Accueil
Annuaire
Faits et événements
Personnages
Napoléon
La France et le Monde
Waterloo
Belgique
Armées
Uniformes
Reconstitution
Publications
Liens
Nouvelles du Jour
Plan du site
Balises
|
.
|
Encyclopédie,
tome 12, 1765 : |
|
|
|
|
Perse
: Grand royaume d’Asie, borné au nord par la Circassie
et la Géorgie ; au midi par le golfe Persique et la mer des Indes
; au levant par les états du Mogol ; et au couchant par la Turquie
asiatique.(...)
Le
royaume est un état monarchique, despotique ; la volonté du monarque
sert de loi. Il prend le titre de sophi,
en qualité de fils de prophète ; il est en même temps le chef
de la religion. Les enfants légitimes succèdent à la couronne ;
à leur défaut, on appelle les fils des concubines ; s’il ne se trouve
ni des uns, ni des autres, le plus proche des parents du côté paternel
devient roi. Ce sont comme les princes du sang, mais la figure qu’ils
font est bien triste ; ils sont si pauvres, qu’ils ont de la peine
à vivre. Les fils du sophi sont encore plus malheureux : ils ne
voient jamais le jour que dans le fond du sérail, d’où ils ne sortent
pas du vivant du roi. Il n’y a que le successeur au trône qui ait
ce bonheur ; et la première chose qu’il fait, est de priver ses
frères de l’usage de la vue, en leur faisant passer un fer rouge
devant les yeux, afin qu’ils ne puissent aspirer à la couronne.
Après le sophi, les grands pontifes de la religion mahométane tiennent
le premier rang à sa cour ; ils sont au nombre de quatre. Le premier
pontife de Perse s’appelle sadre-cassa,
il est le chef de l’empire pour le spirituel, gouverne seul
la conscience du roi, et règle la cour et la ville d’Hispahan, selon
les règles de l’alcoran. Il est tellement révéré, que les rois prennent
ordinairement les filles des Sadres pour ; il commet le second pontife
pour avoir soin du reste du royaume, et établit des vicaires dans
toutes les villes capitales des provinces. On lui donne la qualité
de nabab, qui veut dire,
vicaire de Mahomet et du roi.
Il
y a six ministres d’état pour le gouvernement du royaume, et chacun
a son département ; on les appelle rhona-dolvet,
c’est-à-dire les colonnes de l’empire. Le premier est le grand
visir ; il est le chancelier du royaume, le chef du conseil, le
surintendant des finances, des affaires étrangères et du commerce.
Toutes les gratifications et les pensions ne se paient que par son
ordre.
Toute
la Perse est pour ainsi dire du domaine du roi, mais ses revenus
consistent encore en impôts extraordinaires, et en douanes qu’il
afferme ; les deux principales sont celle du golfe Persique, et
celle de Ghilan.; ces deux douanes sont affermées à environ 7 millions
de notre monnaie.
Les
troupes de sa maison qui montent à quatorze mille hommes, sont entretenues
sur les terres du domaine ; celles qu’il emploie pour couvrir ses
frontières, peuvent monter à cent mille cavaliers, qui sont aussi
entretenus sur le domaine. Le roi de Perse n’a point d’infanterie
réglée ; il n’a point non plus de marine ; il ne tiendrait qu’à
lui d’être le maître du golfe d’Ormus, de la mer d’Arabie, et de
la mer Caspienne ; mais les Persans détestent la navigation.
Leur
religion est la mahométane, avec cette différence des Musulmans,
qu’ils regardent Ali pour le successeur de Mahomet ; au lieu que
les musulmans prétendent que c’est Omar. De là naît une haine irréconciliable
entre ces deux nations.
(...)
Si
la plupart des princes de l’Asie ont coutume d’affecter des titres
vains et pompeux, c’est principalement du monarque persan qu’on
peut le dire avec vérité. Rien n’est plus plaisant que le titre
qu’il met à la tête de ses diplômes ; il faut le transcrire ici
par singularité.
