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19 janvier 1815     20 janvier 1815    21 janvier 1815

Début de la série : 
       

 
Paris, le 20 janvier 1815.

Les journaux ont annoncé, il y a quelques jours, la mort de Mlle Raucourt, actrice du théâtre français ; mais ils ont gardé un profond silence sur la scène aussi scandaleuse que remarquable qui a eu lieu à l'église de St.-Roch, au sujet des funérailles de cette comédienne célèbre.
Mlle Raucourt était une actrice d'un ordre supérieur. Elle jouissait à Paris d'une grande considération ; on estimait sa probité, la noblesse de ses sentiments, son humanité, sa bienfaisance.
(la suite...)

(L'Observateur (...) de la Belgique, Bruxelles, tome 1, 1815.)

   

 

Paris, le 20 janvier 1815.
Tout est, au château des Tuileries, dans le plus grand recueillement ; chacun s'y prépare à l'auguste cérémonie qui doit avoir lieu demain. D'après les ordres du Roi, des recherches ont été faites avec le plus grand soin pour recueillir les restes précieux de LL. MM. Louis XVI et Marie-Antoinette. Tout a été reconnu et déposé dans des caisses cachetées. La marche de cette fête funèbre est réglée. Un silence religieux doit y régner.

     
  - Le roi de Wurtemberg imite le grand exemple donné à tous les souverains par le meilleur des princes. Il sent que dans l'état actuel des lumières et de la civilisation de l'Europe, tout pouvoir qui n'est pas fondé sur l'opinion, et qui ne repose pas sur l'intérêt des peuples, peut être renversé avec d'autant plus de facilité qu'il est plus absolu. Il a donné une constitution à ses sujets. Il veut un gouvernement représentatif. Il n'y a pas de doute que bientôt tous les gouvernements européens jouiront du même avantage que le Wurtemberg. C'est Louis XVIII que devront bénir tous les peuples qui ne gémiront pas sous le despotisme. La puissance arbitraire sera reléguée aux deux extrémités de l'Europe.
(Journal des Deux-Sèvres, 28 janvier 1815.)
 
   

  Paris le 20 janvier 1815.
- La Société d'encouragement pour l'industrie nationale vient de publier, dans son CXXIe bulletin, la description d'un bassinet de sûreté, pour empêcher les armes à feu de partir accidentellement, et pour préserver l'amorce de l'humidité, inventé par M. Regnier, conservateur du Musée de l'artillerie.
Ce bassinet, qui vient d'être adopté pour le service de la maison militaire du Roi, peut également convenir aux amateurs de la chasse, et, sous ce rapport, nous nous empressons d'indiquer les ateliers de M. Le Page, arquebusier de S. M., rue de Richelieu, à Paris, où se fabriquent les fusils destinés aux particuliers qui désirent profiter de cette belle invention. (Journal de Lyon, 24 janvier 1815.)
     

  De Londres, le 20 janvier 1815.
Des ordres ont été envoyés aux lords lieutenants pour le licenciement immédiat des régiments de milice de Bedford, Cumberland, Dorset et Oxford. D'autres corps le seront aussi incessamment.
Il y a déjà eu une grande réduction dans divers départements de l'armée. On annonce qu'aussitôt que la ratification du traité de Gand aura été reçue d'Amérique, deux compagnies de chaque régiment de cavalerie, et tous les bataillons additionnels des régiments d'infanterie, à l'exception des royaux, du 60e et du 95e, seront réformés.
(L'Oracle, du 27 janvier 1815.)
   

 

Belgique.
De Bruxelles, le 20 janvier.
- On sait qu'à l'époque de la révolution française, le duché de Bouillon fut réuni à la France ; aujourd'hui il va rentrer sous la domination du prince Philippe d'Auvergne, son légitime souverain. Déjà les autorités françaises ont évacué ce duché, et celles prussiennes se disposent également à l'abandonner. Les habitants ont témoigné leur joie d'un événement aussi heureux, par toutes les démonstrations les plus franches ; un Te Deum a été chanté à Bouillon ; des fêtes, des illuminations, ont eu lieu à cette occasion.
(L'Oracle, 21 janvier 1815.)

   

 

Vienne, le 20 janvier.
Les négociations du congrès se continuent avec activité, sans offrir toutefois jusqu'à présent de résultats décisifs. On ne saurait douter que les Souverains ne soient d'accord sur différent points importants ; mais il est impossible d'avoir la moindre certitude à cet égard , tant qu'un acte officiel ne constatera pas les renseignement que l'on prétend avoir.

 

Congrès de Vienne

 
 

- Le comité chargé des affaires de Suisse a achevé ses travaux et les soumettra, dit-on, sous peu à la sanction du congrès. Quoiqu'ils soient en général conformes aux vœux de la confédération helvétique, il est cependant à présumer que différent cantons proposeront encore quelques arrangements particuliers, avant de se soumettre tout-à-fait aux décisions du congrès.

   
 

- La possession de la forteresse de Mayence est encore un point à décider. Il est question, dit-on, de confier cette place aux Prussiens seuls, ou d'y mettre une garnison composée de troupes de la confédération germanique et prussiennes.

     
 

- Enfin on en est venu aussi à délibérer sur la traite des Nègres. Dans le comité composé des huit puissances qui ont signé la paix de Paris, la majorité a proposé de faire de l’abolition de cette traite un objet de délibération générale, tandis que quelques-unes veulent que cette mesure qui ne regarde que les relations particulières et intérieures de quelques États, soit aussi discutée par les Puissances, qui, possédant des colonies, y sont principalement intéressées.

   
  - Le Prince Talleyrand prend part, dit-on, aux conférences qui ont lieu entre les ministres des 4 grandes puissances alliées, la Russie , l'Autriche, l'Angleterre et la Prusse, sur les affaires de la Pologne et de la Saxe.    
  - Le Prince de Ligne a laissé plusieurs manuscrits, qui, d'après ses dispositions, doivent être remis a M. le Comte Maurice Odonell pour être publiés. Le Prince a ordonné qu'on en supprimât tout ce qui pourrait déplaire ou être mal interprété.
(Le Conservateur impartial, 29 janvier 1815.)
 
Prince de Ligne
 

  - On a fait dernièrement au Petit-Bâle une découverte assez singulière. Un négociant qui, lors du départ des Alliés avait acheté un magasin d'eau-de-vie, en ayant vendu dernièrement une partie, y envoya des gens pour en charger quelques pièces. En faisant cette opération, on trouva derrière les tonneaux les cadavres de deux soldats autrichiens qui s'étant glissés dans ce magasin, s'y étaient enivrés au point qu'ils en sont morts.
(Le Conservateur impartial, 20 janvier 1815.)
 

 

 

 

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