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Extrait des Nouvelles de Paris, du 11 décembre 1798.
Le Rédacteur a publié hier l’extrait suivant
de la correspondance du général Championnet de 8 et
10 frimaire (28 et 30 novembre) :
« Une colonne napolitaine forte de quatre mille hommes
d’infanterie et de huit cents hommes de cavalerie a attaqué,
à Rieti, le général Lemoine, qui n'avait ni
cavalerie, ni artillerie, et n'avait pu rassembler jusqu'alors qu'une
demi-brigade d'infanterie. Cependant, la division napolitaine a
été entièrement détruite et dispersée.
Huit pièces de canon, tous les effets de campement, toutes
les armes, gibernes et bagages sont tombés au pouvoir du
général Lemoine, avec quatre cents prisonniers, dont
un général et quinze officiers. Le nombre des Napolitains
tués est considérable, et les débris de leur
colonne se sont sauvés dans les montagnes. Une autre colonne
napolitaine, qui attaqua le général Rusca à
Macerata, ne fut pas plus heureuse : vingt-cinq pièces
de canon, trois drapeaux, deux cents hommes de cavalerie et six
cents d'infanterie ont été faits prisonniers. Le général
Championnet s'est mis à la poursuite de l'armée napolitaine. »
- On assure
que le citoyen Botto est déjà de retour à Paris,
après la mission de confiance qu'il vient de remplir en Italie.
- Louis Monneron
a été interrogé hier au ministère de
la police, et conduit ensuite en prison.
- Un tiers
à peu près du département de l'Ardèche
est en état de siège. Depuis ce moment les compagnies
de brigands organisés, qui le désolaient, sont à
peu près dissipées.
(Journal
de Francfort, 17 décembre 1798.) |
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Championnet
Monneron
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Suite de Paris, du 11 décembre 1798.
Voici ce que dit le Rédacteur sur les causes de
la déclaration de guerre faite par la France au Roi de Sardaigne.
« Il n’a pas commencé les hostilités d’une
manière aussi apparente que le Roi de Naples ; mais
pour cela il n'en allait pas moins directement au but ; il
feignait d'être dévoué à la République ;
il pensait nous endormir par de fausses caresses ; mais on
l’a deviné encore mieux qu’il n’a su feindre. Ce n’était
pas seulement pour faire contre-poids à notre entrée
dans l’Helvétie, que les Autrichiens sont entrés dans
les Ligues Grises ; peu à près ils filaient le
long du lac Majeur, et allaient bientôt donner la main aux
troupes piémontaises. C’est ce moment que la cour de Turin
attendait pour se déclarer ouvertement : alors on eût
égorgé tous les Français en garnison dans les
forteresses du Piémont, qui sont les clefs de l’Italie :
on eût coupé ainsi toute retraite à nos troupes,
qui se trouvent dans les Républiques cisalpine et romaine,
pendant que les troupes autrichiennes, napolitaines, sardes, auraient
fait main-basse sur ces braves Français, privés de
tout secours et de toute communication avec leur patrie. Ainsi aurait
été justifié encore une fois ce vieux mot de
l’histoire : L’Italie est le tombeau des Français. »
- Le Bien
Informé assure que l’aéronaute Garnerin, et l’aide
de camp Beauvais, qui l'a accompagné dans un de ses voyages
aériens, ont proposé au Directoire d’aller en Egypte,
avec un aérostat, porter à Buonaparte les dépêches
du gouvernement. La traversée de la Méditerranée,
qui est d’environ six cents lieues, ne leur paraît pas un
grand obstacle ; car ils ont assuré qu’ils n’emploieraient
que soixante heures à ce voyage. Ce projet n’est que la suite
d’un autre beaucoup plus important que l’on ne connaît pas
encore.
(Journal
de Francfort, 18 décembre 1798.) |
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Garnerin
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Paris,
le 21 frimaire an 7.
- Le 10 de ce mois, il a été signé à
Lucerne une convention particulière entre le citoyen Perrochel,
ministre de France, et le ministre des relations extérieures
de la République helvétique, le citoyen Begos. En
voici le contenu :
L'Helvétie fournira à la France un corps auxiliaire
de 18.000 hommes.
La République française fera recruter dans l'Helvétie
à ses propres frais
On ne prendra que des hommes de bonne volonté.
