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12e
Régiment de Chasseurs à cheval
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Le 12e régiment
de chasseurs à cheval existe sous cette dénomination
depuis le règlement du 1er
janvier 1791 (Règlement sur la formation, les appointements
et la solde des régiments de chasseurs à cheval) qui
retire aux régiments de chasseurs à cheval leur appellation
de province pour ne leur laisser que leur numéro selon leur
rang. C'est ainsi que le régiment des chasseurs de Champagne,
classé 12e dans l'arme depuis l'ordonnance
du 17 mars 1788, devient 12e régiment de chasseurs à
cheval. Auparavant il était classé 6e dans l'arme
sous le titre de Chasseurs des Ardennes, et recula à la 12e
place lorsque, par cette ordonnance du 17 mars 1788, 6 régiments
de dragons furent transformés en chasseurs à cheval
et prirent, par raison d'ancienneté, les six premiers rangs
(voir historique des chasseurs à
cheval, ordonnance du 17 mars 1788).
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Un décret
du 28 janvier 1791 porte au complet de guerre (170 hommes par escadron)
20 régiments de cavalerie, parmi lesquels le 12e régiment
de chasseurs.
Au mois d’avril 1792, le régiment quitte sa garnison de Pont-à-Mousson
et se rend à l’armée du Centre (ou des Ardennes) commandée
par le général Lafayette.
Le 19 août 1792, le général
Dumouriez est nommé au commandement en chef de l’armée
du Nord en remplacement de La Fayette.
Le régiment se distingue le 15 septembre près de Saint-Menehould
; il prend part au combat de Valmy, le 20 septembre.
On lit dans l’historique du régiment, par Dupuy, le trait
suivant :
« Parmi les traits de bravoure qui honorent cette journée,
nous devons signaler la belle conduite du chasseur Dervieux du 12e
de chasseurs. Dervieux, dans une charge, n’écoutant que son
courage, se précipité le sabre haut au milieu d’un
groupe d’Autrichiens ; entouré, sabré et désarçonné,
il fut fait prisonnier. On le conduisit devant le général
autrichien, qui lui demanda des renseignements sur la position et
la force de l’armée républicaine. D’abord on emploie
de séduisantes promesses ; l’or est étalé devant
lui. Un regard de mépris fut sa réponse. L’Autrichien
irrité le menace du dernier supplice s’il s’obstine à
se taire. « Je suis ton prisonnier », lui répond
Dervieux, « mais je ne suis pas un traître : tu feras
de moi tout ce qu’il te plaira, mais je périrai plutôt
mille fois que de proférer une parole qui soit préjudiciable
à ma patrie ! »
Le général respecta la fermeté de Dervieux
et admira son courage.
Le courage et le patriotisme de Dervieux furent portés à
l’ordre de l’armée. Plus tard, lors de la distribution des
armes d’honneur, cet intrépide chasseur reçut un mousqueton
où furent gavés ces mots : A l’un des plus braves
de la journée de Valmy (20 septembre 1792).
Ce fut également un des premiers du régiment qui obtint
la croix d’honneur. » (Dupuy R., Historique du 12e régiment
de Chasseurs de 1788 à 1891, Paris, 1891, page 40).
Le 4 novembre,
le régiment prend part sous les ordres du général
Dampierre, au combat de Boussu près de Mons. « La
cavalerie fut admirable, écrit Dupuy dans l’Historique
du régiment : s’acharnant après les fuyards elle
les poursuivit en les sabrant jusque sur les retranchements de Quareignon.
» (sic !)
Deux jours plus tard, on retrouve le 12e chasseurs à la bataille
de Jemmapes, qui assure à la France la possession de la Belgique.
Après cette bataille, le régiment, avec les 3e et
6e même arme, passe sous les ordres du général
Stengel et fait partie de l’avant-garde que commande le lieutenant
général Lanoue. Il participe, le 13, au combat d’Anderlecht,
prélude à la prise de Bruxelles par Dumouriez. Le
12e chasseurs forme l’avant-garde au moment de l’entrée de
l’armée française dans la ville.
