Accueil 

Annuaire

Faits et événements

Personnages

Napoléon

La France et le Monde

Waterloo

Belgique

Armées

Uniformes

Reconstitution

Publications

Liens

Nouvelles du Jour

Plan du site

Balises

   

Waterloo battle 1815

 

 

 

 

 

 

1789-1815.com

   Annuaire 1789-1815   >   Armée française  Infanterie de ligne  >

         
  Waterloo   >   Uniformes  >       
         

Infanterie de ligne 1815

 

     
 

Après la première abdication de Napoléon en 1814, l’armée française reçut une nouvelle organisation. L’infanterie dite de ligne, qui était de 135 régiments (numérotés de 1 à 156, avec 21 numéros vacants) de 5 bataillons, avec un complet théorique de 476.000 hommes, fut ramenée à 90 régiments de 3 bataillons, le complet théorique ne montant plus qu’à 83.700 hommes.
Ce chiffre fut d’ailleurs loin d’être atteint, puisque seuls six régiments étaient à trois bataillons le 1er mars 1815, les autres n’en avaient que deux.
Les débris des régiments supprimés furent versés dans les régiments maintenus, et la numérotation fut régularisée : le premier numéro vacant étant le 31, les 30 premiers ne changèrent pas de numéro, mais le 32e devint le 31e, et ainsi de suite pour les autres, en remplissant tous les numéros vacants. C’est ainsi que le 45e, avec les restes du 154e, forma le 42e ; le 93e, avec les débris du 116e remonta à la 77e place ; le dernier régiment maintenu, l’ancien 111e, devint le 90e.

En mars 1815, l'infanterie de ligne comptait donc 90 régiments (numérotés de 1 à 90). Six de ces régiments étaient à trois bataillons, les autres n'en avaient que deux.
Napoléon, au retour de l'île d'Elbe, voulut porter l'armée à 800.000 hommes, dont 428.400 d'infanterie de ligne répartis dans les 105 régiments maintenus (90 d'infanterie dite de ligne, et 15 d'infanterie dite légère).
Les régiments devaient passer de 2 à 5 bataillons (quatre bataillons de ligne et un bataillon de dépôt), chaque bataillon de ligne devant être composé de six compagnies dont une de grenadiers, une de voltigeurs et quatre de fusiliers, chaque compagnie étant portée au nombre de 80 soldats. Napoléon rendit aux régiments leurs anciens numéros.
Pour compléter les bataillons existants et pour former les nouveaux, on rappela tous les anciens militaires.

 

 

 

 

 

 

 
  Lors des Cent Jours, les régiments d'infanterie se trouvaient rhabillés à neuf, bien réorganisés, car toutes les forces productives de la France, du point de vue de l'équipement militaire, avaient pu se concentrer sur un nombre restreint de troupes, en comparaison avec les immenses armées levées les années précédentes par Napoléon.
Il n'y avait donc eu, pour les régiments, qu'à changer les attributs tenant au régime politique, comme cocarde, plaque de shako, et dans le cas de quelques régiments, boutons et ornements de gibernes.
Bien que des auteurs comme Houssaye et Lachouque aient insisté sur le disparate des uniformes de l'armée de la campagne de 1815 en Belgique, il semble, à la lumière des documents d'archives, qu'il faille réviser ce jugement.
Les régiments d'infanterie de l'armée du Nord étaient très correctement vêtus, puisqu'il s'agissait des troupes de l'armée royale, qui avaient eu un an pour remettre leur uniforme en état, et qui n'avaient eu qu'à changer les cocardes et les plaques de shako.
Si la guerre ne s'était pas interrompue de façon aussi brutale par la défaite de Waterloo, et si les bataillons qui s'organisaient dans les dépôts avaient été appelés à marcher, il est probable que cette armée de 2e ligne eût présenté cet aspect disparate que Houssaye et Lachouque ont voulu nous dépeindre comme étant la règle.
 

Planche 1 de la série Waterloo,
par Bernard Coppens
Infanterie de ligne,
compagnies du centre.

 
  La plupart des documents que j'ai pu consulter dans les archives de l'armée du Nord, rapports des commandants des corps d'armée, et ceux des dépôts des corps, montrent que l'armée française n'avait jamais été si bien, si uniformément habillée.      
 

 

 

 

 
 

Les uniformes.

