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Admis
à la retraite en 1823 avec le grade de maréchal de camp, Bardin
s’est attaché à terminer l'ouvrage qu’il avait entrepris en 1810,
et dont il s’était occupé sans relâche depuis lors, le "Dictionnaire
de l’Armée de terre".
Ce serait une
erreur, parce que ce Dictionnaire est paru en 1841, de croire qu’il
donne l’image de ce qu’était l’armée française
sous la Monarchie de juillet, et qu’il ne peut de ce fait rien apporter
à ceux qui veulent connaître les mœurs militaires de
la Révolution et de l’Empire. Comme c’est une erreur de croire
que le facteur déterminant quant à la physionomie
d’une armée est le régime politique en place, et que
l’armée de la Restauration n’a plus rien à voir avec
l’armée de Napoléon. On ne peut certes négliger
l’influence qu’eut sur la tactique et la stratégie l’irruption
massive de volontaires enthousiastes et inexpérimentés
dans l’armée française. Pour le reste, l’évolution
de l’armement et des conditions socio-économiques eut une
influence bien plus considérable sur l’évolution des
armées que le régime politique en place en France.
Les gouvernements et les idées passent, les armées
restent le dépôt des traditions et le refuge du conservatisme.
La lecture du Dictionnaire de Bardin replace l’art militaire dans
un contexte d'évolution
Bien sûr,
le Dictionnaire de Bardin ne se lit pas comme un roman. C’est une
sorte de caverne d’Ali-Baba, un dédale qu’on n’a jamais fini
d’explorer, et dans lequel, par un curieux système de renvois,
on court toujours le danger de suivre une longue piste pour se retrouver,
dépité, au point de départ. Mais la personnalité
de l’auteur, son expérience à la guerre, dans l’administration
militaire, dans le domaine de l’uniforme et dans la rédaction
de manuels d’instruction garantissent une source de premier ordre,
un outil irremplaçable pour qui veut approfondir ses connaissances
sur l’armée française de la Révolution et de
l’Empire.
Articles
du Dictionnaire
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