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Présentation
A la garde : Cri
de factionnaire lorsqu’il entend du tumulte, le bruit qui annonce
l’arrivée d’une troupe ou qu’une querelle s’élève près de son poste.
L’alerte est répétée, s’il y a lieu, de sentinelle en sentinelle
ou de vedette en vedette, et donne l’éveil au chef du poste qui
prend les mesures convenables, ou dépêche, s’il en est besoin, un
détachement de la force armée ou une patrouille à la recherche des
querelleurs. Le cri à la garde est l’un des trois cris d’alerte
; les soldats ont coutume de l’appeler : alerte du bruit.
A VOS
RANGS ou A VOS ARMES : Commandement
prononcé, soit dans les exercices de détail, pour la réunion des
élèves, soit après les repos. Les règlements d’exercice n’ont pas
prescrit ce commandement, mais son usage est général. - Les caporaux
d’escouade se servent aussi des expressions : à vos rangs, à l’instant
des visites des officiers supérieurs.
Adjudant commandant :
Sorte d'adjudants créés par l'arrêté de l'an VIII (17 messidor),
et qui ont remplacé dans l'état-major de l'armée les adjudants généraux.
C'était le même emploi ; mais le titre de ces officiers, au lieu
de pécher contre la langue, n'avait contre lui que d'être ridicule.
Les adjudants commandants étaient employés, soit comme chefs d'état-major
de division, soit comme sous-chefs d'état-major d'armée, ou de corps
d'armée, soit en tout autre fonction analogue. – Ceux qui étaient
porteurs de lettres de service du chef de l'Etat pour commander
un département, avaient un poste ou une garde de dix hommes commandée
par un caporal.- Un adjudant commandant, chef d'état-major de division
avait une sentinelle d'infanterie à la porte du lieu où était son
bureau. (...)
Les adjudants commandants ont été remplacés par les colonels d'état-major.
Adjudant-major
d'infanterie française de ligne.
Aigles : Subst.
masc. et fém. (...) Quand la guerre de 1792, de nationale quelle
était, devint la guerre de l'homme élevé au pouvoir, le drapeau
de la nation fit place à l'aigle du souverain. – Napoléon donna,
à ses enseignes, le nom d'aigles ; ils se composaient d'une draperie
tricolore flottant à une hampe qui, au lieu d'un fer de lance, était
surmonté d'un aigle foudroyant, en cuivre doré, Ces enseignes substitués
aux drapeaux et aux étendards nationaux, furent distribuées à raison
d'une par bataillon, en l'an douze (11 messidor). - Le décret de
1808 ( 18 février) ne reconnut plus qu'une aigle par régiment d'infanterie
française de ligne. Les bataillons cessèrent d'être indistinctement
considérés tous comme garde-drapeau, et les bataillons qui ne furent
pas garde-aigle eurent des enseignes, parce qu'on donna alors un
sens différent au mot aigle et au mot enseigne, aux mots porte-aigle
et porte-drapeau. Depuis le décret de 1811 (25 décembre),
et l'ordre du jour de1812 ( 12 février), l'aigle n'eut plus une
destination tactique en analogie avec celle des anciens drapeaux
de l'infanterie française de ligne, et au lieu d'être un jalon et
un pivot de manœuvres, ce ne fut plus qu'un point de ralliement
militaire, une insigne politique et une distinction nationale, ou
plutôt impériale ; il était fâcheux que l'esprit d'imitation
traînât la milice française sur les traces des Perses, des Romains,
de Charlemagne du Saint-Empire et des Polonais ; mais le goût du
temps était de remettre à neuf des vieilleries. - En 1814,
la renaissance des fleurs de lis a fait disparaître comme officiers
et sous-officiers les porte-aigles, et comme marques distinctives
les aigles. -L'ordonnance du 12 mai 1814 les a abolis. Plus tard,
il est sorti un coq de leurs cendres. (Bardin,
Dictionnaire de l'Armée de Terre, 1841, p. 146.)
AIGUILLE
A COUDRE : Sorte d’aiguilles
qui font partie des effets de trousse ou de petite monture. La trousse
d’équipement du soldat doit contenir 3 aiguilles de différente force,
au moyen desquelles l’homme de troupe puisse toujours, au besoin,
recoudre les parties des effets d’uniforme qui demanderaient à être
réparées, et seraient réparables par ses soins.
Armée française : (...) Le régime impérial a donné
à l'armée française son développement le plus gigantesque ; a légué
à l'Europe les armées démesurées, a enseigné aux conquérants une
stratégie audacieuse qui ne connaît point de distances. (294Dh)
(...) Qu'on ne perde point de vue qu'en fait du chiffre des forces,
la vérité entière, absolue, est introuvable : tout est cote mal
taillée ; il s'agit seulement d'arriver à des évaluations qui soient
basées sur les documents officiels les plus authentiques et les
auteurs les plus dignes de foi. Il est question ici du dispositif
de la loi et des formations ordonnées, plus que des effectifs réalisés.()
une exactitude parfaite est impossible ; ceux qui nous accuseraient
d'erreur entameraient un procès dont le jugement serait au-dessus
des forces humaines. (295Db)
Armée française - Uniforme. (...) Le caprice
a présidé au choix des couleurs d'habillement ; les calculs de la
raison n'ont influé que rarement sur leur adoption. Quoi de plus
utile pour des troupes légères que des nuances peu éclatantes et
qui se noient, pour ainsi dire, dans l'horizon, dans la teinte des
bois, dans la verdure des campagnes ; c'est ce que presque tous
les peuples ont senti ; de là, le vert de l'habit russe ; de là,
le vert des riflemen anglais ; de là, cette même couleur pour la
plus grande partie des corps légers. Saint-Germain et Ségur l'avaient
bien compris et en avaient appliqué le principe. – Au contraire,
maintenant, l'infanterie légère a des pantalons garance et des fusils
luisants au lieu d'être bronzés. Les hussards ont un costume brillant
et tout de coquetterie ; les tirailleurs à pied ne sauraient se
mettre en embuscade, sans trahir leur cachette ; des lanciers à
qui toute autre nuance eût mieux convenu, ont été vêtus de rouge.
(304Gh)
ASTIC :
Mot emprunté à la profession du
cordonnier. Polissoir de bois ou d’une matière dure, au moyen duquel
on étend la cire sur une giberne, ce qui s’appelle astiquer. C’est
la première opération du cirage ; on achève ensuite de lisser et
de miroiter le cuir, en employant un astic de bois, dont l’extrémité
opposée au bout par lequel on tient l’outil est solidement garnie
d’un morceau de buffle. - L’astic a cessé d’être en usage depuis
qu’un vernis encaustique a été substitué à l’emploi de la cire à
giberne.
