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Chasseurs à cheval

     
 
Historique
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Les chasseurs à cheval figurent dans les rangs de l’armée française depuis l’ordonnance du 1er novembre 1743, qui régularisait la formation d’un corps franc de 500 cavaliers, nommé « Chasseurs de Fisher », du nom de son officier commandant.
Une ordonnance du 25 octobre 1756 augmentait le corps des chasseurs de Fischer de 200 chasseurs à pied formant 5 compagnies.
Une ordonnance du 1er mars 1763 organisa tous les corps de troupes légères en 7 légions, ayant chacune 8 compagnies à cheval et 9 à pied. Ces corps avaient pour nom :
   Légion royale ;
   Légion de Flandre ;
   Légion de Hainaut ;
   Légion de Lorraine ;
   Légion de Condé ;
   Légion de Soubise ;
   Légion de Conflans
Ces légions sont supprimées par l’ordonnance du 25 mars 1776. Les 48 compagnies de dragons et de hussards qui entraient dans leur composition sont transformées en 24 escadrons de chasseurs à cheval ; chacun de ces derniers est attaché à l’un des 24 régiments de dragons, dont il formera le 5e escadron.
Moins de trois ans plus tard, le 29 janvier 1779, l’organisation de la cavalerie est à nouveau bouleversée. Les escadrons de chasseurs à cheval attachés aux régiments de dragons en sont détachés : ils forment 6 régiments de chasseurs à 4 escadrons. Ces six premiers régiments de chasseurs reçurent les noms suivants :
   1er, des Alpes,
   2e, des Pyrénées,
   3e, des Vosges,
   4e, des Cévennes,
   5e, du Gévaudan,
   6e, des Ardennes.

     
 

L'ordonnance provisoire du 8 août 1784 détermine le nom et la formation de six régiments de chasseurs, et attache à chacun un bataillon d'infanterie légère.

L’ordonnance du 17 mars 1788 apporte de considérables changements dans la sous-arme des chasseurs à cheval et prononce de nouveau la séparation des chasseurs à pied et à cheval : elle crée 12 bataillons de chasseurs à pied à 4 compagnies, et 12 régiments de chasseurs à cheval à 4 escadrons de 2 compagnies, à l’effectif de 699 hommes sur le pied de paix et 899 sur le pied de guerre.
Pour arriver à ce résultat, 6 régiments de dragons sont transformés en chasseurs à cheval et prennent, par ancienneté, les six premières places, les 6 régiments existants sont relégués aux rangs de 7 à 12.

Le tableau des régiments de chasseurs à cheval à cette époque s'établit comme suit :

N° 1 Chasseurs d’Alsace par transformation du 15e régiment de dragons (Boufflers).
N° 2 Chasseurs des Evêchés par transformation du
17e dragons (Montmorency).
N° 3 Chasseurs de Flandre par transformation du
19e dragons (Deux-Ponts).
N° 4 Chasseurs de Franche-Comté par transformation du
20e dragons (Durfort).
N° 5 Chasseurs de Hainaut par transformation du
21e dragons (Ségur).
N° 6 Chasseurs de Languedoc par transformation du
22e dragons (Languedoc).
N° 7 Chasseurs de Picardie précédemment
1er régiment de Chasseurs (des Alpes).
N° 8 Chasseurs de Guyenne précédemment
2e régiment de Chasseurs (des Pyrénées).
N° 9 Chasseurs de Lorraine précédemment
3e régiment de Chasseurs (des Vosges).
N° 10 Chasseurs de Bretagne précédemment
4e régiment de Chasseurs (des Cévennes).
N° 11 Chasseurs de Normandie précédemment
5e régiment de Chasseurs (du Gévaudan).
N° 12 Chasseurs de Champagne
précédemment 6e régiment de Chasseurs des Ardennes).

