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Espagne |
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| Dictionnaire géographique portatif, par M. Vosgien, Paris, 1789 : |
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| Espagne, Hispania, Royaume considérable d'Europe, borné par la mer, le Portugal et les Pyrénées. Il a environ 240 lieues de long sur 200 de large, et 620 de circonférence. Strabon le compare, pour la figure, à un cuir de boeuf, en y comprenant le Portugal. L'air y est sec, pur, chaud et salubre. L'hiver ne s'y fait guère sentir. Il y a six fleuves considérables, l'Ebre, le Guadalquivir, la Guadiana, le Tage, le Duero et le Minho. On le divise en plusieurs provinces, qui ont presque toutes titre de Royaume. Au N. sont la Navarre, la Biscaye et l'Asturie ; à l'O. l'Estramadure et la Galice ; au S. l'Andalousie, Grenade, Cordoue, Jaen et Murcie ; à l'E. l'Aragon et la Catalogne. Au milieu sont Léon et les deux Castilles. Le Roi a le surnom de Catholique, depuis la découverte de Nouveau Monde, et la défaite des Maures. Le tribunal de l'Inquisition y est établi ; la seule religion catholique y est soufferte. Il y a cinq ordres militaires ; la langue est un dialecte du Latin, mêlé de mots étrangers. Elle est sublime et majestueuse, surtout la Castillane. Le Roi d'Espagne possède encore de vastes pays hors de l'Europe. Le territoire y est bon, mais peu cultivé, parce que l'Espagne n'est pas peuplée. Elle produit cependant beaucoup de soie et de chevaux, qui sont vifs et dociles.Il y a aussi des mines de plomb, d'or, d'argent et de vif-argent. Les Espagnols sont intrépides, sobres, patients, spirituels. Le vin, qu'ils ont excellent, n'est pas leur passion. Madrid en est la capitale. |
| Dictionnaire géographique portatif, par M. Vosgien, Paris, 1789 : |
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| Andalousie, Andalusia, Vandalitia, grande province d'Espagne d'environ 100 l. de long sur 60 de large, bornée au S. par le royaume de Grenade et par le détroit de Gibraltar, O. par l'Océan et par l'Algarve, N. par l'Estramadure, E. par le royaume de Murcie. Le Guadalquivir la partage en deux. C'est la contrée la plus fertile, la plus riche, la plus agréable et la plus commode de toute l'Espagne. Son territoire abonde en tout ce qu'on peut souhaiter, ce qui la fait nommer l'Ecurie, la Cave et le Grenier de l'Espagne. Séville en est la capitale. Long. 11 16 lat. 3638. |
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| Aragon, Aragonia, royaume et l'une des plus considérables provinces d'Espagne bornée au N. par les Pyrénées, qui la séparent de la France, O. par la Navarre et les deux Castilles, S. par le royaume de Valence et par la Catalogne. L'air y est pur et sain ; mais le pays, quoiqu'arrosé d'une quantité de rivières, manque d'eau bonne à boire. Il est fertile en blé, en vin, en huile, en lin, et en fruits aux environs des rivières. Partout ailleurs il est sec, sablonneux et fort aride. On y recueille du safran, et il y a des mines de sel fort abondant. Il fut réuni à la couronne d'Espagne en 1478, en la personne de Ferdinand V. Saragosse en est la capitale, et l'Ebre la rivière la plus considérable. Il prend son nom de la petite rivière d'Aragon, qui y coule au nord. | ||||
| Asturie,
province d’Espagne avec titre de principauté,
d’environ 48 lieues de long, sur 18 de large, bornée E par
la Biscaye, S par la vieille Castille et le royaume de Léon,
O par la Galice, N par l'Océan. Elle se divise en deux parties,
la première appelée l'Asturie d'Oviédo,
d'Oviédo sa capitale, et la seconde l'Asturie de Santillana,
parce que cette ville en est la capitale. Cette province est remplie
de montagnes et de forets. Le vin et les chevaux y sont excellents.
On y trouve des mines d'or, de chrysocole, d'azur et de vermillon.
