Grouchy, (Emmanuel de) est né à Paris le 28 octobre 1766. Il fit ses premières armes dans l’artillerie et étaitsous-lieutenant dans les Gardes-du-Corps en 1789. Acquis aux idées nouvelles, il passa dans les troupes de ligne, prit le commandement du 12e de chasseurs, puis du régiment des dragons de Condé, à la tête duquel il fit la campagne de 1792 à l’armée du centre.

Il devint général de division le 13 juin 1795 et devint en 1796 chef d’état-major du général Hoche.

Il fut blessé et fait prisonnier à la bataille de Novi (1799) et fut échangé suite à la bataille de Marengo. Il contribua à la victoire de Hohenlinden (1800), et fut nommé inspecteur-général des troupes à cheval. Il prit part aux campagnes de 1805, 1806 et 1807, d’Espagne en 1808, et d’Autriche en 1809 (batailles de Raab et de Wagram).

Nommé colonel-général des chasseurs le 31 juillet 1809, il prit part à la campagne de Russie en 1812 et fut blessé à la bataille de la Moskowa.

Lors de la campagne de France en 1814, il combattit à Brienne, à Vauchamp et fut blesssé à Craonne (7 mars).

Aux Cent-Jours, il fit prisonnier le duc d’Angoulême et fut nommé maréchal de France le 15 avril et élevé à la pairie impériale le 3 juin. Il commandait l’aile droite de l’armée à la bataille de Ligny, et fut détaché le lendemain par Napoléon à la poursuite des Prussiens, à la tête à la tête de la réserve de cavalerie et des 3e (Vandamme) et 4e corps (Gérard), le tout formant une force de 33.000 hommes.

Compris dans l’ordonnance royale du 24 juillet 1815, il s’embarqua à Guernesey pour les Etats-Unis.

Grouchy, qui s’en était tenu strictement aux instructions de Napoléon, fut rendu responsable par celui-ci du désastre de Waterloo, et cette vision des événements a été reprise avec emphase par nombre d’historiens français nationalistes et l’un de ceux-ci, le baron Ernouf, écrivit dans la Revue Contemporaine en 1862 : “C’est à bon droit que l’éternelle rancune de la France pèse sur cette mémoire infortunée”.

Le fils et le petit-fils de Grouchy s’efforcèrent de le réhabiliter aux yeux de la postérité en publiant ses écrits, et notamment cinq volumes de “Mémoires”.