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On lit dans le Journal des Débats de ce vendredi
10 mars 1815 : |
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Vienne
(Autriche), 27 février 1815.
Extrait d'une lettre particulière.
Quoique l'importante forteresse de Luxembourg soit déclarée
place d'armes fédérale de l'Empire germanique, cependant
le gouverneur en sera nommé par S. M. le Roi des Pays-Bas-Unis ;
une partie même des troupes qui doivent composer sa garnison
seront tirées de l'armée qui qui compose la monarchie.
D'un autre côté, d'après les arrangements adoptés,
la Prusse ne sera pas immédiatement
en contact avec la France mais par les acquisitions que fait cette
puissance sur les deux rives du Rhin, elle devient le premier gardien
des frontières occidentales de l'Allemagne. Quant à
l'importante place de Mayence, elle doit devenir le centre de toutes
les institutions militaires et des administrations que l'on a proposé
d'y établir pour la sûreté future de l'Allemagne.
Le prince de Wurtemberg, qui s'est distingué dans la dernière
guerre par son patriotisme et ses talents militaires sera placé
à la tête de ces établissements militaires avec
le titre de maréchal de l'Empire.
Jusqu'à ce moment, il est impossible d'assigner l'époque
de la dissolution du Congrès : plusieurs objets de la
première importance sont encore à régler, et
d'autres, d'une moindre conséquence sont cependant encore plus
difficiles à arranger. Du reste, on remarque que le duc de
Wellington a une influence marquée sur les délibérations
du Congrès ; on assure qu'il s'est fortement prononcé
contre l'usurpateur du trône de Naples.
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Paris,
8 mars 1815.
Une lettre de Digne en date du 4 mars écrite par le capitaine
de la gendarmerie du département des Basses-Alpes, à
M. le maréchal Moncey, porte que Buonaparte était arrivé
avec sa petite troupe à Barême, à quatre lieues
de Digne, frappant cette ville d'une réquisition de trois milles
rations.
Une lettre du préfet maritime de Toulon, en date du 5 mars,
ajoute les détails suivants a ceux qui sont déjà
connus:
« Le détachement qui a occupé Cannes était
de 80 hommes, y compris trois officiers et un tambour ; il arriva
ensuite un général nommé Cambrone, qui se tint
constamment à la tête du détachement posté
à Saint-Pierre, porte de France.
« Deux des officiers susmentionnés demandèrent
des passeports pour Marseille et Toulon: ils leur furent refusés
positivement et le lieutenant-général Abbé fut
instruit sur-le-champ de ce fait pour qu'il pût se tenir en
garde contre les émissaires qu'il paraissait que Bonaparte
voudrait envoyer dans ces deux villes. Le général Cambrone
fit arrêter le prince de Monaco, qui se trouvait à Cannes
lors du débarquement et qui se rendait dans sa principauté.
Il lui déclara qu'il était son prisonnier, et le fit
conduire à une auberge où il fut gardé par un
caporal, ayant un factionnaire à sa porte : il fit ensuite
des réquisitions de vivres, et ordonna d'illuminer le devant
des maisons. Toute la ville était sur pied, toutes les rues
encombrées ; quelques questions que fissent le général
et ses officiers sur les dispositions des habitants à l'égard
de Buonaparte, le plus morne silence fut gardé.
« A minuit et demi Napoléon arriva, précédant
sa troupe de quelques pas. Il établit son bivouac près
de la ville.
A une heure il se fit amener le prince de Monaco, à qui il
demanda où il allait, et s'il voulait le suivre. Chacun s'aperçut
facilement, aux gestes du prince, qu'il s'en excusait, et sollicitait
la liberté de continuer sa route ce qui lui fut permis sur-le-champ.
« A trois heures Bonaparte donna l'ordre du départ
et monta à cheval. Sa troupe le suivait, tambours et musique
en tête, précédé de quatre pièces
de campagne et d'une superbe voiture. Il prit la route de Grasse,
et fit halte à une lieue de cette ville. Il envoya un général
pour sonder les dispositions, y trouva une vive agitation, mais nullement
favorable à ses vues ; en s'approchant il put s'en convaincre,
et ne crut pas prudent d'entrer. Il prit alors la route de Saint-Vallier,
laissant à la porte de Grasse ses quatre pièces d'artillerie
et sa voiture. On présume que son plan est de s'avancer du
côté de Grenoble en passant par Castelane, Digne, Sisteron,
Gap, et répandant sur sa route tous les bruits susceptibles
d'encourager sa troupe.
« Cet événement n'a eu sur tous les esprits
à Toulon qu'une heureuse influence. Tous les habitants et tous
les militaires ont fait éclater à la fois leurs sentiments
d'attachement et de fidélité au Gouvernement. « L'ordre
et la tranquillité règnent dans la ville; la plus parfaite
discipline et le meilleur esprit parmi les troupes. »
- Une dépêche télégraphique a annoncé
que Monsieur était arrivé à Lyon le 8, à
dix heures du soir. S.A.R. a été reçue avec enthousiasme.