AUGE
de COFFRET : Sorte d’auge ou de
petite cuvette carrée, creusée dans un coffret de giberne, à l’effet
de contenir des cartouches. -Les auges sont au nombre de deux, nommées
auge de droite et auge de gauche ; elles se distinguent en auge
de coffret de soldat et en auge de coffret de sous-officier.
AUGE de
COFFRET DE SOLDAT : Sorte d’auges de coffret destinées à contenir
deux paquet de cartouches. Sa largeur, dans œuvre, est de soixante-cinq
millimètres ; sa longueur, à partir de la cloison, de quatre-vingts
; sa profondeur, de soixante-dix millimètres.
AUGE de
COFFRET DE SOUS-OFFICIER : Sorte d’auges de coffret destinées à
contenir un paquet de cartouches. Leur largeur, dans œuvre, est
de quarante-cinq millimètres ; leur longueur, de soixante-quinze
; leur profondeur, de soixante-dix millimètres.
Balle de fusil, ou balle
de fusil de munition. (...) Dans le seizième siècle,
on empoisonnait des balles, ou du moins on croyait les empoisonner
en les enduisant de graisse imprégnée d'arsenic. M. Meyer (Moritz)
le témoigne. Longtemps s'est maintenu le préjugé que des balles
d'étain étaient des balles empoisonnées ; c'étaient de pareilles
pauvretés qui entraient en considération dans les prévisions du
droit de la guerre, et qui se pesaient dans la balance de la jurisprudence
militaire ; ainsi en 1675 les Français et les Alliés s'engagèrent
réciproquement à ne point faire usage de balles empoisonnées. Dans
la guerre de 1741, un cartel de bonne guerre, dressé entre les Autrichiens
et la France, portait article 60 : Qu'il était défendu de part
et d'autre, sous peine de la vie, de se servir de balles d'étain
ou d'autre métal que de celles de plomb, comme de balles empoisonnées,
ou ramées, ou autrement figurées, ou de se servir d'aucunes choses
illicites parmi les Chrétiens, contre la vie des hommes et des animaux.
Dans cette catégorie de balles empoisonnées entrait aussi
certain genre de carcasses, ainsi que certaines balles de fusil
dont on rendait plus terrible la blessure et impossible l'extraction
en hérissant de pointes d'acier une partie de la sphéricité. Ce
raffinement de cruauté, ce système de balles ramées n'était point
inconnu des insurgés en 1798, dans l'état de Rome ; nous avons vu
des balles italiennes accouplées et liées par un ressort de fil
de fer contourné en spirale ; un camarade en fut frappé à nos côtés.
Un usage tout semblable s'est reproduit encore dans la guerre de
l'indépendance grecque. C'est une invention albanaise.
(...)
Les balles anglaises, plus fortes que les nôtres, ont dix-sept millimètres
et un tiers de diamètre ; leur poids est de trente et un grammes
et demi, comme le dit M. Dupin. ; ces balles sont fondues et calibrées
avec le plus grand soin ; leur queue est coupée si parfaitement
avec un instrument à tranchant circulaire inventé depuis peu, que
leur sphéricité n'en est en rien altérée, et que ces balles, qui
n'ont ni bavures, suite de l'imperfection du moulage et des retouches,
ni soufflures ou cavités, suites de la fusion trop chaude du métal,
atteignent précisément le maximum possible du poids.
Batteries
de caisse : "Bombelles (1754) proposa le premier
d'approprier les batteries à la cadence du pas et à l'indication
de la simultanéité des mouvements des pieds, ce qui se réalisa dans
l'instruction de 1754 (14 mai). Cette ordonnance nota d'une manière
neuve et habile les divers rythmes des batteries ; les unes à soixante
à la minute, les autres à cent vingt. L'ordonnance de 1755 (6 mai)
en détermina les signaux. Telle est l'origine de l'art du tambour,
réduit en principes, art qu'on a nommé la tympanonique. Nous donnerons
à la suite du présent article cette notographie ; genre de représentation
de notes musicales longtemps tombé en oubli ; malheureusement il
y manquait plusieurs batteries d'un usage actuel. Car depuis trois
quarts de siècle, le ministre de la guerre ne s'était nullement
occupé de ce genre d'étude et de perfectionnement. Il a réparé,
en partie, cette lacune dans l'ordonnance de 1831 (4 mars) qui reconnaît
quinze genres de batteries, non compris cinq batteries de tirailleurs
; mais la nomenclature des batteries n'en est pas moins une des
plus inexcusables défectuosités de la langue. (...)"
Biscaïen, subs.
masc. Mot d'abord employé comme adjectif, et qui se retrouve dans
les mots mousquet biscaïen, ou de Bicaïe, c'est-à-dire mousquet
à fort calibre, ou espèce de fusil de rempart. On a, par abréviation,
nommé biscaïen la balle de ces armes à feu. Ce projectile, dont
la portée est de quatre cents à six cents mètres, est devenu le
plus petit des boulets de canon. – Dans le siècle dernier, on nommait
grappes de mitraille l'ensemble des biscaïens rangés par
couches sur un culot. On compose de biscaïens des boîtes de mitraille.
Boîte de giberne : sorte
de boîte d'effet d'équipement qui forme la partie principale de
la giberne du soldat ou du sous-officier d'infanterie. La boîte
est en cuir ; elle porte la bourse ; s'attache à la banderole par
les boucles ; contient le coffret ; ferme au moyen d'un contresanglon
; se fixe au moyen de la martingale ; se compose des pièces et de
la bordure, et se divise en corps de boîte et en patelette ; la
face qui portait le bouton, et maintenant une boucle, s'appelle
le devant. La longueur et la largeur de la boîte sont coordonnées
avec le coffret de manière qu'il s'y introduise juste et que les
cartouches puissent se tenir debout au-dessous du cintre de la patelette.
BOUCLE
DE CHEVEUX, ou Boucles
de chevelure militaire. Sorte de boucles adoptées postérieurement
à l’usage des perruques à la brigadière. L’ordonnance de 1767 (25
avril) voulait que les faces fussent roulées sur une lame de plomb
ou sur un carton. L’ordonnance de 1776 (25 mars) voulait que le
soldat eût une boucle raccourcie qui ne l’incommodât ni ne l’assujettît.
Le règlement de 1779 (21 février) voulait que chaque face formât
une boucle à quatre lignes au dessus du bout de l’oreille. Le règlement
de 1786 (1er octobre) institue l’accommodage nommé avant-garde.
Le règlement de 1792 (24 juin) dispose que l’ancienne boucle
fera partie de l’accommodage des cheveux des officiers, et que l’avant-garde
fera partie de l’accommodage des cheveux des hommes de troupe. Une
mode plus mâle a fait justice de toutes ces puérilités, dont le
ridicule était poussé à l’excès dans les milices prussiennes, etc..
