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Le
Conservateur impartial n°2, 17 janvier 1815 :
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Vienne, 27 décembre
1814.
- Les funérailles du Feld-maréchal Prince de Ligne
ont eu lieu avec toutes les cérémonies dues à
son rang. On a remarqué parmi les personnages illustres qui
suivaient le convoi funèbre, S. A. R. le Prince Auguste de
Prusse, S. A. le Duc de Saxe-Weimar, le Feld-maréchal Prince
de Schwarzenberg, Mrs. les généraux Ouwaroff, Colloredo,
Giulay, Radetzky, Neipperg etc. L'amiral Sir Sidney Smith, revêtu
de l'uniforme de la marine anglaise, et décoré de
tous ses ordres, cornmandait la dernière batterie qui se
trouvait à la suite du convoi. C'est le feld-maréchal
Comte Wenzel Colloredo qui remplace le Prince de Ligne en qualité
de capitaine des gardes du corps et du château de S. M. I.
et R. |
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Prince
de Ligne
Sidney
Smith |
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-
Il est impossible de prononcer rien de certain sur la durée
du congrès. Tout ce qui a trait à la nature des conférences
est enveloppé du plus profond mystère. Cependant nous
observons avec plaisir que les craintes qui s’étaient répandues
par rapport à une guerre prochaine, et qui sans doute ne dévaient
leur origine qu'à des conjectures mal fondées, sont
entièrement dissipées. On a fait, dit-on, de nouvelles
ouvertures propres à aplanir toutes les difficultés,
et l'on ne doute plus que les puissances alliées ne parviennent
au but qu'elles se sont proposé.
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Congrès
de Vienne |
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On parle d'un traité d'alliance qui doit avoir été
conclu ces jours-ci, entre l'Autriche et la Bavière. |
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Le
Conservateur impartial n°3, 20 janvier 1815 |
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Londres,
le 27 décembre 1814.
Hier Mr. Baker, secrétaire de la commission britannique à
Gand, est arrivé avec une copie du traité de paix
conclu avec les États-Unis d'Amérique et signé
le 24 décembre. Le conseil du cabinet fut aussitôt
convoqué et la lettre suivante envoyée au Lord-maire
pour être publiée :
Du secrétariat des affaires étrangères,
le 26 décembre.
Mylord ! J'ai l'honneur d'annoncer à V. S. , que Mr. A. S.
Baker, arrivé ce matin de Gand, a apporté au Ministère
la nouvelle qu'un traité de paix entre S. M. et les États-Unis
d'Amérique a été signé à Gand
le 24 de ce mois par les plénipotentiaires des deux puissances.
Je dois en même temps informer V. S., qu'en vertu de ce traité
les hostilités cesseront aussitôt qu'il aura été
ratifié par le Président des États-Unis, et
par le Prince-Régent, au nom du Roi. J'ai l'honneur etc.
signé : Bathurst. |
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On lit ce qui suit dans les feuilles ministérielles, the
Sun et the Courier, relativement aux conditions de ce
traité :
Art. 1. Toute stipulation relative aux droits maritimes est passée
sous silence, et il n'est fait aucune mention d'indemnités
pour les vaisseaux américains qui ont été saisis
par ordre du cabinet, ou de quelqu'autre manière.
2. Les Indiens, comme alliés de la Grande-Bretagne, jouiront
de tous les droits, privilèges et de toutes les possessions
qui leur appartenaient ou qu'ils réclamaient avant l'année
1812.
3. Les différends qui ont rapport à la démarcation
des territoires seront renvoyés à des commissaires que
les deux puissances nommeront conformément à la teneur
du dit traité. En attendant les Anglais resteront en possession
des îles situées dans la baye de Passamaquoddy. Toutes
les autres conquêtes seront restituées de part et d'autre.