Chaque soldat et sous-officier auront 24 francs de France d'engagement.
On pourra s'engager pour deux ou quatre ans.
Ce corps sera divisé en six demi-brigades, chacune de 3.000
hommes.
Le chef de brigade aura rang de colonel.
Tous les chefs de brigade, commandants de bataillon et capitaines
seront nommés par le directoire.
Chaque soldat et bas-officier recevra de la République française
un uniforme sans le payer.
Le gouvernement français indiquera la destination de ces
troupes.
La solde commencera aussitôt que le tiers des hommes sera
rendu au lieu indiqué pour le rassemblement.
Les fautes contre la discipline et les délits seront jugés
par des conseils de guerre suisses.
Le gouvernement français enverra pour les troupes en Suisse
des provisions pour un an.
On ne pourra incorporer dans les compagnies, bataillons ou demi-brigades
françaises, ni les soldats, ni les compagnies, ni les bataillons
suisses.
Le gouvernement français engagera une république alliée
avec elle à prendre à sa solde permanente ce corps
de troupes, lorsque sa destination actuelle cessera, etc. etc. etc.
- On a découvert
à Neuilly, près Paris, une fabrication de fausses
pièces de 24 et 48 fr. Sur dix des contrefacteurs, quatre
ont été arrêtés.
- Le directoire
exécutif vient d'arrêter que le nommé Letellier,
conscrit de la Seine-Inférieure, qui s'était coupé
deux doigts pour se dispenser de servir, sera employé à
l'armée active comme charretier.
Avis aux lâches.
(Gazette
nationale, ou le Moniteur universel, 22 frimaire an 7.)
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Demi-brigades
helvétiques
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Paris, 11 décembre 1798.
Voici deux nouvelles dénominations de parti : décadaires
et dimanchistes sont les termes par lesquels se désignent
dans quelques cantons les républicains d'une part, et les
partisans de l'ancien régime de l'autre. Ces dénominations
ne sont pas indifférentes pour ceux qui connaissent l'histoire
de la révolution, et qui savent que les hommes, la plupart
du temps, ne se gouvernent que par des mots. On écrit de
Montereau que ceux-ci y ont déjà fait verser du sang.
- Voici ce
qui a donné lieu au bruit que le général Brune
avait été assassiné le 3 de ce mois :
le général Brune étant chez lui à converser
avec plusieurs personnes, un domestique portant diverses armes,
laissa tomber un pistolet ; le chien, en se brisant, fit effort
sur la batterie, et le pistolet se déchargea. Un domestique,
à quelques pas du général, eut la partie inférieure
du pied entièrement traversée par la balle, qui plus
loin effleura le pied du citoyen Janson, artiste musicien du Conservatoire,
attaché au théâtre des Arts. Ce fameux bassiste
n'a éprouvé qu'une légère écorchure ;
la blessure du domestique est plus grave, mais elle n'est point
dangereuse.
- La police
faisait hier des recherches chez plusieurs libraires, à l'effet
de savoir s'ils ne vendaient pas un libelle intitulé :
Pétition des conscrits belges. On assure qu'à
la suite de ces perquisitions on a arrêté la femme
et la fille de Maret, libraire ; celui-ci s'est, dit-on, évadé.
(Journal
politique de l'Europe (Mannheim), 18 décembre 1798.) |
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Brune
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De Bruxelles, le 11 décembre 1798.
Le général Collaud est parti hier pour l’armée
de Mayence, où il commandera une division. Il est remplacé
par le général Bonnard. Le général Jardon
est toujours à la poursuite des insurgés qui se sont
réfugiés dans les bois. Le général Chabert,
commandant de Maestricht, a reçu ordre d’envoyer une garnison
suffisante a Hasselt, pour garantir cette ville de toute surprise
de la part des insurgés, qui sont encore en force de ce côté.
Les prisonniers qu’on a faits sur eux dans les derniers combats,
ont été amenés ici ; un de leur chef,
nommé Constant, se trouve parmi eux.
(Journal
de Francfort, 18 décembre 1798.) |
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Constant
(Antoine)
dit de Roux-Miroir
Insurrection
en Belgique 1798
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De Lucerne, le 11 décembre 1798.
Notre Directoire a communiqué hier au corps législatif
un ordre du jour du général Joubert, ainsi conçu:
Au quartier général de Milan le 13 Frimaire (3 décembre)
an 7.