Les habitants sont sincères, braves, généreux,
appliqués et laborieux. C'est de là que vient la meilleure
noblesse de toute l'Espagne. Cette province est l'apanage des fils
aînés des rois d'Espagne, qui en portent le nom et les
armes. (Vosgien, Dictionnaire géographique portatif, Paris, 1789.) |
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| Biscaye (la), Cantabria, province maritime d'Espagne bornée N. par l'Océan ; O. par l'Asturie de Santillana, S. par la vieille Castille et la province d'Alava, et E. par le Guipuscoa. Elle a la figure d'un coeur, d'environ 11 l. de long sur autant de large. Le pays produit assez de blé en quelques endroits, et partout une grande quantité de pommes, d'oranges et de citrons. La mer y fournit d'excellents poissons et des coquillages de toutes sortes. Il y a beaucoup de bois propre à faire des navires, des mines de fer et de plomb. Les Biscayens sont actifs, prompts, agiles, honnêtes, polis, les meilleurs soldats et les plus habiles mariniers de toute l'Espagne. Ils ont une langue particulière, qui n'a aucun rapport avec les autres langues de l'Europe. Cette province est divisée en petites contrées appelées Mérindades. Bilbao en est la capitale. cc | ||||
| Castille (la vieille ou l'ancienne), Castella vetus, province d'Espagne avec titre de royaume d'environ 77 l. de long sur 46 de large, en forme de pyramide, bornée S. par la nouvelle Castille, E. par l'Aragon et la Navarre, N. par la Biscaye et l'Asturie, O. par le royaume de Léon. On la divise en sept mérindales. Burgos en est la capitale. | ||||
| Castille-Neuve, (la) ou la Nouvelle Castille, ou le royaume de Tolède, province d'Espagne, bornée N. par la vieille Castille, E. par le royaume d'Aragon et de Valence, S. par celui de Murcie et par l'Andalousie, O. par le royaume de Léon. On la divise en trois parties, l'Algaria au N., la Manche à l'E. et la Sierra eu Sud. Madrid en est la capitale. Il ne faut pas confondre la Castille avec la Monarchie de Castille, qui comprenait plus ou moins d'étendue, selon les temps. | ||||
| Catalogne (la), Catalaunia, Province considérable et la plus peuplée d'Espagne, avec titre de principauté, bornée N. par les Pyrénées, qui la séparent de la France, E. et S. par la mer Méditerranée, O. par les royaumes d'Aragon et de Valence. Les Catalans sont courageux et spirituels. S'étant révoltés en 1641 contre le roi d'Espagne, les Français se rendirent maîtres de la Catalogne, et en jouirent jusqu'en 1652, qu'elle retourna à l'Espagne. On la divise en 15 juridictions ou Vigueries. L'air y est sain ; le pays est arrosé d'un grand nombre de rivières et rempli de hautes montagnes couvertes de belles forêts et d'arbres fruitiers. Il abonde en vin, blé, légumes, etc, en carrières de marbre et de pierres précieuses, et en mines de toutes sortes. On pêche du corail sur les côtes. Barcelone en est la capitale. | ||||
| Cordoue, Corduba, ancienne, grande et forte ville d'Espagne dans l'Andalousie, avec un Ev. suffragant de Séville. Les édifices publics y sont magnifiques. Abderam, général des Maures, la prit en 170 de l'hégire. Le roi Ferdinand la reprit sur les Infidèles au treizième siècle. Elle est dans un territoire abondant en forêts d'orangers et de citronniers, et en excellent vin. On en tire les meilleurs chevaux d'Espagne. C'est la patrie des deux Séneque, de Lucain, de Jean Genes de Sépulveda, du célèbre Ferdinand de Cordoue, de Louis de Gongora et de François Tolet, cardinal. Elle est sur la Guadalquivir, à 28 li. N.E. de Séville, 34 N. de Malaga, 70 S. par O. de Madrid. Longitude 13 48 latitude 37 42. | ||||
| Estramadure espagnole (l') Estremadura, province d'Espagne d'environ 70 li. de long sur 40 de large, bornée N. par le royaume de Léon et la vieille Castille, E. par la nouvelle Castille, S. par l'Andalousie, O. par le Portugal. Elle abonde en blé, vin, fruits, etc. L'air y est nuisible aux étrangers, à cause de son excessive chaleur. Les habitants passent pour un peu grossiers ; mais ils sont sincères, robustes, hardis et courageux. Cette province fait actuellement partie de la nouvelle Castille. | ||||
| Galice (la), Galicia, province d'Espagne bornée N.O. par l'Océan, S. par le Portugal dont le Minho la sépare, E. par les Asturies, et par le royaume de Léon. L'air y est tempéré le long des côtes ; ailleurs il est froid et humide. Le pays n'est pas peuplé. On y recueille du vin, du lin, des citrons. Il y a de bons pâturages, des mines d'argent, de cuivre, de plomb, etc., des forêts dont on tire du bois pour la construction de vaisseaux. Les Galiciens sont braves, bons soldats. Saint-Jacques de Compostelle est la capitale de la Galice.baaab | ||||
| Grenade
(le Royaume de), province considérable d'Espagne avec
titre de royaume, bornée N. par la nouvelle Castille, O. par
l'Andalousie, E. par le royaume de Murcie, S. par la mer Méditerranée.
