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Les
Etats de Flandres, unis depuis longtemps par des liens intimes d’amitié
et d’intérêt avec les Etats de Brabant, animés
d’ailleurs du même esprit pour la conservation de leurs droits,
usages, privilèges, et du culte de leurs pères ; lésés
également dans ces droits sacrés depuis nombre d’années,
par un gouvernement despote et tyrannique, et n’ayant trouvé
d’autre ressource que de secouer ledit joug, et de recouvrer leur
liberté et leur indépendance par la voie des armes,
ont cru que l’unique moyen d’y parvenir et de rendre leur état
de liberté stable, était de réunir leur sort
à celui de la province de Brabant, et de conclure ensemble
un traité d’union offensif et défensif à tous
égards, aux conditions ultérieures de n’entrer jamais
dans aucun pourparler, en composition quelconque avec leur ci-devant
souverain que de commune main ; et voulant donner aux Etats de Brabant
toutes les marques possibles d’une amitié sincère,
et manifester par des actes non équivoques tout leur désir
à cimenter cette union d’une façon indissoluble, lesdits
Etats de Flandres consentent, en suite de la proposition qui leur
a été faite par M. le chanoine Van Eupen, autorisé
des seigneurs Etats de Brabant, à ce que cette union soit
changée en souveraineté commune des deux Etats, de
façon que tout le pouvoir et l’exercice de cette souveraineté
soient concentrés dans un congrès à établir,
et qui sera composé des députés nommés
de part et d’autre, suivant les articles d’organisation dont on
conviendra dans la suite, d’après des sentiments fondés
sur les principes d’une exacte justice, et dictés uniquement
par le bien-être commun ; sauf que l’intention des parties
contractantes est, dès à présent, que le pouvoir
de cette assemblée souveraine se bornera au seul objet d’une
défense commune ; au pouvoir de faire la paix et la guerre,
et par conséquent à l’érection et entretien
d’une milice nationale commune, ainsi qu’à ordonner et entretenir
les fortifications nécessaires pour la défense du
pays ; de contracter des alliances avec les puissances étrangères,
en un mot, à tout ce qui regarde les intérêts
communs des deux Etats, et de ceux qui dans la suite trouveront
bon d’y accéder. Les Etats de Flandres osent se flatter que
les Etats de Brabant trouveront dans cette déclaration un
garant sûr des sentiments loyaux des Etats de Flandres, et
de leur zèle pour la cause commune ; et l’on ne doute nullement
que les Etats de Brabant n’y répondent de leur part par le
même esprit de franchise. Ainsi arrêté dans notre
assemblée du 30 novembre 1789.
Etait signé
J.F. Rohart, et muni du cachet des Etats de Flandres, en hostie
rouge.
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