Aujourd'hui,
on est parvenu à faire croire aux Belges eux-mêmes qu'ils n'ont
pas d'existence nationale avant 1830, et que l'Etat belge est une
création artificielle, imposée par les puissances européennes.
Quelques
exemples parmi tant d’autres :
“Tout
cela, à bien y réfléchir, était fatal. Il aurait fallu, pour y échapper,
que la Belgique devînt une vraie nation. Elle ne l’était pas à l’origine
et ne le fut jamais. Etat artificiel fabriqué par la diplomatie
européenne en 1830, elle a semblé devenir réalité grâce à son empire
colonial et à sa belle conduite durant la dernière guerre mondiale.”
(René
Swennen, Oui à la séparation.,
article paru dans le numéro de janvier 1993 du Monde des Débats, )
Dans
une soirée consacrée à la Belgique diffusée sur la chaîne Arte en
décembre 1993, on a entendu Filip De Winter, dirigeant du parti
nationaliste flamand (extrême droite) Vlaams
Blok affirmer :
“La
Belgique est artificielle. Elle a été créée en 1830 en guise d’Etat
tampon entre la France et l’Allemagne. On a regroupé deux peuples
complètement différents et on leur a donné un roi étranger qui a
installé son royaume ici.
“Quant
à l’identité belge : il n’y a pas de peuple belge, de langue belge
ni de culture belge. Il n’y a pas d’histoire belge avant 1830. Alors
comment parler d’identité ? Il y a une identité flamande. L’identité
belge est fabriquée. Elle est artificielle. Elle n’existe pas. Et
ce n’est pas un tampon sur un bout de carton disant que vous êtes
belge qui peut faire de vous un Belge. C’est artificiel, ça n’existe
pas. C’est fabriqué, tout comme l’Etat belge. Dans ce pays, il y
a deux cultures, deux peuples, deux langues, deux communautés. Il
y a même deux économies qui fonctionnent différemment. Il y a deux
systèmes politiques aussi. Nous avons bien peu de choses en commun.
(Plus
loin il avoue que son but est l’indépendance de la Flandre, un pays
souverain avec son appareil d’Etat et ses frontières.)
Le
concepteur de l’émission, qui avait affirmé en préalable de l’émission
“"L’étude de l’histoire
est peut-être le dernier rempart au nationalisme et à l’opposition
qui peut naître entre les différentes communauté., n’en partage
pas moins les vues de De Winter sur
l'histoire de Belgique traditionnelle, qui aurait été créée
après 1830 pour justifier l'existence de cette nation artificielle
:
“Dès
1830, ils font réécrire l’histoire, ils font remonter l’origine
de la Belgique à la nuit des temps. Chacun se doit d’honorer les
iguanodons de Bernissart et bien sûr les Anciens Belges, quelques
tribus du vaste ensemble de la Gaule nordique désignée par Jules
César comme étant le territoire des Belges. La charpente de cette
histoire de Belgique que les enfants apprennent à l’école est loin
d’être logique et oublie allègrement que comtés, duchés, et principautés
qui l’ont composé furent longtemps ennemis. Les historiens, dans
un grand élan de création nationale s’approprient les princes français,
espagnols allemands et autrichiens qui régnèrent sur les provinces
belges et en font des souverains nationaux. Charlemagne, Philippe
le Bon, Charles Quint, alors qu’ils ignoraient la notion même de
l’entité Belgique. Une statuomania envahit les places et les avenues,
inventant les exploits des héros de cette Belgique de toujours qui
vivaient de façon prémonitoire.”
Le
sommet de la bêtise et de l'ignorance se
trouve dans le numéro de la revue Tradition de juin 1987, dans lequel
on apprend qu’il ne faut pas parler à propos de la campagne de 1815
de Campagne de Belgique, mais des Pays-Bas :
“Dans
les provinces rattachées depuis 1813 à la Hollande qui, lors de
leur déclaration d’indépendance en 1830, ont pris le nom de “Belgique”.
En conséquence, aujourd’hui, lorsque l’on dit “la campagne de Belgique”
ou “l’armée hollando-belge”, on anticipe de 15 ans l’existence de
la Belgique, pays dont la notion même n’existait pas en 1815. “
(sic !)
