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Toile cirée

 

Secrets concernant les arts et métiers, ouvrage utile, non seulement aux artistes, mais encore à ceux qui les emploient ; nouvelle édition, considérablement augmentée. Par une société d'artistes, tome quatrième, Paris, Bossange 1791.

   
 

Toile cirée.
On fait une espèce d'enduit composé de cire et d'huile de lin cuite avec la litharge, le tout cuit ensemble en consistance convenable. Pour enduire la toile de cette composition, on l'attache avec des ficelles sur un châssis de bois suffisamment long ; un ouvrier fait fondre la composition dans une poêle de fer, et on verse cette liqueur toute chaude sur la toile ; un autre l'y étend avec une espèce de long couteau ; ensuite on la laisse sécher pour y donner le nombre de couches nécessaires, jusqu'à ce qu'elle soit parvenue au point de perfection que l'on désire.
On fait des toiles cirées de plusieurs couleurs, les unes jaspées et fort unies du côté de l'endroit, et les autres toutes brutes sans jaspure. Les toiles qui s'emploient le plus ordinairement pour être cirées sont de grosses toiles de lin, ou des toiles d'étoupe d'une aune ou d'une aune moins demi-quart de large, qui se fabriquent en Normandie.
La toile cirée est employée à faire des couvertures de tentes, de chariots, de fourgons et charrettes pour l'armée, des parapluies, des casaques de campagne, etc, etc. On s'en sert aussi pour emballer et empaqueter les marchandises qui craignent d'être mouillées.
Il y a une autre sorte de toile cirée que l'on appelle toile cirée grasse, qui se fait avec de la cire, de la résine, de la de la térébenthine, de l'huile, et quelques autres drogues qui la rendent impénétrables à l'eau. Cette sorte de toile cirée sert particulièrement à couvrir les caisses des marchandises qu'on emballe pour envoyer dans des lieux éloignés. On ne peut s'en servir utilement qu'elle n'ait été auparavant échauffée, ce qui fait qu'elle s'applique et s'attache sur les caisses d'une telle manière qu'on ne peut l'en arracher sans beaucoup de difficulté.

     

 

 

Dictionnaire technologique, ou Nouveau Dictionnaire universel des arts et métiers, et de l'économie industrielle et commerciale ; par M Francoeur, Molard jeune, Payen, L.-S. Le Normand, Robiquet, Hachette, Chevreuil, Pouillet, Degerando, Savard, Villerme, etc. Nouvelle édition avec planches, Bruxelles, Lacrosse et compagnie, 1839. Tome XI.

   
 

Toiles Cirées. On désigne encore sous ce nom des toiles imperméables plus fines que celles qui doivent servir pour les tentes, les bâches et les emballages de fatigue. Ces toiles sont employées pour envelopper divers objets que l'on a seulement en vue de préserver de l'humidité ou de l'action de l'air. C'est ainsi que l'on en fait usage pour garantir des variations atmosphériques ou des intempéries des saisons les guitares, les harpes, et qu'on s'en sert pour recouvrir des chapeaux, des schakos et les gibernes. Très-souvent on ne recouvre les toiles d'un enduit que d'un côté seulement Les Anglais en font depuis fort longtemps. Dès le commencement de la révolution de 89, M. Desquimare a fabriqué en France des tissus d'une imperméabilité complète à l'eau, même sous une assez forte pression. Leur préparation consiste ordinairement, 1° dans un encollage à la colle de pâte, afin de boucher les mailles de la toile, qui est toujours très claire ; 2° dans l'application de deux couches de blanc de Meudon délayé dans l'huile de lin ; 3° dans le ponçage ; 4° dans l'application des couches de couleur ; 5° enfin on vernit la toile enduite, et parfois aussi on ponce chacune des couches de vernis , comme on le fait pour les voitures, les tabatières , etc. Ce ponçage exige que la toile tendue dans un cadre, soit suspendue dans l'air et non appuyée sur une table résistante, attendu que le frottement produirait des trous partout où existerait quelque éminence qui ferait relever et porter à faux la toile. Les couches de blanc de Meudon ôtent à la toile de sa souplesse ; elles sont nécessaires dans certains cas, notamment lorsque la toile cirée doit servir comme tableau de mathématiques sur lequel on écrit à la mine de plomb. Pour les usages ordinaires , on devra préférer l'huile de lin rendue siccative. Ce second procédé, moins économique, donne des toiles plus souples et moins cassantes.
Pour tendre les toiles , on coud sur leurs bords une corde fine, que l'on recouvre d'une petite portion de tissu. Cette portion excédante est ensuite retranchée. C'est une perte que les fabricants peuvent facilement éviter en changeant leur manière de tendre les toiles. Il résulte aussi de la tension au moyen de cordes fixées sur des cadres , que la toile est tiraillée et altérée quand on appuie sur sa surface pour la poncer. Les fabricants feraient donc bien de tendre ces cordes au moyen de poids ou de ressorts, de manière à permettre aux points d'attache de se déplacer, et ne pas forcer la toile à changer de dimensions.
On reproche à la plupart des toiles cirées employées pour schakos d'être cassantes.

     

 

 

 

     

 

 

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