“Sultan
Ussein, roi de Perse, de Parthie, de Médie, de la Bactriane, de
Chorazan, de Candahar, des Tartares Usbecks ; des royaumes d’Hircanie,
de Draconie, de Parménie, d’Hidaspie, de Sogdiane, d’Aric, de Paropamize,
de Drawgiane, de Margiane et de Caramanie, jusqu’au fleuve Indus
; Sultan d’Ormus, de Larr, d’Arabie, de Susiane, de Chaldée, de
Mésopotamie, de Géorgie, d’Arménie, de Circassie ; seigneur des
montagnes impériales d’Ararac, de Taurus, du Caucase ; commandant
de toutes les créatures, depuis la mer de Chorazan, jusqu’au golfe
de Perse, de la famille d’Ali, prince des quatre fleuves, l’Euphrate,
le Tigre, l’Araxe et l’Indus ; gouverneur de tous les sultans, empereur
des Musulmans, rejeton d’honneur, miroir de vertu, et rose de délices,
etc.
La
Perse est située entre le 79 et le 108d
de longitude, et entre le 25 et 42d
de latitude. On la divise en treize provinces, dont six à l’orient,
quatre au nord, et trois au midi. (...)
(Le
Chevalier de Jaucourt.)
|
|
|
|
|
J. Grasset
S. Sauveur, Encyclopédie des Voyages, 1796 |
|
|
|
|
Mœurs,
Lois et Costumes des habitants de la Perse.
Les
nombreux habitants de la Perse, cette belle et vaste contrée d’Asie,
sont gouvernés depuis une longue suite de siècles par des princes
efféminés ou cruels. - Ils ne savent pas jouir des bienfaits que
leur prodigue la nature, et ils sont toujours contrariés par les
intérêts mal entendus d’un despotisme odieux.
Pourquoi
les Perses ne ressemblent-ils pas tous aux anciens Guebres dont
il existe des familles ? Cette peuplade estimable, pratique et réalise
encore de nos jours la philosophie naturelle. Disciples de re, ils
ne savent plus lire dans le code de leur saint législateur ; mais
un cœur bon, un sens droit sous la sauvegarde d’une tradition sacrée,
les ont maintenus jusqu’à présent dans le véritable sentier qui
mène au bonheur. Adonnés tout entiers aux vertus privées, leur ambition
ne passe point la borne de leur héritage. Ils croient avoir vécu,
quand ils ont fécondé leurs ménages et leurs champs. (...)
Les
Guebres font un contraste parfait avec le reste des Persans. Ceux-ci,
doués de toute l’imagination qu’on connaît aux orientaux, ont tous
les vices et tous les agréments d’une nation civilisée depuis longtemps,
et qui a tout à fait perdu de vue les institutions primitives de
la nature. Ils ont tous les dehors en leur faveur, et doivent paraître
aimables aux étrangers qui ne les observent que superficiellement
; mais il en va tout autrement, quand on traite avec eux ; ils cherchent
à se dédommager sur les particuliers de tout ce qu’un gouvernement
despotique leur fait souffrir.
Le
Coran est le code religieux et civil dominant. Les crimes sont punis
en Perse d’une manière très sévère. Quand par exemple quelqu’un
a mérité d’être pendu, on l’accroche par la gorge à un crocher de
fer, et on l’y laisse jusqu’à ce qu’il expire. Les qui ont violé
la foi conjugale sont précipitées du haut d’un clocher de mosquée.
Lorsqu’une fille est convaincue de s’être abandonnée à quelqu’un,
on lui fait raser la tête, on lui barbouille le visage, et ensuite
on la fait monter sur un âne, le visage tourné vers la queue ; en
cet état le bourreau la promène par les rues, en criant de temps
à autre, malheur aux filles
qui n’ont pas soin de leur honneur. Les lois des Ymans permettent
aux pères et aux mères de tuer leurs filles quand ils les surprennent
dans le crime. L’on punit avec beaucoup de rigueur ceux qui maltraitent
leur père ou leur mère. Si un enfant est convaincu de leur avoir
dit des injures, on lui coupe la langue ; et c’est le bras qu’on
lui coupe s’il a été assez dénaturé pour les battre.
Les
Persans ont pour l’ordinaire la taille médiocre, le corps bien pris,
le visage olivâtre et basané, et le poil noir : ils sont maigres,
secs, forts et robustes ; ils se font raser la tête et le menton,
et ne gardent que les moustaches. Leur démarche est peu grave ;
mais ils sont tous généralement affables aux étrangers : ils sont
leurs amis, et si fidèles dans leur amitié, qu’ils le préfèrent
au sang et à la naissance, mais irréconciliables dans leurs inimitiés.