Le shako était souvent recouvert d'un couvre-shako, de matière, couleur et forme assez variables, mais généralement de toile cirée noire. Les shakos devaient être ornés d'une houppette à la couleur de la compagnie (circulaire du 21 février 1811), ronde, plate, de 5 centimètres et demi de diamètre, d'un centimètre d'épaisseur, sans numéro, et ce pour tous les bataillons indistinctement. Elles étaient :
- vert foncé pour les premières compagnies de fusiliers
- bleu céleste pour les secondes
- aurore pour les troisièmes
- violet pour les quatrièmes.

L'habit est celui du règlement de 1812.
Les retroussis devaient être ornés de "N" bleus découpés dans du drap, mais il est possible que tous les régiments n'aient pas eu le temps d'opérer cette adaptation.  Les boutons de l'habit étaient frappés théoriquement du numéro du régiment ; dans la pratique, les changements de numéro des ont dû causer aussi des manques d'uniformité dans cette partie.
La capote, d'après le règlement de 1812, était de drap beige, croisant et boutonnant sur la poitrine au moyen d'une double rangée de cinq boutons d'étoffe.
Lorsqu'il n'en était pas vêtu, le fusilier la roulait et la fixait sur le havresac
En campagne, le pantalon réglementaire était de toile blanche, ample, et se portait au-dessus des guêtres.
L'armement était le fusil, du modèle 1777 corrigé, avec sa baïonnette.
L'équipement des fusiliers était composé de la giberne avec le porte-giberne en buffle, large de 31 lignes (67 mm), et sur lequel était fixé le porte-baïonnette.
Les chevrons d'ancienneté se portaient en laine écarlate sur le bras gauche, un pour dix ans de service (fig. 7), deux pour quinze ans (fig. 12) et trois pour vingt ans.

 

 
 
 

Officiers

L'officier représenté ici porte le surtout. Cette forme d'habit, qui jouissait d'une grande faveur auprès des officiers, pouvait varier quant à la coupe, au nombre de boutons (de 7 à 9), à la forme et à la couleur des parements et du collet (en drap du fond ou rouges), etc.  L'habit réglementaire, de même forme que celui de la troupe, mais en drap plus fin et avec les pans plus longs, se portait également, mais rarement en campagne.  La coiffure habituelle était le shako, recouvert ou non d'un couvre-shako.  Le chapeau bicorne était encore fréquemment porté par les officiers en campagne.

 
 
         
 

Napoléon, au retour de l’Ile d’Elbe, voulut porter l’armée à 800.000 hommes, dont 428.400 d’infanterie de ligne répartis dans les 105 régiments maintenus (90 d’infanterie dite de ligne, et 15 d’infanterie dite légère). Il n’y a donc pas eu, en 1815, création de nouveaux régiments, mais accroissement du nombre de bataillons dans les régiments et augmentation de la force des bataillons : les régiments devaient passer de 2 à 5 bataillons, et chaque bataillon, réduit en 1814 à 450 hommes, remonter à l’effectif de 840 hommes répartis en six compagnies (une compagnie de grenadiers, quatre compagnies de fusiliers et une compagnie de voltigeurs).

COMPOSITION DES REGIMENTS D'INFANTERIE DE LIGNE
Voici le texte du décret impérial du 13 avril qui réorganisa l'infanterie :
I. Nos régiments d'infanterie de ligne et légère seront successivement portés à cinq bataillons, dont quatre bataillons de ligne, et un bataillon de dépôt. Chaque bataillon de ligne sera composé de six compagnies, dont une de grenadiers ou carabiniers, une de voltigeurs, et quatre de fusiliers. Le bataillon de dépôt ne sera composé que de deux compagnies de fusiliers.
II. L'état-major de chaque régiment sera composé ainsi qu'il suit, savoir : Etat-major. 1 colonel, 1 major, 4 chefs de bataillon, 5 adjudants-majors, 1 quartier-maître trésorier, 1 capitaine d'habillement, 1 premier porte-aigle, 1 officier payeur, 1 chirurgien-major, 4 aides-chirurgiens, 5 sous-aides ; total 25.
Petit état-major. 10 adjudants sous-officiers, 2 deuxième et troisième porte-aigle, 1 tambour-major, 1 caporal-tambour, 12 musiciens, dont un chef, 3 maître-ouvriers ; total 29.
III. Les compagnies conserveront l'organisation qu'elles ont maintenant pour les officiers et sous-officiers: les soldats seront portés à quatre-vingts, ce qui fait six cents pour le bataillon, jusqu'à ce que les 4e et 5e bataillons soient portés au complet en hommes : dans la suite, chacune d'elles pourra être augmentée de vingt-quatre soldats.
IV. Notre ministre de la guerre donnera les ordres nécessaires pour que les 4e et 5e bataillons soient de suite complétés en officiers et sous-officiers. Aussitôt que les 3e et 4e bataillons seront complétés à six cents hommes, on portera les compagnies à cent vingt hommes, huit cent quarante par bataillon.
V. Il sera provisoirement attaché un major et un cadre de bataillon en officiers à la suite de chaque régiment.