Il prend part au combat de Tirlemont (21 novembre) ainsi qu’au combat
pour la prise de Liège (27 novembre).
Le régiment prend encore part à la bataille de Neerwinden,
le 18 mars 1793, défaite qui cause la perte de la Belgique.
Le 1er mai, lors de combat pour débloquer la ville de Condé,
le 2e escadron du 12e chasseurs charge 300 uhlans, les met en fuite
et leur fait de nombreux prisonniers (*Dupuy, page 50.)
Le 21 décembre 1793, le régiment se distingue lors
d’une reconnaissance au cours de laquelle il déloge les troupes
autrichiennes du village de Beauvieux. A cette occasion, le général
Duhesme fait l’éloge du corps dans les termes suivants :
« Dans l’attaque du 21, le 12e de chasseurs a continué
à prouver qu’on pouvait toujours avoir en lui la plus grande
confiance. La hardiesse avec laquelle il a pénétré
dans le village de Beauvieux et l’entrain avec lequel il a délogé
l’ennemi font que ce régiment mérite les plus grands
éloges. » (*Dupuy p 52.)
En avril 1794, le sous-lieutenant Aubertin est cité à
l’ordre de l’armée pour sa bravoure : « Chargé
avec son peloton d’éclairer la marche du régiment,
il arrive à l’entrée du village de Nouvion, y laisse
son peloton en observation, le traverse au galop avec quatre chasseurs,
atteint 40 hussards à l’extrémité, les charge,
les sabre et leur fait 10 prisonniers. » (*Dupuy, page
53.)
Le 12e régiment de chasseurs à cheval participe à
la bataille de Fleurus, le 26 juin 1794 et aux campagnes de l’armée
de Sambre-et-Meuse sous les ordres du général Kléber.
Il prend part aux opérations qui aboutissent à la
prise de Luxembourg (7 juin 1795) et participe au passage du Rhin
par Kléber le 6 septembre.
Le 28 novembre, le 12e chasseurs se distingue au combat de Kreuznach
et le 17 décembre à celui de Sulzbach.
C'est au cours des campagnes de 1795 que les conditions sont les
plus éprouvantes pour les troupes républicaines, comme
en témoigne ce rapport du général Jourdan au
ministre de la guerre :
« Ces braves qui, dans toutes les occasions, donnent l’exemple
du courage et du dévouement, sont dans la situation la plus
déplorable. Chacun d’eux, quel que soit son grade, ne touche
que huit francs par mois en numéraire ; le reste de sa solde
lui est payé en assignats, dont il ne peut faire aucun usage.
Réduits à l’impossibilité de se procurer les
objets de première nécessité, on voit les officiers
de tout grade solliciter les généraux de leur faire
délivrer des magasins de la République des souliers,
des chemises et même des habits destinés aux soldats.
N’ayant pas les moyens de se procurer un domestique, les distributions
étant très irrégulières et même
manquant souvent, ils sont obligés de faire ordinaire avec
les soldats et de partager avec ces derniers les fruits de leur
maraude. S’ils veulent faire ensuite à leurs subordonnés
des remontrances sur le pillage, ceux-ci leur rappellent les obligations
qu’ils leur doivent. »
Pendant la campagne de 1796, le 12e chasseurs marche à l’avant-garde
de l’armée de Sambre-et-Meuse.
Après avoir pris part, le 16 juillet, à la prise de
Francfort , le 12e chasseurs participe le 4 août à
la prise de la ville de Bamberg. A cette occasion, le général
Championnet dicte le 6 août l’ordre du jour suivant :
« Le général de division doit les plus grands
éloges au 12e régiment de chasseurs pour sa conduite
dans l’affaire du 4 août à Bamberg. A attaqué,
avec une intrépidité sans égale l’arrière-garde
du général Wartensleben et a soutenu longtemps dans
les rues un combat inégal sans avoir égard au nombre
de ses ennemis. »
Début février 1797, l’armée de Sambre-et-Meuse
passe sous les ordres du général Hoche. Le 12e chasseurs
forme avec les 1er, 3e et 9e régiments de chasseurs à
cheval une division sous les ordres du général Richepanse.