4. Les Américains renoncent au droit de pêche sur la
côte du Terre-neuve, et au droit de faire le commerce dans nos
possessions aux Indes orientales. Il est évident que les conditions
de ce traité n'ont été qu'indiquées. Trois
articles d'une haute importance ont cependant été stipulés
à l'avantage de la Grande-Bretagne : l'indépendance
des Indiens, l'exclusion des Américains de la pêche de
Terre-neuve, et l'abolition du commerce des Américains aux
Indes orientales. Néanmoins ce traité de paix a trouvé
de nombreux détracteurs. Le journal The Times le regarde
comme un coup mortel porté à l'Angleterre, et somme
tous les habitants de ce pays de protester aussitôt contre sa
ratification. Mais ce ne sont que de pures déclamations. Aujourd'hui
S. A. R. le Prince-Régent l'a ratifié, et des courriers
qui doivent porter cette nouvelle en Amérique ont été
aussitôt expédiés.
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Le Lord Castlereagh doit arriver ici de Vienne même avant l'ouverture
du parlement (9 février). Lord Clancarty restera dans cette
dernière ville.
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Castlereagh
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Il a été publié à Lisbonne un décret
royal en date du 16 juillet, par lequel les ports du Brésil
sont ouverts aux vaisseaux de toutes les puissances amies. L'on espère
que le Portugal qui a souffert si longtemps et fait de si grands sacrifices,
obtiendra une faveur pareille.
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Brésil
Portugal |
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Paris,
le 27 décembre 1814. Le Roi a rendu, le 16 de ce mois,
une ordonnance en vertu de laquelle il sera formé, sous le
nom de régiment colonial étranger, un corps
dans lequel seront placés les militaires espagnols et portugais
qui existent à la solde de France et sont en état de
servir ; ce régiment sera composé de trois bataillons.
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Mr. de Sades, auteur de plusieurs ouvrages très licencieux,
vient de mourir à Charenton où il avait été
enfermé comme fou.
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Sade (marquis
de) |
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Dans
la séance de la chambre des députés du 24, Mr.
Sartelon, au nom de la commission des pétitions, a fait un
rapport sur les plaintes et les réclamations de 19 infortunés,
victimes de détentions arbitraires sous le gouvernement de
Buonaparte. En voici l'extrait :
Messieurs, dix-neuf anciens prisonniers d’État, parmi lesquels
se trouvent Mr. le maréchal-de-camp Desolde Grisolles et plusieurs
anciens officiers, exposent à la Chambre qu'ils ont été
détenus dans différentes prisons d’État pendant
un espace de temps considérable. La détention de quelques
uns a été de dix, onze, douze et treize ans consécutifs ;
celle de l'un d'entr'eux a duré quinze années. Les pétitionnaires
ont commencé, pour la plupart, à être détenus
au château de Vincennes ; mais les huit châteaux
forts désignés par l'ancien gouvernement, n'ayant pas
suffi pour contenir le nombre immense de prisonniers de leur classe,
plusieurs ont été répartis dans diverses prisons
ordinaires. Les pétitionnaires ont été dirigés
sur Sainte-Pélagie et Bicêtre, où il avait été
établi pour eux un quartier séparé, pire à
tous égards, disent-ils, que les prisons d’État d'où
ils sortaient. Ils ont tous été interrogés comme
prisonniers d’État par Mr. le comte Jolivet, en vertu du décret
du 3 mars 1810. L'article 35 de ce décret portait qu'il serait
accordé à chacun de ces prisonniers qui le requerrait,
une somme de 2 fr. par jour à titre de secours pour leur entretien,
outre les munitions ordinaires ; cette nourriture paraît
avoir été fixée de même par la police a
une somme pareille de 2 fr. Les dix neuf pétitionnaires ont
écrit souvent à Mr. le duc de Rovigo, ministre de la
police, pour demander la somme qui leur était accordée.