 

 

Sont formés par la suite :

- Hussards américains du Midi, levés par le chevalier de Saint-Georges en vertu de la loi du 24 mars 1792, forment le 13e régiment de Chasseurs à cheval le 6 décembre 1792.

- 14e régiment de chasseurs, par décret du 5 mars 1793, exécuté le 14 mai 1793, les Hussards de la Mort sont versés dans le 14e régiment de chasseurs à cheval.

- Hussards de l'Egalité, 8 octobre 1792, contribue par décret du 5 mars 1793 à la formation du 14e régiment de chasseurs à cheval.

- Les Hussards des Alpes, formés en juillet 1792, deviennent 13e de hussards le 1er septembre 1792. Trois compagnies de ce corps ont concouru, le 14 mai 1793, à la formation du 14e régiment de chasseurs à cheval (décret du 5 mars 1793).

- Hussards des Basses-Alpes aussi à Compiègne ou Légion des Alpes

- Hussards braconniers, créés par décret du 9 septembre 1792, forment en 1794 le 21e régiment de chasseurs à cheval.

- La légion germanique, formée le 4 septembre 1792, se composait de deux bataillons de chasseurs à pied, d’un bataillon d’arquebusiers, une compagnie d’artillerie, de quatre escadrons de cuirassiers légers, et de quatre de piqueurs à cheval. Cette légion, presque entièrement détruite à la bataille de Saumur, fut réorganisée aussitôt sous le nom de Légion de la fraternité. Le reste de la cavalerie composa le 11e de hussards et le 22e régiment de chasseurs à cheval.

- Légion des Montagnes, créée par arrêté du Comité de Salut public, le 6 novembre 1793. A son licenciement, en 1797, ses escadrons sont versés au 22e régiment de chasseurs à cheval.


 

 

 

 

 

  Moniteur 9 mars 1793. Séance du jeudi 7 mars 1793, p 644 :    
 

La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son comité de la guerre sur la proposition du général en chef de l’armée des Côtes, décrète ce qui suit :
Art. Ier. Il sera formé, dans le plus court délai, sous la surveillance du ministre de la guerre, deux nouveaux régiments de chasseurs à cheval.
II. L’un de ces régiments sera levé dans les départements du Morbihan, Côtes-du-Nord, Finistère, Ille-et-Vilaine et Loire-Inférieure ; l’autre sera levé dans les départements de la Manche, de l’orne, de l’Eure, du Calvados et de la Seine-Inférieure.
III. Ces corps seront assimilés en tout aux autres corps de chasseurs à cheval, et prendront rang parmi eux sous les n°s 21 et 22.
IV. Pourront être admis individuellement à la formation de ces corps les dragons et volontaires à cheval de Lorient, Brest, Nantes, Pontivy, Caen, Rouen, Dieppe et autres villes des départements comprenant les ci-devant provinces de Bretagne et de Normandie.
V. L’état-major et les officiers de chacun de ces régiments seront, pour cette fois seulement, nommés par le conseil exécutif, sur la présentation du général en chef, et ne pourront être pris que parmi les citoyens munis de certificats de civisme, qui auront fait un service personnel et continu dans la garde nationale depuis le 1er janvier 1790.

     

 

Uniformes      
 

Les chasseurs à cheval, depuis leur institution, se virent affecter la couleur verte pour fond de leur habillement. En 1804, les régiments de chasseurs à cheval étaient au nombre de 24. Ils se distinguaient entre eux par la disposition d’une couleur distinctive sur le collet et les parements, la même couleur étant attribuée aux régiments par série de 3 :
1 à 3 : écarlate ;
4 à 6 : jonquille ;
7 à 9 : rose ;
10 à 12 : cramoisi ;
13 à 15 : orange ;
16 à 18 : bleu céleste ; (les 17e et 18e chasseurs ont été licenciés en 1794) ;
19 à 21 : aurore ;
22 à 24 : capucine ;
25 à 27 : garance ;
28 à 30 : chamois.
Dans chaque série, le 1er régiment portait la couleur distinctive au collet et aux parements, le second régiment avait le collet vert et les parements de couleur, et le 3e portait le collet de couleur et les parements verts.