BOUCLE de
giberne. Sorte de boucles d’équipement qui ont les mêmes dimensions
que celles des courroies de charge ; elles sont de l’espèce dite
demi-boucle et
au nombre de trois, non compris celles des
courroies porte-bonnet maintenant supprimées ; elles adhèrent
au moyen d’enchapures contre la face extérieure du dessous du corps
de la boîte ; elles ont dans œuvre quinze millimètres sur vingt-cinq,
et pèsent chacune huit grammes. Les fondeurs nomment rouleaux
ce genre de boucles. - La première des boucles de la giberne
est au milieu, et elle a l’ardillon en dehors ; les autres sont
à chaque extrémité, dans une direction inverse, et elles ont l’ardillon
en dedans.
Bourse de giberne de soldat
: Sorte de bourse ou plutôt de petite poche en cuir destinée à contenir
la pièce grasse et les pierres de rechange. La bourse est en basane
noire, lustrée, et cousue la fleur en dehors contre le milieu de
la face extérieure du deavnt de la boîte de la giberne. – La bourse
forme de chaque côté un pli de soufflet de vingt millimètres de
profondeur, de manière à se tenir plate étant vide ; elle a cent
quatre-vingt millimètres de développement ; sa hauteur apparente
est de quatre-vingt-dix millimètres ; sa longueur d'une couture
à l'autre, pli non compris, est de cent vingt millimètres ; sa partie
supérieure ferme au moyen d'un bouton à bourse et d'une boutonnière.
BOUTEILLE
CLISSEE. La bouteille
dont il est ici question est en verre blanc de forme aplatie ; elle
a son extrémité inférieure arrondie, et elle est recouverte en osier.
Un décret de 1806 (25 février) a disposé qu’au lieu de petit bidon,
il serait fourni à chaque homme de troupe, sur le compte de la masse
de campement, une bouteille clissée. Cette disposition mal calculée
est restée sans résultat, et est tombée en oubli. (Bardin 831)
Bouton roulé : Sorte
de bouton d'équipement formés d'une lanière de peau dont une partie
fait spirale et se traverse elle-même ; tels sont les boutons de
banderole, de collier, de giberne, de tablier.
Cantabre : subs. masc. Sorte
de troupe dont le nom rappelle les guerriers d'une peuplade qui
habitait le nord de l'Esapgne. Il y a eu, à plusieurs époques, dans
l'armée française, des corps basques, biscaiens, pyrénéens, nommés
Cantabres, et coiffés d'un Baret ou Béret. Il a existé un régiment
cantabre créé en 1745, comme le témoigne Potier (1779). Ils étaient
regardés comme experts dans la guerre de tirailleurs. Il y avait,
au commencement de la révolution, des Chasseurs cantabres.
Capitaine
adjoint. Sorte de capitaines qui faisaient partie des officiers
d'etat-major général. Leur création datait de 1791
(1er juin). Leurs fonctions étaient pareilles á celles
que remplissent aujourd'hui les capitaines d'état-major général.
(966).
Catogan.
Chef
(chefs) d’escadron (F). Sorte de chefs
militaires ou d’officiers supérieurs à l’égard
desquels nous nous étendrons peu ; leur nom répond
à celui du Rittmeister d’Autriche, de Bavière,
de Prusse, etc. – Les chefs d’escadron, considérés
sous le point de vue de leur grade actuel, et comme un des échelons
hiérarchiques institués dans la cavalerie française,
ont été crées par le conseil de la guerre en
1788. Cependant il y avait déjà des chefs d’escadron
dans les chevau-légers et les gendarmes de la garde de Louis
Quatorze ; mais en général la désignation de
Chef d’escadron indiquait non un grade, mais un emploi donné
à un capitaine. Ainsi, suivant que l’escadron a signifié
compagnie de cavaliers, ou accouplement de compagnies, ou agrégation
de trois, de quatre compagnies, le Chef d’escadron était
un capitaine dont l’emploi prenait plus d’extension tactiquement,
et qui, en manœuvres, remplissait des fonctions qui avaient quelque
analogie avec celles des chefs de division d’infanterie. L’ordonnance
de 1825 (27 février) ne reconnaissait dans la cavalerie de
la garde que trois Chefs d’escadron ; dans la cavalerie de ligne,
que deux chefs d’escadron : ainsi un Chef d’escadron ne commandait
plus comme autrefois un escadron ou deux compagnies ; mais il commandait,
suivant le régiment où il servait, deux escadrons
ou bien trois escadrons. Le mot ne devrait donc plus s’écrire
Chef d’escadron, comme l’ordonnance l’écrit encore, mais
bien Chef d’escadrons : c’est encore une irrégularité
à reprocher à notre langue militaire. – On peut également
blâmer une autre inexactitude : il y a des chefs d’escadrons
qui n’appartiennent pas à une arme personnelle, et n’ont
pas d’escadron : tel était autrefois le cas du Grand Prévôt
de l’Hôtel, etc. ; mais voici le grand reproche à faire
: que signifie maintenant dans la cavalerie française ce
titre puisque, depuis la création des compagnies-escadrons,
c’est le capitaine commandant qui est chef d’escadron ? Voilà
donc un grade, d’une désignation autrefois juste, qui ne
répond plus à ce qu’il devrait signifier ; c’est une
de ces anomalies en linguistique qui naissent si fréquemment
de l’insouciance des commis de la guerre. Il est plus aisé
dans certains services d’Europe de bouleverser la constitution d’une
armée que d’effacer ou de modifier des grades ou des titres
inventés à tort, ou devenus inutiles par circonstance
et suivant des systèmes plus ou moins fondés. – Les
chefs d’escadron peuvent être employés comme commandants
de place de seconde classe.
CHEMISE
d’équipement, ou chemise de troupe, car il n’y a que celles
des hommes de troupe qui doivent être mentionnées ici.
Cette sorte de chemise est un des principaux effets de petit équipement.
- Le règlement de 1779 (21 février) autorisait les
fourriers et les sergents à porter des manchettes de mousseline,
à l’instar des officiers, dont les chemises étaient
même à jabot. Cet usage, maintenu dans les milices
voisines, a disparu depuis les règlements subséquents.
- Les règlements ont en général voulu que les
soldats eussent trois chemises, et il leur en est fourni deux comme
première mise au compte de la masse de petit équipement.
