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Itinéraire des Archives
de Caulaincourt :
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De
Wilna à Nementschin avec le relai de Bride, à Podbrodzie
avec le relai de Courtray, à Swenziany, avec le relai de
Potin : 23 lieues. Arrivé le 17 à 11 heures du matin,
parti à 10 heures du soir pour Gloubokoje.
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Proclamation
des Russes, trouvée aux avant-postes sur la Dwina, le 17
Juillet, 1812. |
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Soldats
Français!
L'on vous force de marcher à une nouvelle guerre; l'on vous
persuade que c'est parce que les Russes ne rendent pas justice à
votre valeur: non, camarades; ils l'apprécient; vous le verrez
un jour de bataille. Songez qu'une armée, s'il le faut, succédera
à l'autre, et que vous êtes à 400 lieues de
vos renforts. Ne vous laissez pas tromper à nos premiers
mouvements: vous connaissez trop les Russes pour croire qu'ils fuient
devant vous: ils accepteront le combat, et votre retraite sera difficile.
Ils vous disent en camarades : retournez chez vous en masse; ne
croyez point à ces perfides paroles que vous combattez pour
la paix: non; vous vous battez pour l'insatiable ambition d'un souverain
qui ne veut point la paix; sans cela, il l'aurait depuis longtemps,
et qui se fait un jeu du sang de ses braves. Retournez chez vous,
ou acceptez en attendant un asile en Russie; vous y oublirez les
mots de conscription, de levée, de ban et arriere-ban, et
toute cette tyrannie militaire qui ne vous laisse pas un instant
sortir de dessous le joug.
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Le
général de Caulaincourt, Grand Ecuyer de l'Empereur
:
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Des
imprimés signés Barclay, jetés aux avant-postes,
prouvaient qu'il n'était pas même scrupuleux sur les
moyens qu'on voulait employer, car on y engageait les Français
et les Allemands à quitter leurs drapeaux et on leur offrait
des établissements en Russie. L'Empereur Napoléon
en parut étonné : « - Mon frère Alexandre
ne ménage plus rien, dit-il. Je pourrai aussi appeler ses
paysans à la liberté. Il a été trompé
sur la force de son armée, il ne sait pas la diriger et il
ne veut pas faire la paix ; ce n'est pas être conséquent.
Quand on n'est pas le plus fort, il faut être le plus politique,
et sa politique doit être d'en finir. »
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Le
général de Ségur, maréchal-des-logis
du Palais :
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Une
adresse des Russes aux Français venait d'être répandue
dans son armée. Il (Napoléon) y vit de vaines injures
jointes à une invitation inutile et maladroite à la
désertion. Cette lecture excite sa colère ; dans son
agitation, il dicte une réplique qu'il déchire, puis
une autre qui éprouve le même sort, enfin une troisième
dont il reste satisfait. Ce fut celle qu'on lut alors dans les journaux,
sous le nom d'un grenadier français. Il dictait ainsi jusqu'aux
moindres lettres qui partaient de son cabinet ou de son état-major.
Il réduisait sans cesse ses ministres et Berthier à
n'être que ses secrétaires. Dans son corps appesanti,
son esprit était resté actif; l'accord manquait, ce
fut une cause de nos malheurs.
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de
Baudus, aide de camp du maréchal Bessières :
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Au
moment où Napoléon quittait Wilna pour aller se mettre
à la tête de ses troupes et surveiller l'exécution
des ordres qu'il avait donnés, il apprit que la division
Sébastiani s'était laissé surprendre et avait
éprouvé un échec assez grave. Le bon effet
moral que ce léger succès produisit sur l'armée
russe ne fut pas le seul avantage qu'elle en retira ; car dans le
premier moment Napoléon, ayant considéré cette
attaque comme l'indice d'un mouvement offensif de toutes leurs forces,
se décida à arrêter la marche de ses colonnes.
Ce retard leur donna le temps de gagner Witepsk, d'y passer la Dwina,
et de porter une forte avant-garde sur le bourg d'Ostrowno, en même
temps que le gros de l'armée prenait position sur les bords
de la Luczissa, petite rivière fort encaissée qui
va se jeter dans la Dwina à une petite distance de cette
ville. |
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Lettre
de l'Empereur à Maret, duc de Bassano. |
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A
M. Maret, duc de Bassano, ministre des Relations extérieures,
à Vilna.
Sventsiany,
17 juillet 1812.
Monsieur le
Duc de Bassano, je suis arrivé à Sventsiany à
dix heures du matin. J'en pars cette nuit pour Gloubokoié.
