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Moreau
(Jean-Victor), général français, né
à Morlaix en 1765, fils d'un avocat, était destiné
par sa famille au barreau. Prévôt de l'Ecole de droit
de Rennes, 1787, il joua un rôle considérable dans
les troubles de cette ville, 1787-1789.
Elu chef d'un bataillon de volontaires bretons, en 1791, il fit
partie de l'armée du Nord, dans laquelle il s'éleva
au grade de général de division, 1794, et succéda
à Pichegru, 1795. Opposé par Carnot à l'archiduc
Charles, 1796, il descendit, avec l'armée de Rhin-et-Moselle,
la vallée du Danube, tandis que Jourdan remontait celle du
Mein. La défaite de son collègue à Wurtzbourg
le força d'exécuter une retraite demeurée célèbre.
Arrêté par les préliminaires de Léoben,
1797, disgracié après la découverte de la trahison
de Pichegru, Moreau fut envoyé en Italie en 1798. Lieutenant,
puis successeur de l'inhabile Schérer, il fut battu à
Cassano, 1799, et ne put que recueillir les débris de l'armée
de Macdonald. Remplacé par Joubert, il reprit le commandement
après la journée de Novi. A son retour en France,
il concourut au coup d'Etat du 18 brumaire, en gardant les directeurs
au Luxembourg. Bonaparte lui confia alors les armées du Rhin
et d'Helvétie avec lesquelles il refoula Kray sur l'Inn,
et battit l'archiduc Jean à Hohenlinden, 1800.
Circonvenu par sa belle-mère, par sa femme, et par tous les
ennemis du premier consul, Moreau se trouva compromis dans le complot
de Georges Cadoudal, 1804.
Condamné à une détention de deux ans qui fut
commuée en exil, il vécut 8 ans près de Trenton
(New-Jersey). Toujours irrité contre Napoléon, il
revint en Europe, 1813, et vit Bernadotte, qui l'envoya au camp
des alliés. Le jour de la bataille de Dresde, 27 août,
il fut atteint d'un boulet au moment où il s'entretenait
avec le tzar Alexandre Ier. Il mourut le 2 septembre 1813.
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