Quant
à Maurice Paquet, dans un chapitre intitulé : “Généalogie
de la Belgique Contemporaine” dans son livre “Le Fascisme Blanc,
Mésaventures de la Belgique” (Éditions de la Différence, Paris 1998),
il écrit :
“C’est
de cette fureur [le chaos révolutionnaire] ou plus précisément de
la tentative des grandes puissances d’y mettre fin qu’est née la
Belgique. Celle-ci résulte plus d’une négociation géopolitique menée
à Londres par l’Autriche, l’Angleterre, la France, la Prusse et
la Russie que d’une volonté révolutionnaire de nature autonome.“
Après
avoir esquissé la révolution dite brabançonne, à laquelle il refuse
l’adjectif “nationale”, Marcel Paquet continue :
“La
France gagna à Jemappes en 1792, l’Autriche à Neerwinden en 1793,
la France de nouveau, à Fleurus en 1794, et c’est sur la base de
cette victoire française que s’imposa, du dehors, la première unification
: les Français créèrent neuf départements (...)
et après une occupation militaire de quelques mois, “quelque chose”
comme la future Belgique se trouva intégrée à la France du Directoire,
puis du Consulat, puis de l’Empire. Ce fut la première expérience
de centralisation et de structuration administrative et juridique,
et c’est à cette époque (...) que commence à s’estomper la différence
entre Liège et les Pays-Bas autrichiens. Mais il convient de le
souligner, la Belgique d’alors, en tant que telle, n’existe pas
: elle est tout simplement française. Pour qu’une idée d’indépendance
vienne à poindre, il faudra l’entrée sur le territoire de toutes
les puissances coalisées contre Napoléon Ier.”
C’est
donc entendu. Il n’y a pas même d’idée de Belgique avant 1830...
Il est dommage pour les défenseurs de cette thèse qu’il y ait tant
de textes qui viennent démontrer le contraire. Mais il est heureux
pour eux qu’ils ne soient pas connus.
On
trouvera des éléments de l’histoire de Belgique en 1789-1790 dans
la Chronique
des Révolutions Belgique et Liégeoise.
Les
quelques textes qui suivent montrent que l’idée d’une Belgique,
en tant que nation autonome, n’a pas été imposée en 1830 par les
puissances européennes à des populations qui n’y auraient pas même
songé :
Le
4 décembre 1793, une députation de Belges et de Liégeois se présente
devant la Convention, à Paris. Elle est composée de députés de Bruxelles,
du Hainaut, et du Tournaisis.
L’orateur de la députation dit :
“Les
tyrans de Berlin et de Vienne ont disparu devant les soldats de
la liberté. Ils ont appris, dans le désordre tumultueux de leur
défaite, qu’il est insensé d’opposer des armées d’esclaves au courage
stoïque des nations indépendantes ; et ces braves soldats devenus
nos frères, serrés dans nos bras, arrosés de nos larmes, jouissent
à nos yeux d’un triomphe d’autant plus cher, que la loyauté française
n’a d’autre objet que de briser nos chaînes, et de nous rendre indépendants.
Non,
législateurs, non, peuple Français, les Belges ne seront point ingrats,
et leur reconnaissance vous offre en tribut tout leur sang, toutes
leurs fortunes ; cette reconnaissance même, chaque jour plus active
par les effets de notre enthousiasme, vous atteste que les Belges
sont mûrs pour la liberté.
Des
calomniateurs qui se targuent du beau nom de démocrates chercheraient
en vain à peindre sous des rapports infidèle notre esprit, nos mœurs,
nos manières ; nous avons connu, exercé les droits de la liberté
pendant quatorze siècles ; et si les tyrans en ont paralysé les
effets, depuis le duc d’Albe jusqu’à l’époque présente, nous n’avons
jamais cessé de combattre, par l’insurrection, les injustices et
l’oppression des successeurs de Philippe II.
La
maison d’Autriche, durant deux cents années que son despotisme a
gouverné, n’a pas cessé de nous voir indépendants par principes,
et prêts à lui opposer la résistance de la force ; et nous pouvons
dire qu’avant la fin du XVIe siècle il n’y avait que les Belges
et les Suisses qui connussent la liberté en Europe. “(Le
Moniteur, 5 décembre 1793.)