Les ponts que l'ennemi avait jetés et les petits mouvements
qui s'en étaient suivis n'ont pas eu de suite.
Dites à l'ordonnateur qui est resté qu'on expédie
tous les convois sur Gloubokoïé par la route de Mikhalichki,
qui est beaucoup plus courte.
Envoyez quelques agents du pays en poste pour savoir ce qui se passe
du côté de Nesvije, de Pinsk, de Bobrouisk.
Ecrivez tous les jours une petite lettre à l'archichancelier
et au ministre de la police, afin qu'il n'y ait aucune inquiétude
à Paris. La ligne des courriers de l'estafette vient de Vilna
à Gloubokoïé par Sventsiany ; ainsi je compte
que vous me renverrez mon officier d'ordonnance, que vous m'écrirez
par toutes les estafettes ce qui se passe de nouveau dans la place
et des nouvelles de Varsovie.
Napoléon.
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Le
général de Caulaincourt, Grand Ecuyer de l'Empereur
: |
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L'Empereur
y reçut des dépêches du roi de Naples (à
Sventsiany) qui lui donnait des détails sur l'échec
de sa cavalerie. Il lui annonçait en même temps l'évacuation
du camp retranché de Drissa le 18 juillet (1) et la retraite
générale de l'armée russe qui avait abandonné
toutes les positions et les travaux auxquels on avait tant travaillé
depuis deux ans. Ce succès inévitable, puisque Bagration
était coupé de Barclay et des provinces du Midi s'il
ne se fût hâté de prendre ce parti, ayant été
prédit longtemps d'avance par l'Empereur, était d'un
bon augure. Il lui monta la tête et enflamma, en même
temps, beaucoup des plus froids dans cette cause polonaise, comme
on l'appelait au Quartier général.
Sa Majesté se décida sur-le-champ à se rendre
à Gloubokoje. La Garde fut mise immédiatement en mouvement
dans cette direction. L'Empereur resta douze heures à Swenziany
pour expédier des ordres et marcha toute la nuit, espérant,
par la rapidité de ce mouvement, avoir pied ou aile de l'armée
russe, et arriva dans la matinée à Gloubokoje, beau
couvent dans un pays très fertile. (...)
L'Empereur
fut au comble de la joie en apprenant l'évacuation du camp
de Drissa que les Russes avaient mis deux ans à fortifier.
Ce départ d'Alexandre lui parut aussi un succès. Il
l'attribua avec raison à ses rapides mouvements qui, ayant
empêché la réunion des corps de la grande armée,
l'avaient obligé à évacuer son camp sans combat
pour chercher plus loin un point de ralliement. Il pouvait maintenant,
disait-il, choisir entre Moscou et Pétersbourg, si la Russie
ne demandait pas la paix. Il espérait, par la rapidité
de ses manœuvres, forcer l'armée russe à recevoir
la bataille qu'il désirait ou la démoraliser et la
miner par une retraite successive sans combats. Il ajoutait que
le corps de Bagration ne rallierait pas la grande armée,
qu'il serait pris ou détruit au moins en partie, ce qui ferait
une grande sensation en Russie, ce général étant
un des anciens compagnons de Souvaroff. L'Empereur eut bientôt
décidé son mouvement sur Witepsk, espérant
forcer l'armée russe à se battre pour défendre
cette ville et peut-être pour attendre Bagration, que le prince
d'Eckmühl continuait à serrer de près.
(1)
Le 16 juillet. |
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VIIIe
Bulletin de la Grande Armée,
Gloubokoé, le 22 juillet 1812. |
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Le
17, le prince d'Eckmûhl était a Golognino.
Le vice-roi arriva a Dockchitsié le 17.
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Journal
de l'Empire, 17 juillet 1812 : |
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Empire
français. Paris, 16 juillet.
Des lettres particulières de Wilna, du 5 juillet, annoncent
que S. M. l'Empereur et Roi se trouvait toujours dans cette ville.
–Le pape est arrivé à Fontainebleau le 20 juin dernier,
accompagné de l'archevêque d'Edessa et de plusieurs
officiers de sa maison. M. le duc de Cadore intendant de la couronne,
et S. Exc. le Ministre des cultes ; l'archevêque de Tours,
les évêques de Nantes et de Trêves l'ont reçu
à son entrée au palais. L'évêque d’Évreux
est arrivé le lendemain. Les cardinaux présents à
Paris y ont été quelques jours après. S. S.
y occupe le même appartement qu'il y a sept ans ; elle a très
bien supporté le voyage ( Moniteur) |
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