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30 juillet 1812     31 juillet 1812    1er août 1812

 

     

L'Empereur est à Witepsk.

 
 

 

Itinéraire des Archives de Caulaincourt :

   
 

Le 31 juillet 1812, l'Empereur a monté le Roitelet à 3 heures de l'après-dîner, reconnu le camp russe et toute la gauche, parcouru la ville, visité les fours, les ponts, rentré à 6 heures et demie.

     

 

Xe Bulletin de la Grande Armée

   
 

Witepsk, le 31 juillet 1812.

L'empereur de Russie et le grand-duc Constantin ont quitté l'armée et se sont rendus dans la capitale. Le 17, l'armée russe a quitté le camp retranché de Drissa, et s'est portée sur Polotsk et Witepsk. L’armée russe qui était à Drissa consistait en cinq corps d'armée, chacun de deux divisions et de quatre divisions de cavalerie. Un corps d'armée, celui du prince Wittgenstein, est resté pour couvrir Pétersbourg ; les quatre autres corps, arrivés le 24 à Witepsk, ont passé sur la rlive gauche de la Dwina. Le corps d'Ostermann, avec une partie de la cavalerie de la garde, s'est mis en marche le 25 à pointe du jour, et s'est porté sur Ostrovno.

Combat d'Ostrovno.
Le 25 juillet, le général Nansouty avec les divisions Bruyères et Saint-Germain, et le huitième régiment d'infanterie légère, se rencontra avec l'ennemi à deux lieues en avant d'Ostrovno. Le combat s'engagea. Diverses charges de cavalerie eurent lieu. Toutes furent favorables aux Français. La cavalerie légère se couvrit de gloire. Le roi de Naples cite, comme s'étant fait remarquer, la brigade Piré, composée du huitième de hussards et du seizième de chasseurs. La cavalerie russe, dont partie appartenait à la garde, fut culbutée. Les batteries que l'ennemi dressa contre notre cavalerie furent enlevées. L'infanterie russe, qui s'avança pour soutenir son artillerie, fut rompue et sabrée par notre cavalerie légère.
- Le 26, le vice-roi marchant en tête des colonnes, avec la division Delzons, un combat opiniâtre d'avant-garde de quinze à vingt mille hommes s'engagea à une lieue au-delà d'Ostrovno. Les Russes furent chassés de position en position. Les bois furent enlevés à la baïonnette.
Le roi de Naples et le vice-roi citent avec éloges les généraux baron Delzons, Huard et Roussel ; le huitième d'infanterie légère, les quatre-vingt-quatrième et quatre-vingt-douzième régiments de ligne, et le premier régiment Croates, se sont fait remarquer.
Le général Roussel, brave soldat, après s'être trouvé toute la journée à la tête des bataillons, le soir à dix heures, visitant les avant-postes, un éclaireur le prit pour ennemi, fit feu, et la balle lui fracassa le crâne. Il avait mérité de mourir trois heures plus tôt sur le champ de bataille de la main de l'ennemi.
Le 27, à la pointe du jour, le vice-roi fit déboucher en tête la division Broussier. Le dix-huitième régiment d'infanterie légère et la brigade de cavalerie légère du baron Piré tournèrent par la droite. La division Broussier passa par le grand chemin, et fit réparer un petit pont que l'ennemi avait détruit. Au soleil levant, on aperçut l'arrière-garde ennemie, forte de dix mille hommes de cavalerie, échelonnée dans la plaine : la droite appuyée à la Dwina, et la gauche à un bois garni d'infanterie et d'artillerie. Le général comte Broussier prit position sur une éminence avec le cinquante-troisième régiment, en attendant que toute sa division eût passé le défilé. Deux compagnies de voltigeurs avaient pris les devants, seules ; elles longèrent la rive du fleuve, marchant sur cette énorme masse de cavalerie, qui fit un mouvement en avant, enveloppa ces deux cents hommes, que l'on crut perdus, et qui devaient l'être. Il en fut autrement ; ils se réunirent avec le plus grand sang-froid, et restèrent, pendant une heure entière, investis de tous côtés ; ayant jeté par terre plus de trois cents cavaliers ennemis, ces deux compagnies donnèrent à la cavalerie française le temps de déboucher.