Dans un discours prononcé à la Convention le 25 vendémiaire
an 3 (16 octobre 1794), le représentant Bourdon de l’Oise dit :
“Citoyens,
voulez-vous faire une paix glorieuse ? voulez-vous arriver jusqu’aux
anciennes limites de la Gaule ? Présentez aux Belges tranquilles
une révolution paisible, une république sans représentation à côté
de la vraie représentation, une république sans comités révolutionnaires
teints du sang des citoyens. Dites aux Belges : “Vous voulez une
constitution à peu près libre, nous vous donnons la liberté tout
entière ; les cicatrices de nos plaies sont encore sur notre visage
; venez, serrez-nous dans vos bras, vous aurez la république sans
passer par ces malheureuses périodes qui ont fait gémir nos cœurs.”
“Citoyens,
vos ennemis ont empoisonné vos Sociétés populaires et vos sections
d’hommes inconnus à ceux qui ont commencé la révolution en 1789,
d’hommes qui ne veulent que pillage, que désordre, que meurtres,
qu’assassinats : ce sont ces hommes qu’il faut faire rentrer dans
la poussière, et c’est ce qu’on vous demande en vous proposant la
garantie de la correspondance. (...)
“Si
vous voulez dégoûter les Belges et tous les peuples jusqu’au Rhin
de faire cause commune avec vous, il faut tenir aux mauvais principes
qui ont désolé votre pays jusqu’à présent ; souvenez-vous que vos
ennemis mettent tout en œuvre pour les détourner de s’unir à vous.
Comment voulez-vous, leur disent-ils, qu’on traite avec la France
? est-ce à la Convention ou aux Jacobins qu’il faut s’adresser ?
Mais, citoyens, quand vous aurez de l’unité, de l’ensemble dans
votre gouvernement, vous verrez qu’aucun peuple ne déteste la liberté
; vous verrez que, si le lion belge fut opprimé, il ne fut jamais
esclave ; vous verrez qu’il se jettera avec joie dans les bras de
l’indépendance. La maison d’Autriche ne tenta jamais de lui ôter
l’espèce de liberté dont il a toujours joui, parce qu’elle savait
qu’elle n’aurait jamais pu y parvenir ; mais elle se servit des
infâmes prêtres pour réussir dans ses desseins. Portons à ce peuple
généreux une autre religion, portons-lui celle de la liberté et
de l’égalité ; il l’adoptera certainement. Il pourra arriver que
quelques imbéciles ou quelques vieilles veuillent en dégoûter les
autres, mais l’homme du peuple, l’homme éclairé sur ses intérêts
et sa dignité, dira : “Voilà la divinité pour laquelle j’ai combattu
; je m’attache au peuple qui me l’assure, au peuple qui me rend
la libre navigation que m’avaient ravie la Hollande et l’Angleterre.”
(Le Moniteur, 28 vendémiaire an 3-19 octobre 1794).
Conseil
des Anciens. - Suite de la séance du 22 prairial an 7.
Beerembroek
: (...) “Représentants du
peuple, quel est celui de nous qui peut être indifférent sur le
sort de la Belgique ? Sans doute, il faut y faire exécuter les lois
; sans doute il faut l’arracher à la superstition dans laquelle
elle a gémi depuis tant de siècles ; sans doute il faut la soustraire
à l’influence des prêtres. Mais pourquoi, par un excès contraire,
est-elle livrée aujourd’hui aux apôtres de l’immoralité ? pourquoi
est-elle livrée à quelques hommes déhontés, indignes du nom de républicains,
indignes du nom de Français, qui, n’ayant aucune existence dans
leurs départements, ou qui, flétris par l’opinion publique, ont
été jetés par le volcan révolutionnaire comme une lave dévastatrice
sur le sol de la Belgique, pour corrompre les mœurs simples de nos
habitants par leurs coupables excès, par la débauche et la plus
infâme crapule ?”
(Journal
des Débats, 26 prairial an 7, n°25)
N°
37, du 7 messidor.
Conseil
des Cinq-Cents. Séance du 30 prairial.
Frison.
:
Je puis citer un fait à l’appui de la proposition. C’est dans la
Belgique surtout que les arbitraires ont eu lieu, et que les arrestations
ont frappé les citoyens de terreur ; les vexations éprouvées ont
été en partie la cause des troubles qui s’y sont élevés. Ramenez
les principes et la justice, et vous rattacherez tous les Belges
à la république. Un citoyen nommé Jaubert a été mis au Temple en
ventôse dernier, et il n’a pu, quelles qu’aient été ses réclamations,
obtenir d’être mis en jugement.
(...)