Les quatre régiments de cette division se distinguent le
18 avril à la bataille de Neuwied.
En 1798, le 12e chasseurs est affecté à la division
Schauenbourg, et participe à l’occupation de la Suisse
Le régiment participe à la répression de la
résistance opposée par les Suisses à l’invasion
de leur pays, ce qu’en terme plus policé on appelle «
pacification ».
Un escadron est cantonné à Zurich, le reste à
Winterthur.
En mars 1799, le régiment, avec l’armée d’Helvétie,
passe sous les ordres du général Masséna.
Le 7 avril, le colonel Sicard est admis à la retraite et
est remplacé par le colonel de France (ou Defrance).
Le régiment prend part à la bataille de Stokach le
3 mai, à celle de Moeskirch le 5 mai, à celle de Memmingen
le 10.
A la fin du mois, le 12e chasseurs fait partie des 18.000 hommes
de l’armée du Rhin qui sont détachés pour servir
de réserve à l’armée de réserve formée
par le premier consul et qui est rassemblée aux environs
de Genève et de Lausanne. Ce détachement est placé
sous les ordres du général Moncey. Il passe le Saint-Gothard
le 29 mai et participe dès lors à la campagne de 1800
en Italie.
Il prend notamment une part active à la bataille de Marengo.
En septembre 1800, le régiment, est dirigé sur l’armée
des Grisons où il est placé sous les ordres du général
Macdonald. Il prend part aux opérations de cette armée
jusqu’à la conclusion de la paix de Lunéville.
Après avoir cantonné en Italie, le régiment
rentre en France au mois de septembre 1801 et va tenir garnison
à Vesoul.
Un an plus tard (15 septembre 1802) , il quitte cette garnison pour
aller tenir garnison à Belfort.
Le 1er vendémiaire an XII (24 septembre 1803), un arrêté
crée dans les régiments de cavalerie une compagnie
d’élite.
En janvier 1804, le 12e chasseurs quitte Belfort pour se rendre
à l’armée des côtes de l’Océan. Les 1er
et 2e escadrons sont stationnés à Aire, le 3e à
Calais et le 4e avec le dépôt à Ath. Un escadron
est désigné pour le service à pied : «
Nous avons reçu des souliers et des guêtres et
avons formé un régiment à pied, sac au dos
pour aller tenir garnison à Calais », raconte
le capitaine Aubry.
(A
suivre.)
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Uniformes
Le 12e chasseurs
à cheval porta tout au long de son histoire l'uniforme vert,
avec la couleur distinctive cramoisi au collet.
En 1799, lorsque Aubry rejoint le 12e chasseurs, le régiment
porte le dolman vert à collet cramoisi, avec galons et tresses
blancs ; pantalon à la hongroise de drap vert, galonné
de blanc avec un galon en forme de pique aux ouvertures du pont.
Shako à flamme cramoisie doublée de noir.
La tenue du régiment sous le Consulat et au début
de l'Empire est bien connue grâce au livre d'ordres du colonel
Defrance, qui a été publié par les Carnets
de la Sabretache en 1893.
En 1804, le
ministre prescrit pour les chasseurs à cheval l'habit à
revers, dit "surtout", comme habit de grande tenue. Il
se porte avec une veste sans manches, verte ou de la couleur distinctive
tressée et galonnée à la hongroise. La veste
de drap blanc est également en usage.
Le shako à flamme du Consulat est remplacé par un
shako de feutre à visière fixe, avec cocarde sur le
milieu du fût, complété d'un cordon natté
terminé par deux raquettes.
La compagnie d'élite porte un colback en peau d'ours, orné
d'une flamme de la couleur distinctive et d'un plumet rouge. Sur
l'habit, le chasseur de la compagnie d'élite porte des épaulettes
de laine rouge (cet ornement ne se porte pas sur le dolman) en place
de la patte d'épaule verte liserée de cramoisi que
portent les chasseurs des autres compagnies.