La division Delzons fila sur la droite. Le roi de Naples dirigea l'attaque du bois et des batteries ennemies ; en moins d'une heure, toutes les positions de l'ennemi furent emportées, et il fut rejeté dans la plaine, au-delà d'une petite rivière qui se jette dans la Dwina sous Witepsk. L'armée prit position sur les bords de cette rivière, à une lieue de la ville.
L'ennemi montra dans la plaine quinze mille hommes de cavalerie et soixante mille hommes d'infanterie. On espérait une bataille pour le lendemain. Les Russes se vantaient de vouloir la livrer. L'empereur passa le reste du jour à reconnaître le champ de bataille et à faire ses dispositions pour le lendemain ; mais , à la pointe du jour, l'armée russe avait battu en retraite dans toutes les directions, se rendant sur Smolensk.
L'empereur était sur une hauteur, tout près des deux cents voltigeurs qui, seuls en plaine, avaient attaqué la droite de la cavalerie ennemie. Frappé de leur belle contenance, il envoya demander de quel corps ils étaient. Ils répondirent: « Du neuvième, et les trois-quarts enfants de Paris ! — « Dites-leur, dit l'empereur, que ce sont de braves gens : « ils méritent tous la croix ! »
Les résultats des trois combats d'Ostrovno sont : dix pièces de canon russes attelées, prises ; les canonniers sabrés ; vingt caissons de munitions ; quinze cents prisonniers ; cinq ou six mille Russes tués ou blessés. Notre perte se monte à deux cents hommes tués, neuf cents blessés, et une cinquantaine de prisonniers.
Le roi de Naples fait un éloge particulier des généraux Bruyères, Piré et Ornano, du colonel Radziwil, commandant le neuvième de lanciers polonais, officier d'une rare intrépidité.
Les hussards rouges de la garde russe ont été écrasés ;ils ont perdu quatre cents hommes, dont beaucoup de prisonniers. Les Russes ont eu trois généraux tués ou blessés ; bon nombre de colonels et d'officiers supérieurs de leur armée sont restés sur le champ de bataille.
Le 28, à la pointe du jour, nous sommes entrés dans Witepsk, ville de trente mille habitants. Il y a vingt couvents. Nous y avons trouvé quelques magasins, entre autres un magasin de sel évalué quinze millions.
Pendant que l'armée marchait sur Witepsk, le prince d'Eckmühl était attaqué a Mohilow.
Bagration passa la Bérésina à Bobruisk, et marcha sur Novoi-Bickow. Le 23, a la pointe du jour, trois mille cosaques attaquèrent le troisième de chasseurs, et lui prirent cent hommes, au nombre desquels se trouvent le colonel et quatre officiers, tous blessés. La générale battit : on en vint aux mains. Le général russe Sicverse, avec deux divisions d'élite, commença l'attaque : depuis huit heures du matin jusqu'à cinq heures du soir, le feu fut engagé sur la lisière du bois et au pont que les Russes voulaient forcer. A cinq heures, le prince d'Eckmühl fit avancer trois bataillons d'élite, se mit à leur tête, culbuta les Russes, leur enleva leurs positions, et les poursuivit pendant une lieue. La perte des Russes est évaluée à trois mille hommes tués et blessés, et à onze cents prisonniers. Nous avons perdu sept cents hommes tués ou blessés. Bagration, repoussé, se rejeta sur Bickow, où il passa le Borysthène, pour se porter sur Smolensk.
Les combats de Mohilow et d'Ostrovno ont été brillants et honorables pour nos armées ; nous n'avons eu d'engagé que la moitié des forces que l'ennemi a présentées ; le terrain ne comportait pas d'autres développements.

