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Pichegru

Pichegru (Charles) (1761-1804).
Fils d’un cultivateur (certaines sources disent d’un maître d’école) du Jura, il est élevé au collège d’Arbois. Devenu répétiteur au collège militaire de Brienne, il donne des cours de mathématiques à Bonaparte dans le dernier semestre de 1779 ou dans les premiers mois de 1780. Le 30 juin 1780, il s’engage dans le régiment d’Auxonne, artillerie, et participe à la guerre d’Amérique.
Adjudant en 1789, il est élu président du club de Besançon. Un peu plus tard, les volontaires d’un bataillon du Gard l’élisent pour remplacer leur lieutenant-colonel.

Le 22 août 1793, il est nommé général de brigade et le lendemain général de division. Nommé général en chef de l’armée du Rhin en 1793, il passe à l’armée du Nord en 1794, et s’empare de la Hollande. Accusé de s’être laisser gagner par le parti royaliste et d’avoir noué des relations avec les chefs de l’armée de Condé, il devient suspect au Directoire qui le suspend en 1796.

En 1797, il est élu député au Conseil des Cinq Cents par le département du Jura, et devient le chef du parti contre-révolutionnaire. Le 18 fructidor, il est arrêté et déporté en Guyane. Il s’évade peu après, passe en Angleterre et entre dans la conspiration de Cadoudal. Arrêté à Paris le 28 février 1804, il est trouvé étranglé dans sa prison le 5 avril suivant.

 

 

 

Pichegru s’était étranglé dans sa prison du Temple. L’y a-t-on aidé ? Ce n’est pas impossible. La police n’était qu’un ramassis de coquins. Cependant, quoique Mme de Staël ait dit avec ironie « Bonaparte est bien malheureux, tous ses prisonniers lui meurent dans les mains », cette fin subite a surpris et déçu Napoléon. Pichegru en somme n’était qu’un comparse, mais son absence au procès gêne infiniment l’accusation, puisqu’il était le lien entre les royalistes et Moreau. (Octave Aubry, Napoléon, 1936, p. 95.)

 

 

 

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