Joubert général en chef.
La cour de Turin a enfin comblé la mesure de ses procédés,
et elle vient de jeter le masque. Tandis qu’elle demandait un délai
pour fournir son contingent, elle faisait passer des troupes à
Loano et Oneilles pour recevoir les ennemis de la nation française
son alliée. Elle a nommé aux premiers emplois militaires
les ennemis les plus acharnés du nom français, et
fait ouvertement, des préparatifs, pour jouer un rôle
dans la coalition ; ses agents ne se cachent plus, et ils ont
dernièrement violé le territoire de la République
cisalpine. Depuis longtemps il se commet de grands crimes, le sang
des républicains français et piémontais a coulé
à grands flots par ordre de cette cour perfide. Le gouvernement
français, inspiré par ses sentiments pacifiques, a
cru pouvoir la ramener par des démarches amicales, son plus
vif désir était de cicatriser les plaies d'une longue
guerre, et de rétablir la tranquillité dans le Piémont,
en rendant tous les jours son alliance plus étroite. Mais
ses espérances ont été trompées. Il
enjoint maintenant à son général de venger
l'honneur de la grande nation, de ne plus se fier à une cour
qui est infidèle à ses traités, d'assurer la
tranquillité et la prospérité du Piémont.
Tels sont les motifs de l'entrée de l'armée française
dans le Piémont. Tous les amis de la liberté sont
sous la protection de l'armée française et invités
à se réunir à elle. Les propriétés
et les personnes ainsi que le culte seront respectés. L'armée
piémontaise forme partie de l'armée française
en Italie ; les avancements n'auront lieu que pour le patriotisme
et le talent. Ceux qui s'opposeront à main armée à
l'entrée des Français, seront traités de la
(manière) la plus rigoureuse.
Signé: Joubert.
Le général
Joubert a demandé que le gouvernement helvétique envoyât
un commissaire en Italie pour empêcher que les régiments
suisses au service du roi de Sardaigne ne se réunissent aux
ennemis de la France.Il avait été déjà
résolu, il y a quinze jours, d'après l'invitation
du gouvernement français, que les troupes helvétiques
qui sont dans le Piémont seraient réunies à
l'armée française d'Italie, du consentement du roi
de Sardaigne. Hier dans un comité secret, le Directoire a
été autorisé à envoyer un commissaire
à Turin, conformément à la demande du général
Joubert ; les troupes suisses qui n'obéiront point à
ce commissaire seront traités comme criminels d'Etat.
Le général
Schauenbourg est chargé d'organiser les 18 mille hommes de
troupes auxiliaires demandés par la France.
(Journal
de Francfort, 19 décembre 1798.) |
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De
Ratisbonne, le 11 décembre 1798.
L'on apprend de la Moravie, que la première division de troupes
auxiliaires russes est arrivée le 28 novembre à Teschen ;
elle doit être immédiatement suivie de trois autres
divisions ; ces troupes (formant 23.928 hommes) n'ont point
d'artillerie, mais elles ont beaucoup de chariots de munitions.
Un autre corps de 32 mille hommes est, dit-on en marche par la Hongrie.
(Journal de Francfort, 15 décembre 1798.) |
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Corps
auxiliaire russe
1798-1799 |
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De Vienne, le 11 décembre 1798.
C’est à Brunn en Moravie que Leurs Majestés Impériales
ont résolu de se rendre pour voir les troupes auxiliaires
russes. Elles partiront le 26 pour cette ville, où elles
arriveront le 27. Le 28, les troupes russes manœuvreront en leur
présence. Le 29, L.M.I. se remettront en route pour revenir
ici. Nos augustes souverains seront accompagnés dans ce voyage
par Mrs. les comtes de Colloredo et de Saurau ; la plus grande
partie de la garde noble hongroise et une forte division du 6e régiment
de cuirassiers, en garnison ici, formeront l’escorte. L’on vient
d’emballer un service d’argent de 200 couverts qui doit être
envoyé à Brunn. S. A. R. l’Archiduc Ferdinand et son
épouse avec toute leur cour arriveront ici , vendredi prochain,
de Neustadt, et occuperont le Belvedère.
(Journal
de Francfort, 20 décembre 1798.) |
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Corps
auxiliaire russe
1798-1799
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