Mais, au moment de l’entrée en campagne, cette réorganisation était loin d’être terminée. Les régiments n’avaient en général, dans les corps d’armée, que deux bataillons ; les bataillons étant de six cents hommes présents sous les armes, il leur en manquait deux cent quarante pour leur complet. Ce supplément d’hommes était en route et eût joint avant le 1er juillet. Les 3e, 4e et 5e bataillons et les dépôts furent mis en marche de tous les points de la France pour se réunir à Paris, à Lyon, et dans l’Ouest. (Mémoires pour servir à l’Histoire de France en 1815, p. 23)
Si les régiments furent maintenus, on leur rendit néanmoins leurs anciens numéros :
Les premiers soins se portèrent sur le moral de l’armée. On restitua aux régiments les numéros qu’ils portaient depuis 1794 ; ils avaient été illustrés dans vingt-cinq campagnes et mille combats ! (Napoléon, Mémoires pour servir à l’histoire de Farnce en 1815. Chap. II.)
Pour compléter les bataillons existants et pour former les 3e, 4e et 5e bataillons, on rappela tous les anciens militaires.
Mais nous avons vu que les régiments numérotés de 112 à 156 avaient été fondus dans les autres régiments. Ces suppressions, ces doubles changements de numéro et de régime politique, donc d’emblèmes, ont pu causer des difficultés et un certain manque d’uniformité. Des fouilles effectuées sur le champ de bataille de Waterloo ont mis à jour des boutons de régiments qui n’existaient plus en 1815, ou ornés de fleurs de lis. Mais ils expliquent le (relatif) manque d’uniformité dans l’armée française de 1815.
Les schakos, qui devaient être ornés de la plaque règlementaire, à aigle et avec le numéro du régiment découpé dans le soubassement, pouvaient présenter des entorses à cette règle : par exemple, plaque à aigle amputée du soubassement quand le numéro ne correspondait pas (fig. x) ; ou plaque royale dont ne subsistait que le soubassement, l’emblème aux fleurs de lis ayant été coupé (fig. x) ; ou encore, plaque de l’ancien modèle, en losange (fig. x) (on trouve dans La Giberne, 2e année, p. 33, un dessin représentant une plaque en losange du 19e régiment, trouée d’une balle à la bataille de Waterloo).
Notons que très souvent, le shako était recouvert d’un couvre shako confectionné en toile cirée noire.
Les shakos devaient être ornés d’une houppette à la couleur de la compagnie. La circulaire du 21 février 1811 la voulait ronde, plate, de 5 centimètres et demi de diamètre, d’un centimètre d’épaisseur, sans numéro, et ce pour tous les bataillons indistinctement. Elles devaient être
- vert foncé pour les premières compagnies de fusiliers
- bleu céleste pour les secondes
- aurore pour les troisièmes
- violet pour les quatrièmes.