Ils sont tous fort lascifs et adonnés aux qui sont, en ce pays-là,
et les plus agréables du monde : de sorte qu’on dit en commun proverbe
: femme et cheval Persan. Ils achètent les et donnent la dot aux pères
des filles qui ne sont obligés que de les donner vierges. Le
roi a un nombreux sérail composé des plus belles de l’Asie, toutes
jalouses les unes des autres, et esclaves des caprices de leur maître.
Les
sciences sont fort cultivées en Perse ; aussi n’y a-t-il guère de
lieu où elles soient plus honorées. (...)
La
langue particulière des Persans approche fort de l’arabe, et n’a
rien de commun avec la turque qu’on parle communément à la cour.
L’arabe est leur langue savante.
L’habillement
des Persans consiste en une chemise de coton, ouverte sur la poitrine,
et qui descend jusqu’aux genoux, une veste un peu plus longue encore.
Cette robe, chez les riches, est de brocard d’or ou d’argent, doublée
de martre, garnie de galons et de riches broderies ; des caleçons
leur descendent jusque sur les pieds. Leurs bas sont courts, larges
et de drap. .Leurs chaussures de maroquin, ont la forme de nos pantoufles
; ils portent souvent des bottines. Leur turban est plus haut, plus
majestueux que celui des Turcs. Le costume des peu différent de
celui des hommes, est encore ce qu’il était il y a quatre siècles,
ce qui doit nous surprendre, chez une nation opulente et amie du
faste. Leurs bras sont ornés de bracelets ; leur tête d’une chaîne
d’or ; leurs oreilles de boucles ; des anneaux pendent quelquefois
à leurs narines. Les filles et les jeunes épouses sont très souvent
voilées, ou bien elles s’enveloppent le visage de manière qu’elles
n’ont de libre que la vue et la respiration. Le bleu foncé est la couleur du deuil.
|
|
|
|
Voir
: Mohammed
Aga Khan
|
Dictionnaire
historique, critique et bibliographique, par une société
de gens de lettres (Biographie Chaudon), Volume 29, Paris 1823.
|
|
|
|
|
|
|
1740
|
|
|
Le 15 mars 1779, Kérim, souverain de la Perse, meurt à
Schiras, à l'âge de soixante-quatorze ans, après
un règne glorieux. Plusieurs rivaux se disputent le trône
; mais enfin, Aboul-Fetah-Kan, fils de Kérim, est proclamé
chef de l'empire. |
|
1779
|
|
|
Le
22 janvier 1789, Djaffar-kan, qui disputait la souveraineté
de la Perse à Méhémet-kan, est mis à mort
par des seigneurs conjurés contre lui, à Schiras. Son
fils, Lutf-Aly, s'empare de Schiras, et dispute encore pendant quatre
ans le trône à Mehemet. |
|
1789
|
|
|
Vers
le mois de juin 1793, Lutf-Aly , compétiteur de Mehemet au
trône de Perse, est arrêté par trahison, et livré
à Mehemet, qui lui fait arracher les yeux, et qui, quelque
temps après, le fait périr avec plusieurs de ses parents.
Mehemet se trouve maître absolu de l'empire. |
|
1793
|
|
|
Au
mois d'octobre 1795, Mehemet, souverain de Perse, s'empare de Tiflis,
capitale de la Géorgie, qu'il pille, et dont il massacre ou
fait esclaves les habitants. Les Russes, alliés d'Héraclius,
prince de Géorgie, se préparent à la guerre contre
Mehemet. |
|
1795
Géorgie
|
|
|
En
septembre 1796, Méhémet, souverain de la Perse, s'empare
du Khoraçan , qui avait été séparé
de la Perse en 1752 , et qui était gouverné par Charokh,
petit-fils de Thamas-Kouli-Kan, le même qui avait été
roi de Perse en 1749 ; ce malheureux prince mourut peu de temps après,
à soixante-trois ans, des mauvais traitements que lui fit éprouver
Méhémet.
Cette année (1796) les Russes s'emparent des villes de Derbent,
Bakou, Chamaki et autres dans la Perse. |
|
1796
|
|
|
Le
14 mai, Méhémet, souverain de la Perse, est assassiné
par un de ses officiers, tandis qu'il marchait contre les Russes ;
son neveu Fetah-AIi-Kan lui succéda l'année suivante,
après avoir triomphé de trois compétiteurs qui
lui disputaient le trône. |
|
1797
|
|
_
Retour au haut
de la page.
|