- Le prix de la chemise est fixé par des tarifs nécessairement
variables ; leurs dimensions, qui ne doivent jamais varier, n’ont
été fixées jusqu’ici que par de simples devis
établis avec peu de soin, tandis qu’elles eussent dû
l’être par un règlement d’uniforme. - Le blanchissage
et l’entretien des chemises sont surveillés par le caporal
d’ordinaire. L’officier de section doit s’assurer que ses hommes
de troupe en changent tous les dimanches. - En route les chemises
blanches doivent être pliées, fortement attachées
ensemble et placées au fond du havresac. - La chemise doit
être en forte toile blanche de cent quatre centimètres
de largeur, conforme au modèle envoyé au corps pour
échantillon, et de l’espèce nommée toile de
lin ; elle se compose du collet fermé à bouton, du
corps, des épaulettes et du gousset. - Les chemises se façonnent
à raison d’un cinquième de première taille,
de deux cinquièmes de seconde et de deux cinquièmes
de troisième. Les règlements veulent que la chemise
soit marquée de la lettre de compagnie. - Il y a fort longtemps
déjà que les auteurs ont proposé de donner
aux troupes des chemises de coton comme plus saines. Guynet ouvrait
cet avis déjà en 1771. Des épreuves, des essais,
des recherches à cet égard ne seraient pas indignes
du ministère ; mais il ne s’occupe pas de ces détails.
- Colombier (1772) s’étonne qu’en guerre on ne donne pas
aux troupes des chemises de toile bleue, et il justifie cette opinion
par de sages et de nombreuses raisons. - On trouve une description
détaillée de la chemise militaire dans un ouvrage
moderne (1818). La circulaire de 1832 (25 janvier) les donnait en
toile de lin ou de chanvre à raison de deux en première
mise ; elle en fixait en tout le nombre à trois.
Chevrette,
subs. fém. (F). Ce mot, qui est un diminutif du mot chèvre
mécanique, a la même origine que le mot chevron ; il
exprime ici une plaque de corne ou de cuir bouilli qui était
faite en demi-carcan ; elle servait de lien et d’ornement aux catogans,
dont elle environnait en son milieu la partie extérieure
; elle s’y fixait au moyen de deux clous ou de deux épingles
à grosse tête d’étain. Cet usage a fait place
à celui de la queue.
COFFRET
de giberne, ou bois à cartouches. Sorte de coffret contenu dans
la boîte de la giberne dont les corps de l’infanterie française
de ligne font usage. - Le coffret est en bois blanc et d’un seul
morceau ; il s’introduit juste dans la boîte. Son milieu forme cloison
; ses côtés sont taillés en auges ; sa hauteur est de quatre-vingts
millimètres ; sa longueur hors œuvre est de deux cent cinq millimètres
; il est destiné à contenir les cartouches et quelques menus objets.
- L’ordonnance d’exercice de 1766 disposait que, les jours d’exercice
à feu, les coffrets des gibernes seraient laissés dans les chambres
des soldats, et que les cartouches à poudre seraient mises dans
la boîte même de la giberne. Cette mesure avait pour objet de ménager
les cartouches à balles, et d’éviter que les deux espèces de cartouches
à fusil pussent être confondues par erreur. - Le coffret de giberne
se distingue en coffret de giberne de soldat et en coffret de giberne
de sous-officier.
COFFRET
de giberne de soldat. Sorte de coffret de giberne qui a, hors œuvre,
une largeur de soixante-quinze millimètres, et dont la partie postérieure
est entaillée en niche à tournevis. Ce coffret diffère de celui
de la giberne des sous-officiers par la dimension de ses auges et
par la forme de sa cloison percée de trois trous.
COFFRET
de giberne de sous-officier. Sorte de coffret de giberne qui a,
hors œuvre, une largeur de cinquante millimètres ; il diffère de
celui de la giberne des soldats par une moindre proportion de ses
auges ; sa cloison forme une loge à monte-ressort, et il n’y est
pas entaillé de niche à tournevis.
Comité
: Mot tout anglais,
committee, qui était peu connu avant Furetière ; il
s'écrivait commité. Il signifiait assise parlementaire, soit
petite, soit grande ; techniquement, il indiquait une assemblée
à laquelle certains examens étaient confiés, committed.
Comité
militaire : Sorte
de comité qui était un de ceux que l'assemblée constituante avait
établis dans son sein. Il remplaça le conseil de la guerre. . Il
régla le chiffre, jusque-là indéterminé, des officiers de l'armée
; embrassa la question difficile des peines ; refondit l'organisation
des régiments d'infanterie ; remania plusieurs ordonnances ; imprima
aux armées une organisation plus simple, plus nerveuse, qui ne fut
pas sans influence sur les succès de l'époque. (1408)
Couvre-schako : Effet de coiffure
qui enveloppe tout l'extérieur du schako, et dont l'usage a été
tour à tour ordonné ou aboli. - Le couvre-schako qui, depuis
la décision de 1812 (17 septembre), a été le mieux approprié à la
coiffure des troupes de ligne, et qui était encore reconnu par l'ordonnance
de 1818 (13 mai), était en toile noircie, cirée, vernie et
employée le lustre en dehors ; il était formé de la calotte, du
tour et du couvre-nuque. Ces trois morceaux étaient joints au moyen
de coutures à revers, et fermaient au moyen de cordons. La couture
de la calotte et du tour était interrompue de manière à laisser
un passage à la tige du pompon. Le tour était ouvert le long de
son côté de droite, afin de faciliter l'introduction du schako dans
le couvre-schako. - La hauteur du tour du couvre-schako était telle,
que par devant il venait appuyer au point de jonction de la visière,
et que par derrière il arrivait, couvre-nuque non compris, le long
du bas de la forme. Sa longueur était telle, que ses bords latéraux
croisaient l'un sur l'autre dans une largeur de vingt millimètres
mesurée près de la calotte, et de cinquante millimètres prés de
la partie inférieure. -
Le couvre-nuque était d'un seul morceau, et fixé le long du bas
du derrière du couvre-schako. Sa longueur, le long de la couture,
était de trois cent quarante millimètres ; sa longueur, le long
du bord opposé, était de quatre cents millimètres; sa hauteur, rempli
de coutures non compris, était de cent quarante millimètres. - Le
couvre-schako d'infanterie avait été regardé comme inutile sous
le ministère du général Clermont-Tonnerre; une décision de 1828
(11 mars) et une circulaire de 1828 (31 mai) en rétablissaient l'usage
: elles le composaient de la calotte, du couvre-nuque et du turban.
Le numéro du corps était peint sur le devant en couleur pareille
à celle du bouton ; la durée était fixée à quatre ans. - Ce couvre-schako
imperméable était, suivant les termes de la décision, en toile de
lin non poncée, noircie et rendue imperméable par immersion dans
un enduit hydrofuge où il n'entre pas de vernis. (voir couvre-shako
et toile cirée).
Crapaud
de chevelure (E.) Sorte de crapaud qui consistait en une petite
bourse à cheveux, en étoffe de laine noire : elle
enfermait la partie postérieure de la chevelure militaire.