Elle a environ 70 lieues de long sur 30 de large. Elle abonde en grains,
vin, huile, sucre, lin, chanvres, excellents fruits, cire, miel, raisins,
mûriers qui nourrissent quantité de vers à soie,
en forêts qui produisent des noix de galles, des palmiers et
des chênes, dont le gland est d'un goût qui surpasse celui
des noisettes les plus fines. Les habitants sont doux, sobres et très
polis. Ferdinand le Catholique prit cette province sur les Mores,
en 1494. Grenade en est la capitale. Grenade, Granata, grande, belle et très délicieuse ville d'Espagne, capitale du royaume de Grenade, avec un archevêché et une université. Elle est divisée en quatre parties. Il s'y fait un très grand commerce de soie, qui passe pour la meilleure de toute l'Europe. Ferdinand V la prit sur les Mores, en 1492. Les édifices publics y sont magnifiques. C'est la patrie de Suarez et de Louis de Grenade. Elle est dans un pays des plus agréables, proche le Daro, près de l'endroit où il se jette dans le Xenil, à 50 l. S.O. de Murcie, 25 N.E. de Malaga, 45 E. de Séville, 90 S. de Madrid. Long. 14 46 lat. 36 56.bvvvvb |
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| Jaen, Giennium, belle et forte ville d'Espagne, capitale d'un petit canton avec titre de royaume dans l'Andalousie, avec un Evêc. suffragant de Tolède, et un bon château. Ferdinand III, roi de Castille, la prit sur les Maures, en 1243. Elle est dans un territoire abondant en fruits exquis, et très riche en soie, au pied d'une montagne, à 16 li. N. de Grenade, 6 S.O. de Baeça, 46 S.E. de Séville, 72 de Madrid. Long. 14 45 latit. 37 38. | ||||
| Léon,
province d'Espagne avec titre de royaume, bornée
N. par l'Asturie, O. par la Galice et le Portugal, S. par l'Estramadure
et la Castille, qui la bornent aussi à l'Est. Elle a environ
50 lieues de long sur 40 de large. Le Duero la partage ne deux parties
presque égales. Elle abonde en tout ce qui est nécessaire
à la vie. Léon en est la capitale. Léon, Légio, ancienne et grande ville d'Espagne, capitale du royaume du même nom, bâtie par les Romains du temps de Galba, avec un ancien Ev. suffragant de Compostelle, mais exempt de sa juridiction. Elle fut la résidence de ses rois jusqu'en 1029, que le royaume fut uni à celui de Castille par la mort de Vérémond III. L'église catholique surpasse en beauté toutes celles d'Espagne. Léon est entre les deux sources de la rivière d'Esta, à 20 li. S.O. d'Oviédo, 38 O. par N. de Burgos, 55 E. de Compostelle, 70 N. par O. de Madrid. Long. 12 22 lat. 42 45.bvvvvb |
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| Murcie,
Murcia, le plus petit des royaumes d'Espagne,
bornée par la nouvelle Castille, la mer Méditerranée,
les royaumes de Valence et de Grenade. Il a environ 25 li. de long
sur 3 de large. Ferdinand, roi de Castille, le prit sur les Maures,
en 1265. Il produit de bons vins, de bons grains, des fruits exquis,
et quantité de soie. L'air y est fort sain. Murcie en est la
capitale . Murcie, Murcia, grande, peuplée et très belle ville d’Espagne, capitale du royaume de Murcie. La principale église est superbe ; la montée du clocher est si douce, qu'on peut aller jusqu'au faîte, à cheval et en carrosse. Elle est dans un pays agréable, fertile et produit une quantité prodigieuse de soie, sur la Ségura, à 11 lieues N. de Carthagène, 15 S.O. d'Alicante, 45 S. de Valence, 85 S. de Madrid. L. 16 59 lat. 37 8.bvvvvb |