     

 

Revenu à Witepsk, Napoléon charge le général de Caulaincourt, son Grand Ecuyer, de visiter les hôpitaux, de consoler et d'encourager les blessés, de leur donner de l'argent. Ce qui donne l'occasion au Grand Écuyer de nous brosser le tableau de l'état déplorable du service sanitaire de l'armée :

   
  Ces malheureux étaient dans le plus grand dénuement, couchés par terre, la plupart sans paille, tous dans la situation la plus défavorable. Un grand nombre n'étaient pas encore pansés, même des officiers. Les églises, les magasins, tout était rempli. Malades et blessés étaient confondus dans le premier moment. Les chirurgiens et médecins, en trop petit nombre, ne pouvaient suffire aux besoins du service. Ils étaient d'ailleurs sans moyens : point de linge, point de médicaments. A l'exception de la Garde, qui avait conservé quelques ressources, toutes les autres ambulances manquaient même des caisses d'instruments qui étaient restées en arrière et perdues avec les fourgons que la mort des chevaux avait fait abandonner le long des chemins. Witepsk, où on espérait trouver quelques ressources, était presque désert. D'ailleurs, ces capitales des grandes provinces russes ne valaient pas les moindres villes d'Allemagne. Trop habitué à y trouver des ressources de tous genres, on avait compté sur les mêmes en Russie ; le désappointement fut grand et bien cruel pour les malheureux qui souffraient, sans qu'on eût aucun moyen pour les soulager. On ne peut se faire une idée du dénuement où l'on fut dans les premiers moments. Le défaut d'ordre, l'indiscipline des troupes et même de la Garde privaient du peu de moyens qui restaient. Jamais situation ne fut plus douloureuse et spectacle plus déchirant pour ceux qui pensaient et que les faux prestiges de gloire et d'ambition n'éblouissaient pas. A l'exception des chefs, l'insouciance des administrations était à son comble. Nos malades, nos blessés périssaient, faute des moindres secours. Ces nombreux caissons, ces immenses approvisionnements en tous genres, assemblés à si grands frais depuis deux ans, avaient disparu, pillés, perdus, faute de moyens pour les traîner. Ils étaient semés sur la route. La rapidité des marches, le manque d'attelages suffisants et de rechange, le manque de vivres, le défaut de soins, tout s'était réuni pour faire périr les chevaux. Cette campagne en poste, sans résultat réel, depuis le Niémen jusqu'à Wilna et depuis Wilna jusqu'à Witepsk, avait déjà coûté à l'armée plus que deux batailles perdues, et la privait de ses ressources et de ses approvisionnements les plus indispensables.
(...)
Par un esprit de lésinerie inexplicable et impardonnable, les approvisionnements des ambulances n'avaient pas été suffisants. Le personnel même était trop peu nombreux. Tous les moyens de transport de l'armée, même ceux de l'artillerie, étaient aussi insuffisants. L’Empereur, voulant toujours avoir le plus possible avec le moins de frais possible, il en était résulté qu'au départ des grands dépôts, on avait presque tout attelé, comptant, comme dans les autres campagnes, sur les chevaux de réquisition qu'on avait l'habitude de trouver dans le pays pour renforcer les attelages et remplacer successivement les pertes, mais la Russie n'offrait aucun de ces moyens. Les chevaux, les bestiaux, tout ayant fui avec les humains, on se trouvait comme au milieu d'un désert ; tous les services avaient laissé la plus grande partie de leur matériel sur les chemins.
Jamais l'insouciance n'avait été portée plus loin par les sous-ordres de l'administration. Aussi, jamais le courage malheureux n'avait-il été plus mal soigné. Les médecins de l'armée et les chefs d'administration, aussi recommandables par leur zèle que par leurs talents, étaient au désespoir de l'état où se trouvaient les hôpitaux. Ils tâchaient vainement de suppléer par leurs soins à tout ce qui manquait. Nous n'étions qu'à Witepsk, nous n'avions pas eu de bataille, et on manquait même de charpie ! (...)