En campagne et en petite tenue (ou tenue ordinaire) les chasseurs
portent un pantalon ample de drap vert, basané de cuir noir,
boutonnant sur le côté, l'ouverture latérale
étant garnie d'un passepoil cramoisi.
Trompettes. Les trompettes portaient le plus souvent
la tenue aux couleurs inversées, mais certains régiments
firent preuve à cet égard d'une grande liberté.
Au 12e régiment de chasseurs, dès le consulat, les
trompettes porèrent le dolman bleu céleste avec le
collet cramoisi.
On retrouve la couleur bleu céleste pour les trompettes du
12e
L'iconographie montre que les trompettes du 12e chasseurs continuèrent
à porter la couleur bleu céleste jusqu'à la
mise en application du règlement de 1812, c'est-à-dire
jusqu'en 1813.
Le règlement
de 1812, qui devait être mis en application en 1813, donnait
aux chasseurs à cheval l'habit veste à revers carrés,
agrafés dans toute leur hauteur, retroussis ornés
de cors de chasse verts et pattes à la Soubise sur les basques.
Il règlementait pour la tenue de campagne le pantalon de
cheval basané, vert, fermé par deux rangées
de 18 boutons, l'ouverture latérale bordée d'un passepoil
cramoisi.
La compagnie d'élite reçut, en remplacement du colback,
le shako semblable à celui des grenadiers d'infanterie de
ligne.
Les trompettes portaient l'habit sans revers, de fond vert, orné
de galons de livrée de l'Empereur, collet cramoisi, parements
verts
Le 27 thermidor an 11, le général Klein, au terme
de son inspection, notait : "La tenue de ce régiment
serait beaucoup mieux, s'il eût reçu ses remplacements
à l'habillement, il n'a que des habits dolmans qui sont à
leur dernière année de service, propres et bien réparés,
il manque totalement de culottes hongroises qui se trouvent remplacées
par des pantalons de treillis, et fait confectionner des gilets
d'écurie pour l'effectif du corps. Malgré ce dénuement,
la tenue est passable et très uniforme."
Et plus loin, le même inspecteur général notait
: "l'habillement de ce régiment serait dans le plus
mauvais état s'il n'avait pas été autorisé
à acheter et confectionner 700 gilets d'écurie, il
lui reste encore beaucoup dû sur les remplacements des années
8, 9 et 10. Il a été forcé de refuser les draps
qui lui ont été expédiés de Lyon pour
ceux de l'an 11, en raison de leur mauvaise qualité n'étant
en rien conformes aux échantillons. D'après le rapport
de l'officier chargé de l'habillement, j'ai lieu de me convaincre
de la mauvaise foi des fournisseurs ; ce régiment n'a point
de pantalon hongrois, il se trouve remplacé par un pantalon
de treillis."
Lors de l'inspection du 2 vendémiaire an 13, qui a eu lieu
à Ath, on voit que les "habits dolmans"
ont vécu. Sur un total de 503, il y en a 236 hors de service,
266 qui sont classés "à réparer",
et un seul noté "bon".
Au terme de
la revue d'inspection passée à Ath le 9 thermidor
an 13, la tenue du régiment était notée de
la façon suivante : "Elle est bonne ; celle des
officiers ne laisse rien à désirer."
L'habillement était qualifié de "en bon état
et conforme aux modèles". Cette dernière
remarque vaut d'être relevée, car la fidélité
aux modèles pouvait subir bien des entorses dans les régiments
de chasseurs à cheval.
D'ailleurs, le rapport contenait encore la recommandation suivante
:
"Le
conseil d'administration continuera à veiller à ce
que toutes les parties de l'habillement, équipement et armement
confectionnés conformément aux modèles sans
qu'aucun changement puisse y être apporté."
A cette époque, les dolmans ont complètement disparu
de l'état des effets d'habillement. Le régiment porte
des habits à revers (qualifiés de surtouts").
(A
suivre.)
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