L’habit est celui du règlement de 1812. Il est en drap bleu, à collet et parements rouges, les revers sont blancs passepoilés de rouge
Les “N” bleus qui en ornaient les retroussis jusqu’en avril 1814 auront-ils retrouvé leur place en 1815 ? Il faut avouer qu’on manque d’informations à ce jour pour pouvoir répondre à cette question.
Les boutons de l’habit étaient frappés théoriquement du numéro du régiment ; dans la pratique, les changements évoqués plus haut ont dû causer aussi des manques d’uniformité dans cette partie.
La capote, d’après le règlement de 1812, était de drap beige, croisant et boutonnant sur la poitrine au moyen d’une double rangée de cinq boutons d’étoffe, et descendait à 320 mm de terre. Au bas de chaque devant était pratiqué une boutonnière, afin de pouvoir retrousser la capote en l’attachant au bouton inférieur de la patte de la taille.
Lorsqu’il n’en était pas vêtu, le fusilier la roulait et la fixait sur le havresac. Parfois la capote se portait roulée en sautoir de droite à gauche (fig. 8), et constituait alors une excellente protection pour le soldat : "nous avons vu, à la guerre, cette espèce de bandoulière sauver la vie à plus d’un soldat", écrivait le général Bardin dans son Dictionnaire de l’Armée de Terre (p. 1018).
En campagne, le pantalon règlementaire était de toile blanche, ample, et se portait au-dessus des guêtres. Les sources iconographiques le montrent fréquemment retroussé (fig. 8) ou noué aux chevilles (fig. 6 et 16).
Le pantalon de grande tenue, en tricot, plus étroit et qui se portait sous les guêtres, pouvait être porté à défaut du pantalon ample. Dans le cas contraire, il devait être emporté dans le sac, mais suivant en cela une vieille coutume, les soldats s’en débarrassaient au moment d’entrer en campagne afin d’alléger leur charge, marquant ainsi l’emplacement de leur bivouac par la dispersion de tous les effets qu’ils jugeaient ne plus leur être utiles.
L’armement était le fusil, du modèle 1777 corrigé, avec sa baïonnette. Les caporaux, fourriers, sergents et sergents-majors étaient armés en outre du sabre-briquet.
L’équipement des fusiliers se composait de la giberne avec le porte giberne en buffle, celui-ci de 31 lignes de large (67 mm), et sur lequel était fixé le porte-baïonnette. Les caporaux, fourriers et sergents portaient le porte-giberne sans porte-baïonnette, celui-ci étant fixé à côté du sabre-briquet sur le baudrier (largeur 61 mm) qui croisait avec le porte-giberne. Le havresac entrait dans la catégorie du petit équipement, avec les guêtres, chaussettes, souliers, col, sac à distribution, etc.

Marques distinctives : Le sergent-major portait deux galons d’or aux manches, placés obliquement au-dessus du parement, d’une couture de la manche à l’autre. Les sergents portaient un seul galon d’or (fig. x). Ces galons étaient souvent garnis d’un passepoil rouge. Les caporaux avaient deux galons jaunes (fig. 9 et 16) et les fourriers avaient en plus un fin galon d’or cousu en travers sur le dehors de la manche, au-dessus du pli du bras.
Les chevrons d’ancienneté se portaient en laine écarlate sur le bras gauche, un pour dix ans de service (fig. x), deux pour quinze ans (fig. x) et trois pour vingt ans (fig. x). Les sergents les portaient habituellement en galon d’or.
Les tambours, qui depuis 1812 portaient l’habit à la livrée de l’Empereur (vert à galonnage jaune), prirent en 1814 la livrée du Roi (bleu, à galon blanc et rouge). Auront-ils tous eu le temps de reprendre la livrée de l’Empereur pendant les Cent-Jours ? Rien n’est moins sûr, et on peut imaginer qu’on aura vu toutes les variantes possibles entre les deux tenues suivant les ressources disponibles et la ferveur des opinions politiques. Celui représenté sur la planche (fig. 1) porte la tenue à la livrée de l’Empereur, d’après le règlement du 12 janvier 1812.
L’officier représenté porte le surtout. Cette forme d’habit, qui jouissait d’une grande faveur auprès des officiers, pouvait varier quant à la coupe, au nombre de boutons, à la forme et à la couleur des parements, à la couleur du collet, etc. L’habit règlementaire, de même forme que celui de la troupe, mais avec les pans longs et en drap plus fin, ne se portait normalement pas en campagne.
La coiffure habituelle était le shako, recouvert ou non d’un couvre-shako. Le chapeau bicorne était encore fréquemment porté par les officiers en campagne.

Composition d’une compagnie d’infanterie de ligne en 1815 (décret du 13 avril 1815).
- 1 capitaine
- 1 lieutenant
- 1 sous-lieutenant
- 1 sergent-major
- 4 sergents
- 1 caporal-fourrier
- 8 caporaux
- 2 tambours
- 80 fusiliers

     
 

 Voir Infanterie de ligne 1789
Voir Infanterie de ligne 1800-1806
Voir Infanterie de ligne 1807
Voir Infanterie de ligne 1808-1812
Voir Infanterie de ligne 1812
Voir Infanterie de ligne 1813
Voir Infanterie de ligne 1815

     

 

 

   

 

   

 

_ Retour au haut de la page.

Page d'accueil

Plan du site

Nouvelles du Jour

Pour écrire

La Patience - www.1789-1815.com © Bernard Coppens 2016 - Tous droits réservés.