Parrocel témoigne de cette coutume au dix-septième
siècle. – L’usage des crapauds a remplacé celui des
cadenettes, et était prescrit par l’ordonnance de 1776 (31
mai) ; mais la plupart des corps portaient le catogan sans crapaud.
La queue a fait oublier l’un et l’autre.
Dragonne d’officier :
(...)En 1792, on reconnut que la dragonne était un ornement coûteux
et incommode pour l’officier d’infanterie : coûteux, parce qu’elle
était promptement usée par les frottements ; incommode parce qu’elle
gênait le maniement de l’épée et noircissait la culotte blanche
; aussi pour concilier la mode, l’économie, la vanité, le règlement
du 24 juin 1792 prescrivait-il aux ofs de ne plus porter de dragonne
d’or excepté en grande tenue, et ils y substituèrent, dans la tenue
ordinaire, une dragonne de fil blanc ; celle-ci joignait à son inutilité
un autre inconvénient, c’éatit de ne désigner en rien le grade et
d’être salie en peu de jours. La durée de la dragonne de fil fut
courte, parce que le blanc fut proscrit ; quelques corps y substituèrent
des dragonnes en fil tricolore ; celles-ci disparurent à l’époque
où l’infanterie fut amalgamée. La simplicité du costume des guerriers
de la Révolution fit oublier toute espèce de dragonnes. Au temps
du faste impérial, on rattacha la dragonne d’or aux épées et aux
sabres. Les décisions ou règlements d’uniformes promulgués en 1812
abolirent la dragonne, qui a eu à peine en France une durée d’un
siècle. (Bardin, Dictionnaire, 1960)
EAU-DE-VIE
: Sorte d’eau, ou plutôt de liqueur distillée, que les anciennes
ordonnances appelaient brandevin. Ce liquide est mentionné ici comme
faisant partie des boissons d’approvisionnement, ainsi que des médicaments
que doit renfermer une caisse de pharmacie. - L’eau-de-vie est un
objet de distributions en nature, une des fournitures de campagne,
un des accessoires de la nourriture, une gratification. - L’arrêté
de l’an quatre (22 vendémiaire) disposait qu’il en serait délivré
une ration à chaque officier, quand il en serait distribué en campagne
aux soldats. - La circulaire de l’an sept (29 floréal) réglait quelle
quantité d’eau-de-vie est nécessaire pendant la durée présumée d’un
siège défensif. - L’eau-de-vie, considérée comme une denrée de forteresse,
ou, en tout autre lieu, comme un objet de distribution extraordinaire,
est regardée en général comme une gratification accordée aux hommes
de troupe et officiers dans les marches forcées, dans des circonstances
particulières et difficiles, ou dans le cas où le service occasionne
de grandes fatigues ; aussi les enfants des hommes de troupe n’y
ont-ils pzas droit. - L’eau-de-vie ne peut être délivrée que sur
l’ordre du général commandant ; la ration se compose d’un seizième
de litre par homme et par jour.
ESCAMOTER
l'arme, le fusil. Le
mot escamoter vient, suivant Gibelin, de l'espagnol acamodar.
Militairement il signifie porter le fusil, le présenter, etc.,
en supprimant quelques-uns des temps dont le maniement d'armes doit
être composé. – Le règlement d'exercice de 1791 interdit aux soldats
cette suppression, cette abréviation, ce tour d'adresse.
FLANC tactique
: (...) Ce qu'on appelle
se donner ou prendre des flancs, c'est insulter en rase campagne
les flancs de l'ennemi, au lieu de pousser sur lui des attaques
de front. (...) Assurer ses flancs, et principalement contre les
charges de cavalerie, est la première règle de l'art de la défense
en plaine ; ce principe n'intéresse pas moins sur le champ de bataille
une armée qu'un bataillon isolé. (...) (2328)
Flanquer
verbe act. Ce mot, qui a pour racine l'expression flanc,
est pris ordinairement dans le même sens que si l'on disait : défendre,
soit au moyen de troupes de tirailleurs, soit par des ouvrages ou
des redoutes, le côté d'un terrain ou d'un corps, une aile ou un
flanc de fortification, une face de bastion, les pans d'une forteresse,
le front d'un ordre de bataille, les faces d'un ordre en carré.
(...) A la guerre un des devoirs du chef d'un détachement est de
le faire flanquer par des pelotons ou des patrouilles. (...)
Flanqueur subst. masc. Mot dont le substantif flanc est
l'origine ; il exprime des soldats ou des corps qui, en temps de
guerre, sont chargés d'éclairer les flancs d'une armée, de garder
les ailes d'une troupe, d'y jouer le rôle de tirailleurs. (...)
Le plus ordinairement maintenant, une des fonctions des compagnies
de voltigeurs est d'agir comme flanqueurs, soit ensemble, soit individuellement
; mais c'est une question de tactique mal résolue. Le mot flanqueur
a, quelquefois, pris une acception plus étendue : ainsi, pendant
la campagne de 1799, Vandamme commandait
un corps de flanqueurs. – Il a existé dans l'infanterie de la Garde
impériale des régiments de flanqueurs, mais ils ne l'étaient que
de nom.
FOUET à VETEMENTS
ou MARTINET :Sorte de
fouet composé de plusieurs lanières ou pendants de bufffle. Le règlement
de 1775 (2 septembre) prescrivait l’usage de ce fouet pour épousseter
les effets d’habillement ; il devait y en avoir deux par escouade.
GENERAL
D’ARMEE : (...) Dans
les notes qu’il met au Manuscrit de Sainte-Hélène, Bonaparte
déclare qu’il a livré cinquante batailles rangées et les a toutes
gagnées, excepté deux (Leipzig et Waterloo). - Le bénéfice de
quarante-huit victoires si mémorables s’est donc dissipé par une
seule défaite ! Quel champ immense ouvert à nos réflexions ! Quelle
carrière que celle où la gloire s’efface, si elle ne s’augmente
; où la ruine commence, dès que la fortune cesse de croître ! C’est
l’enfance montant lentement à la maturité pour retomber subitement
à l’enfance.
HAUT
LES ARMES : Quand il
(le terme marche) vient après le mot HAUT LES ARMES, il signifie
disloquez-vous ; ces locutions, qui auraient été d’un français
plus correct, n’ont pas été admises, mais auraient eu l’inconvénient
de la longueur de la désinence ; on leur a préféré, à tort ou à
raison, l’impératif singulier Marche, qui se prononce comme d’une
seule syllabe, ce qui favorise l’accomplissement plus instantané
du commandement.
Infirmiers.