Les trompettes portaient le plus souvent la tenue aux couleurs inversées, mais certains régiments firent preuve à cet égard d’une grande liberté.

Au début de l’Empire, les régiments de chasseurs à cheval portent le dolman. Il est vert à boutons, galons et tresses blancs,
Le défaut de poche au dolman obligeait les régiments à conserver la sabretache, malgré que cet effet ne leur fût pas reconnu par les règlements.
Beaucoup de régiments avaient pour la petite tenue un surtout, qui est en fait un habit à revers et à basque longues.

En 1804, le ministre prescrit pour les chasseurs à cheval l’habit à revers, dit surtout, comme habit de grande tenue. Pour ménager leurs surtouts neufs, plusieurs régiments feront les campagnes suivantes avec leurs dolmans.
L’habit surtout se porte avec une veste sans manches, verte ou de la couleur distinctive, tressée et galonnée à la manière hongroise. La veste de drap blanc est également en usage. Quelques régiments introduisent un nouvel habit de petite tenue, plus pratique et plus économique : c’est un habit-veste sans revers, boutonnant droit sur la poitrine, et à pans courts, qui sera connu plus tard sous le nom d’habit à la Kinski.
Les shakos à flamme portés sous le Consulat sont remplacés par un shako de feutre à visière fixe, orné d’une cocarde placée sur le milieu du fût. Il est complété au moyen d’un cordon natté terminé par deux raquettes. En campagne, les chasseurs font usage d’un couvre-shako de toile cirée noire. Les chasseurs de la compagnie d’élite portent le colback de peau d’ours, orné d’une flamme de la couleur distinctive.
Les chasseurs portent le pantalon à la hongroise de drap vert, galonné de blanc, avec un galon en forme de pique, de trèfle ou de nœud hongrois aux ouvertures du pont.
En campagne, les chasseurs font usage d’un pantalon ample de drap vert, basané, boutonnant sur le côté.

Alors que la plupart des régiments portent en 1807 l’habit à revers, quelques régiments se distinguent par une tenue peu conforme au règlement. Ainsi, le 5e chasseurs reste fidèle à son ancienne tournure : dolman vert, qu’il conservera jusqu’en 1814 pour les escadrons guerroyant en Espagne, buffleterie jaune, et même shako à flamme, complètement passé de mode mais auquel le corps reste attaché, parce qu’il est “d’un bel effet”. Cette fidélité aux traditions n’empêche pas le régiment d’innover ; ainsi, il est parmi les premiers à coiffer tous ses officiers du colback, coiffure pourtant réservée -réglementairement- à la seule compagnie d’élite. Cette pratique s’étendra à la plupart des autres régiments.
Le dolman du 5e régiment comporte des pattes d’épaule, et est encore à trois rangées de boutons. Par la suite, il sera à cinq rangées, suivant assez tardivement le mouvement de la mode.
Quant au 24e régiment, il porte l’habit à la Kinski, et sera un des premiers régiments à faire succéder cet vêtement au surtout comme habit de grande tenue. Cet habit-veste se boutonne au moyen de 7 à 9 gros boutons sur le devant. La forme de cet habit diffère dans ses détails de régiment à régiment.

