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Le Publiciste, 25 germinal an
8 (15 avril 1800). |
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Sur
Sir Sidney Smith.
Cet officier anglais a joué un rôle si actif dans la guerre présente,
et sa carrière militaire a été distinguée par des incidents si remarquables,
que les détails suivants, tirés des papiers anglais, ne peuvent
être ni déplacés dans un journal politique, ni indifférents pour
ceux qui suivent avec quelque intérêt le cours des affaires publiques.
William Sidney Smith est né à Londres en 1764. Son père avait fait
la guerre de sept ans comme capitaine et adjudant du lord Germaine.
Ce fut à ses dispositions que ce général, jugé après la bataille
de Minden par un conseil de guerre, dut d'être acquitté.
Le jeune Sidney montra peu de goût et d'aptitude pour les études
sédentaires. On l'envoya dans ses premières années à l'école de
Trubridge ; mais il n'y resta pas longtemps. Son goût pour la marine
s'étant déclaré de très bonne heure, on le plaça à bord d'un vaisseau
de guerre. Son avancement fut rapide, puisqu'à l'âge de seize ans,
il était déjà parvenu, de grade en grade, à celui de cinquième lieutenant
sur le vaisseau l'Alcide ; et qu'en 1783, il fut nommé capitaine
de pavillon du même bâtiment.
La guerre ayant éclaté en 1788, entre la Russie et la Suède, il
demanda et obtint du service dans la flotte de Gustave. Ce prince,
qui ne tarda pas à le distinguer, récompensa son zèle, en lui donnant
un commandement assez considérable, et le titre de chevalier. A
la fin de la guerre, Smith retourna dans sa patrie, qu'il quitta
peu de temps après pour aller voyager dans les différents pays de
l'Europe. Ayant appris en Italie que les Anglais s'étaient emparés
de Toulon, il partit sur-le-champ pour aller servir comme volontaire
sur la flotte de l'amiral Hood. ; et lorsque les Anglais furent
chassés de ce port, il fut chargé par Hood de détruire l'arsenal
et le bassin de construction, et de brûler ceux des vaisseaux français
qu'on ne pourrait pas emmener. Smith s'acquitta de cette commission
avec une activité et un succès qui lui valurent en Angleterre de
grands éloges, et dans le reste de l'Europe l'épithète d'incendiaire.
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A son retour en
Angleterre, on donna à Smith le commandement d'une frégate, et bientôt
plusieurs expéditions hardies sur les côtes de France lui valurent
celui d'une petite escadre. Peu après, il s'empara
d'un convoi à la hauteur de Hequin, fit une descente sur ce
point et y détruisit les ouvrages commencés. Depuis, il trouva moyen
d'entrer furtivement dans le port de Brest, et le gouvernement anglais
dut à cet acte de témérité la connaissance exacte des forces navales
qui y étaient réunies. Son entreprise sur le Havre, dont il prétendait
brûler les magasins, n'eut pas le même succès. En vain essaya-t-il
de remorquer un bâtiment français pris dans les eaux de la Seine.
La rapidité du courant le poussa contre les forts, et bientôt entouré
des chaloupes canonnières ennemies, il fut contraint de se rendre,
lui, trois officiers, et seize matelots, le 18 avril 1796.
Son expédition au Havre ayant été regardée comme un acte d'hostilité
contraire aux lois reçues de la guerre, il fut conduit à Paris et
y fut enfermé au Temple. Là, toutes propositions de l'échanger ou
de le laisser aller sur sa parole furent inutiles. On agita même un
moment de le traiter comme espion et comme incendiaire. Ce fut au
milieu des fêtes données à Buonaparte, lorsqu'il revint à Paris après
la conclusion du traité de Camp-Formio, que Smith trouva moyen de
s'échapper de sa prison. Il traversa Paris en plein jour ; et grâces
aux soins d'un officier d'artillerie français, nommé Philipeaux, à
qui il avait eu occasion de rendre quelque service en Angleterre,
il eut le singulier bonheur de parvenir, sans accident, jusqu'à la
mer. Embarqué sur une chaloupe, il ne tarda pas à être recueilli par
une frégate de sa nation, qui le conduisit en Angleterre.
Nommé capitaine du Tigre, vaisseau
de 80 canons, il alla à la fin de 1798 croiser dans les parages de
Syrie et d'Egypte avec une escadre anglo-turque. En peu de temps il
s'empara de plusieurs vaisseaux de transport français et même d'une
flottille entière chargée de munitions de guerre et de 14 pièces de
gros calibre destinée pour l'armée de Bonaparte, alors occupé du siège
de Saint-Jean-d'Acre. Le lendemain de cette dernière prise, le général
en chef fut très étonné d'apprendre que la place était défendue par
de l'artillerie française, dont un de ses anciens compagnons d'études,
l'émigré Philipeaux dirigeait les opérations. Le feu soutenu de cette
artillerie et celui des chaloupes canonnières anglaises, qui de la
mer foudroyaient le flanc gauche de l'armée, rendit inutiles tous
les efforts des assiégeants, malgré des prodiges de constance et de
valeur. Bonaparte, forcé par la saison de retourner en Egypte, prit
le parti de lever le siège après soixante-quatre jours de tranchée
ouverte et douze assauts. Il fit, sans être entamé, sa retraite à
travers les déserts brûlants de la Syrie. Le grand seigneur, en reconnaissance
d'un service aussi signalé, envoya à Sidney Smith, comme au lord Nelson
et à Ushakow, une aigrette de diamants de la plus grande magnificence.
On raconte que, pendant le siège, le vieux pacha Ghezar, qui commandait
à Acre, ayant témoigné à Smith le désir d'évacuer la place, et demandé
qu'il fût pris des mesures pour sauver son harem et ses trésors, Smith,
après quelques remontrances inutiles, promit de se prêter à ce désir,
et obtint en retour le consentement du pacha à ce que la forteresse
fût minée, afin disait-il, que l'ennemi, lorsqu'il viendrait à y entrer,
ne pût s'y établir d'une manière sûre. Les mines achevées, Smith dit
à Ghezar-Pacha : "Ces mines sont faites pour te défendre ; mais
aussi pour te faire sauter, toi et ton armée, si tu parles encore
d'abandonner la place." Cette mesure intimida Ghezar, et la peur
lui rendit le courage. |
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