a fait promettre de ne pas tirer, et tout est tranquille...

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