Ils voyaient plusieurs de leurs camarades, disent-ils, la recevoir ;
elle était apportée par un inspecteur de police ;
mais ils n'ont jamais pu l'obtenir. Leurs réclamations, adressées
directement au ministre par eux, et transmises plusieurs fois par
Mr. le conseiller d’État Jolivet, n'ont eu aucune suite ;
ils se sont trouvés privés de tout : ils ont été
réduits au pain des prisons et à la paille. Plusieurs
de leurs infortunés camarades sont morts de misère ;
eux-mêmes ont perdu leur santé et dépensé
tout ce qui leur restait lorsqu'ils ont pu en sacrifier une partie
pour obtenir quelques communications au dehors. Ils prétendent
que le ministre a touché les 4 fr qui leur étaient accordés,
qu'il se les est appropriés après les avoir fait payer
à l’État ; ils pensent que dans tous les cas ce
ministre serait, d'après nos lois, responsable de la violation
du décret dont l'exécution lui était confiée ;
ils demandent qu'il soit condamné à leur payer ce qui
leur était dû, puisqu'il en a touché le montant,
et que, dans toutes les suppositions, l’État leur fasse acquitter
l'indemnité qui leur était allouée et qu'ils
ont en vain réclamée auprès de l'ancienne direction
générale de la police du Royaume, depuis la restauration.
Mr. de Grisolles, maréchal-de-camp, a de plus envoyé
une seconde pétition contenant des détails qui lui sont
particuliers, et une demande nouvelle qui ne concerne que lui seul.
Il avait été traduit comme Vendéen en vendémiaire
an XII, devant une commission spéciale : il fut acquitté
par elle, dit-il, à l'unanimité ; mais ce jugement
qui, dans les vingt-quatre heures, aurait reçu son exécution
s'il eût été condamné, ne lui procura point
sa liberté ; il fut conduit au Temple, d'où il
fut retiré après trois ans de souffrances et d'outrages
pour être plongé, dit-il, dans un cachot obscur et infect
de la maison de Bicêtre. Il assure que là, pendant sept
ans, on prit à tâche d'épuiser sur lui tous les
genres de persécution et de torture. Il y fut affublé,
à son arrivée, (c'est lui qui parle), d'une camisole,
instrument de torture désigné pour les fous furieux ;
il y fut traîné au cachot ; il y fut lié
le premier jour par les pieds et le col, de manière à
ne pas pouvoir soulever sa tête d'un demi-pouce. Sa santé,
naturellement robuste, avait trompé les espérances de
ses persécuteurs ; ils eurent, dit le pétitionnaire,
recours , le second hiver de son séjour à Bicêtre,
à un raffinement de cruauté tellement atroce (ce sont
ses propres expressions), que l'histoire des prisons n'en offre pas
d'exemple. Ils firent entièrement replâtrer, pour hâter
sa destruction, l'intérieur de son cachot qui n’avait que huit
pieds carrés. Ils l'y renfermèrent le lendemain du jour
où le travail fut fini ; on répondit froidement
â ses plaintes : Vous avez beau faire, vous y resterez.
Toutes les parties de son corps furent cruellement affectées.
Sa vue fut attaqué particulièrement ; elle en est
restée sensiblement affaiblie, et telle était, ajoute-t-il,
sa position, que le médecin étant accouru à ses
cris, n'osa même pas entreprendre son traitement dans un lieu
si malsain.
Des crimes de la nature la plus atroce, dit-il, des meurtres, des
empoisonnements, ont été commis dans cette prison. Le
procureur du Roi s'y transporta par ordre du grand-juge, pour entendre
ses déclarations, et en dresser procès-verbal ;
des informations ont en lieu ; elles ont été arrêtées,
suivant lui, par le crédit de la police d'alors, intéressée
à dérober à la justice la connaissance de tant
d'horreurs. Il prie la Chambre de les faire punir, et de faire continuer
à cet effet les poursuites autrefois commencées.
Telle est, Messieurs, l'analyse succincte et très abrégée
de ces deux pétitions.