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| Navarre, Navarra, royaume d'Europe, entre la France et l'Espagne. On le divise en haute et basse Navarre. La haute appartient à l'Espagne. Elle est bornée par les Pyrénées, et a environ 30 li. de long sur 24 de large. C'est une des plus belles provinces d'Espagne, et la seule où les chemins soient beaux. Ces chemins sont l'ouvrage de M. le comte de Gaches, qui en a été Vice-Roi. Il a fallu fendre le cœur des montagnes et surmonter de grands obstacles, pour mettre les chemins dans l'état où ils sont. L'air y est plus doux, plus tempéré et plus sain que dans les provinces voisines d'Espagne. Le territoire quoique hérissé de montagnes ne laisse pas d'être assez fertile. Il abonde en gibier de toute sorte, et en mines de fer. Les Navarrois sont polis, adroits, spirituels, laborieux, et très propres aux sciences et aux affaires. La Navarre est gouvernée par un Viceroi. C'est un pays d'Etats, qui jouit de grands privilèges, et a un conseil souverain. Elle se divise en 5 district ou Mérindades, dont les capitales sont Pampelune, Estella, Tudelle, Olite, et Sanguesa. La basse Navarre appartient à la France et ne comprend qu'une Mérindade, dont la capitale est Saint-Jean-pied-de-port. Elle est séparée de la Navarre espagnole par les Pyrénées. C'est un pays montagneux et presque stérile. Louis XIII, comme petit-fils de Jeanne d'Albret, réunit la basse Navarre et le Béarn à la Couronne en 1620. Le domaine de Navarre s'étend bien avant dans les parlements de Bordeaux et de Toulouse, et ressortit, pour ce qui regarde la chambre des Comptes, au parlement de Pau. La basse Navarre a 8 lieues de long, sur 5 de large, et comprend 102 communautés dans l'Election d'Auch. |
| Vosgien, Dictionnaire géographique portatif, troisième édition, an VII-mai 1799 : |
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| Espagne,
Hispania, Royaume considérable
d'Europe, borné par la mer, le Portugal et les Pyrénées. Il a environ
240 lieues de long sur 200 de large, et 620 de circonférence. Styrabon
le compare, pour la figure, à un cuir de boeuf, en y comprenant
le Portugal. L'air
y est sec et chaud. L'hiver ne s'y fait guère sentir. Il
y a six fleuves considérables, l'Ebre, le Guadalquivir, la Guadiana,
le Tage, le Duéro et le Minho. On
le divise en plusieurs provinces qui ont presque toutes titre de
Royaume. Au N. sont la Navarre, la Biscaye et l'Asturie ; à l'O.
l'Estramadure et la Galice ; au S. l'Andalousie, Grenade, Cordoue,
Jean et Murcie ; à l'E. l'Aragon et la Catalogne. Au milieu sont
Léon et les deux Castilles. Le
Roi a le surnom de Catholique,
depuis la découverte du nouveau Monde et la défaite des Mores.
Le
tribunal de l'Inquisition y est établi ; la seule religion catholique
y est soufferte. Il y a cinq ordres militaires. La
langue est un dialecte du latin, mêlé de mots étrangers : elle est
sublime et majestueuse, surtout la Castillane. Le
Roi d'Espagne possède encore de vastes pays hors de l'Europe. Le
territoire y est bon, mais peu cultivé, parce que l'Espagne n'est
pas peuplée, et que ses habitants ne se donnent pas la peine de
le cultiver. Par un dénombrement des habitants de l'Espagne fait
en 1787, il a été prouvé que ce pays contenait 10 millions 268 mille
150 âmes. Elle
produit beaucoup de soie, de laine, et de chevaux, qui sont distingués
par leur beauté, leur feu et leur docilité. Il y a aussi des mines
de plomb, d'or, d’argent et de vif-argent. Les
Espagnols sont intrépides , sobres, patients, spirituels. Le vin,
qu'ils ont excellent, n'est pas leur passion. Madrid en est la capitale.
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| Colonies
L'Espagne vue de France en 1791 : voir Almanach d'éducation.
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Almanach
Royal 1789 |