Dix compagnies d'infirmiers ont été créées
par décret de 1809 (13 avril); elles étaient commandées
par des centeniers et des sous-centeniers. On y encadrait les conscrits
regardés comme impropres au service de guerre. Ces corps
n'ont été que d'une médiocre utilité.
(Bardin, Dictionnaire, p. 2924.)
INGENIEURS
MILITAIRES : L’ordonnance du 25 avril 1767, celle du 1er mars
1768, le règlement du 30 thermidor an 2, et la loi du 30 vendémiaire
an 4 maintenaient la qualification d’ingénieur ; mais dès qu’il
fut créé des capitaines et des lieutenants du génie, et dès l’époque
de la séparation des deux corps, le titre d’ingénieurs avait commencé
à perdre faveur. Dans le langage de la société, ceux qui l’avaient
jusque là porté, y substituaient, par de petits motifs de vanité,
la dénomination d’officiers du génie, pour n’être pas confondus
avec les ingénieurs civils ou les ingénieurs géographes, et parce
que l’autre désignation ne témoignait pas assez qu’ils étaient officiers
combattants.
Major
général. Sorte de majors dont la dénomination,
les fonctions, le rang, ont éprouvé des variations
infinies ; il faut se garder de confondre les majors généraux
des siècles passés, ceux de la guerre de 1775, ceux
de Bonaparte, ceux de la Garde royale, ceux de la guerre de 1823
et les généraux majors et les feld-maréchaux
des milices étrangères. – Tous les grades ont été
s’amoindrissant, parce qu’à la longue la désignation
s’en délaye, s’énerve à force de passer de
bouche en bouche ; le titre de major général est le
seul qui ait été grandissant.
(...)
L’emploi de major général était en désuétude
depuis la guerre d’Amérique. – Tant que les divisions ont
été la grande unité de l’armée française,
des chefs d’état-major divisionnaires et un chef d’état-major
général suffisaient au jeu de leur mécanisme
; mais quand les corps d’armée ont englouti les divisions,
quand tout grandissait de nom ou de fait, le titre de major général
a été rétabli : on n’avait pas d’idée
juste de l’ancien emploi : on trouva ronflant la désignation
; on l’adopta au hasard ; on l’appliqua à faux ; on la conçut
sous des formes nouvelles. – Elle indiquait autrefois, sous le régime
royal, certaines attributions d’un simple major, d’un sergent de
bataille, ou d’un colonel, distribuant les ordres du maréchal
de camp aux majors de brigade ; elle devint, sous le régime
impérial, la qualification d’un vice connétable distribuant
les ordres du quartier impérial aux divers corps d’armée.
– La langue militaire a offert fréquemment en France de pareils
disparates. (...)
Conformément à l’ordonnance de 1778 (28 avril), la
major général était, en campagne, l’aide du
maréchal de camp du jour ; il commandait des majors de brigade
; il leur distribuait le terrain de campement ; il réglait
les détachements et les postes ; il assistait au rassemblement
des gardes montantes ; il désignait et rassemblait les troupes
pour l’assaut ; il réglait les travaux de campagne ; il visitait
les postes. Telles étaient les fonctions du général
Lafayette, major général dans la guerre d’Amérique.
– Le major général était chargé, comme
l’explique Grimoard (1809 D), de recueillir les revues et les résultats
des inspections ; de surveiller et de visiter les hôpitaux
; de viser les congés, permissions, demandes, réclamations
; d’ordonner les paiements, soit de solde, soit des travaux d’armée,
soit extraordinaires. La plupart de ces fonctions répondaient
à celles du quartier-maître général des
milices étrangères ; mais ce quartier-maître
était initié à un secret à un secret
ignoré des anciens majors généraux ; il savait
sur quel théâtre l’armée opérerait, et
il dirigeait en conséquence les préparatifs. – Depuis
le régime impérial, le major général
était nécessairement dans cette confidence ; il était
par son rang devenu plus qu’un quartier-maître général.
(...)
MARAUDAGE
: En 1812 [1813?], un spectacle et des excès pareils
se renouvelèrent en Saxe ; la maraude et l’abandon de corps
étaient poussés au point que les maraudeurs établis
dans les maisons dévastées y vivaient par petites
républiques, et s’y défendaient à main armée
contre les invasions d’usurpateurs nouveaux, ou contre les poursuites
de la gendarmerie ; un ordre du jour signé du major général
et imprimé à Dresde, que nous reçûmes
officiellement, enjoignait de les fusiller prévôtalement.
Nous n’avons pas vu mettre à exécution la menace.
(3309)
MARTINET
correctionnel : Le Dictionnaire
de la Conversation, au mot Baïonnette, dit que le colonel
Martinet, inspecteur
d’infanterie sous Louis XIV, introduisit dans la discipline française
la flagellation au moyen du fouet ou de l’ancienne boulaie, qui
prit de son nom le nom de martinet. Cet usage, qui ne prit pas de
racines en France où d’autres supplices furent préférés, donne une
idée du chat à neuf queues des Anglais. - Des ordonnances
ont aussi donné le nom de Martinet à un fouet à vêtements, parce
que le fouet correctionnel servait à ce double usage. Voir
Fouet à vêtements.
MARTINGALE
DE GIBERNE : Sorte de martingale ou de patte en buffle fixée
par un de ses bouts à la boîte de al giberne ; l'extrémité opposée
de la martingale est percée d'une boutonnière qui s'attache au bouton
à martingale de l'habit, de la capote, du pantalon ou du baudrier
de sabre.
Mitraille
: mot dont les étymologistes n'ont pas recherché la racine,
car les expressions le moins anciennement en usage sont celles dont
l'origine est la plus inconnue ; on doit ce terme à la marine qui,
la première, a tiré à mitraille. C'est un vieux mot imaginé
par les artisans en fer ; dans leur langage, il signifiait : déchet
de métal, objets de rebut, fragments hors de service et réunis comme
en un dépôt : de là, cette vieille locution : mettre à la mitraille,
pour signifier jeter au rebut ; de là cette comparaison
établie entre les monnaies de peu de valeur et la mitraille. Les
Italiens nos maîtres en fait de langue se sont d'abord servi du
mot scaglia, éclat de marbre ou de pierre, parce que, dans
l'origine, les boulets de leurs bouches à feu n'étaient que de ces
matières, et que leurs débris, c'est-à-dire le résidu des travaux
des tailleurs de boulets s'embarquaient et s'employaient en mitraille.
