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Paris,
le 22 frimaire an 7.
- Les jeunes gens du canton de Soignies, département de Jemmappes,
où des chanoines très riches et des oratoriens très
fanatiques n'avaient que trop longtemps exercé un double
pouvoir, n'ont point attendu l'ordre du départ pour l'armée.
Ils sont allés le chercher au chef-lieu, où ils ont
été accueillis aux cris, mille fois répétés,
de vive la République.
- On dit que
le directoire helvétique a rappelé les troupes suisses
qui étaient au service du roi de Sardaigne, et que ces troupes
sont allées à Milan se joindre aux Français,
comme auxiliaires.
- L'administration
centrale des Landes a destitué l'agent municipal de la commune
d'Orthevelle qui, pour soustraire son fils à la conscription,
l'avait tenu caché chez lui.
(Gazette
nationale, ou le Moniteur universel, 23 frimaire an 7.)
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Extrait des Nouvelles de Paris, du 12 décembre 1798.
- Un courrier a apporté aujourd'hui la nouvelle, que nos
troupes ont été forcées d’évacuer Rome.
Cet événement inattendu fait ici une certaine sensation.
- Des changements
importants viennent d’avoir lieu dans les bureaux du ministère
de la police générale. Un chef de division et quelques
employés ont été réformés. L’organisation
nouvelle augmente le nombre des employés chargés du
travail relatif aux émigrés.
- On a fait,
il y a trois jours, une visite rigoureuse chez les libraires du
Palais Égalité. La police, cherchait un pamphlet séditieux,
dans lequel les auteurs se supposent, dit-on, autorisés a
prêcher la révolte au nom des conscrits de la Belgique.
- Un grand
nombre de réquisitionnaires et de conscrits du département
de Saône et Loire, pour se soustraire au départ, se
sont retirés dans la forêt de Beauregard, et donnent
des inquiétudes sur leurs desseins ultérieurs. Le
11 frimaire, de nouvelles troupes sont parties de Dijon pour aller
dissiper ce rassemblent séditieux.
- Kosciusko
est actuellement dans le nord de l’Allemagne ; il ne poursuivra
pas sa route plus loin, dans la crainte de se voir arrêter
sur la réquisition de la Russie.
- La frégate
la Bravoure est arrivée à Orient le 5 de
ce mois ; elle était partie de Brest, il y a à
peu près huit mois, pour le Cap Français, et portait
le général Hédouville avec quelques troupes.
A leur arrivée au Cap, ils ont trouvé les choses bien
changées. Le général nègre, Toussaint
Louverture, n’a pas voulu, disent-ils, les recevoir. Il a proclamé
l’indépendance de la colonie : en sorte que le général
Hédouville est revenu sur la frégate avec ses troupes.
Cette frégate a pris un bâtiment américain qui
allait a la Chine ; il avait à bord 35 barils contenant
chacun 5000 piastres. La Bravoure était accompagné
de la Cocarde et de la Syrene. Elles ont aussi
amené le commissaire Raymond.
- Nos journaux
ont publié une lettre écrite par un des français
détenus à Constantinople, à un de ses amis
de Paris. En voici quelques passages :
« Les scellés font toujours sur nos magasins ;
et par les mesures que les Turcs ont prises, on a pénétré
jusques dans nos affaires les plus secrètes, et on nous en
dépouille, tout en nous assurant que cela ne sera pas perdu,
qu’on les met en dépôt, qu’inchalla (la guerre)
ne sera pas longue, et que on nous restituera tout. Dieu le fasse !
En attendant, on nous ôte tout. Il n’y a pas d’exemples de
pareils procédés. Nous n’avons pas à nous plaindre
de ceux qu’on a pour nous ici dans l’enceinte du palais. Nos familles,
nos amis viennent nous y voir de temps en temps et en toute liberté.
Toutes les terrasses et les jardins sont libres ; mais nous
sommes fort mal logés ; nos lits se touchent dans les
chambres et salles qu’on nous a destinées, tandis que les
trois quarts du palais font fermés ou occupés par
la famille Ruffin et appartenance : ce dont tous les Français
ont le cœur bien gros »
(Journal
de Francfort, 19 décembre 1798.) |
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Toussaint
Louverture
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On lit dans le "Journal de Francfort", de ce 12 décembre
1798 : |
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De
Constantinople, le 17 novembre 1798.