Espagne 1808-1813
Éloignés de leurs sources d’approvisionnement traditionnelles, les régiments de chasseurs à cheval qui guerroyaient en Espagne se virent dans l’obligation d’user des ressources locales.Les fusions d’escadrons provisoires dans d’autres régiments obligèrent souvent les corps à improviser un semblant d’uniformité. Ainsi, des escadrons provenant des 7e et 20e chasseurs furent incorporés en 1811 dans le 13e régiment, dont ils formèrent les 5e, 6e, 7e et 8e escadrons, faisant ainsi du 13e le plus gros corps de l’arme.
Bien qu’il ne fût pas d’ordonnance, le pantalon large, porté par-dessus la botte, était largement répandu dans les régiments. Les officiers portaient le pantalon de drap vert ou gris, orné de deux bandes de la couleurs distinctive sur le côté. Cette partie de l’habillement étant celle qui s’usait le plus vite, on vit les régiments qui combattaient en Espagne porter le pantalon fait du drap le plus répandu dans la péninsule, de couleur marron. Au 15e régiment, le colonel autorisait les chasseurs qui s’étaient fait faire des pantalons d’une autre couleur, à les conserver, à condition qu’ils soient de la forme des pantalons marrons.

1809-1810
Au cours de la campagne de 1809, les régiments de chasseurs à cheval présentent encore beaucoup de variété entre eux.
Certains régiments conservent l’habit à revers, d’autres portent l’habit à la Kinski, quelques-uns portent les deux formes d’habit. L’usage du colback pour tous les officiers, et non plus seulement pour ceux de la compagnie d’élite, tend à se généraliser.
Au 19e régiment, tous les officiers portent le colback, dont la flamme est blanche, les officiers ont des pantalons gris. Les officiers portent en grande tenue l’habit surtout, et ils disposent pour la petite tenue d’un habit sans revers, fermant sur la poitrine au moyen de 9 boutons, à pans longs, nommé frédéric.
Les chasseurs ont un pantalon à la hongroise, un pantalon d’écurie en drap vert liseré d’aurore et un pantalon de toile blanche boutonnant sur le côté. Le régiment porte en grande tenue l’habit-veste, dit à la kinski, et en tenue journalière il porte ses anciens surtouts.
Les chasseurs ont une veste de drap blanc pour la grande tenue, et une veste de toile pour les corvées et distributions.

1811-1812
Le général Bordesoulle, inspecteur de la cavalerie du corps d’observation de l’Elbe, écrivait le 18 juin 1811 :
J’ai remarqué que les régiments de chasseurs ont des habits de différentes formes, les uns fort courts, d’autres beaucoup plus longs, d’autres boutonnés droits, dits à la Kinski, d’autres à petits revers. Les uns ont la culotte hongroise, d’autres le garniment en basane, d’autres le pantalon garni.”
Les œuvres des dessinateurs allemands de cette époque témoignent de cette diversité. Malheureusement, ils ne permettent pas de connaître en détail la tenue exacte portée par chaque régiment.
La plaque de shako en fer blanc représentant un aigle se généralise dans les corps. Elle remplace la plaque en losange ou la cocarde placée au centre du fût.
Quelques régiments de chasseurs, comme le 16e, ont porté pendant quelque temps des plaques de shako rayonnantes, probablement inspirées de celle des lanciers polonais de la Garde.

1813-1814
Le règlement de 1812, qui devait être mis en application à partir de 1813, donnait aux chasseurs à cheval l’habit-veste à revers carrés, agrafés dans toute leur hauteur, retroussis ornés de cors de chasse verts et pattes à la Soubise sur les basques.
Le décret règlementait pour la tenue de campagne le pantalon de cheval basané, déjà porté dans les corps depuis de nombreuses années. Il était vert, fermé par 18 boutons, son ouverture latérale étant bordée d’un passepoil.
La compagnie d’élite reçut, en remplacement du colback, le shako semblable à celui des grenadiers d’infanterie.
Les trompettes portaient l’habit vert sans revers, à la livrée de l’Empereur, portant le collet et les parements affectés au régiment.
Malgré le règlement, plusieurs corps conservèrent, soit par obligation, soit par esprit de corps, des particularités régimentaires.

 

     

 

Liste des régiments

     
  1er régiment de chasseurs à cheval
2e régiment de chasseurs à cheval
3e régiment de chasseurs à cheval
4e régiment de chasseurs à cheval
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6e régiment de chasseurs à cheval
7e régiment de chasseurs à cheval
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