L'usage des boulets de fer a fait tomber en désuétude le mot scaglia,
et les Italiens se sont servi du mot metraglia , c'est un
de ceux, en très petit nombre, qu'ils nous ont empruntés. - La mitraille
est une pensée de toute antiquité ; les faisceaux ou gerbes
de flèches ou de traits que lançaient les grandes armes des
anciens, étaient un ensemble de projectiles de ce genre.- La milice
chinoise se servai, deux cents ans après l'ère chrétienne, de mitraille
pareille à celle des modernes. - L'usage du tir à mitraille des
canons et des obusiers appartient au seizième siècle. M. Moritz
Meyer rapporte qu'en 1515 on se servait de cartouches à mitraille,
et qu'on les disposait en boîtes cylindriques et en grappes
de raisin en 1596 ; mais c'était, dit-il, seulement dans les
sièges. Suivant lui, ce fut Gustave-Adolphe qui, en 1620, en appliqua
1'usage à la guerre de campagne. Mais ce même écrivain, se contredisant,
affirme ailleurs qu'à Marignan les Français avaient trois cents
canons de deux pieds de long, portés à dos de mulets, et que ces
pièces tiraient chacune cinquante balles à la fois. Dans cette même
année, devant Vérone, dit aussi M. Meyer, des pièces étaient chargées
de morceaux de fer jusqu'à la bouche, et des auteurs français vont
jusqu'à prétendre que nos troupes n'ont commencé à pratiquer, dans
la guerre de campagne, le tir à mitraille que depuis le commencement
du dix-huitième siècle. Les pièces de canon qu'on y employait s'appelaient,
au dire de Ganeau, grêlier comme on dirait : qui lance la
grêle. - Cet auteur et Lachesnaie (1758) témoignent que la mitraille
était contenue d'abord dans des sacs ou sachets de toile; elle l'a
été ensuite dans des boîtes de fer-blanc, que Saint-Remy prenait
comme synonymes de boulets creux et que Ganeau appelle lanternes
à mitraille. L'artillerie de campagne, de côte, de rempart,
sont principalement celles qui s'en servent ; ses coups ou paquets
se composent de biscaïens, de balles de tout calibre et de tout
métal , de clouterie, et même, au besoin, de cailloux ou de pierres
Dans les sièges défensifs, l'artillerie des casemates accueille
les assaillants à coups de mitraille ou à cartouches ; dans
ce cas, le mot cartouche se prend par opposition à gargousse - Gribeauval
à perfectionné le tir de la mitraille, et a substitué aux balles
de plomb les boîtes de balles de fonte, nommées biscaïens.
La mitraille protège les passages de rivières ; elle s'envoie à
faible portée. Elle se tire à cent pas contre l'infanterie et à
cinquante ou soixante contre la cavalerie. L'obusier passe pour
la porter mieux et plus loin que le canon.
Nom
de guerre. Sorte de nom qui, dans l’acception vulgaire,
sert à déguiser le nom véritable ; cet usage
vient de loin. Les aventuriers, les soudoyers ne se mettaient au
service que sous des noms d’emprunt, parce que bon nombre d’entre
eux n’auraient pas voulu que la justice les retrouvât sous
leur vrai nom, et que, dans l’intérêt de leur avenir,
c’était un moyen commode de changer de parti et de capitaine.
Ces hommes, qui alliaient l’esprit de trahison à la superstition,
se faisaient connaître, la plupart, sous une invocation sacrée.
Au quinzième siècle, tels d’entre eux avaient adopté,
comme M. Monteil le dit, les premiers mots d’un psaume, tels que
Laus Deo, Laudate pueri, Da nobis, etc.
- A des époques plus modernes, les soldats de la grosse cavalerie,
ou les maîtres (car alors c’était tout un) ne portaient
que des noms de saints : de là le nom de gros frères
qui leur a été longtemps donné, parce qu’on
les comparait à des moines, à des frères lais.
Dans le dix-huitième siècle, chaque soldat, en s’engageant,
prenait ou recevait, au lieu d’un nom de saint, un sobriquet, comme
le faisait un laquais de grande maison ; car, dans l’opinion d’une
certaine classe de la société, il n’était guère
plus honorable d’avoir été simple soldat que d’avoir
été laquais ; en quittant à la fois et la profession
des armes et le nom de guerre, on faisait en quelque sorte oublier
ce que la vanité des gens comme il faut regardait comme une
tache. – L’ordonnance de 1749 (3 juillet) réservait sur les
contrôles une colonne pour les noms de guerre. – Depuis que
les volontaires de la révolution ont été incorporés
dans les corps de ligne, et surtout depuis que l’état civil
de l’armée est devenu une chose sérieuse et d’une
importance sentie, les noms de guerre ont passé de mode ;
il n’est resté, avec l’assentiment de la loi, et dans des
circonstances prévues, que l’usage des sobriquets ; ainsi,
toutes les fois qu’un enrôlé est porteur d’un nom propre
pareil à celui d’un immatriculé actuellement en service
dans le même corps, le surnom que reçoit le nouveau
venu prend un caractère légal, par le fait de l’inscription
dans le contrôle annuel de la compagnie et dans une des cases
de la matricule.
NUIT
DE REPOS : L’ordonnance
de 1768 voulait que les soldats d’infanterie ne fussent appelés
à monter la garde qu’après six ou au moins cinq nuits de repos.
La loi de 1791 (10 juillet), le règlement de l’an 8 (1er fructidor),
l’instruction de 1806 (16 août) reproduisaient en partie cette disposition
sage ; elle a été rarement observée : les soldats avaient à peine,
dans beaucoup de garnisons, deux nuits, maintes fois ils n’en avaient
qu’une ; quelquefois ils redoublaient la garde. Cette infraction
aux règlements était une conséquence de la quantité abusive des
sentinelles, de la multiplication des corps de garde inutiles, de
ce luxe d’appareil militaire auquel les commandants de place sont
si enclins. Une autre cause rendait impossible cette disposition
de la loi : c’était le trop grand nombre de travailleurs tolérés
dans les corps. De là l’oubli dans lequel on laissait tomber tant
d’exercices utiles, tant de pratiques plus profitables qui formeraient
de vrais soldats, au lieu de les transformer en portiers armés.
OFFICIER
A LA SUITE,
ou officier honoraire. Sorte d’officiers d’infanterie française
qui, sans avoir d’emploi effectif, font cependant partie des corps
de troupes, remplacent les titulaires en cas d’absence, concourent
au service de semaine, aux diverses fonctions d’administration,
etc. En temps de guerre, ils roulent, pour tout service et corvée,
avec les officiers en pied du même grade ; ils rentrent, s’il
y a lieu, dans la classe des officiers disponibles, et sont traités
comme tels. – Le décret de 1809 (9 mars) considérait
comme à la suite les officiers rentrant des prisons de l’ennemi.
– Les ordonnances de 1818 (13 mai) et 1833 (2 novembre) prévoyant
et supposant possible leur existence dans les corps, leur donnait
rang après les officiers titulaires. – L’ordonnance de 1823
(19 mars), supposant également qu’il en serait reconnu, accordait
aux chefs de bataillon à la suite, lorsqu’ils étaient
en fonctions, les mêmes prestations qu’aux officiers en pied.