Ali-Pacha de Janina a fait passer successivement 296 têtes
d'ennemis tués à Prevesa, Butrento et autres places
de l’Albanie. Cent cinquante deux prisonniers que ce Pacha a faits
et parmi lesquels se trouve le général Rusca, sont
en route pour cette capitale.
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Il
y a eu, dans la nuit du 12, quelques mutineries à Calafat,
dans le quartier de Galantha, (habité par des Grecs ) ce qui
a décidé le Grand-Visir à y aller faire lui-même
sa ronde. La vigilance du Vaivode lui ayant paru suspecte, il a été
sur le champ déposé. Le 13, deux vaisseaux russes, de
74 canons, sortis récemment des chantiers de Sebastopole, ont
jeté l’ancre à Boujoukdere. Ils vont se réunir
à l’escadre combinée. |
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Du
18 novembre 1798. – Hier au soir, il est arrivé plusieurs
Tartares à la Porte, avec la nouvelle, qu’Ali Pacha s’est emparé
de Parga, dernière place qu’occupaient les Français
en Albanie, et qui leur avait paru assez importante pour en renforcer
la garnison en affaiblissant celle de Corfou. 450 hommes ont été
faits prisonniers de guerre. |
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Une
autre nouvelle bien plus importante est parvenue officiellement à
la Porte ; elle a été apportée par plusieurs
courriers expédiés successivement de Syrie. D’après
les dépêches reçues, l’armée française
d’Egypte aurait essuyé les plus grands désastres. Voici
la version, ou plutôt le premier événement, dont
la Porte a donné communication aux ministres étrangers :
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« La
dernière contribution imposée par Buonaparte au Caire
ayant mécontenté les Cheiks et les principaux
Ayams de cette ville, ils prirent le parti de tenir un grand
Divan au Mekemet, qui est le tribunal compétent des
Turcs.
Buonaparte s’y étant rendu avec quelques officiers de son état-major,
fut apostrophé vivement par quelques-uns des Musulmans présents,
et notamment par un des frères de l’Empereur de Maroc, à
qui le général avait refusé un passeport pour
sortir d’Egypte. Celui-ci, au fort de la querelle, tira un pistolet
caché dans sa ceinture, et le lâcha sur le général
en chef qui fut renversé. Son exemple fut immédiatement
suivi par le Kiaja du Pacha du Caire contre un autre officier. Ces
assassinats furent le signal d’un soulèvement général,
qui eut les suites les plus funestes pour les Français. »
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(Comme
la Porte a déjà été officiellement induite
en erreur par les rapports de ses gouverneurs, l’on est doublement
fondé à attendre la confirmation la plus complète
de ces nouvelles, avant d’y ajouter foi. D'ailleurs, le fait mentionné
ci dessus porte un certain caractère d’invraisemblance). |
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Zurich,
du 12 décembre 1798.
Le général Massena, commandant en chef l'armée
française en Helvétie, est arrivé ici aujourd'hui.
Le 9, le directoire helvétique reçut un courrier extraordinaire
du général Joubert, qui lui a annoncé la nouvelle
que le roi de Sardaigne avait été détrôné,
en conséquence des ordres du directoire de France. Toutes
les troupes piémontaises seront incorporées sans retard
dans l'armée française en Italie. (Gaz. de Zurich).
(Journal
politique de l'Europe (Mannheim), 17 décembre 1798.)
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Massena
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De Zurich, le 12 décembre 1798.
Le général Massena est arrivé aujourd’hui ici,
et a pris le commandement en chef de l’armée française
dans l’Helvétie. Le Directoire helvétique a reçu,
le 9 , un courrier du général Joubert qui commande
les troupes françaises dans la République cisalpine.
Depuis ce moment, le bruit court qu’il a été déjà
pris des mesures hostiles contre le roi de Sardaigne.
(Journal
de Francfort, 17 décembre 1798.)
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De la Hollande, le 12 décembre 1798.
L’on assure que notre corps législatif a pris, en comité
secret, une résolution qui prononce une amnistie en faveur
de tous les prisonniers d’état, détenus depuis la
révolution de 1795.
Suivant les lettres du Texel , la flotte anglaise s’est éloignée
de cette rade, et il ne se trouve plus dans ces parages qu’une seule
frégate de cette nation. L’on présume que la flotte
batave profitera de ce moment, et tentera de sortir au premier vent
favorable pour gagner un des ports de France ; elle est entièrement
prête à faire voile et pourvue de vivres pour plusieurs
mois.
(Journal
de Francfort, 20 décembre 1798.) |
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