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L'Oracle.
— Quotidien; in-4°. Editeurs, G. Picard et Henri Fiocardo. Commencé
en 1800, ce journal cessa de paraître en 1827, époque
où le principal rédacteur, H. Fiocardo, se noya. Parmi
les collaborateurs de ce journal, on remarquait MM. Dumoulin de
Montlezun, et J. H. Hubin, de Huy, auquel M. G*** a dernièrement
consacré une brillante esquisse biographique (Trésor
national, livraison de juin 1843).
La publication de l'Oracle fut, au mois de thermidor an XI, suspendue
pendant quelques jours, par ordre du préfet, pour (dit une
pièce officielle) insertion d'un « article atroce contre
la conduite des militaires français en Hanovre. » Cette
interdiction fut levée le 24 du même mois.
En 1813, il est intitulé : L'Oracle, journal du département
de la Dyle.
On rencontre assez facilement des collections de ce journal : il
en existe un exemplaire de 1800 à 1826 à la ci-devant
bibliothèque de la ville; idem des années 1800 à
1823 au dépôt des archives du royaume ;
idem, du 6 mai 1814 au 4 juillet 1826 aux archives de la ville de
Bruxelles ; enfin, la bibliothèque royale possède
les années 1800 à 1809. Comme on le voit, il n'y a
aucune de ces quatre collections qui soit complète.
Le Compilateur du 21 messidor an VII, n° 4, contient la lettre
suivante du principal rédacteur de l'Oracle:
« Citoyen Rédacteur, arrêté depuis
six mois et traîné de prison en prison, sans avoir
pu obtenir, malgré toutes mes instances, ni communication
du mandat du directoire exécutif, qui me traduisait à
Paris, ni savoir quelles étaient les accusations dirigées
contre moi, encore moins de connaître les lâches dénonciateurs
qui cachés dans l'ombre du crime, m'ont attiré la
plus cruelle persécution, je suis enfin parvenu à
obtenir des juges, devant qui j'ai pu me défendre. Renvoyé
par devant le 1er conseil de guerre de la 24° division militaire,
séant à Gand, j'y ai été acquitté
à l'unanimité, le 16 messidor, des calomnies déversées
sur moi par quelques méchants sans pudeur, comme sans remords.—
Ma persécution ayant eu une grande publicité, je ne
saurais aussi trop en donner au jugement honorable qui m'acquitte.
— Braves et loyaux militaires, qui m'avez rendu a mes foyers, a
ma famille éplorée, recevez ici les remerciements
d'un citoyen reconnaissant qui connait tout le prix de la justice
que vous venez de lui rendre, après l'avoir vainement réclamée
pendant six mois. — Je vous prie, citoyen Rédacteur, d'insérer
cette lettre dans votre plus prochain numéro.
Salut et fraternité,
Bruxelles, le 19 messidor. Henri Fiocardo. »
On lit dans
le même numéro:
« De tous les Belges pris comme otages à la suite
des troubles qui ont désolé ces départements,
il ne reste plus à Paris que le citoyen L. J. Urban, détenu
a l'hôtel de la Force; on espère qu'il ne tardera pas
à être rendu à ses foyers. »
En réponse à une demande de renseignements faite par
l'intendant départemental de la Dyle, le maire (4 avril 1814)
fait observer que, de tous les journaux publiés à
Bruxelles, le seul qui lui paraît rédigé avec
soin est l'Oracle; c'est aussi, dit-il, le plus répandu,
les autres ne lui paraissant avoir qu'une existence éphémère
et mériter peu d'intérêt.
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