Dineffe
(de Liège) :
La république est-elle en danger ? Oui, nul ne peut le nier ; jamais
conspiration plus astucieuse n’a été ourdie : les César et les Marius
ont fait un partage géographiquement monarchique ; il est difficile
de croire que tout le directoire y ait été étranger. C’est dans
la Belgique surtout que les hommes à la livrée de Merlin ont commis
les actes arbitraires qui ont rendu ces contrées si malheureuses.
Il existe dans ce pays un parti qui veut le révolutionner, et le
livrer à l’Autriche. Merlin, je t’accuse d’être de ce parti : tu
as été pour mon pays un second duc d’Albe. Je vote contre toi le
décret d’accusation, je ne sais pas transiger avec les ennemis de
mon pays.
(Le
Compilateur, N° 37. Du 7 messidor an 7. )
Les
colonnes mobiles des départements du Nord, de l’Aisne et du Pas-de-Calais
sont désignées pour être mises en réquisition et maintenir la tranquillité
dans la ci-devant Belgique, dans le cas d’un débarquement des Anglo-Russes.
(Journal de Paris, 9 fructidor an 7)
Séance
du 2 fructidor.
Beerembroeck entretient le conseil du dévouement des nouveaux conscrits
du département de Jemmapes. Ils ont juré de périr, et leurs parents
de faire tous les sacrifices, plutôt que de rentrer sous la domination
d’un tyran, qui a inondé la
Belgique du sang de ses habitants.
(Le
Compilateur n°28, 17 fructidor an 7)
Conseil
des Cinq-Cents, séance du 24 fructidor.
Digneffe
(de l’Ourthe) : Je viens attirer l’attention du conseil sur les
neuf départements réunis. (...)
Il
fait l’historique des révolutions de la Belgique ; il démontre que
si l’on avait traité la Belgique comme il convient à un gouvernement
sage et prévoyant, il y a longtemps qu’elle serait complètement
identifiée avec l’ancienne France ; mais il la prend au moment où,
attendus en libérateurs, les Français y entrèrent en 1792, et il
la voit livrée sans interruption à une nuée d’agents ineptes, pillards
et loquaces, à des proconsuls dont les mieux intentionnés étaient
ceux qu’on n’écoutait pas. Bientôt on étendit sur ces belles contrées
un système spoliateur ; les plaintes et les murmures commencèrent
; les Belges allaient se colérer, lorsque les armées autrichiennes
vinrent peut-être épargner des insurrections aux uns, et des injustices
nouvelles aux autres ; et la France, malgré des fautes qu’ils se
plaisaient à rejeter sur ses agents, était encore le point vers
lequel ils tournaient leurs regards et leurs espérances.
Les
espérances des Belges et des Liégeois ne furent pas déçues. Les
Français achevèrent de reconquérir des provinces qui allaient devenir
pour la France une source éternelle de richesses et de propriétés
agricoles et commerciales. (...)
Ce
qui a contribué surtout à mécontenter les habitants des neuf départements
réunis, c’est la conduite des agents du gouvernement ; ils sont
toujours sortis des limites constitutionnelles, en raison que ceux
dont ils tenaient leur pouvoir s’en éloignèrent.
A
quoi attribuer une marche d’opérations aussi désastreuses ?
à l’impéritie, à la cupidité, aux passions haineuses et rancunières
des hommes qui ont circonvenu l’ancien directoire ? Sans doute,
les passions ont beaucoup influé sur les malheurs des Belges et
des Liégeois ; mais il est une cause plus puissante, plus sourde
et plus adroitement perfide. Cause première, à mon avis, tandis
que les autres ne lui sont que secondaires et subordonnées : c’est
l’influence des ennemis extérieurs de la République ; c’est celle
surtout d’une famille ambitieuse, réduite, en apparence, à la nullité,
mais qui tient trop, et depuis trop longtemps, aux Pays-Bas pour
consentir si facilement à abandonner ses anciennes espérances.
Qu’il
ait existé un plan des dix-sept provinces belgiques ; que ce plan
ait été formé dans les temps des troubles qui éclatèrent dans la
Belgique sur la fin du seizième siècle, et auxquels la Hollande
a dû son existence politique ; que la célèbre et ambitieuse maison
qui commença la révolution dans ces contrées ait toujours porté
ce plan dans son sein ; que son influence ait reparu à chaque époque
marquante de l’histoire de la Belgique ; que cette influence se
soit surtout exercée pendant les mouvements des années de 1787,
1789, 1790 et depuis ; que cette influence existe encore aujourd’hui,
c’est ce qui ne sera révoqué en doute que par ceux qui n’auront
suivi ni l’histoire des Provinces-Unies, ni la politique, ni les
mouvements ordinaires au cœur humain. (...)