Pour être sûr qu'il n'y aurait pas d'indiscrétion de commise, l'Empereur n'avait consulté personne. Aussi nos caissons, tous nos transports, calculés pour des routes ferrées, pour des marches et des distances ordinaires, n'étaient pas en rapport avec les chemins des pays que nous avions à parcourir. Les premiers sables avaient écrasé les attelages, parce qu'au lieu de diminuer le chargement, en raison du poids de la voiture et de la distance à parcourir, on l'avait au contraire augmenté, dans la pensée que la consommation le diminuerait suffisamment chaque jour. L’Empereur, par ce motif de l’allègement journalier, n'avait pas voulu faire entrer dans ses calculs la distance à parcourir pour arriver au point où on pouvait commencer à consommer. Joignez à cela la forme pesante de nos attirails, le manque de subsistances, les marches forcées, le défaut de soins et de surveillance, résultat indispensable d'une marche sur une route pillée et sans magasins, où l'homme, manquant de tout lui-même, ne pouvait s'occuper de ses chevaux et les voyait périr sans regret, parce qu'il entrevoyait, dans la destruction du service qui lui était confié, le terme de ses privations personnelles, et vous aurez le secret et la cause de nos premiers désastres et de nos derniers revers.
Le désordre était partout : dans la ville comme dans les environs, tout le monde avait besoin. La Garde manquait, comme les autres corps ; de là l'indiscipline et tout ce qui en résulte. L'Empereur se fâchait, grondait plus que sévèrement le major-général, les chefs de corps et les administrateurs, mais cela ne remédiait à rien, puisqu'on n'avait pas encore pu parvenir à faire des distributions.
     

 

Journal de l'Empire du vendredi 31 juillet 1812 :

   
 

Lithuanie.
Wilna, 18 juillet. S.M. L'Empereur des Français est parti hier de cette ville, Il arrive chaque jour ici un grand nombre de Polonais des divers points qui ont été abandonnés par l'ennemi. Tous leurs rapports prouvent qu'il y a un extrême désordre dans l'armée russe, et que le passage rapide du Niémen par les Français a jeté une confusion extraordinaire dans ses mouvements. Le grand duc Constantin avait son quartier-général à Caserkliszhi, près de Swiziani, lorsqu'il apprit que les Français n’étaient qu'à trois lieues. Les Russes se sont livrés à toutes sortes d'excès avant de quitter le pays. On conçoit qu'ils aient détruit les magasins et les établissements militaires ; mais ce qui a révolté tous les habitants, c'est que dans certains endroits ils n'ont pas même respecté les maisons particulières dans lesquelles ils étaient logés. Un très grand personnage, avant de quitter le château qu'il habitait, est entré dans la chambre où se trouvaient les dames, et a brisé les meubles et les glaces, en disant qu'il aimait mieux les casser lui-même, que de laisser faire cette besogne à l' ennemi. Avant l'entrée des Français, les Russes avaient formé à Swiziani un comité composé de M.M Wawrzeckt, Plater, Rochiski et Lubechi ; mais ces messieurs ayant paru suspects, ont été arrêtés par ordre du prince Constantin, et envoyés au quartier-général. (...)

     
 

Prusse.
Koenigsberg, 6 juillet. S.M. L'Empereur Napoléon, lors de son séjour ici, après s'être informé de divers objets, notamment de l'université et du nombre des étudiants, fit l'honneur d'inviter un jour à dîner le lieutenant-général de Zieten, commandant de cette ville, ainsi que le général de Bulow. Chacun d'eux fut placé à côté de S.M. L'Empereur, qui porta un toast à S.M. le roi de Prusse. Dans ses différentes promenades par la ville, S.M.I. s'est arrêtée principalement sur la place du grand incendie de l'année dernière. S.M.I. a fait des présents considérables aux personnes qui étaient de service auprès d'elle. (Gazette de Hambourg.)