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Prisonniers
d'Etat
Sol
de Grisolles (de)
Vincennes
Sainte-Pélagie
Bicêtre
Jolivet
Décret
du 3 mars 1810
Savary duc
de Rovigo
Prison du Temple
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Dans la même séance Mr. Challan a fait un rapport sur
la pétition de Mr. le général Comte Excelmans
et sur celle de son épouse.
Le général Excelmans était prévenu d'un
délit militaire assez grave pour mériter un rapport
au Roi de la part du ministre de la guerre. Ce rapport avait pour
but de le renvoyer devant un conseil de guerre, mais le souvenir
des services du général et la bonté du Roi
déterminèrent S.M. à ne pas user de toute la
rigueur des ordonnances. Le ministre de la guerre le fit appeler
et l'invita à avoir plus de circonspection à l'avenir.
Le duc de Dalmatie, appelé alors au ministère, prit
de nouveau les ordres du Roi, et le 10 de ce mois il écrivit
au général Excelmans que le roi lui accordait le demi-traitement
de retraite, et désirait qu'il en jouit à Bar-sur-Ornain.
Le général répondit à cet ordre en alléguant
que la maladie de sa femme ne lui permettait pas de quitter Paris.
Enfin le 19 le ministre écrivit au gouverneur de Paris, que
l'intention du Roi était que ledit général
fût arrêté et conduit à Soissons pour
y rester sous la surveillance de la gendarmerie, jusqu'à
ce qu'il fût donné des ordres pour sa mise en jugement.
Suivant le pétitionnaire un piquet d'infanterie et de cavalerie
s'est présenté à 5 heures après-minuit
à son domicile. Ne sachant pas, ajoute-t-il, si les gendarmes
qui me gardent, n'ont pas l'ordre de m'enlever cette nuit, je place
ma famille sous la sauvegarde de la Chambre. Cependant le général
trompa la surveillance de ses gardiens et s'évada.
Mme la comtesse Excelmans se plaint des rigueurs qui ont été
employées à son égard par les chefs de la police
et de la force armée, et surtout par l'adjudant général
Laborde, qui a décacheté une lettre adressée
par elle à son frère. Après quelques débats
la chambre a passé à l'ordre du jour sur la pétition
du général Excelmans et a renvoyé au gouvernement
celle de son épouse.
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Excelmans
Soult,
duc de Dalmatie
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Le
Conservateur impartial n°4, 24 janvier 1815 |
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Suisse,
le 27 décembre. On mande de Vienne, que la commission
chargée des affaires de la Suisse avance rapidement dans
son travail, et qu'on ne tardera pas à en connaître
les résultats. On assure qu'ils seront très avantageux
pour ce pays. |
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Suisse
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Le
Conservateur impartial n°7, 3 février 1815 |
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Marseille,
le 27 décembre 1814.
Le retour inopiné de l'agent français en résidence
à Alger a un moment inquiété nos navigateurs,
mais l'arrivée en ce pays du bâtiment de commerce l'Union,
qui avait quitté Alger un mois après le départ
de l'agent français, a dissipé ces inquiétudes.
Tout annonce que le Dey d'Alger persiste â vouloir se maintenir
en bonne intelligence ayec la France, et que s'il y a des difficultés,
ce qu'on ignore, elles ne tiennent qu'à des intérêts
particuliers. |
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Alger |
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Journal
des Deux-Sèvres, 14 janvier 1815. |
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Allemagne.
Vienne, 27 décembre 1814. On assure que les affaires
de la Saxe et de la Pologne, ne sont pas les seules qui partagent
le congrès. La France doit être parvenue à convaincre
plusieurs puissances qu'un agrandissement de son territoire serait
utile au repos de l'Europe.
- La totalité des pays réclamés par la Prusse
lui donnerait une population de 12 millions d’habitants. En 1806,
la population de cet état n'était que de 9.884.600
âmes. Le traité de Tilsit lui en avait fait perdre
4.679.600. |
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Prusse |
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