Je
demande en conséquence la formation d’une commission de cinq membres,
chargée de vous présenter des vues sur les différents points propres
à prévenir l’effet des manœuvres de la maison d’Orange et du cabinet
de Saint-James, et à rattacher les habitants des départements réunis
à la République. Cet avis est adopté.
(Journal des Débats, 25 fructidor an 7)
Conseil
des Cinq-Cents. Séance du 5e jour complémentaire.
Légier
: Non, aucun de nous ne voudra jamais souscrire à une paix honteuse
; oui, la constitution de l’an 3, et l’intégralité du territoire
français : voilà des objets sacrés auxquels on n’attenterait pas
impunément ; les braves Liégeois, les Belges fidèles sont sûrs de
n’être jamais abandonnés.
(Un
mouvement unanime d’adhésion se manifeste.)
Une
foule de voix : Non, non, jamais.
D’autres
: Il n’y a plus de Belges ni de Liégeois, il n’y a que des Français.
Légier.
Ils sont devenus Français ; ils sont nos frères, rien ne peut nous
en séparer.
(Journal
des Débats, n° 130, 6e jour complémentaire. an 7)
Extrait
d’une lettre de la Belgique. La
nomination du citoyen Bourdon au ministère de la marine a comblé
de joie les citoyens bien pensant des départements de la Belgique.
La conduite vraiment patriotique du citoyen Bourdon durant son administration
à Anvers lui a valu l’estime de tous et l’amitié de ceux qui ont
eu directement affaire à lui. Ce choix du gouvernement est un des
moyens les plus sûrs de lui attirer la confiance de nos départements,
que tant d’autres circonstances n’ont pu qu’altérer. Puisse-t-il
être le précurseur des autres mesures propres à se concilier l’affection
des Belges. (Journal de Paris, 10 thermidor an 7)
1814
Le
8 février 1814, le général commandant les armées alliées en Belgique,
le duc de Saxe-Weimar, écrivait dans une proclamation affichée à
Bruxelles : "Qu'elle renaisse cette Belgique jadis si florissante, qu'elle renaisse
sous l'égide de l'ordre et du repos. L'indépendance n'en est plus
douteuse, mais allez la mériter par la conservation de l'ordre intérieur
et par l'organisation de levées militaires qui combattront pour
la liberté et l'honneur."
Dans
une proclamation du 4 mars 1814 relative à la formation de la Légion
Belge, le gouverneur militaire de Bruxelles, le comte de Lottum
écrivait : "Ressouvenez-vous, braves Belges, des exploits de vos ancêtres. Pensez
à l'état d'opprobre et d'esclavage du chef de l’Église qui, par
un dévouement héroïque et digne des couronnes célestes, a su sauver
les intérêts de la Sainte Religion. Il s'agit de sa libération,
il s'agit de votre honneur, de votre existence politique, du bonheur
de vos familles."
Sous
la pression des événements, le prince-souverain des Pays-Bas hâta
la réunion projetée de la Belgique et de la Hollande. Le 16 mars,
il se fit proclamer par les États Généraux roi des Pays-Bas et grand-duc
de Luxembourg.
Dans
sa proclamation du 16 mars 1815, "portant
déclaration que tous les pays qui sont sous son gouvernement forment
le Royaume des Pays-Bas, Guillaume rappelle que ce sont les
puissances assemblées au Congrès de Vienne qui se prononcent pour
la réunion de la Hollande et de la Belgique, et que les habitants
des "provinces Belgiques" ont témoigné leur joie sur cette
importante mesure. Et il continue : "Animés
par le suffrage des plus puissants souverains ; nous confiant en
cette noble passion pour la liberté civile et l'indépendance, qui,
de tout temps, a caractérisé les Belges (...) nous
prenons aujourd'hui le sceptre en mains.
Voir aussi :
Acte d'Union des Provinces
belgiques (novembre 1789)
Traité d’union des Provinces belgiques, du 11 janvier
1790
Chronique des Révolutions belgique
et liégeoise.
Table des Documents
inclus dans l'ouvrage.
La Belgique en 1795.