  Porter un toast  
 

Florence, 20 juillet.
Notre ville a été une des premières de l'Italie française à apprendre la marche rapide de l'armée française en Russie ; il n'y aura pas eu de ville dans l'Empire où elles auront fait une plus agréable impression. Nous avons connu les Russes, et nous ne les aimons point : ils nous rendirent visite en septembre et octobre 1799, et nous donnèrent une idée du sort que ces demi-sauvages du Nord préparaient aux habitants du Midi, si la main de l'Empereur n'élevait une barrière entr'eux et l'Europe civilisée.
Ils étaient, nous disait-on, alors nos alliés ; ils pillèrent une partie des boutiques de notre ville, dévastèrent les campagnes voisines de Florence, et ruinèrent la moitié de notre superbe promenade des Cascines. Jugez par-là du goût que nous avons conservé pour eux, et du plaisir avec lesquel nous nous voyons vengés !
Notre journal vient de publier en cette occasion l'extrait suivant d'une circulaire adressée, le 18 de ce mois, aux maires et aux commissaires de police du grand-duché de Toscane, par M. Le directeur général de la police de Toscane. On y remarque les passages suivants :
« ... Les pièces officielles jointes au premier bulletin de la Grande Armée commandent une nouvelle reconnaissance pour le monarque tout puissant sur lequel reposent les regards comme la destinée de tant de peuples !
« Avec quelle admiration n'y a-t-on pas vu celui qui est toujours si sûr de vaincre s'obstiner à proposer, je dirais presque à solliciter la paix générale, au prix des plus imposants sacrifices, et l'offrir en vain au ministère anglais même, et ce même ministère dont la fureur ne rêve que sang et que désastre pour le continent !...
« Napoléon, voulant la paix, a été refusé pour la quatrième fois !
« Le génie de la discorde l'a emporté sur celui de l'humanité : on n'a laissé au vainqueur de l'Europe d'autre moyen que de nouvelles victoires, pour asseoir enfin sur d'inébranlables bases le repos du continent...
« Voilà, Monsieur, ce qu'il importe de répéter au petit nombre d'hommes (s'il en était encore) qui douteraient que tous les maux versés depuis quinze ans sur les nations, n'eussent été l'ouvrage de l'Angleterre et des haineuses passions auxquelles elle est elle-même en proie jusque dans son sein.
« Elle vient de retrouver de dupes et des victimes parmi ces mêmes Russes que l'Empereur Napoléon a vaincus toutes les fois qu'il a eu à les combattre...
« Cependant, ils avaient alors avec eux l'Autriche, la Prusse, une partie de l'Allemagne : que sera-ce donc aujourd'hui que leurs anciens auxiliaires sont tous contre eux, en vertu des derniers traités ?
« Par combien de calamités et de ruines les Russes auront bientôt payé l'aveugle faiblesse de leur Empereur Alexandre, et l'inconcevable ardeur de son cabinet à rompre le traité le plus sacré, celui de Tilsitt, et à violer les généreuses conventions d'Erfurt !
« Que d'actions de grâces les heureux habitants de la Toscane ne doivent-ils pas à notre grand Empereur, qui, par une étroite alliance avec la maison d'Autriche, écarte à jamais loin de l'Italie et d'eux toutes chances de guerre et d'inquiétudes intérieures !
« Je sais qu'ils apprécient les innombrables bienfaits de leur souverain et le calme inaltérable dont ils jouissent à l'ombre de l'autorité tutélaire de l'auguste sœur de S.M.
« Si cependant, au milieu de ce concert de félicitations et d'espérances nouvelles, quelques esprits chagrins et inquiets, autant qu'ignorants, cherchaient à interrompre les cris de victoires qui retentissent parmi nous, veuillez bien, Monsieur, me les signaler...
« Qui pourrait, en effet, ne pas attendre avec la plus entière confiance, ne pas appeler de ses voeux les plus ardents les triomphes de nos invincibles armées ? Ce serait méconnaître l'expérience de quinze années ; ce serait se déclarer contre ses propres fils, ses parents, ses amis, qui font partie de l'armée dont S.M. Est entourée.
« C'est l'Europe entière qui marche aujourd'hui sous les mêmes aigles, commandée par le plus grand des capitaines, et coalisée contre une seule puissance, dont la prompte défaite sera le gage de la ruine de l'Angleterre et de la paix du Monde. »

Le directeur- général de la police de Toscane,
P. Lagarde.

     

 

 

Paris, 30 juillet. D'après des nouvelles particulières de l'armée, S.M.I., partie de Wilna le 17, est arrivée le 18 à Ghoubokoé. Le pays entre Wilna et la Dwina est couvert des plus riches moissons. Le prince Bagration est définitivement acculé sur Bobrinsk.

  17 juillet 1812
18 juillet 1812
 

 


  1er août 1812    

 

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