(page 4150.)
ORDRE
EN POTENCE : Sorte d’ordre
de bataille ainsi nommé parce qu’il figure une hache ou une équerre.
Il obvie au danger d’être pris en flanc. C’est la disposition, en
station ou en marche, d’une troupe qui fait des flancs, et dont
une partie se tient parallèlement à l’ennemi, et l’autre partie
perpendiculairement ; la partie ployée latéralement en arrière fait
front au besoin. - Le saillant que forme la potence en est la partie
faible. (...)
PAS
OBLIQUE. Sorte de pas cadencé ainsi nommé
par opposition au pas direct ; il a été inventé
par Frédéric Deux pour gagner, sans perdre accoudement,
du terrain à la fois en avant et de côté, pour
les formations en avant en bataille, et pour ce qu’on appelait jadis
les mouvements de biais. – L’ordonnance de 1755 (6 mai) l’a donné
à l’infanterie française. – Le mécanisme du
pas oblique est ingénieux, mais compliqué ; il a été
peu exécuté devant l’ennemi pendant la guerre de la
révolution ; de là vient que M. le colonel Carrion
(1824 A, t. 1, p. 231) conseillait, un peu à la légère,
d’en abolir l’usage. – Le pas oblique a été nommé
pas de côté par Bombelles (1754), Despagnac (1757),
Dubousquet (1769), l’Encyclopédie (1751). – Mais ce nom est
inexact, parce qu’il peut donner l’idée d’un pas qui ne gagne
du terrain que d’un côté ; tandis que la pas oblique
gagne diagonalement du terrain, soit à droite, soit à
gauche. – Le pas oblique doit commencer à s’exécuter
à l’instant où le pied opposé à l’obliquité
est près de poser à terre. Cette attention de la part
de celui qui commande est une des difficultés de cette marche.
– Le pas oblique est quelquefois le seul moyen de réparer,
dans une marche en bataille, la déviation où serait
tombé le porte-drapeau d’un bataillon de direction. – Le
pas oblique de l’infanterie anglaise était d’un tiers plus
lent que celui de l’infanterie française. – Les ordonnances
de 1755 (6 mai), 1766 (1er janvier), 1769 (1er mai) considéraient
le pas oblique comme susceptible d’être, suivant les cas,
ou ordinaire, ou accéléré. – L’ordonnance de
1766 (1er juin) ne mentionnait pas précisément ce
précepte et s’exprimait avec ambiguïté. – L’instruction
de 1788 (20 mai) et le règlement de 1791 (1er août)
ne donnaient, au pas oblique, que la vitesse du pas ordinaire direct
; sa mesure était de dix-sept et de vingt-quatre pouces.
– Le pas oblique sert à partager et à raccorder des
subdivisions qui rompent et se remettent en ligne ; il sert à
rapprocher des rangs qui baillent, à exécuter des
formations en colonne en cas d’attaque, etc., etc. – Renoncer au
pas oblique était un des projets des chefs de l’école
de Cambray ; ils y substituaient un demi à droite ou un demi
à gauche par homme ; ce mode ne brisait pas le rang, mais
produisait une espèce de changement de position ; c’était
la manière d’obliquer de la cavalerie. Cet essai n’a pas
eu de suite en France, parce qu’il était impossible de démontrer
ce mouvement avec une exactitude mathématique, et que le
rang privé d’accoudement s’ondulait et se tourmentait. –
Cependant la milice néerlandaise a consacré en principe
cette innovation. – L’ordonnance de 1831 (4 mars) ayant supprimé
le pas ordinaire, maintenait, cependant, le pas oblique et permettait
qu’on l’accélérât, mais elle s’expliquait peu
clairement : permettait-elle qu’on l’accélérât
jusqu’à cent quarante à la minute ? Ce serait permettre
l’impossible : ce pas est difficile à soixante-seize, et
inexécutable même à cent : Servan (1780) le
témoigne. – La note de 1836 (9 juin) disait quelques mots
du pas oblique. – Vacca (1806) proposait d’adopter un genre de pas
oblique pareil celui des Anglais. – On peut consulter à l’égard
du pas oblique, Dubousquet (1769), Encyclopédie (1785, supplément,
aux mots forces et pas), Laurens (1773), Leblond (1758), Mirabeau
(1788), Servan (1788), Schultz d’Aschéraden (1789), Sinclair
(1775), Traverse (1758), Turpin (1783), Vacca (1806).
Patience,
subs. fém. Mot imité par allusion. Il exprime un chevalet
de petite monture, une planchette mince, de cinq à six pouces
de long et de deux pouces de large, percée d'une ouverture
en forme de raquette. C'est un effet de petit équipement
destiné au nettoyage des boutons massifs; on les enchâsse
dans cette ouverture, et l'on peut ainsi les éclaircir sans
endommager l'étoffe.
Position sous
les armes, ou position corporelle du soldat d’infanterie. Sorte
de position tactique exprimée par un terme vague et incorrect. Les
règlements l’emploient pour donner idée du maintien de l’homme de
pied à qui il a été commandé : Portez vos armes ! Elle
est la même que sans armes , sauf le placement de la main
gauche au port d’armes . Son uniformité est un des principaux
moyens d’alignement. Les études dont la position était l’objet étaient
autrefois tellement compliquées, que l’instruction de 1774 (11 juin)
défendait de se servir à l’avenir du moyen de la muraille ou de
la planche pour dresser les recrues et les mettre à la position.
La position doit être telle, que les épaules s’effacent, que le
ventre se dissimule, que l’inclinaison de l’homme réponde à une
ligne perpendiculaire qui, partant de la nuque, arriverait au centre
de gravité, ou point milieu entre la pointe des pieds. La position
sous les armes a d’abord longtemps différé des usages actuels par
l’espace laissé entre les deux talons de l’homme, comme le témoigne
l’Encyclopédie (1785, au mot A droite ). Un des devoirs des
inspecteurs d’armes est de s’assurer de la correction de la position.
A l’annonce des repos , la position cesse d’être exigée.
PUNAISE : Nom
que, par allusion à la petitesse de l’insecte ainsi nommé, les fabricants
et les fondeurs ont donné aux moindres boucles d’équipement. - Il
y a des punaises en cuivre, fondues et limées; il y en a en fer
forgé et étamé. Les unes et les autres sont du genre des demi-boucles
et pèsent quatre grammes ; elles ont, dans œuvre, quinze millimètres
sur vingt-cinq. Elles sont attachées aux baudriers, aux gibernes,
aux havre-sacs; elles arrêtent des contre-sanglons.
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