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Ministère
de la Guerre.
Ordre du jour à l'armée.
Soldats !
Cet homme qui naguère abdiqua aux yeux de toute l'Europe un
pouvoir usurpé, dont il avait fait un si fatal usage, Buonaparte
est descendu sur le sol français qu'il ne devait plus revoir.
Que veut-il? La guerre civile ; Que cherche-t-il ? des traîtres ;
où les trouverait-il ? Serait-ce parmi ces soldats qu'il
a trompés et sacrifiés tant de fois en égarant
leur bravoure ? Serait-ce au sein de ces familles que son nom
seul remplit encore d'effroi ?
Buonaparte nous méprise assez pour croire que nous pouvons
abandonner un souverain légitime et bien aimé pour partager
le sort d'un homme qui n'est plus qu'un aventurier. Il le croit, l'insensé !
et ce dernier acte achève de le faire connaître.
Soldats, l'armée française est la plus brave armée
de l'Europe, elle sera aussi la plus fidèle.
Rallions-nous autour de la bannière des lis, à la voix
de ce père du peuple, de ce digne héritier des vertus
du grand Henri. Il vous a tracé lui-même les devoirs
que vous avez à remplir. Il met à votre tête ce
prince, modèle des chevaliers français, dont l'heureux
retour dans notre patrie a déjà chassé l'usurpateur,
et qui aujourd'hui va, par sa présence, détruire son
seul et dernier soupir.
Paris, le 8 mars 1815.
Le ministre secrétaire d'Etat de la guerre,
Signé, maréchal duc de Dalmatie. |
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On lit dans le Journal de Paris de ce vendredi 10 mars
1815 : |
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Paris,
10 mars 1815.
On lit dans un journal que des lettres d'Italie annoncent qu'à
la nouvelle des dispositions du Congrès qui le dépossédaient
du royaume de Naples, Murat a pris aussitôt le parti de tenter
la voie des armes et d'exciter des troubles en France pour le conserver.
En conséquence, après avoir signé un traité
avec Buonaparte, le 25 février dernier, il a fait marcher
ses troupes sur différents points, et proclamé l'indépendance
de l'Italie. On assure que déjà des troubles très
sérieux ont éclaté à Milan, à
Bologne et à Gênes. Murat, dit-on, se porte sur Florence.
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______________________
Après
vingt-cinq ans de troubles et de malheurs inouïs, la France
respire enfin sous un gouvernement libéral et paternel ;
les sources de la prospérité nationale sont ouvertes ;
tous les citoyens heureux et paisibles sous la protection des lois
peuvent se livrer sans crainte à des travaux utiles ;
l'agriculture fleurit dans nos campagnes ; l'abondance et la
sécurité règnent dans nos villes ; les
espérances les mieux fondées embellissent l'avenir ;
les liens d'amitié et de famille ne sont plus affaiblis par
les défiances, les soupçons, les terreurs, enfin tout
annonce aux Français le terme des calamités inséparables
des grandes révolutions. Quel mauvais génie vient
aujourd'hui troubler tant de félicités ! quel
peut être l'espoir de cet i-étranger banni coupable
de tous les maux qui nous ont accablés depuis quinze ans,
coupable surtout d'avoir attenté à la liberté
publique et courbé la France sous le sceptre de fer du plus
odieux despotisme.
(...)
Jusqu'au moment où Buonaparte a été déchu,
et même peut-être jusqu'à celui où il
a renoncé pleinement et librement à l'autorité
dont il a fait un si terrible usage, on a pu sans honte obéir
au chef de l’État ; mais il a brisé lui-même
tous les liens qui existaient entre lui et les Français ;
il a délié l'armée du serment de fidélité
qui l'attachait à ses drapeaux. Nos braves militaires ont
prêté un nouveau serment. Ils sont attachés
par des nœuds indissolubles à la patrie et au Roi. Ces guerriers,
pleins de courage et de loyauté, dont les mémorables
exploits ont forcé l'Europe à l'admiration, ne comptent
dans leurs rangs ni lâches, ni traîtres. Ces représentants
de l'honneur national forment autour du trône un rempart inexpugnable
contre lequel viendront se briser tous les efforts de la malveillance
et de la trahison.
N.
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A
M. le Rédacteur du Journal.
Paris, le 9 mars 1815.
Monsieur, nous vous prions d'annoncer dans votre feuille, qu'ayant
été horriblement calomniés par la Quotidienne,
nous allons en traduire les rédacteur sou l'imprimeur devant
la police correctionnelle. Là, nous prouverons, d'une manière
irrécusable que, loin d'être des partisans de Buonaparte,
nous n'avons cessé, depuis son avènement au trône
jusqu'à ce jour, d'être les ennemis de son gouvernement.
Nous avons l'honneur d'être, etc.
Comte, Dunoyer. |
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aux lecteurs.
Tous
les commentaires, critiques et suggestions sont les bienvenus.
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